Impact de l’essor minier et pétrolier sur le marché du travail et le développement économique au Niger PROPOSITION DE RECHERCHE Présentée au Réseau PEP Par Saadatou SANGARE ALKASSOUM : [email protected] & Youssoufou HAMADOU DAOUDA : [email protected] Mamane BOUKARI : [email protected] Fatimata OUSSEINI : [email protected] NIGER Version révisée Décembre 2012 Résumé Les politiques d’investissement en éducation auront des effets sur la croissance de l’emploi dans les différents secteurs de l’économie nigérienne. Ainsi, sur la base d’un modèle d’équilibre général calculable dynamique, la présente étude se propose d’analyser l’impact des mesures de politiques des dépenses publiques sur le marché du travail au Niger dans un contexte d’essor des ressources naturelles. Le modèle s’inspire des développements récents produits par Boeters et Savard (2011) et est calibré sur la matrice de comptabilité sociale de 2008 auquel on adjoint les données de l’Enquête Nationale Budget Consommation des ménages de 2007/08. Dans le contexte nigérien, les changements structurels qui pourraient s’opérer sur le marché du travail dépendront de l’ampleur des investissements mais aussi de la réponse des agents économiques. L’originalité de cette étude résulte du fait qu’elle coïncide avec l’amorce d’un boom pétrolier et permet de tester l’efficacité des politiques de dépenses publiques en éducation définies par le gouvernement dans le cadre de sa politique de développement économique et sociale. Mots-Clés : MEGC, Rente minière et pétrolière, Dépenses Publiques, Marché du travail i Sommaire 1. Introduction ......................................................................................................................... 1 2. La revue de la littérature, la contribution scientifique de la recherche et les manquements actuels en termes de connaissances scientifiques ............................................................... 3 3. Principales questions de recherche, la pertinence politique et les stratégies de dissémination ...................................................................................................................... 8 4. L’approche méthodologique ............................................................................................. 13 5. Les données nécessaires et les sources disponibles .......................................................... 14 6. Courte liste de références clés........................................................................................... 18 7. Composition de l’équipe de recherche .............................................................................. 19 8. Description des capacités de recherche ............................................................................. 21 9. Problèmes sociaux et environnementaux .......................................................................... 22 10. Liste des projets passés, actuels et soumis dans des domaines connexes impliquant un ou plusieurs membres de l’équipe.......................................................................................... 22 ii 1. Introduction Au Niger, la main-d'œuvre connaît une augmentation rapide alors que les possibilités d'emploi évoluent à un rythme plus faible. L’Institut nationale de la Statistique (2010) indique que la population active croit à un rythme annuel de 4,4% soit un accroissement nettement supérieur à celui de la population dans son ensemble (3,3%). Sur le marché du travail, l’emploi dans le secteur secondaire connait une progression au cours de ces dernières années bien que le secteur primaire occupe toujours la majeure partie (environ 80 %) de la population active. L’évolution de la répartition des travailleurs par secteurs d’activités révèle, en effet, un attrait de plus en plus grand vers les secteurs non agricoles en occurrence le secteur extractif (Cf. Annexe 1). En effet, dans ce secteur, les effectifs des salariés ont augmenté de 119% entre 2000-2009. Avec la mise en œuvre prochaine du projet d’exploitation de la mine d’Imourarem, 1350 emplois nouveaux pourraient être crées selon les estimations du Ministère des Mines. Parallèlement, le Niger connait, depuis 2007, l’amorce d’un boom de l’uranium1 supporté par la hausse des cours au niveau mondial et une intensification de l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements de minerais en occurrence le pétrole depuis 2011. La contribution du secteur minier aux recettes budgétaires se situe pour le moment autour de 13,8% (2010) tandis que les exportations de minerais constituent une part importante des exportations totales (63,5% et 78% respectivement en 2010 et 2011). En effet, au Niger, la croissance économique est soutenue par les investissements dans le secteur agricole dans le cadre de l’Initiative 3N, les infrastructures routières, le transport, l’énergie et le secteur minier et pétrolier. L’uranium constitue la principale ressource minière en exploitation auquel il faut désormais ajouté le pétrole dont l’exploitation a démarré en 2012. Entre 2006-2011, la valeur des exportations de minerais d’uranium a été multipliée par quatre en passant de 80 milliards à 317 milliards. En termes de volume, la production est passée de 3157 tonnes en 2007 à 4264 tonnes en 2011 (voir annexe II). Au niveau des recettes budgétaires, la contribution du secteur de l’uranium s’est située à 53,3 milliards de FCFA en 2010 soit quatre fois (4) plus On note qu’entre 2006 et 2008, 126 permis de recherche pour l’uranium et le pétrole ont été octroyés à des compagnies étrangères et 125 permis pour l’or, les métaux et pierres précieux et métaux de base. 1 1 importante qu’en 2006 (12,1 milliards de FCFA). Pour les années à venir, plusieurs dispositions ont été prises notamment dans la loi minière révisée pour non seulement à accroitre les retombées de l’exploitation minière mais aussi assurer une utilisation efficiente des ressources. On peut citer entre autres, le bénéfice au profit de l’Etat d’un droit de participation de 10% du capital de la Société d’exploitation sans possibilité de dilution pendant toute la durée de l`exploitation ainsi qu’une possibilité d’investissement au plus égal à 40% ou alors la clause exigeant l’affectation de 15% des recettes minières au développement des communes des régions concernées par les activités d’extraction. Toutes ces mesures concourent à accroitre les recettes budgétaires de l’Etat et par conséquent les ressources disponibles pour assurer les dépenses budgétaires. Selon, le rapport 2011 du Fonds Monétaire International, les ressources minières et pétrolières atteindraient environ 306 milliards de FCFA en 2016 contre 104 milliards en 2011 soit une augmentation de 194 %. D’ici 2016, la part des ressources minières et pétrolières dans le budget de l’Etat devrait passer de 21 % à 31 %, soit une progression de 50 % (annexe III). L’intérêt nouveau porté sur les ressources naturelles a conduit à des ajustements salariaux2 dans le secteur public et des réformes fiscales ont été développées pour assainir l’environnement des affaires. Les ressources escomptées du développement du secteur minier vont contribuer à supporter les programmes prioritaires définies par le gouvernement dans le cadre de sa politique de développement économique et sociale (PDES). A titre illustratif, la lettre de Politique Educative 2013-2020 prévoit, entre autres actions, l’accroissement de l’accès à l’éducation de base dans un cadre de gratuité et d’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 16 ans, l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’enseignement moyen et supérieur mais aussi l’amélioration du pilotage et de la gestion du système éducatif. Toutes ces actions sont définies dans le cadre de six (6) programmes prioritaires liés à l’éducation (CF. Annexe 2). Ce secteur de l’éducation constitue un axe prioritaire de développement, en témoigne la part des dépenses budgétaires affectées à ce secteur qui représente 9% du budget global en 2012. 2 Ces ajustements salariaux se sont traduits en 2011 par une augmentation des salaires à la fonction publique de 10% et en 2010 à une modification de la grille salariale. Cette dernière modification a fait passer l’indice le plus élevé de 1000 à 1050. 