i
Impact de l’essor minier et pétrolier sur le marché du travail et le
développement économique au Niger
PROPOSITION DE RECHERCHE
Présentée au Réseau PEP
Par
Saadatou SANGARE ALKASSOUM : [email protected]
&
Youssoufou HAMADOU DAOUDA : [email protected]r
Mamane BOUKARI : [email protected]
Fatimata OUSSEINI : [email protected]
NIGER
Version révisée
Décembre 2012
Résumé
Les politiques d’investissement en éducation auront des effets sur la croissance de l’emploi
dans les différents secteurs de l’économie nigérienne. Ainsi, sur la base d’un modèle
d’équilibre général calculable dynamique, la présente étude se propose d’analyser l’impact
des mesures de politiques des dépenses publiques sur le marché du travail au Niger dans un
contexte d’essor des ressources naturelles. Le modèle s’inspire des développements récents
produits par Boeters et Savard (2011) et est calibré sur la matrice de comptabilité sociale de
2008 auquel on adjoint les données de l’Enquête Nationale Budget Consommation des
ménages de 2007/08. Dans le contexte nigérien, les changements structurels qui pourraient
s’opérer sur le marché du travail dépendront de l’ampleur des investissements mais aussi de
la réponse des agents économiques. L’originalité de cette étude résulte du fait qu’elle
coïncide avec l’amorce d’un boom pétrolier et permet de tester l’efficacité des politiques de
dépenses publiques en éducation définies par le gouvernement dans le cadre de sa politique
de développement économique et sociale.
Mots-Clés : MEGC, Rente minière et pétrolière, Dépenses Publiques, Marché du travail
ii
Sommaire
1. Introduction ......................................................................................................................... 1
2. La revue de la littérature, la contribution scientifique de la recherche et les manquements
actuels en termes de connaissances scientifiques ............................................................... 3
3. Principales questions de recherche, la pertinence politique et les stratégies de
dissémination ...................................................................................................................... 8
4. L’approche méthodologique ............................................................................................. 13
5. Les données nécessaires et les sources disponibles .......................................................... 14
6. Courte liste de références clés ........................................................................................... 18
7. Composition de l’équipe de recherche .............................................................................. 19
8. Description des capacités de recherche ............................................................................. 21
9. Problèmes sociaux et environnementaux .......................................................................... 22
10. Liste des projets passés, actuels et soumis dans des domaines connexes impliquant un ou
plusieurs membres de l’équipe .......................................................................................... 22
1
1. Introduction
Au Niger, la main-d'œuvre connaît une augmentation rapide alors que les possibilités
d'emploi évoluent à un rythme plus faible. L’Institut nationale de la Statistique (2010)
indique que la population active croit à un rythme annuel de 4,4% soit un accroissement
nettement supérieur à celui de la population dans son ensemble (3,3%). Sur le marché du
travail, l’emploi dans le secteur secondaire connait une progression au cours de ces dernières
années bien que le secteur primaire occupe toujours la majeure partie (environ 80 %) de la
population active. L’évolution de la répartition des travailleurs par secteurs d’activités révèle,
en effet, un attrait de plus en plus grand vers les secteurs non agricoles en occurrence le
secteur extractif (Cf. Annexe 1). En effet, dans ce secteur, les effectifs des salariés ont
augmenté de 119% entre 2000-2009. Avec la mise en œuvre prochaine du projet
d’exploitation de la mine d’Imourarem, 1350 emplois nouveaux pourraient être crées selon
les estimations du Ministère des Mines.
Parallèlement, le Niger connait, depuis 2007, l’amorce d’un boom de l’uranium
1
supporté par
la hausse des cours au niveau mondial et une intensification de l’exploration et l’exploitation
de nouveaux gisements de minerais en occurrence le pétrole depuis 2011. La contribution du
secteur minier aux recettes budgétaires se situe pour le moment autour de 13,8% (2010)
tandis que les exportations de minerais constituent une part importante des exportations
totales (63,5% et 78% respectivement en 2010 et 2011). En effet, au Niger, la croissance
économique est soutenue par les investissements dans le secteur agricole dans le cadre de
l’Initiative 3N, les infrastructures routières, le transport, l’énergie et le secteur minier et
pétrolier. L’uranium constitue la principale ressource minière en exploitation auquel il faut
désormais ajouté le pétrole dont l’exploitation a démarré en 2012. Entre 2006-2011, la valeur
des exportations de minerais d’uranium a été multipliée par quatre en passant de 80 milliards
à 317 milliards. En termes de volume, la production est passée de 3157 tonnes en 2007 à
4264 tonnes en 2011 (voir annexe II). Au niveau des recettes budgétaires, la contribution du
secteur de l’uranium s’est située à 53,3 milliards de FCFA en 2010 soit quatre fois (4) plus
1
On note qu’entre 2006 et 2008, 126 permis de recherche pour l’uranium et le pétrole ont été octroyés à des
compagnies étrangères et 125 permis pour l’or, les métaux et pierres précieux et métaux de base.
