Unifier l’opposition
Le ministre a également indiqué que la France "essaie de faire en sorte que l'opposition syrienne
s'unifie, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Elle est morcelée et si
on veut une alternative politique pour préparer le jour d'après (le départ de Bachar al-Assad), il
faut qu'il y ait un embryon de ce qui pourrait devenir le gouvernement provisoire, nous nous y
attelons".
Zones d’exclusion
Par ailleurs, Le Drian a jugé impossible à l'heure actuelle de créer des zones d'exclusion
aérienne, comme une coalition internationale l'avait fait en Libye, autre revendication
d'opposants syriens.
"Nous avons regardé au niveau français ce que cela signifiait, et d'autres aussi ont regardé. Une
+no fly zone+ sur l'ensemble de la Syrie ou même sur une partie significative de la Syrie signifie
la mobilisation de tellement de moyens que nous sommes dans une situation de guerre".
Or la France a maintes fois affirmé qu'elle souhaitait au préalable d'une telle situation "une
nécessaire délibération antérieure par le Conseil de sécurité (de l'ONU) qui pour l'instant ne nous
permet pas d'agir".
Il faisait allusion aux veto de la Russie et la Chine qui ne veulent pas laisser se créer une telle
zone d'exclusion.
Zone tampon
Le Drian a également jugé très difficile de mettre en place "ce que les Turcs ont appelé il y a
quinze jours +zone tampon+ et que maintenant on qualifie de +zone libérée+ (...). Ce n'est pas
impossible mais cela suppose un certain nombre de préalables qui aujourd'hui ne sont pas
remplis".
"Il faudrait qu'il y ait un périmètre libéré homogène et suffisamment vaste. Il faudrait ensuite que
sur ce périmètre, il y ait une autorité reconnue, autorité locale potentiellement embryon d'une
autorité nationale", a-t-il noté.
"Il faudrait, troisièmement que cette autorité le demande (de sécuriser la zone). A qui? Peut être
à des voisins qui eux-mêmes demanderaient le soutien d'autres (pays). Mais nous n'y sommes pas
encore", a-t-il souligné.
"Et si d'aventure c'était le cas, il faudrait s'assurer de la bonne volonté des voisins concernés et de
la bonne sécurisation de l'ensemble du secteur concerné. C'est un sujet sur lequel nous travaillons
mais les conditions politiques de sa mise en oeuvre ne sont pas aujourd'hui réunies", at-il insisté.