2 Toutefois, il importe de souligner que les changements structurels qui pourront s’opérer sur le marché du travail et le développement économique du pays à long terme vont dépendre du comportement des individus ou des ménages vis-à-vis de l’éducation. Le phénomène observé sur le marché du travail et la tendance observée au niveau de l’économie soulève la question de savoir le lien entre l’essor des ressources naturelles et l’évolution de l’emploi sur le marché du travail et le développement économique et durable d’une manière générale. Au regard de la littérature de ces vingt dernières années, le lien entre les ressources naturelles et le développement du capital humain reste ambiguë. D’un côté, certains auteurs soutiennent que la présence de ressources naturelles réduit les incitations des agents publics et privés à accumuler du capital humain car ils considèrent que le capital naturel constitue leur principale source de richesse (Gylfason (2001a), Birdsall, Pinckney et Sabot (2001))3. De l’autre, Stijns (2006)4 montre que la présence de ressources naturelles peut favoriser l’investissement éducatif notamment via les ressources financières qu’elles procurent. La rente naturelle procure certes des ressources aux Etats qui peuvent être consacrées à l’investissement public. Cependant, l’issu du développement va dépendre de la nature des politiques mises en œuvre. 2. La revue de la littérature, la contribution scientifique de la recherche et les manquements actuels en termes de connaissances scientifiques D’importants travaux scientifiques se sont attelés à analyser les liens entre ressources naturelles et développement économique (Sachs et Warner, 1995 ; Gylfason, 2001 ; Stijns, 2005 ; Auty, 2007). Deux grandes thèses s’affrontent. D’une part, les tenants du syndrome hollandais (Dutch Desease) et de la malédiction des ressources (Resource Curse) ; et d’autre part, ceux qui estiment que les ressources naturelles peuvent bien contribuer au développement économique d’un pays. 3 Cité par Louis-Marie Phillipot (2008), p 4. 4 Cité par Louis-Marie Phillipot (2008), p 4 3 Dans le premier groupe, les recherches tentent de comprendre pourquoi les pays dotés en ressources naturelles possèdent généralement de très faible niveau de développement. Elles trouvent que l’abondance et/ou la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles a un effet négatif sur la croissance et le développement d’un pays (Matsuyama, 1992 ; Sachs et Warner, 1995, 2001 ; Grossman et Helpman, 1991, Gylfason, 2001 ; Atkinson et Hamilton, 2003). L’impact d’importants transferts de richesse naturelle peut être traduit en deux effets pervers. Le premier est d’ordre économique et est connu sous le nom de syndrome hollandais. Le postulat ici est que toute augmentation importante des prix internationaux des ressources naturelles entraîne un développement important de ce secteur en drainant vers lui une grande partie des capitaux et de la main d’œuvre au dépend des autres activités (Gacem, 2007). Il s’ensuit une perte de compétitivité des secteurs hors-ressources naturelles, entraînant le pays dans une dépendance commerciale vis-à-vis de l’étranger. Ainsi la croissance économique n’est soutenue que par le secteur des ressources naturelles, les autres secteurs ne survivent en général que grâce au soutien direct ou indirect de l’Etat. Le deuxième effet pervers provient de ce qu’on appelle « la malédiction des ressources naturelles ». En effet, les pays dotés en ressources naturelles développent un comportement rentier préjudiciable à toute politique de diversification, d’innovation ou d’esprit d’entreprise. Au contraire, la rente liée aux ressources naturelles exacerbe les risques de conflits, de rébellion armée, de dérive autocratique, de division sociale, d’affaiblissement des institutions, d’accentuation de la pauvreté et des inégalités, et de la corruption (Havro et al., 2008). De manière totalement différente, le deuxième courant de pensée estime que l’exploitation des ressources naturelles ne se fait pas forcément au détriment du secteur manufacturier et de la croissance économique (Ferranti et al., 2002). L’histoire des Etats-Unis, du Canada, du Chili et du Botswana montre qu’un pays peut bien tirer profit de ses ressources naturelles en créant les conditions d’un développement économique. En fait, la capacité d’un pays doté de ressources naturelles à atteindre une croissance économique dépend essentiellement de son niveau de capital humain (Torvik, 2001 ; Deaton, 1999). La vraie question n’est plus de savoir si les ressources naturelles constituent une « malédiction » ou une « bénédiction », mais celle de s’assurer que celles-ci contribuent au développement économique et à la 4 réduction de la pauvreté (Davis et Tilton, 2002). Dès lors que les pays richement dotés en ressources naturelles surmontent certains risques (Pegg, 2010) à savoir, le faible niveau d’investissement en éducation, les conflits armés, la faiblesse des institutions et de la démocratie et le risque de la maladie hollandaise, ils peuvent tirer avantage de leurs richesses du sous-sol. Deaton (1999) rajoute que lorsque les contraintes liées à la qualité des investissements publics et à la complémentarité entre les facteurs (éducation notamment) sont levées, les ressources naturelles peuvent favoriser la croissance. Par ailleurs, le secteur des ressources naturelles se caractérise par une forte intensité en travailleurs qualifiés. Or, le constat dans les pays en développement comme le Niger est que ce secteur emploie beaucoup plus de travailleurs non qualifiés que de travailleurs qualifiés qui sont rares sur le marché. En effet, si l’on convient avec la théorie du capital humain5 que l’éducation est un investissement, la faiblesse des travailleurs qualifiés dans ces pays peut se justifier par la faiblesse des investissements dans l’éducation mais aussi celle du niveau du revenu par habitant. Pour, Jung et Thorbecke (2001) le choix de la qualification dépend non seulement des efforts faits par le gouvernement (niveau d’investissement dans les dépenses publiques en éducation) mais aussi par les individus (en choisissant de s’éduquer). Il est entendu que les changements attendus sur le marché du travail s’opèrent grâce à un niveau élevé d’accumulation du capital humain. Le lien entre ressources naturelles et accumulation du capital a fait l’objet d’importants débat dans la littérature (Stijns, 2007 ; Gylfason, 2001 ; Davis, 1995 ; Birdsall et al., 2001). Les économistes du développement, notamment Sen (1999), soulignent l'importance de l'éducation, et en particulier l'importance de l'éducation des femmes dans les pays en développement. Les rendements marginaux sociaux inhérents à l'éducation sont considérés comme importants lorsque le niveau de capital humain des économies en développement est élevé. De façon similaire, Gylfason (2001) suggère que la faiblesse des dépenses publiques d’éducation par rapport au revenu national provoque un effet d’éviction du capital humain, ce qui ralentit le développement économique. La théorie du capital humain stipule que l’éducation et la formation reçues contribuent à créer du capital humain (Schultz (1961,1971), Mincer (1958) et Becker (1975)). 5 5 Plusieurs modèles tentent d’appréhender simplement les relations entre l’offre de travail (qualifiée et non qualifiée) et le niveau de salaire (Taylor, 1980 ; Dervis et al., 1982 ; Devarajan, Ghanem et Thierfelder, 1997 ; Marouani, 2002). Toutefois, la littérature qui utilise le modèle d’équilibre général calculable pour analyser l’impact des ressources naturelles sur le marché du travail n’est pas assez dense. Les champs d’analyse les plus usités sont la libéralisation des échanges commerciaux ou l’analyse des taxes et les modèles développés utilisent des hypothèses simplistes pour représenter le marché du travail. Autour de la problématique des ressources naturelles, les analyses utilisant le MEGC se focalisent surtout sur les impacts des variations de prix sur l’économie (McDonald et Van Schoor (2005), Essama-Nssah et al. (2007) et Fofana et al. (2007), cité par Maisonnave H., 2010, p8). C’est le cas de l’analyse sur l’économie australienne dirigée par Grégory (1976) pour laquelle l’auteur étudie le rôle du taux de change réel dans les effets d'un boom sur l'offre d'exportation et la demande d'importation. Il met en évidence que les opportunités de salaires dans le secteur industriel font que le secteur en boom capte l'essentiel des facteurs de production, ce qui conduit à long terme à un affaiblissement du secteur des produits manufacturés. Globalement, les ressources naturelles accroissent le pouvoir d’achat du pays et entrainent un accroissement des salaires et des biens importés, une flambée des prix internes et des couts qui bloquent le développement des autres secteurs. Quelques analyses ont toutefois été menées en dehors de l’essor des ressources naturelles et concernent l’impact d’une augmentation des dépenses publiques en éducation et ses conséquences sur les variables économiques. On peut relever entre autres l’étude de Bernard Decaluwé et Hélène Maisonnave (2009) sur l’Afrique du Sud, qui analyse l’impact d’une augmentation des dépenses publiques en éducation sur la performance du système éducatif sud-africain et ses implications sur le marché du travail à court terme en Afrique du Sud. Ils ont développé un modèle en équilibre général calculable récursif sur 14 ans dans lequel les comportements des étudiants sont guidés par l’ampleur des dépenses publiques et la situation du marché du travail. L’approche utilisée pour modéliser les impacts des dépenses d’éducation est intéressante car elle prend en compte les effets de rétroaction. Elle nécessite toutefois la disponibilité de données sur le marché du travail. 