2
importante qu’en 2006 (12,1 milliards de FCFA). Pour les années à venir, plusieurs
dispositions ont é prises notamment dans la loi minière révisée pour non seulement à
accroitre les retombées de l’exploitation minière mais aussi assurer une utilisation efficiente
des ressources. On peut citer entre autres, le bénéfice au profit de l’Etat d’un droit de
participation de 10% du capital de la Société d’exploitation sans possibilité de dilution
pendant toute la durée de l`exploitation ainsi qu’une possibilité d’investissement au plus égal
à 40% ou alors la clause exigeant l’affectation de 15% des recettes minières au
développement des communes des régions concernées par les activités d’extraction. Toutes
ces mesures concourent à accroitre les recettes budgétaires de l’Etat et par conséquent les
ressources disponibles pour assurer les dépenses budgétaires. Selon, le rapport 2011 du
Fonds Monétaire International, les ressources minières et pétrolières atteindraient environ
306 milliards de FCFA en 2016 contre 104 milliards en 2011 soit une augmentation de 194
%. D’ici 2016, la part des ressources minières et pétrolières dans le budget de l’Etat devrait
passer de 21 % à 31 %, soit une progression de 50 % (annexe III).
L’intérêt nouveau porté sur les ressources naturelles a conduit à des ajustements salariaux
2
dans le secteur public et des réformes fiscales ont été développées pour assainir
l’environnement des affaires. Les ressources escomptées du développement du secteur minier
vont contribuer à supporter les programmes prioritaires définies par le gouvernement dans le
cadre de sa politique de développement économique et sociale (PDES). A titre illustratif, la
lettre de Politique Educative 2013-2020 prévoit, entre autres actions, l’accroissement de
l’accès à l’éducation de base dans un cadre de gratuité et d’obligation scolaire jusqu’à l’âge
de 16 ans, l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’enseignement moyen et supérieur
mais aussi l’amélioration du pilotage et de la gestion du système éducatif. Toutes ces actions
sont définies dans le cadre de six (6) programmes prioritaires liés à l’éducation (CF. Annexe
2). Ce secteur de l’éducation constitue un axe prioritaire de développement, en témoigne la
part des dépenses budgétaires affectées à ce secteur qui représente 9% du budget global en
2012.
2
Ces ajustements salariaux se sont traduits en 2011 par une augmentation des salaires à la fonction publique de 10% et en
2010 à une modification de la grille salariale. Cette dernière modification a fait passer l’indice le plus élevé de 1000 à 1050.
3
Toutefois, il importe de souligner que les changements structurels qui pourront s’opérer sur
le marché du travail et le développement économique du pays à long terme vont pendre du
comportement des individus ou des ménages vis-à-vis de l’éducation.
Le phénomène observé sur le marché du travail et la tendance observée au niveau de
l’économie soulève la question de savoir le lien entre l’essor des ressources naturelles et
l’évolution de l’emploi sur le marché du travail et le développement économique et durable
d’une manière générale.
Au regard de la littérature de ces vingt dernières années, le lien entre les ressources naturelles
et le développement du capital humain reste ambiguë. D’un côté, certains auteurs soutiennent
que la présence de ressources naturelles réduit les incitations des agents publics et privés à
accumuler du capital humain car ils considèrent que le capital naturel constitue leur
principale source de richesse (Gylfason (2001a), Birdsall, Pinckney et Sabot (2001))
3
. De
l’autre, Stijns (2006)
4
montre que la présence de ressources naturelles peut favoriser
l’investissement éducatif notamment via les ressources financières qu’elles procurent. La
rente naturelle procure certes des ressources aux Etats qui peuvent être consacrées à
l’investissement public. Cependant, l’issu du développement va dépendre de la nature des
politiques mises en œuvre.
2. La revue de la littérature, la contribution scientifique de la recherche et les
manquements actuels en termes de connaissances scientifiques
D’importants travaux scientifiques se sont attelés à analyser les liens entre ressources
naturelles et développement économique (Sachs et Warner, 1995 ; Gylfason, 2001 ; Stijns,
2005 ; Auty, 2007). Deux grandes thèses s’affrontent. D’une part, les tenants du syndrome
hollandais (Dutch Desease) et de la malédiction des ressources (Resource Curse) ; et d’autre
part, ceux qui estiment que les ressources naturelles peuvent bien contribuer au
développement économique d’un pays.
3
Cité par Louis-Marie Phillipot (2008), p 4.
4
Cité par Louis-Marie Phillipot (2008), p 4
1 / 32 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !