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Cette technologie de simulation, mise au point par des chercheurs soutenus par
l'Union européenne, permet d'apprécier, grâce à des modèles informatiques, les
relations entre de grandes populations de différents agents économiques sur de
nombreux marchés interconnectés. C'est la première fois que cette technologie est
appliquée sur une échelle aussi grande à l'aide d'ordinateurs très puissants. Chaque
ménage fictif (entreprise ou banque fictive) prendra des décisions différentes (garder
son emploi ou en changer, épargner, dépenser ou investir une partie de son
salaire...) en réaction à des politiques monétaires, budgétaires ou de soutien à
l’innovation. Les effets d'une politique sur un marché à un moment donné ne sont
donc plus évalués indépendamment d'autres facteurs.
La science économique classique a été incapable de prévoir l'ampleur des
répercussions de la crise du crédit sur l'économie mondiale. Le nouveau logiciel met
en évidence les différences de comportement des banques en examinant toute une
série de facteurs (par exemple, le niveau des réserves à maintenir en fonction des
investissements ou le profil d'investisseur, de consommateur et d'épargnant de leurs
clients) et d'éléments psychologiques tels que la confiance dans le marché. Les
décideurs politiques – qui souhaitent savoir quels effets les réformes budgétaires et
monétaires auront sur les banques et leurs clients – peuvent ainsi mieux prévoir
quelle sera l'ampleur de l'impact d'une crise financière sur l'économie réelle. Le
logiciel peut aussi reproduire le même scénario en tenant compte du vieillissement
de la population, pour faciliter la planification dans une Europe «plus vieille» par
exemple, ou d'un approvisionnement limité en énergie.
Conçu pour des «superordinateurs» permettant de réaliser des simulations à grande
échelle, le logiciel fonctionne néanmoins sur n'importe quel ordinateur de bureau
connecté. Les économistes et responsables politiques qui n'ont aucune
connaissance en matière de programmation informatique peuvent l'utiliser
facilement. En reliant entre elles des centaines de milliers de petites actions et
réactions fictives dans l'ensemble de l'économie, le logiciel peut donner aux
décideurs politiques un meilleur aperçu des effets de leurs politiques sur la vie et le
travail de chacun.
D'une durée de trois ans, le projet a été mené par des économistes et des
informaticiens de huit universités (en Italie, en France, en Allemagne, en Turquie et
au Royaume-Uni), réunis par l'Union européenne et financés sur le budget de la
Commission européenne pour la recherche technologique.
Contexte
Le projet de recherche qui arrive à son terme aujourd'hui a donné naissance à la
plateforme logicielle de simulation économique EURACE, qui repose sur la
technologie de simulation FLAME (Flexible Large-scale Agent Modelling
Environment). Lancé en 2006, il était cofinancé à hauteur de 2,1 millions d'euros par
le programme de recherche pluridisciplinaire (sixième programme-cadre 2001-2006)
de la Commission et s'inscrivait dans le cadre de l'initiative de la Commission visant
à stimuler la recherche à haut risque sur les technologies de l'innovation futures et
émergentes (IP/09/608).
La Commission a invité dernièrement les États membres de l'Union européenne à
investir davantage dans la recherche à haut risque pour rattraper les États-Unis, la
Chine et le Japon. Elle montrera l'exemple en accroissant le financement consacré à
ce type de recherche: de 100 millions d'euros actuellement, il augmentera ainsi de
70 % d'ici à 2013 (IP/09/397).