6 Lofgren et al. (2006) développe un MEGC pour analyser l’effet des dépenses publiques en éducation sur le développement économique. L’auteur soutient que les dépenses en éducation ne peuvent avoir un impact positif que si les conditions de vie sont réunies (faciliter l’accès à l’école et achever les cycles d’enseignement), que si le niveau de revenu est élevé (amenant les parents à être moins enclins à garder les enfants à la maison ou sur le marché du travail). Enfin, le Rapport sur les Industries Extractives (EIR) indique de façon générale, que les gouvernements sont convaincus que « les industries extractives contribuent à la [Réduction de la pauvreté] [et] que les revenus qui y sont issus peuvent être utilisés pour l’éducation » (World Bank, 2003). Même si dans certains cas, les pays pauvres en ressources naturelles dépensent plus dans l’éducation que les pays possédant des richesses minérales (Birdsall et al., 2001). Enfin, Nakoumdé Ndoumtara (2007) analyse l’impact qu’aura l’exploitation du pétrole sur l’économie au Tchad sous la problématique du syndrome hollandais. Il utilise un modèle d’équilibre général calculable et démontre qu’il se produira une contraction du secteur manufacturier, une croissance des secteurs des services et bâtiments, un développement d’une société de consommation et non de production, avec pour conséquence une dépendance accrue des importations et enfin, un mouvement migratoire rural - urbain. Toutefois, le fait que le modèle construit soit statique ne permet pas de prendre en compte tous les effets des changements futurs en termes d’augmentation des recettes ou alors les effets globaux des mesure de politiques. Par ailleurs, la structure du modèle s’inspire de celle d’Exter de Décaluwé et n’inclut pas le comportement de la demande. La question de l’impact de l’accroissement des dépenses publiques d’éducation sur le marché du travail et le développement économique au Niger est donc cruciale. En effet, sur le plan de l’emploi, les sociétés minières et pétrolières sont désormais tenues par la Constitution, de respecter les conditions générales d’emploi et d’accorder la préférence, à qualification égale, au personnel nigérien (Constitution de la République du Niger, Article 147). Au Niger, l’évaluation effective de l’impact du boom du secteur extractif sur le marché du travail et l’économie dans un cadre d’équilibre général, reste un domaine non encore exploré. La 7 présente étude s’inscrit dans cette perspective et se propose de combler ce vide en adoptant une modélisation en équilibre générale calculable dynamique pour dériver les impacts de l’essor du secteur minier et pétrolier sur le développement économique du pays en se focalisant sur le marché du travail. 3. Principales questions de recherche, la pertinence politique et les stratégies de dissémination La présente recherche s’inscrit dans un cadre d’exploration des changements structurels qui s’opèrent sur le marché du travail à la suite de l’essor du secteur minier et pétrolier et des réformes et mesures de politiques qui lui sont associées. Elle aborde une thématique d’actualité très importante pour le Niger qu’est celle du boom minier et pétrolier et de ses effets sur l’économie et le marché du travail. L’approche en équilibre générale calculable utilisée est pertinente en ce sens qu’elle est capable de mesurer les impacts d’une augmentation des dépenses publiques d’éducation sur les comportements des agents économiques sur le marché du travail, à court terme et à un horizon de 10 ans. Nous convenons donc avec Heckman et al. (1999) qu’une telle méthodologie est nécessaire pour prendre en compte toutes les interrelations entre les différents secteurs de l’économie. De plus, le fait que le modèle soit définit en dynamique permet de prévenir les conséquences que pourraient avoir les mesures de politique définies dans le cadre du PDES. En effet, pour soutenir son programme de développement, le gouvernement entend poursuivre les réformes économiques et sociales entamés mais initie aussi de nouvelles mesures pour favoriser l’accroissement des ressources budgétaires. On peut citer entre autres mesures le redressement de l’administration douanière et fiscale et le renforcement de ses capacités en moyens logistiques et humaines, le renforcement des services de contrôle, la mise en œuvre des incitations prévues par la réglementation pour encourager les investissements privés nationaux et étrangers et le maintien de la fixation des prix des hydrocarbures sur la base des évolutions des cours internationaux des produits pétroliers et du dollar. Au niveau du secteur minier, il importe de préciser que ce secteur procure deux types de revenus à l’Etat : les recettes fiscales et les recettes d’exportation. Les recettes 8 fiscales sont constituées par les redevances minières (composante principale des recettes fiscales indirectes) au taux de 5,5%, les droits fixes, la taxe d’extraction, la taxe d’exploitation artisanale, les dividendes et les impôts directs incluant l’impôt sur le bénéfice. La révision de loi minière en 2006, a apporté des améliorations en termes de réduction des délais des contrats (de 30 ans à 10 ans), de réduction de la durée de validité du permis d’exploitation ou d’utilisation des ressources minières. De plus, le taux de redevance minière est désormais évolutif et dépend du rapport entre le résultat d’exploitation et la valeur de la production. Il passe à 9% lorsque le rapport entre le résultat d’exploitation et le produit d’exploitation de la société dépasse 20% et 12% quand le rapport est supérieur à 50%. Toutes ces mesures visent à accroitre les retombées de l’exploitation minière. Néanmoins en 2013, le gouvernement a initié une réduction du taux de taxe intérieure sur les produits pétroliers de 15% à 12% en vue de répondre à une demande sociale. Dans cette recherche, nous posons l’hypothèse que le développement du secteur minier et pétrolier génère des revenus supplémentaires à l’Etat qui lui permettent d’accroitre son investissement dans le secteur éducatif. Le PDES a défini 6 programmes prioritaires visant à accroitre l’accès de l’éducation ainsi que la qualité. L’observation de l’évolution du budget alloué à l’éducation de base montre une progression de près de 50% entre 2007 et 2012. En termes de proportion, ce budget représente 9% du budget global en 2012. Evolution des budgets votés - Etat et Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (en milliards de F CFA courants). Budgets votés 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Budget Général 498,4 572,87 730,6 638,2 1006,7 1262,8 Budget MEN/A/PLN 68,9 86,8 98,3 85,93 103,2 113,05 % Budget MEN/A/PLN 13,8 15,2 13,5 13,5 10,3 9,0 Source : Ministère de l’éducation nationale En considérant, tous les secteurs qui ont un lien avec l’éducation et l’emploi (Ministère de l’enseignement secondaire et supérieur, Ministère de l’éducation nationale de base et le Ministère de la formation professionnelle et technique), l’exploitation de la loi de finances de 2013 montre que la part budgétaire alloué aux services sus mentionnés représente 13,75% du budget global et se répartit en 3,91%, pour l'enseignement secondaire et supérieure, 8,9% 9 pour l'éducation primaire de base et 0,98% pour la formation professionnelle. Pour les 2 premiers sous-secteurs, les subventions et transferts reçoivent la plus grande part budgétaire (59% et 35% respectivement) tandis que pour la sous-section formation professionnelle, les investissements s’accaparent de 75% du budget alloué. En termes d’évolution, les montants nominaux sont en progression au cours du temps. (Annexe V) Ainsi, sous