Vascularisation de la tête humérale

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
Vascularisation de la tête humérale
Par
Castanier Emmanuel
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
Vascularisation de la tête humérale
Par
Castanier Emmanuel
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. G. BERRUT
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Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
Je tiens à remercier :
Messieurs les professeurs d’anatomie, pour nous avoir transmis le goût
de l’anatomie et pour le temps qu’ils passent à nous l’inculquer.
Monsieur le docteur Antoine Hamel, pour avoir proposé ce sujet
passionnant et pour ses conseils avisés.
Monsieur le docteur Olivier Hamel, pour m’avoir aidé dans la réalisation
d’injections.
Messieurs Stéphane Lagier et Yvan Blin, pour leur patience ainsi que
leur aide précieuse dans la réalisation des dissections.
Ma famille, qui m’aura transmis sa passion pour la médecine.
Tous mes collègues de master,qui ont fait régner la bonne humeur dans
le labo durant cette année et ce malgré les difficultés rencontrées.
Sommaire
Introduction
I. Embryologie et angiogénèse
I.1.Embryologie
I.2. Angiogénèse
II. Rappels anatomiques
II.1 Ostéologie de la tête humérale
II.2 Articulation gléno-humérale
II.3 Distribution artérielle de l’épaule
III. Méthodes et techniques
III.1 Voies d’abords des dissections
III.2 Diaphanisation par la technique de Spateholtz
IV. Résultats
IV.1 Vascularisation extra osseuse
IV.1.1 Artère circonflexe antérieure
IV.1.2 Artère circonflexe postérieure
IV.1.3 Anastomoses extra-osseuse
IV.2 Vascularisation intra-osseuse
V. Discussion
V.1 Organisation de la vascularisation extra-osseuse
V.2 Ostéonécrose aseptique de la tête humérale
V.3 Fractures susceptibles d’entrainer une ostéonécrose secondaire
V.3.1 Fractures céphaliques ou sus-tubérositaires
V.3.2 Fractures céphalo-tubérositaires
V.3.3 Fractures céphalo-métaphysaires
V.3.4 Fractures cervico-trochitérienne haute de Kocher
VI Conclusion
VII Références bibliographiques
Introduction
On connait de manière globale comment se fait l’apport vasculaire vers
l’épiphyse humérale proximale, on sait que les artères circonflexes antérieure
et postérieure assurent la vascularisation de cette zone mais la distribution
exacte au sein de cette épiphyse est assez floue. Le but de cette étude sera
donc de mettre en évidence la topographie de ces deux troncs sur l’épiphyse
humérale proximale, de rechercher leurs importances respectives dans la
vascularisation de la tête et de rechercher les éventuelles voies de
suppléance permettant la revascularisation en cas d’atteinte des troncs
principaux.
Cette étude se fera en deux temps : d’abord une étude de la
vascularisation extra-osseuse puis de la vascularisation intra-osseuse
Puis nous chercherons quelles peuvent être les conséquences cliniques
sur la vascularisation de la tête humérale des différents types de fractures.
I. Embryologie et angiogénèse
I.1.Embryologie
Les bourgeons des membres supérieurs apparaissent vers le 24eme jour sous
forme d'évagination de la paroi ventro-latérale du corps. Ceci grâce à l'expression des
gènes à homéobox HOX d-9 et 10.
Le bourgeon de membre constitué
au départ d' un axe mésenchymateux qui
dérive de la somatopleure et qui formera à
la fois l'os et les parties molles du membre.
Cet axe est recouvert d'un feuillet
ectoblastique qui s'épaissit à l'extrémité du
bourgeon pour former la crête
ectoblastique apicale. Celle-ci empêche la
différenciation du mésenchyme sousjacent afin que celui-ci conserve sa
capacité de prolifération tandis que le
mésenchyme à distance de cette crête
Figure 1: Développement des bourgeons des membres chez
commence à se différencier en cartilage et l'embryon humain d'après Jan Langmann
en muscle. Ce qui permet d'expliquer le
Étapes: A)à 5 semaines. B)à 6 semaines. C) à 8 semaines
fait que le développement du membre se
fait de l'extrémité proximale vers l'extrémité distale.
Vers la 7eme semaine de développement, il se produit une rotation latérale
d'environ 90° amenant les muscles extenseurs en sit uation postéro-latérale et les pouces
en position latérale.
I.2.Angiogénèse
Les bourgeons des membres
présente dès le début de leur
développement une artère axiale qui va se
terminer par un plexus digital.
L'artère axiale du membre supérieur
provient de la branche latérale de la 7ème
artère segmentaire cervicale.
Elle sera à l'origine de l'artère subclavière, axillaire, brachiale, interosseuse
antérieure ainsi que de l'arcade palmaire
profonde. Les autres artères sont des
branches collatérales de l'artère axiale.
Figure 2 :Développement du système artériel du membre
supérieur d'après W.Larsen
II.Rappels anatomiques
II.1.Ostéologie de la tête humérale
II.1.1Vue d'ensemble
L'humérus constitue le squelette du bras, formé d'une
diaphyse et de deux épiphyses, une proximale et une distale.
