Marc 10v.35-45 : les fils de Zébédée (la question des privilèges

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Marc 10v.35-45 : les fils de Zébédée (la question des privilèges religieux)
Chers Frères et Sœurs,
Il y a presque 500 ans, Martin Luther a affiché ses 95 Thèses pour la
Réforme de l’Eglise sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg.
L’Evangile de ce jour est un message annonciateur de cet événement. En
effet, peu de paroles de Jésus nous interpellent aussi fortement sur notre
façon de vivre l’autorité au sein de la communauté des disciples de Jésus-
Christ.
Dans le passage qui précède ce récit, Jésus a prévenu pour la troisième
fois ses disciples de la proximité de sa mort. Pourtant, il faut bien voir que
ce n’était que dans la mesure Jésus croyait à la vie et rayonnait la vie
qu’il admettait de souffrir pour elle, et dans le cas extrême - de mourir
pour elle.
C’est ce que Jésus cherche à faire entendre à ses disciples. Et, en un
certain sens, Jacques et Jean l’ont compris. Il semble que, pour la
première fois, ils ont vraiment saisi le sens de ses paroles : si le Royaume
de Dieu ne peut se réaliser dans la vie terrestre puisque leur maître va
mourir - ce sera dans la vie future auprès du re céleste ! Ils manifestent
donc leur désir de prendre place aux côtés de Jésus dans sa gloire
éternelle. N’est-ce pas cela, la Résurrection ?
Combien l’attente de Jacques et Jean est humaine ! Pourtant, Jésus n’y
donne pas satisfaction. Cela reviendrait à déplacer l’accent de Dieu sur
l’homme Jésus. Dieu seul sait ce qui se passe après notre mort. Les deux
fils de Zébédée savent-ils vraiment de quoi ils parlent ? Le problème n’est
pas simplement de s’engager totalement aux côtés de Jésus. Il est de savoir
quel lot de souffrance est prêt à accepter celui qui suit Jésus.
Vivre sa foi en Jésus-Christ, c’est un combat quotidien, non celui des
extrémistes de Daech dont la méthode est la pression, la contrainte, la
peur et le résultat le désespoir. C’est un combat dont le fruit est la paix, la
douceur, la joie, la bienveillance, la justice, la maîtrise de soi.
Regardons donc avec quelle prudence Jésus repousse la prétention des fils
de Zébédée. Il ne la leur reproche pas. Leur question n’est-elle pas toute
naturelle comme l’est celle des habitués de la religion ? « Quand tu seras
dans ton règne glorieux, permets-nous de nous assoir à de toi, l’un à ta
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droite, l’autre à ta gauche (v. 37). »
Impossible pour Jésus de laisser Jacques et Jean s’ancrer dans cette
aspiration à un pouvoir particulier ! Si seulement ils pouvaient sonder
l’avenir et faire preuve d’un peu plus de jugeote ! Quatre chapitres plus
loin, on peut lire qu’à Gethsémané, ils ont abandonné Jésus
précipitamment, saisis par la peur de souffrir.
C’est un exemple typique qui nous montre que l’homme n’est pas en
mesure de savoir comment il se comportera en situation d’épreuve. Ce
qu’on fera dépend finalement de la relation qu’on a avec Dieu. Si les fils de
Zébédée demandent à Jésus de siéger à son côté, c’est qu’ils pensent qu’ils
ont beaucoup travaillé pour le Royaume de Dieu. Mais dans le Royaume de
Dieu tel que Jésus le comprend, peut-on s’appuyer sur le calcul de ses
mérites ?
Il faut toujours se rappeler que, dans l’Evangile de Marc, le cercle des
disciples non seulement annonce l’Eglise à venir, mais la signifie et la
dépeint concrètement. Aucune question posée dans ce cercle restreint n’a
encore aujourd’hui perdu de son actualité, tout particulièrement celles
concernant les « sièges » à la droite et à la gauche de Jésus, c'est-à-dire la
question de l’autorité dans l’Eglise.
Pourquoi le Vatican continue-t-il à béatifier et à canoniser hommes et
femmes en fonction de leurs mérites religieuses et des bénéfices qu’ils sont
supposés accumuler auprès de Dieu ? A quoi ces soi-disant « mérites et
bénéfice religieux » veulent-ils inciter sinon à reconnaître à ces personnes
un pouvoir particulier sur les fidèles ? Mais ce pouvoir particulier de
quelques uns, est-il conforme à l’enseignement de Jésus ? Certes, il faut
gouverner l’Eglise, il faut organiser la vie de la communauté des disciples.
