Stage Pérou, Trujillo J'ai effectué un stage d'un mois en maladies Infectieuses et Tropicales à l'hôpital Victor Lazarte Echegaray à Trujillo avec APEMH Pérou. La préparation du stage: Il faut effectuer la demande de stage un an à l'avance auprès du Leo IFMSA de votre université. La première étape consiste a émettre 4 voeux de destination, d'écrire une lettre de motivation et de remplir le questionnaire fourni. Le stage se déroule dans le cadre d'un échange bilatéral. L'étudiant est logé durant son stage chez un autre étudiant ou dans des logements étudiants prévus à cet effet. En échange, il faut accepter d'héberger un étudiant étranger pendant 1 mois et lui fournir 2 repas par jour. La période d'hébergement est libre et dépend des demandes. La deuxième étape consiste a remplir l'Application Form et la Card of Documents. C'est le moment de choisir par ordre de préférence le département ainsi que la ville désirée pour faire son stage et de fournir les documents nécessaires à l'élaboration du dossier. Les pièces indispensables dépendent du pays de destination. La plupart des pays exigent un certificat de langue, les relevés de notes, un Curriculum vitae, une lettre de motivation par département. Certains requièrent en plus une radiographie du thorax et un test IDR a la tuberculine. Enfin, un ou deux mois avant le départ, on reçoit la Card of Acceptance qui nous indique la destination retenue, le département ainsi que les coordonnées du Leo et de l'étudiant qui va nous accueillir. Objectifs du stage: Les objectifs du stage peuvent être discutés avec le tuteur. Mes objectifs étaientt d'être capable de prendre l'histoire clinique, de réaliser un bon examen clinique. Aussi, je devais savoir le plan de traitement d'un patient atteint du virus VIH ainsi que de connaître les éléments de surveillance lors des consultations de suivi. Enfin, je voulais être capable de connaître les traitements de base des pathologies de médecine générale. Déroulement du stage: Le premier jour, j'ai été accueillie par le médecin qui est resté mon tuteur jusqu'à la fin du stage. Il m'a montré les locaux, présenté à l'équipe et expliqué mon emploi du temps. La journée commençait vers 8h et finissait aux alentours de 13H. Il ne parlait pas anglais donc tout le stage était en espagnol, rare sont les Péruviens qui maîtrisent l' anglais. Les premiers jours, j'ai rejoins un groupe d'étudiant. La première partie de la matinée consistait à assister le docteur durant ses consultations. Puis arrivait la partie séminaire où un étudiant présentait un exposé sur un thème en rapport avec l'Infectiologie. Les étudiants étant en vacances quelques jours aprés, j'étais seule avec le docteur durant tout le reste de mon stage. Tous les jours étaient variés. Le lundi, j'assistais à sa consultation de pré-chirurgie. Le mardi, sa consultation était entièrement consacrée aux patients atteints du virus VIH. Le mercredi et le jeudi, je participais aux visites du secteur de médecine interne en hospitalisation. Et, le vendredi, j'assistais à la consultation de médecine générale. Le fait de pouvoir suivre le même médecin durant tout mon stage était un avantage pour l'apprentissage. De plus, il était très pédagogue. La relation professeur-étudiant est très fraternelle au Pérou et les docteurs sont très disponibles à répondre aux questions. Il me présentait l'histoire de ses patients et me guidait pour réaliser l'examen clinique. Je n'ai pas fait de gestes techniques car je n'en ai pas eu l'occasion en consultation. Observations: L'hôpital: J'ai effectué mon stage dans un hôpital publique mais dans le cadre d'une université privée. La plupart des universités de médecine au Pérou sont privées. Les patients qui travaillent bénéficient en général d'une Sécurité Sociale qui leur permet d'être pris en charge pour les soins fournis à l'hôpital. Les hôpitaux ne sont pas autant équipés qu'en France. Les chambres hébergent 3 à 4 patients. Ils ne respectent pas les règles basiques d'hygiène. Ainsi, il est rare de trouver du savon ou de la solution hydro-alcoolique sur les éviers mis a disposition dans les chambres. Il n'y avait aucune chambre d'isolation équipée dans ce service de médecine interne qui pourtant héberge un grand nombre de patients atteints de maladies infectieuses.. Par exemple, lorsqu'il suspectent la tuberculose (maladie très fréquente au pérou qui se présente sous toutes ses formes), ils n'isolent pas le patient de manière systématique. Le patient reste dans la même chambre partagée et sans aucune précaution d'isolement comme le port du masque. Les soins: La prescription des antibiotiques au Pérou est différente à cause de la