A son extrémité proximale, il est délimité par l'articulation
gléno-humérale et à son extrémité distale, par l'articulation du
coude.
II.1.2Architecture
interne
de
la
tête
humérale
Si on fait une coupe frontale, il est possible d'identifier
une disposition ogivale. Sur une coupe antéro-postérieure,
les travées sont parallèles et perpendiculaires à la surface
articulaire.
II.1.3Épiphyse proximale en détail
On peut distinguer globalement 3 saillies:
Figure 3 : Architecture interne
humérale d'après G.Olivier
Tête humérale(2): cette première saillie est de forme arrondie, elle est lisse et unie
elle représente environ un tiers de sphère de 30mm de rayon
elle regarde vers le dedans, l'arrière et le haut
son axe orienté obliquement vers le bas et le dehors forme:
-avec l'horizontale un angle de 45°:c'est l'angle d'orientation de la tête
humérale(AIH)
-avec l'axe de la diaphyse un angle de
130°:c'est l'angle d'inclinaison(AOV)
-avec le grand axe de l'épiphyse distale, un
angle ouvert médialement et en arrière de
20°:c'est l'angle de déclinaison(AOB)
Col anatomique(3): sépare la tête humérale des
tubercules majeur(ou trochiter) et mineur(ou trochin).
Tubercule majeur ou trochiter(6):grosse saillie
latérale, lieu d'insertion musculaires et ligamentaires:
-sur sa face supérieure :au muscle supra- Figure 4 : Epiphyse humérale en vue
antérieure d'après P.Kamina
épineux et au faisceau latéral du ligament coraco-huméral
-sur sa face postérieure: aux muscles infraépineux et petit rond
-prolongé par la crête du tubercule majeur, lieu d'insertion du tendon du
grand pectoral .
Sillon intertuberculaire (ou gouttière bicipitale(5):sillon séparant le trochiter du
trochin, sur ses lèvres s'insère le ligament transverse huméral. Il est parcouru par le long
chef du biceps brachial entouré de sa gaine synoviale. Dans son prolongement s'insère le
muscle grand dorsal.
Tubercule mineur ou trochin(4): située sur la face antérieure humérale, lieu
d’insertion du muscle subscapulaire. Il se prolonge par la crête du tubercule mineur, lieu
d'insertion du muscle grand rond
Col chirurgical: Union de l'épiphyse proximale avec la diaphyse humérale. Il est en
contact étroit avec le nerf axillaire et l'artère circonflexe postérieure.
II.2.Articulation gléno-humérale
L'articulation gléno-humérale est une énarthrose ,possédant une membrane
synoviale contenant la synovie, dont le rôle principal est la nutrition du cartilage articulaire,
et une capsule. Elle possède également un certains nombres de ligaments et de muscles
permettant à la fois de stabiliser l'articulation et de lui offrir sa mobilité.
II.2.1.Équipement ligamentaire
On dénombre 6 ligaments:
Ligament coraco-huméral: unit le bord latéral du processus coracoide aux
tubercules majeur et mineur. Il joue un faible rôle dans la suspension de l'humérus
mais limite la flexion-extension.
Ligament coraco-glénoidien: nait de la partie postérieure du bord latéral du
processus coracoide et se termine sur le bourrelet glénoidien.
Ligament huméral transverse: il s'agit d'une bandelette fibreuse tendue entre les
lèvres du sillon intertuberculaire surplombant le tendon du chef long du biceps
brachial.
Ligaments gléno-huméraux : au nombre de trois :un supérieur, un moyen, un
inférieur.
II.2.2.Équipement musculaire de l'articulation
Les muscles de l'épaule naissent de
la ceinture du membre supérieure et se
terminent sur l'humérus. On dénombre 6
muscles propres à l'épaule:
Muscle deltoïde(1):muscle formé
de 3 chefs : un chef claviculaire antérieur,
un chef acromial latéral, un chef épineux
postérieur tous 3 formant un ventre
épais en forme de demi-cône à concavité
médiale couvrant l'articulation glénohumérale. Il se termine par un tendon
inséré sur la tubérosité deltoidienne (ou
« V » deltoidien).
Il est innervé par le nerf axillaire.
Muscle supra-épineux(2): inséré
sur la scapula, il surplombe l'articulation
gléno-humérale pour s'insérer finalement
Figure 5 : Vue postérieure de l'épaule d'apres
sur la facette supérieure du tubercule
H.Rouvière
majeur huméral. Il a pour fonction
l'abduction, il permet également de
remonter légèrement la tête humérale puis
la maintient contre la cavité glénoidale(cooptation).
Muscle infra-épineux(3):Inséré à la face postérieure de la scapula et se termine
par un tendon inséré sur la face postérieure du tubercule majeur dans sa portion moyenne.
Il a pour fonction l'abduction et la rotation latérale de l'humérus.