Mais doit-on faire cela autrement que par un collège au sein duquel les
membres se reconnaissent égaux entre eux - avec comme seul guide le
Christ et son enseignement ?
« Ne vous faites pas appeler Maître », dit l’évangéliste Matthieu, « car vous
êtes tous frères et vous n'avez qu'un seul Maître. Ne donnez à personne sur
la terre le titre de "Père", car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est au
Ciel. Ne vous faites pas non plus appeler "Chef" ou "Guide", car vous n'avez
qu'un seul Chef, qu’un seul Guide, le Christ. Le plus grand parmi vous doit
être votre serviteur. Celui qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse
sera élevé."
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Pourquoi alors la mise en avant de certains titres des notables ecclésiaux ?
Serait-ce pour se conformer à l’idée mondaine selon laquelle les meilleures
places du Royaume de Dieu sont destinées à ceux qui sont le plus en vue ?
Déjà Amos prêchait au 8ème siècle avant Jésus-Christ au nom du Dieu
unique : « Je déteste vos pèlerinages, je ne veux plus les voir. Je ne peux
plus sentir vos cérémonies religieuses, ni les sacrifices complets que vous
venez me présenter. Je n'éprouve aucun plaisir à vos offrandes de grains. Je
ne regarde même pas les veaux gras que vous m'offrez en sacrifice de
communion. Cessez de brailler vos cantiques à mes oreilles ; je ne veux plus
entendre le son de vos harpes. Laissez plutôt libre cours au droit. Que la
justice puisse couler comme un torrent intarissable (5,21-24)! »
Dans certaines pratiques religieuses d’aujourd’hui, comment éviter
l’impression qu’il s’agit d’une attitude d’esprit qui se pare d’une
apparence chrétienne pour pouvoir mieux camoufler l’emprise sur les
fidèles ?
« Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi d’en
décider : ces places sont à ceux pour qui Dieu les a préparées. » Cette
assurance tranquille avec laquelle Jésus refuse à ses disciples tout
privilège religieux, il faut absolument nous faire nôtre, Frères et Sœurs.
« Vous le savez, ceux qu'on regarde comme les chefs des peuples les
commandent en maîtres, et les grands personnages leur font sentir leur
pouvoir. Mais cela ne se passe pas ainsi parmi vous. Au contraire, si l'un de
vous veut être grand, il doit être votre serviteur, et si l'un de vous veut être le
premier, il doit être le serviteur de tous. Car le Fils de l'homme lui-même n'est
pas venu pour se faire servir, mais il est venu pour servir et donner sa vie
comme rançon pour libérer beaucoup d’hommes (10,42-45). »
Peu de paroles de Jésus sont aussi interpellantes que celles-ci : le
Royaume de Dieu tel que Jésus le comprend, est très différent des
royaumes et des Etats de ce monde, fût-ce l’Etat pontifical. Le Royaume de
Dieu tel que Jésus le comprend est à l’opposé de toute domination
autoritaire.
En fait, Jésus ne fait que reprendre la position des anciens prophètes. Au
11ème siècle avant Jésus-Christ, Abimélek avait tenté, selon le Livre des
Juges, de se faire conférer à Sichem la dignité royale en Israël. Du mont
Garizim, le prophète Yotam avait alors lancé un avertissement en
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racontant au peuple la fable du buisson d’épines : un jour, les arbres
voulurent se donner un roi. Ils demandèrent tour à tour au chêne, à
l’olivier, au figuier, à la vigne, s’ils accepteraient de le devenir. Mais aucun
d’eux n’accepta d’échanger son utilité, sa douceur, sa beauté contre le
pouvoir royal. Finalement, seul le buisson d’épines prétendit s’élever au-
dessus des autres, et le feu qui jaillit de lui soumit tous les arbres (Juges
9,1-57).
Israël n’a pas écouté ses prophètes, et il a eu à sa tête des rois autoritaires
avec tout ce que cela a entraîné comme dérapage et déchéance. Non,
religion et politique ne font pas bon ménage. C’est bien ce que Jésus
semble penser : seuls sont grands dans la communauté des disciples ceux
qui sont de quelque utilité aux autres. « Si l'un de vous veut être grand, il
doit être votre serviteur… » Mais ceux- n’entendent pas régner et ils
s’interdisent la domination. Ne cherchent la force dans l’Eglise que ceux
qui sont en réalité de moindre valeur, et ceux qui se soumettent à eux le
font à leurs propres dépens.