forte résistance aux germes. Ainsi, des antibiotiques utilisés fréquemment en France en hospitalisation comme la ceftriaxone ou les fluoroquinolones ne peuvent pas être efficaces à cause de la résistance. En effet, l'antibiotique le plus fréquemment délivré en hospitalisation au Pérou est l'imipénèm alors qu'il est réservé à des cas spécifiques et à des patients compliqués en France. Les patients sont hospitalisés alors que la maladie est déjà très avancée et ils se présentent au stade de complications donc les cas sont difficiles à traiter. Il y a quelques années, les patients pouvaient se procurer des antibiotiques sans prescription ce qui a favorisé la résistance. En ce qui concerne le VIH, les grandes lignes de traitement sont les mêmes. Le traitement est efficace pour les patients les plus observants mais certains qui ne se plient pas au traitement présentent de graves complications comme la toxoplasmose cérébrale. Enfin, on note en ville un problème de surpoids très fréquent. La population s'alimente mal, l'aliment de base étant le riz, le poulet et les pommes de terre. Aussi, le sport n'étant pas institutionnalisé, peu de péruviens pratiquent un sport. Par contre peu de péruviens fument. Relation Patient-Médecin: Le dernier détail qui m'a marqué et le manque d'information de la part du médecin sur l'état de santé du malade. Lors de la visite médicale, l'équipe discute du cas du patient devant le patient mais ne lui adresse pas directement la parole. Le patient paraît moins acteur de sa santé et se sent moins concerné qu'en France. En résumé, les docteurs sont compétents mais l'hôpital manque de moyens pour assurer une politique de santé de qualité. La base de la médecine comme l'hygiène et l'éducation aux patients sur un mode de vie plus sain et sur la reconnaissance des symptômes qui amènent à consulter. L'accueil de l'Incoming : J'étais hébergée dans une maison tenue par la famille d'un étudiant en Médecine. C'était intéressant de partager la vie quotidienne avec des Péruviens. Les Péruviens sont très accueillants et protecteurs. Ils font tous pour vous faire passer le meilleur séjour possible, ce qui est très appréciable. Le week-end, ils m'emmenaient découvrir la région. Il n'y avait par contre aucun programme social organisé à Trujillo. Le Leo n'était pas très actif. J'ai rencontré une autre incoming polonaise par mes propres moyens. Nous avions nos après-midi de libre mais rien n'était organisé pour les après-midi ou même les week-ends. Mais cela ne m'a pas dérangé car j'ai passé plus de temps avec des locaux d. J'ai pris des cours de surf tous les après-midi à Huanchaco (à 15 km de Trujillo). Après les cours de surf, je me rendais dans un bar-restaurant tenu par une famille péruvienne très accueillante et ouverte. Je m'y rendais tous les jours avec mon amie polonaise. On y a échangé cours de cuisine, jeux et musique avec les Péruviens. Ces moments sont des supers souvenirs. Aussi l'étudiant qui m'hébergeait était très ouvert et présent. Il m'a emmené passer la fête de l'indépendance dans les montagnes avec ses amis et j'ai pu découvrir les coutumes et le folklore d'une région peu connue des touristes. Après mon stage, j'ai voyagé seule au Pérou et c'est une expérience que je recommande. Je ne me suis jamais sentie seule ni en insécurité. Bien sûr, il y a des précautions à respecter. Il est préférable de prendre des bus dans des compagnies sures comme Cruz del Sur, Tepsa,... Aussi, il ne faut pas prendre n'importe quel taxi et éviter de se balader seule la nuit. En dehors de cela, les péruviens sont vraiment charmants et accueillants et cela vaut la peine de prendre la peine de leur parler. Je ne compte plus les fois où ils m'ont invité à manger ou hébergé. Conclusion: Ce stage m'a donc validé un stage d'été. Comme tous les échanges à l'étranger, c'est une expérience unique qu'il est intéressant de vivre. J'ai pu comparer les différences de problèmes de santé publique dans ce pays, la relation patient-Médecin et les traitements. De plus, il y a d'autres façons d'exercer la médecine au Pérou. Ainsi dans la sierra, les chaman s'aident du cochon d'inde pour trouver la source de la douleur et « soigner »des maux en le passant sur tous le corps. Dans certains endroits comme la jungle amazonienne, la médecine par les plantes est très implantée et utilisée. Enfin, c'est une expérience humaine et culturelle très riche. J'ai rencontré des gens formidables, qui donnent le peu qu'ils ont. Le Pérou est le lieu de multiples civilisations qui ont laissé derrière eux des croyances encore très présentes dans les esprit des gens ainsi que des lieux de cultes fascinant à visiter.