Muscle petit rond(4):Inséré à la face postérieure de la scapula, son corps
musculaire longe celui du muscle infra-épineux puis se termine sur la facette inférieure du
tubercule majeur huméral. Il a pour fonction la rotation latéral du bras et adducteur
accessoire.
Muscle grand rond(5):Inséré à la face postérieure de la scapula,.Il se termine par
un tendon sur la crête du tubercule mineur de l'humérus.
Il a pour fonction l'adduction et la rotation médiale du bras.
Muscle subscapulaire(9)
Inséré à la face antérieure de la scapula, il se termine par un tendon inséré sur le
tubercule mineur huméral. Il a pour fonction la rotation médiale du bras.
3) Autres muscles
Il s'agit ici de muscles qui s’insèrent à
proximité de la zone anatomique étudiée
mais qui ne sont pas des muscles propres de
l'épaule mais qui participent au mouvement. Il
s'agit du biceps brachial, du coraco-brachial,
du triceps brachial et du muscle grand dorsal.
Biceps brachial:formé de 2 chefs :
-un long(10) : dont le tendon est
inséré sur la tubérosité supra-glénoidale puis
traverse la cavité articulaire entouré de sa
gaine synoviale pour passer ensuite dans le
sillon intertuberculaire sous le ligament
transverse huméral.
-un court(11) : son tendon nait
de l'apex du processus coracoide à l'extérieur Figure 6 :Muscles antérieurs de l'épaule d'après
de la naissance du coraco-brachial
H.Rouvière
Les 2 chefs s'associent ensuite et vont
s'insérer sur la tubérosité bicipitale.
Coraco-brachial(12): inséré par un court tendon sur la partie médiale du processus
coracoide, s'ensuit un ventre dont la particularité est d'être traversé par le nerf musculocutanée. Il se termine sur le tiers moyen de l'humérus à sa face latérale.
Il a pour fonction la flexion et l'adduction du bras
Triceps brachial: formé de 3 chefs:
-un chef long(7):dont le tendon s'insère sur le tubercule infra-glénoidal
-un chef latéral(8) : inséré sur la face postérieure de l'humérus, sur sa portion
latérale.
-un chef médial: inséré sur la face postérieure humérale mais dans sa portion
médiale.
-ces 3 chefs vont s'associer pour former un tendon commun qui va s'insérer
sur l'olécrane.
Muscle grand dorsal (6):inséré sur les processus épineux T7 à L5,la crête sacrale
médiane et la lèvre externe. Il se termine par un tendon qui contourne le muscle grand
rond pour se fixer sur la crête du tubercule mineur.
II.3.Distribution artérielle de l'épaule
Figure 7 :Artères axillaires: branches collatérales en
vue antérieure d'après P.Kamina
La vascularisation est assurée par l'artère axillaire, elle va donner plusieurs
branches, successivement:
-artère thoracique suprême(15) : qui vascularise le muscles pectoraux.
-artère acromio-thoracique(3) :qui se divise en une branche acromiale(4) qui
vascularise le deltoide et en une branche thoracique(16) qui vascularise les muscles
pectoraux
-artère thoracique latérale(18) va vasculariser le grand dentelé , les
pectoraux, les intercostaux et le sein.
-artère subscapulaire(19)
-artère circonflexe antérieure(6):qui contourne la face antérieure du col
chirurgical en arrière des muscles coraco-brachial, biceps brachial, et le deltoide
-artère circonflexe postérieure(7):qui passe dans l'espace axillaire latéral,
sous le nerf axillaire (C5-C6) puis en arrière du col chirurgical huméral pour
finalement s'anastomosée avec l'artère circonflexe antérieure.
III. Méthodes et techniques
Pour les besoins de l'étude de la vascularisation extra-osseuse deux
dissections ont été réalisées et deux diaphanisations pour étudier la vascularisation intraosseuse.
III.1.Voies d'abords des dissections
Une première voie d'abord antérieure est réalisée en suivant le relief de la clavicule
à son bord inférieur puis descend dans le sillon delto-pectoral évitant aussi de léser
l'artère axillaire protégé par le muscle pectoralis major .
Une seconde voie d'abord postérieure est pratiquée en suivant le relief inférieure du
deltoide évitant ainsi de léser l'artère circonflexe postérieure.
Sujets de dissections:
-femme de 88ans et 7 mois, frais
-homme de 82 ans et 9 mois, frais
Ces deux sujets ont été injectés par l’artère brachiale après avoir fermé l’artère
subclavière.
III.2.Diaphanisation par la technique Spateholtz
Afin d'étudier la vascularisation intra-osseuse deux diaphanisations ont été
effectuées. La première injection a été réalisée par la pose d'un cathéter dans l'artère
brachiale après avoir clampé l'artère subclavière. Le problème est l'utilisation d'une
quantité importante de produit pour une injection de la tête humérale elle-même
relativement réduite.
Ceci a poussé à la réalisation d'une deuxième diaphanisation en utilisant une
méthode différente:
-une voie d'abord antérieure permettant d'accéder à l'artère axillaire et de la
clamper après la naissance de l'artère acromio thoracique et de clamper l'artère thoracique
latérale.