l’hypothèse d’une augmentation des ressources allouées au secteur de l’éducation au cours du temps, les différents scénarios envisageables sont un accroissement des dépenses publiques en éducation de 10%, 20% ou alors la mise en place d’un programme de formation de main d’œuvre qualifié. Le marché du travail sera affecté par l’essor du système éducatif via l’accroissement du nombre de travailleurs potentiels. En effet, Barro (1997, 2001) soutient que l'éducation augmente en permanence l'efficacité de la main-d'œuvre. Au total deux types d’effets sont attendus : un effet d’offre et un effet de demande. L’effet d’offre émane du développement du secteur minier avec la multiplication des activités de forages, d’exploration et d’exploitation de minerais. Il se traduira par un accroissement de l’offre d’emplois qualifiés ou non sur toute la chaine. Entre 2005 et 2009, les effectifs des travailleurs salariés dans le secteur des mines ont doublés en passant de 2614 à 5209 individus selon les statistiques de l’ANPE. Nous estimons que cette tendance va se poursuivre dans le futur tant que le développement du secteur se maintient. Outre cet effet direct, d’autres effets indirects d’offre peuvent apparaitre du fait de l’accroissement des activités connexes en aval et en amont qui pourraient être générées. Il peut s’agir d’activités relatives à la fourniture de services ou d’activités commerciales associées. Le second effet est un effet d’offre de travail. Les offreurs de travail peuvent être des individus non qualifiés, des individus qualifiés ou des personnes spécialisées. Le croisement entre les branches d’activité du chef de ménage et le diplôme le haut obtenu montre que 56,5% des chefs de ménage employés dans le secteur minier sont sans diplôme, 11% ont le CFEPD et 15% le BEPC. Il peut aussi s’agir de personnes employées dans d’autres secteurs de l’économie, ce qui traduit un détournement en faveur des activités extractives. L’offre de travail est accrue avec l’accroissement des investissements dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. L’idée sous-jacente est que les jeunes diplômés vont 10 s’orienter beaucoup plus vers les secteurs miniers et aussi vers les formations professionnelles liées au secteur. Selon les statistiques de l’ENBC 2008, le secteur des mines accueille 3,2% de la population des chefs de ménage contre 64,3% et 15,6% respectivement pour les branches agriculture et service. Nous escomptons que cette proportion puisse être accrue à la suite d’une bonne politique d’éducation et d’appui à la formation professionnelle. La présente étude offrira l’opportunité sur la base de la matrice de comptabilité sociale de mettre en relation les décisions de politiques éducatives, le changement du marché du travail et d’en déduire les effets macroéconomiques. Les principales questions de recherches soulevées sont : quel est l’impact du développement du secteur extractif sur le marché du travail ? Comment les mesures de politiques d’accroissement des dépenses publiques en éducation promues dans le PDES vont-elles influencées le développement de l’emploi sur le marché du travail? Quels sont les groupes de travailleurs qui seront les plus touchées – les non qualifiés ou les qualifiés- les ruraux ou les urbains ? Quelle sera l’impact de ces mesures sur l’emploi dans les autres secteurs. Ces questions de recherche sont assez pertinentes pour permettre d’évaluer la pertinence des actions de politiques définies pour aboutir à un développement harmonieux et durable du pays. Au terme de l’étude, les résultats dégagés feront l’objet d’une validation lors d’un atelier réunissant les acteurs publics concernés par la recherche. D’ores et déjà des contacts avec les responsables du ministère des mines et du développement industriel, le ministère du pétrole et de l’énergie, et le ministère du plan, et les responsables de l’agence nigérienne pour la promotion de l’emploi ont été initiés. Ces contacts ont pu être établis en raison du caractère transversal des institutions auxquelles sont reliés les membres de l’équipe, et de la diversité des structures d’affiliation des membres de l’équipe. Toutes ces institutions ont assuré de leur concours et de leur pleine implication quant à l’accès aux informations et aux stratégies de dissémination. Pour assurer une appropriation des résultats de l’étude, nous envisageons la tenue d’un atelier d’échanges et de dissémination des résultats qui regroupera tous les acteurs concernés notamment l’administration publique et la société civile. Pour les décideurs politiques, un 11 mémorandum synthétisant et valorisant les grands résultats de l’étude sera développé et distribué. Par ailleurs, nous prévoyons d’organiser deux conférences (à l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey et l’Université de Tahoua) pour permettre un échange plus fructueux et une adhésion aux résultats de la recherche. Deux exemplaires sont placés dans les bibliothèques de sciences économiques des deux universités à l’attention des étudiants intéressés par cette thématique pour le cadre de travaux de mémoire. D’autres exemplaires seront également mis à la disposition des bibliothèques des institutions de la société civile comme le GREN, le ROTAB et l’ITIE. L’équipe entend également profiter d’événements importants et appropriés pour la diffusion des résultats telle que la journée africaine de la statistique organisée chaque année au mois de novembre à l’INS et le Salon international de l’emploi organisé annuellement également. Ces journées seront mises à profit pour faire des présentations des résultats de la recherche et proposer des exemplaires du rapport de l’analyse. Le plan de dissémination que nous proposons peut se résumer comme suit : Actions de dissémination Cibles Description détaillée Développement d’une note Pouvoirs publics Rédaction de la note (2 à 3 pages synthétique sur les résultats maximum) de l’étude Atelier de dissémination des Société Civile, Organisation et mise en œuvre de l’atelier résultats Industriels, Objectif : au minimum 30 personnes Administration publique Participation au Salon Distribution d’au moins 50 exemplaires international de l’emploi du rapport de l’étude Conférence sur les résultats Etudiants, Organisation et mise en œuvre de la de l’étude : Enseignantsconférence - A l’université Abdou chercheurs, Moumouni Dioffo de public Niamey - A l’Institut Universitaire et Technique (IUT) de Tahoua Campagne d’information et ITIE, ROTAB, Distribution du rapport du document (au de dissémination GREN moins 2 exemplaires) au niveau des bibliothèques des institutions cibles 12 4. L’approche méthodologique Les modèles d’équilibre général calculables sont un outil de simulation d’impact de chocs structurels dans une optique d’aide à la décision publique. Notre proposition utilisera ce cadre d’analyse quantitative pour simuler les impacts de politiques et de chocs que subirait l’économie nigérienne grâce à la dynamique du secteur extractif. Le modèle d’équilibre général calculable (MEGC) dynamique résolu sur 10 ans sera construit sur la base de la matrice de comptabilité sociale développée par l’Institut Nationale de la Statistique en 2008, qui est la plus récente. Ce type de modèle décrit les mécanismes d'affectation des ressources dans une économie de marché, même en présence de rigidités de certaines variables de l’économie. Ainsi, leur intérêt à cet égard par rapport à d’autres modèles macro-économiques est leur faculté de représenter explicitement les canaux de transmission potentiels des chocs (Maraouni, 2002). L’analyse dynamique prend en compte l’effet des ressources minières sur la réallocation de l’investissement vers les secteurs. Elle permet aussi d’incorporer des hypothèses sur la croissance de la population, de la force du travail, de la productivité totale des facteurs, des dépenses de l’Etat, et des transferts reçus du reste du monde. Nous utiliserons le modèle PEP1-t qui est représentatif d’un petit pays multisectoriel, qui n’influence pas les prix mondiaux. Ce modèle permet de décliner les effets directs sur l’économie nigérienne des changements sur le marché du travail mais aussi sur les autres variables de l’économie. Nous nous inspirerons des pistes proposées par Boeters et Savard (2011) dans leur article pour modéliser le marché du travail dans le cadre d’un EGC. Ainsi, le modèle distinguera deux facteurs de production de base que sont le capital et le travail. Par ailleurs, étant donné le caractère hautement exigeant du secteur extractif en qualification élevée, nous distinguerons les travailleurs qualifiés des non qualifiés. L’idée sous-jacente est d’observer le groupe qui sera le plus affecté par l’essor du secteur extractif. D’autres segmentations du marché du travail peuvent être envisagées selon les possibilités qu’offre la matrice de comptabilité sociale utilisée. L’équilibre sur chaque marché est atteint à travers les variations des prix relatifs. Le taux de change réel est fixe et est le numéraire du modèle. 