L’attitude de Jésus dans ce passage oblige, en fait, à un choix radical entre
le Règne de Dieu et le règne des hommes, entre la force de l’amour
véritable et celle de la domination. Celui qui, à l’exemple de Jésus, œuvre
au service des hommes, doit s’attendre à être moqué, maltraité, accablé
par une colère qui ne peut manquer de se déclencher contre lui. Mais
malgré la souffrance que cela provoque, il peut rester un homme, une
femme libre.
Par le don de sa vie, Jésus-Christ nous a rendu la liberté pour que nous
soyons vraiment libres libres de servir Dieu seul. Demeurons donc
fermement dans cette liberté, Frères et Sœurs, et prenons garde de ne pas
redevenir des esclaves par la soumission à des hommes et des femmes de
pouvoir. Laissons-nous guider par l’amour du Christ pour nous mettre au
service des uns des autres. Car toute loi se résume dans ce seul
commandement : « Aime ton prochain comme toi-même (cf Gal 5,1.13-
15). » Amen
Thomas Mentzel
Apt, le 1.11.15
CULTE
Accueil
Bonjour et bienvenue à toutes et à tous à ce dimanche de la Toussaints, qui est aussi le
dimanche de la Réformation, d’après Paroles pour tous. Nous sommes réunis ce matin
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pour renouveler nos forces à l’écoute de la Parole de Dieu et pour recevoir un nouveau
souffle capable de redonner force et orientation à notre vie.
Invocation :
« O vous tous qui êtes assoiffés », dit Dieu dans le livre du prophète Esaïe, « venez vers
les eaux, même celui qui n'a pas d'argent, venez ! Demandez du grain, et mangez ; venez
et buvez sans argent, sans paiement du vin et du lait. A quoi bon dépenser votre argent
pour ce qui ne nourrit pas, votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez donc,
écoutez-moi, et mangez ce qui est bon tendez l'oreille, venez vers moi, écoutez et vous
vivrez. » - Spontané
Louange
Seigneur, nous te louons parce que tu nous aimes et que nous sommes tes fils et tes
filles. Nous te louons pour Jésus-Christ vivant au milieu de nous. Nous te louons pour
l'Esprit Saint qui nous rassemble malgré nos différences, et qui nous fait membres de
ton peuple ! Oui, nous te louons pour ce jour où tu nous invites à ton repas et nous fait
participer à la joie de ton Royaume. Alléluia !
Cantique 12/01,1 et 4 « Je louerai l’Eternel »
Volonté du Seigneur : Voici la volonté de Dieu pour nous qui le servons : Esaïe 42
« Voici mon serviteur, dit le Seigneur, je le tiens par la main, j'ai plaisir à l'avoir choisi. J'ai
mis mon Esprit sur lui pour qu'il apporte aux nations le droit que j'instaure. Il ne crie pas,
il n'élève pas la voix, il ne fait pas non plus de grands discours dans la rue. Il ne casse
pas le roseau déjà plié, il n'éteint pas la lampe qui faiblit. Mais il apporte réellement le
droit que j'instaure… » Amen Spontané
Repentance :
Le prophète Esaïe continue son message :
« Vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins, oracle
du SEIGNEUR. C'est que les cieux sont hauts, par rapport à la terre : ainsi mes
chemins sont hauts, par rapport à vos chemins, et mes pensées, par rapport à vos
pensées. »
Nous prions : Mes pensées, Seigneur, je les connais ! Elles sont faites de jugements,
d’orgueil, de rancœur… et parfois de mensonges… et l'amour reste dehors.
Pardonne-moi et prends-moi par la main pour me conduire sur le chemin de la vraie vie
! Par Jésus-Christ, notre Maître bien-aimé. Amen. - Spontané
Proclamation de la Grâce :
Accueillons l’amour et le pardon de Dieu !
Esaïe poursuit dans son livre : « Recherchez le SEIGNEUR puisqu'il se laisse trouver,
appelez-le, puisqu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme
malfaisant, ses pensées. Qu'il retourne vers le SEIGNEUR, qui lui manifestera sa
tendresse, vers notre Dieu, qui pardonne abondamment. »
En retournant vers le Seigneur, qu’Il nous donne l’assurance de son pardon et qu’Il
nous mette sur le chemin vers son Royaume. Levons-nous… - Spontané
Prière
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