-une voie d'abord axillaire permettant d'accéder directement à l'artère axillaire
dans sa portion la plus distale.
-on insère ensuite le cathéter dans l'artère axillaire de manière à ce qu'il
arrive sous l'origine de l'artère circonflexe postérieure.
Les résultats de cette méthode d'un point de vue macroscopique sont convaincants
avec une coloration noire foncée de la tête humérale visible lors de la découpe de l'os.
Malheureusement les coupes réalisées étant beaucoup plus fine que celles réalisées lors
de la première diaphanisation, l'os, lors de l'étape de décalcification, a été très largement
dégradé par l'acide et ce malgré l'utilisation des mêmes dosages.
Cet échec donne néanmoins deux résultats exploitables pour la suite :
-concernant la diaphanisation: il faut très largement diminuée l'acidité lors de
coupes très fines.
-concernant la vascularisation de la tête humérale: lors du
prélèvement on a pu retrouver la présence d'encre de chine dans l'artère axillaire
au dessus du clamp, confirmant ainsi la présence d'une anastomose entre l'artère
acromio-thoracique et les artères qui vascularisent l'épiphyse proximale humérale.
IV. Résultats
IV.1Vascularisation extra-osseuse
IV.1.1Artère circonflexe antérieure
IV.1.1.1 Trajet
Haut
Latéral
Photo 1: Vue antérieur d'une épaule gauche avec le grand pectoral réséqué
Tendon du chef long du
biceps
Tête humérale
Artère circonflexe
antérieure
Muscle subscapulaire
Nerf axillaire
Artère circonflexe postérieure
Artère axillaire
La photo 1 permet d'apprécier de manière globale le trajet de l'artère circonflexe
antérieure, de son origine à sa terminaison.
L'artère circonflexe nait ici de l'artère axillaire par le biais d'un tronc commun avec
l'artère circonflexe postérieure et ce au bord inférieur du muscle subscapulaire.
Elle va passer en avant du nerf axillaire puis va cheminer ensuite sur le bord
inférieur du muscle subscapulaire et assure une partie de sa vascularisation par des
collatérales, notamment dans sa portion terminale.
Puis elle va ensuite abandonner une grosse collatérale destinée à la petite
tubérosité ou trochin, appelée artère ascendante médiale, pendant que son contingent
principal va remonter dans le sillon intertuberculaire. Dans cette portion l'artère circonflexe
devient l'artère ascendante latérale. Celle-ci libère une branche qui va suivre le col
anatomique huméral pour s'anastomoser avec l'artère circonflexe postérieure créant ainsi
un cercle péri-épiphysaire anastomotique.
IV.1.1.2 Rapports
Haut
Latéral
Photo 2: Vue antérieure d'une épaule gauche
Artère axillaire
Faisceau latéral du
plexus brachial
Muscle coraco-brachial
Tendon du long chef du
biceps
Artère circonflexe
antérieure
Nerf axillaire
Artère circonflexe
postérieure
La photo 2 permet de mettre évidence les rapports de l'artère circonflexe antérieure
de son origine à sa terminaison:
L'artère circonflexe antérieure nait ici de l'artère axillaire,elle va passer en avant du
nerf axillaire puis elle va cheminée en arrière du muscle coraco-brachial et du tendon du
court chef du biceps. C'est de cette portion que va naitre l'artère ascendante médiale qui
va vasculariser le trochin.
Puis l'artère circonflexe va traverser la gouttière intertubérositaire passant sous le
tendon engainé du chef long du biceps. C'est là qu'elle devient l'artère ascendante latérale,
celle-ci va remonter le sillon en suivant sa berge latérale et suivre ainsi sur son bord latéral
le tendon du chef long du biceps.
Les muscles pectoralis minor et pectoralis major ont été réséqués mais en situation
anatomique, le muscle pectoralis minor va passer en avant de l'artère axillaire et le muscle
pectoralis major va couvrir tout cet ensemble protégeant ainsi les axes artériels de
l'épaule.
IV.1.1.3 Distribution artérielle sur la capsule
Haut
Latéral
Photo 3: Epiphyse humérale gauche en vue antérieure
Deltoide réséqué
Artère ascendante latérale
Artère ascendante
médial
Tendon du long
biceps
Muscle coracobrachial
L'artère ascendante latérale est ici exposée après son passage sous le tendon du
long chef du biceps, on remarque qu'elle décrit un trajet vertical sur la berge latérale du
sillon intertuberculaire et remonte vers le col anatomique qu'elle n'attendra pas car elle
entrera dans la profondeur de la capsule à la partie supérieure du trochiter. Quelques
collatérales y prennent naissance et vont vasculariser le trochiter. Cette artère est en fait
visible à travers le tissu car elle est comprise dans l'épaisseur de la capsule, à quelques
millimètres de la surface. Il faut donc « creuser » pour y avoir accès directement.