13 Le modèle peut être divisé en 3 modules : dans un premier temps, le MEGC statique qui permet de capter les déterminants des variables économiques comme la production, la consommation ou l’investissement est développé; ensuite le 2ème module fournira les interrelations entre les variables au cours du temps en mettant à jour les paramètres sur la base des tendances exogènes et des variables endogènes. Il décrit le MEGC dynamique dans lequel est défini le comportement supposé des variables au cours du temps. Enfin, le 3ème module servira à capturer le processus qui détermine la mise en œuvre du PDES. La force de travail est endogenisée, dans une large mesure dépendamment de l’évolution de l’éducation. Le module PDES agit sur l’économie par le biais du marché du travail. Ce lien est établit en supposant que la croissance est fonction de l’accumulation des facteurs de production et du changement dans la productivité des facteurs, elle-même influencée par l’accumulation du stock de capital du gouvernement. 5. Les données nécessaires et les sources disponibles Le modèle d’équilibre général calculable sera construit sur la base des données issues de la matrice de la comptabilité sociale de 2008 qui est elle-même essentiellement basée sur les données de la comptabilité nationale, du commerce extérieur et de la balance des paiements, des finances publiques et de l’enquête nationale budget consommation (ENBC) de 2007 (enquête auprès de 4000 ménages6). D’autres statistiques relatives à l’évolution des recettes et des dépenses de l’Etat peuvent être empruntées au Tableau des opérations financières (TOFE). La MCS de 2008 est élaboré à partir de la compilation de deux tableaux de comptes nationaux, à savoir le tableau des ressources et emplois (TRE) et le tableau des comptes économiques intégrés (TCEI). Elle comprend dans sa forme agrégée 65 comptes repartis entre les cinq (5) catégories que sont les facteurs (3), les unités institutionnelles7 (12), les branches d’activités (24), les produits (24) et les comptes d’accumulation (2). Elle offre des informations sur les salaires payés aux travailleurs, sur les ressources affectées par l’état au 6 L’enquête ENBC (Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation des ménages) a été réalisée en 2007/2008. Il s’agit d’une enquête à enjeux multiples, d’envergure nationale qui a porté sur un échantillon de 4000 ménages dont 2084 en milieu rural et 1916 en milieu urbain. Elle a pour objectif principal de mettre en place les bases d’un dispositif permanent de suivi et d’évaluation des conditions de vie des ménages en général et du programme de réduction de la pauvreté en particulier. Cette enquête d’envergure nationale offre des informations sur le niveau de vie des ménages et des membres du ménage et certains indicateurs de satisfaction de besoin de base. Elle offre également des données sur le revenu et les dépenses notamment les salaires, les revenus d'activité agricole ou non et les dépenses de consommation (les achats, l'autoconsommation, les dons et cadeaux) qui sont indispensables pour la présente recherche. 7 Les unités institutionnelles regroupent les comptes ménages (6), les comptes de l’Etat (5) et le compte du reste du monde (1 ) 14 secteur de l’enseignement et des services sociaux. Toutefois, il importe de souligner que la MCS 2008, dans sa structure de base est caractérisée par une désagrégation plus fine du secteur primaire en occurrence le secteur agricole. De ce fait, des retraitements ont été faits pour caler la matrice à la problématique en question dans cette recherche. C’est ainsi qu’au niveau des comptes de facteur, les trois (3) comptes ont été regroupé en deux catégories : le facteur capital est reconstitué en regroupant le facteur terre et le facteur capital dans un même compte ; le facteur travail restant inchangé. Ensuite, les unités institutionnelles définies dans la MCS se composent des comptes des ménages (6), des comptes de l’Etat (5) et de ceux du reste du Monde (1). Tous les comptes ménages à l’exception de celui des entreprises sont regroupés en un seul compte ‘ménages’ ; ce qui nous ramène à deux (2) comptes ménages (ménages et entreprises). Les autres comptes notamment ceux relatifs à l’Etat et à ses opérations fiscales et ceux du reste du monde restent inchangés. En ce qui concerne les branches d’activités et les produits, la MCS du Niger a structuré l’économie en 24 branches d’activités et 24 produits. Nous avons agrégé certains comptes en mettant l’accent sur ceux qui ont un lien avec le secteur minier, ce qui a permis de ramener le nombre des comptes à 13. Le tableau ci-dessous montre la compilation des différents comptes. Branches initiales (24 comptes) CPPV (cultures pluviales des produits vivriers) CIPV (cultures irriguées des produits vivriers) CPPR (cultures pluviales des produits de rente) CIPR (cultures irriguées des produits de rente) Elevage Forêt et Pêche Activités extractives Fabrication aliments et boissons Fabrication de textiles, habillement et cuir Fabrication de produits chimiques Fabrication des métaux et ouvrages en métaux Fabrication d'autres produits Fabrication de produits pétroliers Production et distribution d'électricité, gaz, eau Construction Transports et communications Nouvelles branches (13 comptes) Agriculture vivrière Agriculture de rente Elevage Foret et pêche Activités extractives Industrie de fabrication Fabrication de produits chimiques Autres fabrications Fabrication de produits pétroliers Production et distribution d'électricité, gaz, eau Construction Transports et communications 15 Commerce, réparations auto et articles domestiques Activités d'hébergement et de restauration Activités financières Services Services immobiliers et aux entreprises Activités d'administration publique Activités d'autres services Activités d'enseignement Activités d'enseignement Activités de santé et services sociaux Activités de santé et services sociaux Sources: Auteur à partir des données de la MCS 2008. Les comptes pour l’agriculture irriguée et l’agriculture non irriguée ont été jumelés en un seul compte étant donné que cette distinction n’est pas importante dans le cadre de cette analyse. Par ailleurs, tous les comptes de services à l’exception de ceux relatifs à l’enseignement et aux services sociaux ont été jumelés en un seul compte ‘services’. Enfin la MCS du Niger distingue deux comptes d’accumulation : le compte d’épargne investissement public et le compte épargne investissement privé. Ces comptes retracent en ressource, l'épargne des différents agents publics ou privés et en emploi, la Formation Brute de Capital pour les deux catégories d’agents. Après adaptation, la MCS compte trente neuf (39) comptes regroupés en cinq (5) catégories : les facteurs (2), les unités institutionnelles (9), les branches d’activités (13), les produits (13), et l'accumulation (2). En dehors de la MCS et des données d’enquêtes, le MEGC requiert d’autres informations pour assurer son fonctionnement. Ces informations permettent de caractériser tantôt les branches d’activités, tantôt les unités institutionnelles ou encore les facteurs de production. Pour les branches d’activités, les paramètres calculés sont les coefficients de valeur ajoutée par produit, les facteurs d’intensité sectorielle en travail et en capital et la contribution de la branche dans la formation du revenu des produits de l’enseignement ou des services sociaux. Les branches d’activités les plus intensives en travail sont les services d’enseignement et les fabrications chimiques. 16 Contribution branche aux revenus du produit services sociaux Contribution branche aux revenus du produit services 0 Intensivité en travail Intensivité en capital Coeff. VA production branche j Contribution branche aux revenus du produit de l'enseignement Agri Vivrière 0,01 0,99 0,91 0 0 Agri de rente 0,05 0,95 0,82 0 0 0 Elevage 0,00 1,00 0,83 0 0 0,03 Exploitation forestière 0,05 0,95 0,89 0 0 0,15 Activités extractives 0,16 0,84 0,46 14,32 13,00 6,96 Industrie fabrication 0,12 0,88 0,28 0 0,70 1,64 Fabrication chimiques 0,55 0,45 0,33 0 0 0,01 Autres fabrications 0,18 0,82 0,43 0 0 1,79 0 0 0 0,52 Branches Fabrication pétroliers Electricité Eau 0,43 0,57 0,44 0,92 2,69 Construction 0,41 0,59 0,24 0 0 0 Transports, Communi 0,20 0,80 0,51 2,02 3,25 6,79 Services d'enseignement 0,72 0,28 0,80 0 0 0,05 Services de santé sociaux 0,42 0,58 0,78 0 0 0,04 Services 0,29 Source: Auteur à partir des données de la MCS 0,71 0,66 13,88 17,41 8,91 Au niveau des unités institutionnelles, les entreprises disposent d’une plus grande propension marginale à épargner que les ménages. Par ailleurs, le gouvernement alloue 3,21% de son budget aux services d’enseignement. Ménages Entreprise Gouvernement 10,9 79,8 0 40,60 0,83 0 3,21 0 1,15 0 3,45 0 19,19 0 74,68 0 Propension marginale à épargner Part budgétaire allouée aux services d'enseignement Part budgétaire alloué aux services sociaux et de santé Part budgétaire alloué aux autres services Reste du Monde Source : Auteur à partir des données de la MCS Enfin, de par la structure de la MCS, la demande sur le marché du travail se compose de travailleurs agricoles, de travailleurs informels, de travailleurs formels et des entreprises. Le tableau ci-dessous donne la situation des revenus perçus par les unités institutionnelles. Revenus perçus par les ménages Revenus perçus par les entreprises Revenus perçus par le gouvernement Travail 369343 99,7 370 589 100 Capital 1578437 172653 67070 1 849 314 85,4 9,3 3,6 100 Source : Auteur à partir des données de la MCS 17 Il ressort que les ménages tirent une part importante de leurs revenus nets de la rémunération du travail. Pour toutes les autres informations non disponibles comme c’est le cas de certaines élasticités, l’information sera empruntée à la littérature. 6. Courte liste de références clés Barro, R. J. 2001, Human capital and growth. American Economic Review, 91(2), 12–17. Bernard Decaluwé et Hélène Maisonnave, 2009. Politique éducative et marché du travail en Afrique du Sud. Une analyse en équilibre général calculable dynamique. Cahier de recherche / Working Paper 09-37. Août/August 2009. Boeters S. and L. Savard, 2011. ‘The Labour Market in CGE Models’ in the Handbook of CGE Modeling , octobre 2011. Birdsall, N., Pinckney, T., & Sabot, R. 2001. Natural resources, human capital, and growth. In R. M. Auty (Ed.), Resource abundance and economic growth (pp. 57–75). Oxford: Oxford University Press. Bourguignon F. et Robinson S., Robilliard A.-S. 2001, “Crisis and Income Distribution: A Micro-Macro Model for Indonesia”, présenté lors du Séminaire du Centre de Développement de l’OCDE, Paris. Davis, G. A. 1995. Learning to love the Dutch disease: Evidence from the mineral economies. World Development, 23(10), 1765–1779. Davis, G., J. Tilton, 2002, Should developing countries renounce mining? A perspective on the debate. Colorado School of Mines. Version Dec 12, 2002. Deaton, A., 1999, Commodity prices and growth in Africa, Journal of Economic Perspectives 13, pp. 23-40. De Ferranti, D., Perry, G., Lederman, D., Maloney, W., 2002, From natural resources to the knowledge economy: trade and job quality, World Bank Latin American and Caribbean Studies. The World Bank, Washington, DC. Decaluwé, B., A. Lemelin, H. Maisonnave, V. Robichaud, (2010), "PEP-1-T (Singlecountry, recursive dynamic version)", miméo, Poverty and Economic Policy (PEP) research network, www.pep-net.org/programs/mpia/pep-standard-cge-models/pep-1-t-single-countryrecursive-dynamic-version/ Hamadou Daouda, Y. 2010, Dynamiques de pauvreté, inégalité et croissance économique en Afrique subsaharienne : une investigation appliquée au cas du Niger. Thèse de Doctorat ès Sciences Economiques, soutenue le 19 novembre 2010. Pessac : Laboratoire d’Analyse et de Recherche en Economie et Finance internationales, Université Montesquieu-Bordeaux IV. Jung, H and E. Thoerbecke (2001), “The impact of public education expenditure on human capital, growth, and poverty in Tanzania and Zambia: A general Equilibrium Approach”, International Monetary Fund, Working Paper n°106. 18 LOFGREN, H and C. DIAZ-BONILLA (2006), MAMS: An Economy wide Model for Analysis of MDG Country Strategies. Technical Documentation, DECPG, World Bank. Louis-Marie Philippot, 2008. Rente naturelle et composition des dépenses publiques. Document de travail de la Série Etudes et Documents CRDI E2008-26. Maisonnave H. 2010. ‘La libéralisation commerciale a-t-elle un impact sur le comportement des étudiants sud-africains ? CRES, Série de documents N°2010-22. Marouani, A. 2002, « Imperfections du marché du travail et modèles d’équilibre général calculables : une revue de littérature », Document de travail, n°16, DIAL, Unité de recherche CIPRE. Nakoumdé Ndoumtara, 2007. Boom pétrolier et risques d’un syndrome hollandais au Tchad : une approche par la modélisation en équilibre général calculable. Thèse de Doctorat Nouveau Régime en Sciences Economiques, Université d’Auvergne Clermont - Ferrand I et CRDI. Juin 2007. Organisation internationale du travail, 2008. Mondialisation et emploi informel dans les pays en développement, résumé analytique, –Institut international d’études sociales-, Organisation mondiale du commerce, résumé analytique, 2008 Pegg, S., 2010. Is there a Dutch disease in Botswana? Resources Policy, 35 (1), pp. 14-19. Rapport économique sur l’Afrique 2010. Promouvoir une croissance forte et durable pour réduire le chômage en Afrique. Sachs, J. D., & Warner, A. M., 1995. Natural resource abundance and economic growth. NBER Working Paper Series, 5398, 1–47. Stijns, J.-Ph. 2005. Natural resource abundance and economic growth revisited. Resources Policy, 30(2), 107–130. 7. Composition de l’équipe de recherche Saadatou Sangaré Alkassoum : elle est titulaire d’un DEA en économie du développement, Spécialité Macroéconomie. Elle a intégré plusieurs réseaux nationaux et cellules régionales d’analyses de recherche tels que l’Unité d’Analyse Avancée de la Pauvreté (UAAP-NIGER), le Réseau Nigérien pour la Population et le développement (RENERPOD). Elle est actuellement économiste-chercheur à la Cellule d’Analyse et de Prospective en Développement (CAPED), un projet de l’ACBF, rattachée au Cabinet du Premier Ministère. A ce titre, elle s’occupe des questions de modélisation macroéconomique et réalise des travaux de recherches basés sur des analyses d’impact et d’autres questions d’intérêt nationales. Elle participe également au renforcement des capacités des agents de l’administration à travers les formations et les conférences. 19 Mlle Sangaré participera à l’élaboration de la méthodologie d’analyse en question qu’est la modélisation en équilibre général calculable (MEGC). Elle a capitalisé au cours de son cursus professionnel, une certaine expérience dans ce domaine de la modélisation qui lui ont permis non seulement de développer des recherches utilisant cette approche dans le cadre des accords de partenariat économique mais aussi d’animer un séminaire de formation sur l’approche à l’endroit d’une équipe de cadres de l’administration publique. Récemment, en 2012, elle a réalisé des travaux portant sur la gestion des ressources minières et leur impact sur le développement économique du pays pour le compte du PNUD. Elle a aussi participé aux travaux de prospective de l’industrie minière en vue d’anticiper le changement initié par l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIENIGER). En outre, ayant un sens aigu de l’analyse de la pauvreté, elle participera à l’élaboration des différentes hypothèses de recherche ainsi qu’à la définition des paramètres. Elle sera également la personne qui facilitera l’écriture du modèle dans le logiciel GAMS dont elle a une certaine maitrise. Enfin, tout comme les autres membres, elle participera également activement à la dissémination des résultats. Son affiliation à la Cellule d’Analyse et de Prospective en Développement (CAPED), aidera sans nulle doute pour l’établissement des contacts et la dissémination des résultats de l’étude. Hamadou Daouda Yousoufou : est titulaire d’un doctorat en Sciences économiques. Il est Chef de Département d’Economie et Gestion à l’Université de Tahoua. Il travaille sur les questions de pauvreté, d’inégalité, de marché de travail au Niger. Il a consacré sa thèse sur les dynamiques de croissance, d’inégalité et de pauvreté, dont une partie porte sur les relations entre pauvreté et marché du travail. Il a, en outre, réalisé plusieurs travaux portant la gestion des ressources minières. Par exemple, en 2011, il a réalisé une étude pour le compte du PNUD sur le thème « Analyse des facteurs favorables à un impact