blindés -révolte

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M.10 « TANK DESTROYER »
Les premières campagnes de la Deuxième Guerre mondiale avaient montré clairement la
supériorité des canons antichars automoteurs sur l’artillerie tractée et plus encore
hippomobile.
Dans un premier temps, l’armée américaine adopta donc la pièce de 37 mm montée sur Dodge
WC-51 et le canon de 75 mm sur châssis blindé semi-chenillé type M.3. Mais ni l’un ni
l’autre ne pouvaient être considérés comme de véritables chasseurs de chars automoteurs. Ce
ne fut qu’avec la réalisation du 3 Gun Motor Carriage M.10 (Automoteur de 3 pouces M.10)
que l’armée américaine devait réellement disposée d’un tel matériel.
Le M.10 fut le premier chasseur de chars à tourelle rotative. Pour réduire au minimum de
délai nécessaire à sa mise en service, on adopta pour cet engin la mécanique, le moteur et les
organes de roulement du M.4A2 Sherman. Seuls le châssis et la tourelle étaient de conception
entièrement nouvelle, avec prédominance de surfaces obliques. Ceci représentait un progrès
sensible sur les chars de l’époque aux plaques de blindage verticales, qui recelaient de
véritables « pièges à obus ». La partie supérieure du châssis notamment était faite de plaques
très inclinées et, comme la tourelle, munies de boulons pour fixation de plaques de blindage
additionnelles permettant un emploi occasionnel comme char de combat.
Lancée à l’arsenal de Grand Blanc en septembre 1942 et renforcée par les chaînes de la Fisher
Tank Division, la production atteignait les 4993 exemplaires fin 1943.
L’épaisseur maximale du blindage n’était que de 37 mm, mais les plaques latérales et
postérieures étaient fortement inclinées pour une meilleure protection, à la différence du
châssis d’origine.
Le M.10 eut le moteur Diesel General Motors de M.4A2 et la version suivante M.10A1
(extérieurement identique) le Ford GAA à 8 cylindres du M.4A3.
L’équipage était de cinq hommes.
L’engin possédait une très bonne mobilité, grâce à sa transmission et à sa boîte de 5 vitesses
plus la marche arrière.
Les diverses variantes se différenciaient principalement entre elle par le type de leur
contrepoids de tourelle. Les premiers exemplaires engagés en Afrique du Nord en étaient
totalement dépourvus. La série suivante reçut deux plaques rectangulaires bien
caractéristiques. La seconde version, plus largement répandue, présentait un contrepoids de
forme plutôt complexe qui, vu de côté, apparaissait comme un prolongement de la plaque
inférieure de l’arrière de la tourelle
M.8 « GREYHOUND »
La création de l’arme blindée aux Etats-Unis remonte à juillet 1940. Elle absorba les moyens
de l’infanterie et de la cavalerie, et devint l’héritière de l’intérêt traditionnellement porté à
l’engin blindé sur roues. Dans le cadre de la modernisation générale de l’armée de Terre
américaine, il fut donc prévu de mettre en ligne plusieurs milliers de ces engins.
Suite aux accords passés en mars 1941 avec les britanniques, accords ayant pour objet de leur
fournir du matériel de guerre américain adapté au théâtre d’opération eurafricain, la direction
de l’artillerie diffusa une spécification pour un engin blindé moyen à traction intégrale armé
d’un canon de 37 mm. Les propositions soumises par deux constructeurs furent jugées
particulièrement intéressantes, celle de Ford (le modèle T17 6 x 6) et celle de Chevrolet
(T17E1, 4 x 4). Les essais se déroulèrent jusqu’en octobre 1942, et la décision fut prise de
concentrer la production sur le seul T17E1, en limitant à 250 exemplaires la fabrication de
T17 pour permettre au constructeur d’assurer la soudure avec la chaîne du M.8. Ce dernier
avait pour origine une demande du commandement des chasseurs de chars portant sur un
véhicule permettant de donner au canon de 37 mm une mobilité maximale. Après la
construction de nombreux prototypes, cette spécification donna le jour à un modèle d’engin
blindé léger, le T22, qui fut adopté le 19 mai 1942 sous la dénomination de M.8.
Enfin, pour satisfaire à la nécessité de disposer d’un véhicule capable de recevoir diverses
combinaisons d’armement, il fut décidé de lancer la fabrication d’une version du M.8
dépourvue de tourelle, le M.20.
De ce fait, en 1943, l’industrie américaine put fournir quatre modèles d’engins blindés ;
- le T17 (baptisé Deerhound – chien de chasse au cerf), affecté à la Military Police,
- le T17E1 (Staghound – chien courant) presque entièrement destiné aux Britanniques,
- le M.8 dont la production continua jusqu’en 1945 et atteignit 11 667 exemplaires pour
l’armée américaine (ce fut l’un des engins blindés les plus répandus),
- et son dérivé, le M.20.
Un certain nombre de M.8 furent cédés aux Anglais qui le baptisèrent Greyhound (lévrier).
Mais seule l’armée américaine adopta le M.20.
Le châssis des M.8 et M.20 ( dont l’appellation officielle était Armoured Utility Car –
véhicule blindé d’usage général) était identique au point de vue mécanique. Il était usiné par
soudure et propulsé par un seul moteur Hercules JXD monté à l’arrière. La transmission était
de type classique, 6 x 6, avec une boîte de vitesse offrant 8 rapports AV et 2 AR. Pilote et
copilote étaient assis à l’avant dans un compartiment légèrement surélevé. Lors des
déplacements en sûreté, ils pouvaient rabattre vers l’extérieur et vers l’avant les quatre
plaques de blindage formant le toit du compartiment. Dans l’action, la visibilité leur était
assurée à travers des fentes protégées. A l’arrière, le châssis comportait un crochet de
remorquage. La protection latérale des roues était assurée par des anti-sables démontables.
En version M.8, la caisse était surmontée d’une tourelle tronconique, à ciel ouvert, qui abritait
un canon léger de 37 mm.
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