Elle y pénètre juste à sa sortie de la gouttière bicipitale et va cheminer ainsi jusqu'a son
entrée dans la capsule.
L'artère ascendante médiale décrit un trajet similaire, elle nait de l'artère circonflexe
lorsque celle-ci passe en arrière du muscle coraco-brachial puis remonte de manière
vertical vers la partie supérieure du trochin.
Cette artère va donner de nombreuses collatérales qui vont entrer dans la capsule et
y former un fin réseau vasculaire à quelques millimètres de la surface. Cet élément nous
fait suspecter la présence d'un réseau anastomotique avec l'artère ascendante latérale
dans l'épaisseur de la capsule.
IV.1.2. Artère circonflexe postérieure
IV.1.2.1 Origine
Haut
Latéral
Tendon du
chef court
du biceps
Artère circonflexe
antérieur
Artère circonflexe
postérieure
Artère profonde du
bras
Faisceau médial
du plexus brachial
Faisceau latéral du
plexus brachial
Nerf médian
Artère brachiale
Photo 4: Branches collatérales de l'artère axillaire
La photo 4 montre la naissance des artères circonflexes depuis l'artère axillaire et la
naissance de l'artère profonde du bras qui nait de l'artère brachial.
Ici nous avons affaire à une variation anatomique: les artères circonflexes naissent
d'un tronc commun duquel nait également l'artère subscapulaire. Cette photo permet
également de mettre en évidence le calibre largement supérieur de l'artère circonflexe
postérieure par rapport à l'artère circonflexe antérieure. Ceci pourrait avoir des
conséquences sur la vascularisation de la tête en cas d’atteinte car elle serait alors privée
de l’ apport vasculaire par ses deux principaux troncs.
Dans le cadre d’une disposition classique, l’artère circonflexe nait quelques
centimètres au dessus l’artère circonflexe postérieure.
Il existe une seconde variation anatomique touchant la formation du nerf médian.
Même si celui-ci nait effectivement des faisceaux latéral et médial, leur réunion s'effectue
en arrière de l'artère axillaire.
IV.1.2.2 Trajet de l'artère circonflexe postérieure
Haut
Médial
Deltoide
réséqué
Insertion du
muscle petit
rond
Nerf axillaire
Artère
circonflexe
postérieure
Espace
axillaire latéral
Chef
long du
triceps
Chef latéral du
triceps
Muscle grand
rond
Photo 5: Espace axillaire latéral
Muscle grand
dorsal
La photo 5 précise le trajet de l'artère circonflexe postérieure tout en montrant sa
distribution artérielle.
L'artère circonflexe postérieure va dès sa naissance s'orienter vers l'arrière et
passer ainsi sous le nerf axillaire dans l'espace axillaire latéral. Elle va laisser des
collatérales pour chaque muscle composant cet espace, c'est à dire:
-la longue portion du triceps médialement
-le muscle grand rond à la limite inférieure de l'espace
-le muscle petit rond
(le muscle petit rond est peu visible ici car il est masqué par le deltoide).
Un grand nombre de collatérales seront ensuite destinées au muscle deltoide et
livrera une branche qui cheminera à la partie inférieure du muscle petit rond vers la tête
humérale. Cette grosse branche va alors remonter sur la face postérieure de la grosse
tubérosité et y émettre plusieurs collatérales qui pénétreront l’os.
On comprend ici pourquoi le calibre de l'artère circonflexe postérieur est plus
important que celui de l'artère circonflexe antérieur, sa destinée est d'abord la
vascularisation des muscles puis ensuite un contingent pour la vascularisation osseuse.
L'artère circonflexe postérieure est solidement rattaché par un grand nombre de
branches au deltoide ce qui explique le fait qu'elle soit décollée du col chirurgical de
l'humérus sur cette photo lorsque celui-ci est tiré vers l’arrière. Il en va de même pour le
nerf axillaire.
IV.1.2.3 Distribution artérielle
Haut
Latéral
Tendon du
muscle supraépineux
Tête
humérale
Grosse
tubérosité
1
2
Photo 6: Vue postérieure d'une épiphyse humérale droite
La photo 6 permet de mettre en évidence deux contingents anastomotiques en
provenance de l'artère circonflexe postérieure
La première marquée par le 1, est une anastomose intra capsulaire entre la branche
médiale et latérale. Elle le témoin d’un réseau anastomotique intra capsulaire.
On remarque que la branche la plus médiale pénètre dans la capsule et à sa face
profonde, va laisser de très fines branches anastomotiques(indiqué ici par le 2) dans
l’épaisseur de la capsule qui vont longer la lèvre externe du col anatomique. Elles vont
s’anastomoser avec leurs symétriques à la face antérieure formant ainsi un cercle autour
de la base de la tête humérale.
La seconde branche visible va remonter verticalement et va se destiner davantage à
la vascularisation de muscles insérés sur la grosse tubérosité:
-le muscle petit rond
-le muscle infra-épineux
-le muscle supra-épineux dont une portion est visible ici
Les muscles petit rond et infra-épineux ont été désinsérés afin d'avoir accès à la
face profonde de la capsule.