des recettes minières sur la croissance économiques pro-pauvres et à l’atteinte des OMD au Niger ». Il a aussi publié des articles portant sur les enjeux conflictuels dans la gestion des ressources naturelles. Il vient de présenter une communication, pour un colloque international en France, portant sur la responsabilité sociétale des entreprises minières au Niger. Mamane Boukari : il est titulaire d’un Master II recherche en Economie appliquée, option Economie du développement. Il prépare actuellement une thèse de Doctorat sur le thème de : 20 Financement du développement : Mobilisation des ressources internes dans une perspective postkeynésienne. Monsieur Boukari a travaillé sur les thématiques macroéconomiques liant les aspects de l’intégration régionale et développement économique. Il est membre du Groupe de Recherche en Economie appliquée à Bordeaux IV et se concentre sur la pertinence de la question de financement du développement en intégrant la monnaie, le rôle du système bancaire et financier dans le modèle postkeynésien. Ousseini Fatimata : Elle est titulaire d’un DEA en macroéconomie, option économie internationale. Elle est actuellement chef de service de la division cadrage macroéconomique au niveau de la Direction Générale de l’Economie, de la Prospective et de l’Evaluation (DGEPE) du Ministère du Plan de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire (MP/AT/DC). A ce titre, elle s’occupe de la modélisation et des prévisions au sein de sa direction ; dans ce cadre Mme Ousseini Fatimata a participé à plusieurs formations sur la modélisation, notamment la programmation financière, le modèle d’équilibre général calculable (MEGC). Mme Ousseini a participé à l’élaboration de plusieurs documents d’intérêt national dont le programme intérimaire de cadrage de l’action gouvernementale (PICAG) et le Plan de Développement Economique et Social 2012-2015 (PDES) ou elle fut rapporteur principal du comité macroéconomie, budget et financement. Elle aidera à cet effet, à la dissémination des résultats de l’étude. Elle participera également à l’élaboration des hypothèses de recherche et à la définition des paramètres ; de même que l’interprétation des résultats issus du modèle. 8. Description des capacités de recherche La réalisation de cette étude permettra aux membres de l’équipe du projet et à leurs institutions d’accueil et partenaires: De se documenter et d’approfondir les différentes théories sur la modélisation du marché du travail en particulier ; De se documenter et renforcer leurs capacités en matière d’analyse d’impact, notamment sous la modélisation en équilibre général calculable ; 21 D’exploiter profondément les logiciels statistiques en général et en particulier le logiciel GAMS; D’être à jour par rapport aux nouvelles méthodologies d’analyse d’impact dans le cadre des MEGC; De relever le score du nombre d’études d’impact réalisés sur le Niger ; De contribuer aux analyses économiques nécessaires dans le cadre de la mise en œuvre des réformes et politiques de développement mais aussi pour le suivi de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement au Niger. 9. Problèmes sociaux et environnementaux Le climat sociopolitique est caractérisé par l’avènement de la 7ème République qui a permis de ramener le pays dans un climat de sérénité et de paix. Avec l’élaboration du nouveau plan de développement économique et social, plusieurs actions de politiques économiques et sociales sont définies. La présente étude s’inscrit dans la logique de la validation des choix de politiques ainsi faites. A priori, il n’existe aucune menace pour la réalisation du projet et les données à analyser sont déjà disponibles. 10. Liste des projets passés, actuels et soumis dans des domaines connexes impliquant un ou plusieurs membres de l’équipe Saadatou Sangaré Alkassoum, a réalisé des études et des recherches qui attestent de son expérience en matière d’analyses et de traitement de données statistiques en général et en modélisation en équilibre générale en particulier. Les plus importantes sont: L’étude sur « l’impact des accords de partenariat économique sur l’économie du Niger à partir d’un modèle MEGC». Unité d’Analyse Avancée de la Pauvreté (UAAP-Niger)/ INS dans le cadre du projet régional PARSEP; L’étude sur ‘La dynamique de la pauvreté et croissance économique au Niger’. Document de travail CAPED, avril 2012. La ‘définition des équations fiscales dans le modèle de cadrage macroéconomique à partir d’une analyse autorégressive’. Document de recherche, Cellule d’Analyse et de Prospective en développement, février 2010. 22 L’étude sur ‘l’efficacité du système éducatif au Niger : une analyse multicritère illustrée à travers les inspections d’enseignement primaire de la Communauté Urbaine de Niamey (CUN) », document de travail CAPED, mars 2010. L’étude sur « Les déterminants de l’emploi des jeunes au Niger » à l’aide de la modélisation logistique, document de travail CAPED, décembre 2008 ; Hamadou Youssoufou a participé à des études et recherches en lien avec la thématique et le développement économique dont les plus importantes sont: Hamadou Daouda, Y. 2010, Dynamiques de pauvreté, inégalité et croissance économique en Afrique subsaharienne : une investigation appliquée au cas du Niger. Thèse de Doctorat ès Sciences Economiques, soutenue le 19 novembre 2010. Pessac : Laboratoire d’Analyse et de Recherche en Economie et Finance internationales, Université Montesquieu-Bordeaux IV. 2011, « Conflits armés, inégalités et pauvreté : quelles interactions dans la région d’Agadez ? », Revue d’Economie Régionale et Urbaine, n°5. 2011, « Besoins essentiels et pauvreté au Niger : une analyse multidimensionnelle dynamique », à paraître dans la revue africaine de l’intégration. 2011, « La dynamique de la croissance est-elle pro-pauvres au Niger ? », Groupe d’Economie du Développement, Working Paper, n° 164, Université de Bordeaux IV. 2012, « Comparison of well-being in Niger: an equivalence scales analysis », 4th GRETHA/GRES international conference on economic development, “Inequalities and Development: new challenges, new measurements?” 13, 14 and 15 June 2012, Bordeaux. 2012, « L’indice de pauvreté multidimensionnelle : entre acceptabilité et réfutabilité », Colloque international sur la mesure du développement : comment science et politique se conjuguent, GEMDEV-UNESCO, 1er, 2 et 3 février, Paris. 2011, « La rente uranifère et pétrolière et le piège du syndrome hollandais », Journées d’Etudes Sahara de tous les dangers – Géopolitique, Sécurité et Développement –, Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme, 13 et 14 décembre, Paris. 2010, « Conflits armés, inégalité et pauvreté : quelles interactions dans le contexte nord nigérien ? », forum sous-régional sur l’insécurité, trafics et ingérences au Sahel, 22 au 24 décembre, Agadez. Ousseini Fatimata a participé à des analyse en rapport avec la thématique dont les plus importantes ont consisté à: 23 apporter des explications sur le « paradoxe burkinabè » et identifier les mécanismes qui bloqueraient un meilleur impact de la croissance sur la pauvreté ; faire une évaluation ex ante des options d'accélération de la croissance retenues dans la SCADD et d'indiquer les taux de croissance qui en résulteraient ; identifier des éventuelles options nouvelles d'accélération de la croissance non explicitement retenues dans la SCADD ; d’évaluer, pour chacune, les options d'accélération de la croissance identifiées, les effets sur la pauvreté, les inégalités, les revenus et l'environnement dans les différents secteurs économiques et les principaux groupes socioéconomiques ; proposer des leviers d'accélération. 24 ANNEXES 25 Annexe I : Secteurs privé et parapublic - Effectifs salariés, selon la branche d'activité économique 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Agriculture, chasse, sylviculture et pêche 1 400 1 623 1 438 1 154 1 166 1 170 1 268 1 506 1456 1855 Industries extractives 2 381 2 157 2 285 2 545 2 661 2 674 4 281 4 860 5109 5209 Industries manufacturières 2 702 2 546 3 069 3 962 3 431 3 434 4 273 5 235 5400 5324 Electricité, eau et gaz 2 890 2 583 3 789 3 566 5 883 5 885 6 442 6 486 3863 6995 Bâtiments et travaux publics Commerce, restaurants, hôtels Transports, entrepôts, communications Banques, assurances, aff. immob., servi. aux entrep. 