IV.1.3.Anastomose extra-osseuse
IV.1.3.1 Anastomose entre artère circonflexe antérieure et artère
circonflexe postérieure
Haut
Arrière
Deltoide réséqué
Artère ascendante
latérale
Nerf axillaire
Branche de l'artère
circonflexe postérieure
Anastomose inter
circonflexe
Tendon du chef long
du biceps
Photo 7: Vue postéro-latérale d'une épiphyse humérale droite
La photo 7 met en évidence la présence d'une anastomose entre l'artère circonflexe
antérieure et l'artère circonflexe postérieure. Elle s'effectue en arrière du col chirurgical
huméral, siège de fractures sous-tubérositaires. Cette anastomose permet de former un
cercle autour du col chirurgical. Cette anastomose est une voie de suppléance en cas de
compression ou thrombose d'une artère circonflexe. Par exemple si l'artère circonflexe
antérieure se thrombose, la vascularisation de la tête ne sera pas compromise grâce au
sang apporté par l'artère circonflexe postérieure via cette anastomose.
Cette photo permet également d’apprécier la vascularisation de la grosse
tubérosité : celle-ci est donc effectuée :
-par la branche de artère circonflexe postérieure la plus latérale qui va
vasculariser la face postérieure du trochiter.
-par un branche provenant de l’artère ascendante latérale externe pour sa
face antérieure .
IV.1.3.2 Anastomose entre l'artère acromio-thoracique et l'artère
circonflexe postérieure.
Haut
Latéral
1
2
3
Photo 8: Vue antérieure d'une épaule gauche
Légende:
-1 : branche acromiale de l'artère acromio-thoracique
-3: branche de l'artère circonflexe postérieure
-2 :anastomose dans le muscle deltoide
La photo 8 montre l'existence d'un anastomose entre la branche acromiale de
l'artère acromio-thoracique et l'artère circonflexe postérieure. Elle se fait au sein même du
muscle deltoide qu'il faut donc ouvrir pour la voir. Elle est ainsi protégé dans le corps
musculaire. En cas de lésion de l'artère axillaire sous la naissance de l'artère acromiothoracique, celle ci va participer à la revascularisation de l'ensemble du bras par le biais de
cette anastomose. Elle permettra ainsi la vascularisation de l'ensemble de l'épiphyse
humérale par l'artère circonflexe postérieure anastomosée à l'artère circonflexe antérieure
et va maintenir ainsi la vascularisation de la tête humérale.
Il existe d'autres anastomoses qui ne sont pas montrées ici.
Il existe donc deux types d'anastomoses extra-osseuses:
-un cercle anastomotique profond à la face interne de la capsule qui
suit la lèvre latérale du col anatomique formant ainsi une couronne autour de la tête.
- les anastomoses superficielles dont la présence devient capital en
cas de lésion d'une artère vascularisant l'épiphyse proximale.
IV.2. Vascularisation intra-osseuse
Les résultats obtenus par la technique de diaphanisation de Spateholtz sont
insuffisants pour systématiser la vascularisation intra-osseuse de la tête humérale.
Néanmoins elle a tout de même permis d'identifier les troncs vasculaires responsables de
l'entrée du sang dans la tête humérale.
Haut
Médial
Col anatomique
Tête humérale
Artère arquée
Trochiter
Photo 9: Coupe sagittale d'une tête humérale droite
diaphanisée passant par le trochiter
Cette coupe permet de mettre en évidence un tronc artériel au sein de la tête
humérale. Ce tronc se situe en regard de la partie supérieur du trochiter, lieu d'entrée de
l'artère ascendante externe. Ceci nous permet de suspecter le lien entre ces deux artères.
Cette artère serait alors l'artère nourricière de la tête humérale décrite par P.G. Laing en
1956 sous le nom artère arquée. Cette artère serait responsable d'une grande partie de la
vascularisation de la tête humérale. L'artère ascendante latérale externe jouerait ainsi un
rôle prépondérant dans la vascularisation de la tête humérale.
Haut
Latéral
Tête humérale
Trochiter
Photo 10: Vue postérieure d'une épiphyse humérale droite
diaphanisée
Haut
Latéral
2
3
1
Ces deux vues viennet confirmer que les
fines artères provenant de l'artère circonflexe
postérieure sont bien destinées à vasculariser
l'os et pas seulement la capsule.
Chaque branche pénètre dans l'os et va
former un fin réseau artériel sous la surface
(exemples sont désignés par les flèches). Ce fin
réseau sera retrouvé sur le contour céphalique
suivant le col anatomique créant ainsi une
véritable couronne vasculaire.
Malheureusement la qualité médiocre de
la diaphanisation ne permet pas de connaître le
devenir de ce réseau, de savoir s’il s'enfonce
plus profondément ou si il reste à proximité de
la surface.
Photo 11 : Vue antérieure d’une épiphyse
humérale droite diaphanisée
Légende :
1 : Trochin
2 : Tête humérale
3 : Col anatomique
V.Discussion
V.1 Organisation de la vascularisation extra-osseuse
Haut
Médiale
L’apport vasculaire sur la face antérieure se fait
par l’artère circonflexe antérieure (1) qui va donner 2
branches
constantes(retrouvées
dans
les
2
dissections) :
-une artère ascendante médiale(2) destinée au
trochin
-une artère ascendante latérale(3) qui va
remonter sur la berge latérale avant de plonger dans
l’os à la partie supérieure du trochiter
-Sur l’une des deux dissections,il a été possible
d’observer la présence d’une petite artère(2bis) qui
nait avant l’artère ascendante médiale et qui se divise
rapidement au sein de la capsule.
- Au sein de l’insertion de la capsule, dans le col
anatomique, on trouve la présence d’une couronne
vasculaire(4) vascularisant le pourtour céphalique.
-L’artère circonflexe antérieure va livrer une
dernière branche qui va suivre le col chirurgical pour
s’anastomoser avec l’artère circonflexe postérieure(5).
4
3
2
5
2 bis
1
Schéma de la vascularisation
de la face antérieure de la tête
humérale.
Haut
Latéral
L’apport vasculaire à la face postérieure est
assuré par l’artère circonflexe postérieure qui livre
plusieurs branches :
-les branches les plus médiales(6) seront
destinées à alimenter la le cercle anastomotique
péri céphalique(4) mais seront anastomosées ellemême au sein de la capsule aux branches latérales
créant ainsi un véritable réseau vasculaire intra
capsulaire.
- les branches les plus latérales(7) seront
destinées à la face postérieur du trochin et à la
vascularisation des muscles rotateurs externes.
4
7
6
5
Schéma de la vascularisation de la
face postérieure de la tête humérale
(les pointillés noirs représente l’insertion de la
capsule)
V.2 Ostéonécrose aseptique de la tête humérale
L’ostéonécrose aseptique de la tête humérale est une pathologie dégénérative de la
tête humérale qui peut être secondaire à une atteinte des éléments vasculaires.
Elle se traduit cliniquement par des douleurs mécaniques et une limitation des
mouvements.
Sa survenue est progressive et peut-être symptomatique
ou non, elle peut-être bien supportée dans certain cas. Si
la zone nécrosée et l’impotence fonctionnelle prennent
trop d’importance on aura alors recours à un traitement
chirurgical et la mise en place de prothèses.
L’ostéonécrose affecte les quadrants supéro-interne ou
inféro-interne.
Sur une radio standard dans le cadre d’ ostéonécrose
avancée on voit l’apparition d’une déformation de l’os avec
une modification du pourtour céphalique.
Radiographie de l’épaule
gauche de face.
V.3 Fractures susceptibles d’entrainer une ostéonécrose
secondaire
V.3.1Fractures céphaliques ou sus-tubérositaires
La fracture se situe au niveau du col anatomique séparant ainsi la tête du reste de
l’humérus. Elle ne sera plus en contact avec aucuns apports vasculaires. Elle sera propice
à une ostéonécrose secondaire.
Ce type de fracture est très rare.
V.3.2 Fractures céphalo-tubérositaires
Ce sont des fractures complexes qui sont formées par quatre fragments :
-la tête humérale
-la diaphyse humérale
-le trochiter
-le trochin
Il existe une classification décrite par J.Duparc concernant ces fractures en fonction
du degré d’impaction de la tête sur la diaphyse et de l’existence ou non d’une luxation de
la tête. Cette classification identifie 4 types de fractures céphalo-tubérositaires.
La fracture céphalo-tubérositaire typique est la fracture céphalo-tubérositaire de
type 2 :
-Le massif tubérositaire est fendu en deux : ceci
entraine la rupture de l’artère circonflexe antérieure ce qui
pourrait entraîner une non vascularisation de la tête par
l’artère ascendante latérale, le sang passerait alors par
l’anastomose entre les artères circonflexes et gagnera
ensuite l’artère ascendante latérale. Seulement le trochiter
,attiré en arrière par les rotateurs externes, ne sera plus en
contact avec la tête, or c’est à sa portion supérieure que
plonge l’artère ascendante latérale pour former l’artère
arquée. Cette fracture prive la tête d’une part importante
de sa vascularisation.
fracture céphalo
-De plus, la tête humérale est séparée du reste par
tuberositaire de type 2.
un trait passant en dedans de la ligne d’insertion de la
capsule or c’est à cet endroit que se trouve la couronne
vascularisant le contour céphalique. Cette couronne ne sera alors plus en contact avec la
tête entrainant alors son ischémie.
Ce type de fracture est largement susceptible d’entrainer une ostéonécrose
secondaire car elle perd à la fois sa vascularisation par l’artère circonflexe antérieure
(artère ascendante latérale) et par l’artère circonflexe postérieure (responsable d’une
grande partie de l’apport sanguin à la couronne vasculaire).