3 239 4 284 5 232 4 215 4 321 4 423 5 068 5 453 8979 6711 4 895 4 621 5 904 6 690 6 724 7 212 8 039 8 740 4056 9744 4 844 5 243 5 338 6 853 6 598 6 614 7 924 9 289 7355 10112 1 518 1 594 2 198 2 845 3 228 3 232 3 254 3 989 3551 4783 Services sociaux 6 763 6 489 7 707 12 425 12 894 12930 13461 17 656 21284 19875 Total Source : ANPE 30 632 34 194 36 962 44 255 46 906 47 574 54 010 63 214 61053 70608 Annexe II: Production et exportations d’uranium au Niger (2000-2011) Années Production (en tonnes) Exportation (en tonnes) Exportations (en milliards de F.cfa) En % des recettes d’exportation En % des recettes budgétaires En % du PIB au prix courant 2000 2898 2950 64,0 45,9 58,1 5,4 2005 3093 3400 78,5 47,7 41,5 4,5 2006 3434 3160 79,6 55,3 32,2 4,2 2007 3153 3415 136,6 63,8 44,2 6,6 2008 3072 3181 201,0 63,5 45,5 8,4 2009 3245 3200 195,1 63,6 53,6 7,8 2010 3939 3939 227,9 68,0 50,6 9,0 2011 4264 4499 317,1 78,1 10,6 Source : Annuaire statistique, Institut national de la statistique, 2010 . 26 Annexe III: Contribution du secteur minier et pétrolier aux recettes prévisionnelles de l’Etat (en millions Fcfa) 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Revenus ressources naturelles 90725 103662 177607 210807 236607 285507 305907 Uranium 45500 55400 70400 91100 115800 163700 175300 Pétrole - 59000 71500 72500 73600 82500 Or 43725 48262 48207 48207 48207 48207 48207 Revenus ressources non naturelles 340100 383400 476500 525100 576600 628500 700900 Total 430825 487062 654107 735907 813207 914007 1006807 % des ressources naturelles au budget de l’Etat 21,1 21,2 27,2 28,6 29,1 31,2 30,3 - Source : FMI, 2011 et autorités nigériennes Annexe IV: Programmes de l’éducation définis dans le cadre du PDES Programmes Résultats Développement de l’éducation de base 1. Développement de l’éducation de base élargie avec un cycle de 10 ans dans le cadre d’un enseignement gratuit et obligatoire jusqu’à 16 ans Développement de l’Alphabétisation et éducation non formelle 2. Offre d’alphabétisation fonctionnelle accrue et diversifiée 3. Programmes d’éducation non formelle développés Développement l’Enseignement moyen 1. Couverture de l’enseignement moyen généralisé à l’ensemble du territoire et qualité d’enseignement accrue 1. Accès et qualité de l’enseignement supérieur renforcés 2. Offre d’enseignement davantage orientée vers les disciplines techniques et scientifiques en rapport avec les besoins de l’économie Développement de la Formation Professionnelle et Technique 1. Offre de formation professionnelle et technique développée Amélioration du Pilotage et gestion du système éducatif 1. Fonctionnement institutionnel efficient et efficace du secteur Développement l’Enseignement recherche de de supérieur et 27 Annexe V : Evolution de la répartition des dépenses publiques par secteur et composition des dépenses par types (en millions de FCFA) Dépenses 2009 2010 2012 2013 8 466,90 26,53 10 544,40 28,75 12 856,69 22,41 12 856,7 24,67 Fonctionnement 2 010,50 6,30 2 450,40 6,68 2 723,99 4,75 2 065,00 3,96 18 202,40 57,03 18 362,40 50,07 30 712,12 53,53 30 591,10 58,70 3 235,40 10,14 5 317,40 14,50 11 082,01 19,32 6 604,90 12,67 31 915,20 4,37 36 674,60 5,02 57 374,82 4,54 52 117,60 3,91 49,6 2,37 248 6,16 596,45 5,75 596,5 4,59 661,6 31,63 724,9 18,01 1006,50 9,70 749,5 5,76 1 377,30 65,85 1 302,50 32,36 1 841,98 17,76 1 906,00 14,65 3,2 0,15 1 749,40 43,47 6927,10 66,79 9 755,10 75,00 2 091,70 0,29 4 024,80 0,55 10 372,04 0,82 13 007,20 0,98 22 319,90 30,98 35 870,80 38,23 38 293,18 35,29 38 293,10 32,48 4 328,80 6,01 6 186,40 6,59 8 768,93 8,08 6 908,70 5,86 32 656,10 45,33 29 525,30 31,47 34 360,40 31,67 41 297,50 35,03 12 743,30 17,69 22 243,10 23,71 27 082,92 24,96 31 398,90 26,63 Total 3 72 048,00 106 054,90 9,86 14,52 93 825,60 134 525,10 12,77 18,31 108 505,43 176 252,29 8,59 13,96 117 898,20 183 023,00 8,86 13,75 Budget global 730638 Enseignement secondaire et supérieur Personnel Subventions et transferts courants autres Investissements Total 1 Formation Professionnelle Personnel Fonctionnement Subventions et transferts courants autres Investissements Total 2 Personnel Education primaire Fonctionnement Subventions et transferts courants autres Investissements Total 734729,90 1262768 1331243 Annexe VI : Autres statistiques importantes Contribution du secteur minier à l'économie nationale 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Contribution aux recettes budgétaires Contributions aux exportations Contribution au PIB Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA 12369 88475 44016 48517 54811 53264 % 5,00 28,61 9,96 13,37 14,21 13,81 99160 168587 217294 215784 265086 363251* % 69 78,76 68,67 70,78 70,95 89,5 40440 90775 144399 159942 164923 % 2,1 4,42 5,97 6,31 5,87 Source : Auteur à partir des données de l’Annuaire statistique 28 Perspectives de la production du secteur dans 5 ans Production en volume et en valeur Recettes fiscales 2012 2013 2014 2015 2018 340,2 349,7 565,8 704,7 744,4 79,1 81,3 131,6 163,9 173,1 Répartition des ménages par branches d’activité du chef de ménage Nombre % 8628035 64,3 Mines/Production/Fabrication 428231 3,2 Construction 550618 4,1 Transport 376769 2,8 Commerce 433894 3,2 2090345 15,6 920098 6,9 13427990 100 Agriculture Service Non concerné Total Source : Auteur à partir des données de l’ENBC 2007/2008 Demandes d'emploi enregistrées par l'ANPE, par catégories professionnelles 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 142 595 314 279 871 291 38 151 480 72 200 Manoeuvres 4 814 3 409 3 227 4 139 4 148 2 571 1 342 2 491 4 924 6 129 4819 Ouvriers spécialisés 3 998 4 072 4 093 2 835 2 190 3 642 1 335 730 2304 3102 1834 Ouvriers qualifiés 3 083 4 304 4 656 3 301 2 100 2 644 1 726 1 398 2 283 2 148 2535 Employés de bureau 4 975 5 312 5 363 2 916 2 839 5 644 2 814 3 202 4 570 4 631 3187 Agents de maîtrise 1 259 1 633 982 1143 617 2929 698 1014 3642 3566 2800 987 976 872 1 720 1 296 1 572 1 303 746 1588 1779 1177 19 258 20 301 19 507 16 333 15 061 19 293 9 256 9 732 19 791 21 428 16552 Apprentis Ingénieurs et cadres supérieurs Total Source : Annuaire statistique Offres d'emploi enregistrées par l'ANPE, par catégories professionnelles Apprentis Manoeuvres Ouvriers spécialisés Ouvriers qualifiés Employés de bureau Agents de maîtrise Ingénieurs et cadres supérieurs Total 2000 0 593 464 462 904 229 129 2 781 2001 0 366 311 295 2 194 259 137 3 562 2002 10 174 478 768 1178 345 221 3 174 2003 19 696 449 447 1920 286 367 4 184 2004 2 692 379 788 1481 461 361 4 164 2005 0 470 733 596 1426 709 399 4 333 2006 0 493 265 314 958 406 505 2 941 2007 0 656 202 444 473 531 375 2 681 2008 0 661 347 999 436 1 325 375 4 143 2009 0 784 492 995 844 1675 509 5 299 Source : Annuaire statistique 29 Reformes budgétaires soutenant les orientations du Gouvernement Le gouvernement nigérien entend poursuivre les réformes économiques et sociales entamés et initie de nouvelles mesures favorisant un accroissement des ressources budgétaires, une amélioration des allocations des crédits budgétaires, notamment en faveur des secteurs sociaux et économiques, ainsi que la recherche d’une meilleure qualité de la dépense publique. Les principales mesures devant favoriser l’atteinte des objectifs fixés au niveau des axes sous-tendant les orientations du Gouvernement porte sur : La poursuite de la modernisation de la gestion des finances publiques, à travers la mise en œuvre du Plan d’actions de la seconde revue des dépenses publiques et de responsabilité financière (PEMFAR II) L’amélioration des outils de la préparation du budget, à travers un Cadre de dépenses publiques à moyen terme ((CDMT) global et des CDMT sectorielles ; La recherche continue d’une meilleure qualité de la dépense publique, par l’orientation des dépenses de l’été en faveur des secteurs prioritaires ; Le redressement de l’administration douanière et fiscale et le renforcement de ses capacités en moyens logistiques et humaines ; Le renforcement des capacité d’intervention des structures chargés du contrôle de l’exécution des dépenses publiques ainsi que celles chargées de la passation des marchés publics en vue de permettre un meilleur respect de la réglementation dans le domaine des finances publiques ; Une meilleure attraction des investissements privés nationaux et étrangers à travers la mise en œuvre efficace par toutes les parties du code des Investissements et des autres incitations prévues par la réglementation nationale en vigueur ; La poursuite du processus de restructuration des entreprises publiques et du secteur financier, avec l’appui des partenaires techniques et financiers ; Le maintien de la fixation des prix des hydrocarbures sur la base des évolutions des cours internationaux des produits pétroliers et du dollar. Source : Extrait de la loi des finances 2013 30