V.3.3 Fractures céphalo-métaphysaires
Ce type de fractures ne peut-être rencontré qu’après une luxation antérieure
traumatique de l’épaule. La luxation peut entrainer une encoche postérieure traumatique
créant ainsi une déformation de l’épiphyse humérale pouvant induire à terme une fracture
de l’encoche.
Trois types de fractures sont identifiées nous attacherons l’étude
de l une d’entre elles :
-la fracture céphalo-métaphysaire externe : dans le cas
présent la fracture du trochiter entraine la rupture de l’artère circonflexe
antérieure et la revascularisation par l’anastomose inter-circonflexe de
l’artère ascendante latérale externe. Mais le trochiter ,tiré par les muscles
rotateurs externes, remonte vers l’arrière et prive la tête de sa
vascularisation par l’artère ascendante latérale externe. La vascularisation
céphalique sera alors assurée par la couronne vasculaire comprise dans
l’intérieure de la capsule qui d’après C.H.Brook serait anastomosée par le
Fracture céphalobiais de fines artères intra-osseuse à l’artère arquée.
métaphysaire externe
Le risque d’ostéonécrose secondaire est alors très diminué.
V.3.4 Fractures cervico-trochitérienne haute de Kocher
C’est une fracture à 3 fragments à la fois sous-tubérositaire et tubérositaire :
-la grosse tubérosité sera séparée de la tête humérale, la
privant ainsi d’un important apport vasculaire par l’artère ascendante
latérale, mais la fracture étant extra-capsulaire, les éléments vasculaires
compris en son sein peuvent alors assurer leur rôle et, par le biais des
anastomoses décrites par C.H.Brook, vasculariser l’ensemble de la tête
humérale.
C’est une fracture qui présente un faible risque d’ostéonécrose.
Fracture de Kocher
VI. Conclusion
L’artère circonflexe postérieure est d’un calibre plus important que celui de l’artère
circonflexe antérieure à leurs naissances respectives de l’artère axillaire, ceci pourrait nous
induire en erreur concernant l’importance de chaque tronc dans la vascularisation de la
tête. Cela laisse penser que l’artère circonflexe postérieure jouerait un rôle plus important
dans la vascularisation de l’os. Or il n’en est rien, le calibre supérieur de l’artère circonflexe
postérieur provient du fait qu’il va vasculariser un certain nombre de muscles de l’épaule
alors que l’artère circonflexe antérieure sera à destinée principalement osseuse.
L’artère circonflexe postérieure de par son contingent médial va alimenter une
couronne vasculaire dans le col anatomique à la face interne de l’insertion de la capsule,
ainsi responsable de la vascularisation du pourtour céphalique.
La vascularisation interne de la tête est assurée principalement par l’artère
circonflexe antérieure par le biais de l’artère ascendante latérale externe qui, après son
entrée à la partie supérieure du trochiter, donnera l’artère arquée de la tête. Cette artère
amènera l’apport vasculaire le plus important pour la vascularisation de la tête.
Il semble exister un réseau anastomotique décrit par C.H.Brook tendu entre les
fines artères de la couronne et l’artère arquée. Malheureusement le demi-échec de la
diaphanisation n’a pas permis de le mettre en évidence.
Cette disposition vasculaire extra et intra osseuse a son importance dans
l’évolution des fractures. Elle est susceptible d’entrainer, notamment dans les fractures
sus-tubérositaires et céphalo-tubérositaires, une ostéonécrose secondaire.
A noter que l’organisation vasculaire mise en place dans le paragraphe V.1 ne
demeure qu’une hypothèse, il aurait fallu faire plus de dissections pour voir si cette
organisation est universelle ou particulière à ces 2 sujets.
VII. Références bibliographiques
1- Kamina.P. Précis d’anatomie clinique, tome 1, pages 217-218 ;224-232
2- Rouvière.H. Anatomie humaine descriptive et topographique, 4eme
édition, tome 2, page 88-99
3- Larsen.W. Embryologie humaine edition 2003, page 210
4- Sadler.T.W et Langmann.J. Embryologie médical 8e édition page 191195
5- Laing P.G. (1956) Journal of bone and joint surgery 38-A ,
The arterial supply of the adult Humerus
6- Brook C.H., Reveli W.J., Heatley F.W. (1993). Journal of Bone and Joint
Surgery 75, Vascularity of the humeral head after proximal humeral
fractures.
7- Gerber C., Schneeberger A.G., Winh T.S. Journal of Bone Joint Surgery
1990, 72A. The arterial vascularization of the humeral head An
anatomical study
8- Duparc J., Cahier d’enseignement de la SOFCOT n°56:Traumatismes
de l’épaule, pages 17-41
9- Duparc F. Revue de chirurgie orthopédique 1998,n° 84, pages 124-128
10-Laroche M. Rhumatologie 2000, pages 201-202
11- Bouvenot G. Pathologie médicale abrégées 1971, pages 203-204
12- Runge M. Radiologie de l’appareil locomoteur 2000, pages 124-131
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