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A. LE CONSEIL DE PARTENARIAT EURO-ATLANTIQUE (CPEA)
8. Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), qui compte 50 pays, offre un cadre
politique général inédit pour la coopération entre l’OTAN et les pays partenaires ainsi qu’un forum
multilatéral de dialogue et de consultation sur des questions politiques et de sécurité. La
coopération pratique bilatérale entre chaque pays du CPEA et l’OTAN s’organise au travers du
Partenariat pour la paix (PPP), qui permet à chaque partenaire de choisir ses propres priorités de
coopération et de bâtir une relation individuelle avec l’OTAN. Le CPEA/PPP, auquel sont associés
des partenaires très différents du point de vue de la géographie, des systèmes politiques et des
aspects qu’ils souhaitent privilégier dans leur relation avec l’OTAN, est le réseau de partenariat
OTAN le plus diversifié et le plus complexe. On y trouve aussi bien des pays partageant les
valeurs et les intérêts de sécurité de l’OTAN que des partenaires portant une vision différente de
la sécurité. Ainsi, la Suède, la Finlande et l’Autriche ont de nombreuses priorités en commun avec
l’OTAN, comme la protection des droits de l’homme à l’étranger, la promotion de la démocratie,
l’amélioration de la condition féminine ou encore la volonté de réagir face aux crises et aux
menaces. En revanche, les relations avec les Etats issus de l’ex-Union soviétique tendent à se
replacer dans un cadre plus limité, plus axé sur le développement des capacités et les relations de
travail que sur le dialogue et la poursuite d’intérêts communs. Ainsi, alors qu’elle continue de
travailler sur ses relations avec les partenaires d’Asie centrale et du Sud-Caucase, l’OTAN s’est
parfois inquiétée de la situation des droits humains et politiques dans ce pays.
B. LE DIALOGUE MEDITERRANEEN (DM)
9. Lancé en 1994, le Dialogue méditerranéen concerne actuellement sept pays non membres
de l’OTAN de la région méditerranéenne, à savoir l'Algérie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, la
Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Des progrès ont été engrangés avec le temps, au fur et à
mesure que s’intensifiaient les consultations politiques et la coopération pratique avec les
partenaires du Dialogue méditerranéen. Ainsi, plusieurs d’entre eux apportent aujourd’hui des
contributions à l’opération Active Endeavour (OAE), et Israël ainsi que l’Egypte ont signé avec
l’OTAN des accords individuels de coopération. Les tensions israélo-palestiniennes chroniques
ralentissent néanmoins les efforts déployés par l’Alliance pour renforcer ses liens avec les
partenaires au plan multilatéral. D’autres tensions bilatérales consécutives aux problèmes
frontaliers opposant l’Algérie et le Maroc ou liées à l’indépendance du Sahara occidental, de
même que les tensions entre pays s’accusant mutuellement d’abriter des mouvements terroristes
islamistes sont également venues limiter le potentiel du Dialogue méditerranéen. La vocation et
les objectifs de l’Alliance continuent d’être mal perçus par les opinions publiques du Moyen-Orient,
et on ne peut exclure que l’image négative de l’OTAN dans de nombreux pays du Moyen-Orient et
d’Afrique du Nord (MOAN) ainsi que les vagues de mécontentement intérieur qui ont succédé au
Printemps arabe aient, elles aussi, contrarié l’approfondissement des relations entre l’OTAN et les
partenaires du Dialogue méditerranéen.
C. L’INITIATIVE DE COOPERATION D’ISTANBUL (ICI)
10. Lancée en juin 2004, l’ICI regroupe quatre pays du Golfe, à savoir Bahreïn, le Qatar, le
Koweït et les Emirats arabes unis. Cette coopération s’est renforcée au fil du temps. Ainsi, les
pays de l’ICI ont fourni un soutien – logistique entre autres – à la mission de la FIAS en
Afghanistan, et le Qatar ainsi que d’autres partenaires de l’ICI ont joué un rôle important, aux
plans politique et militaire, au cours de l’opération Unified Protector menée par l’OTAN en Libye.
Le Koweït a généreusement proposé d’accueillir un Centre régional ICI qui aurait pour mission
d’intensifier la coopération entre l’OTAN et les pays du Golfe associés à l’Initiative. Les partenaires
de l’ICI sont particulièrement intéressés par une coopération plus étroite dans les domaines
maritime, de l’énergie et de la cybersécurité. Le potentiel de cette enceinte est toutefois limité
parce que l’Arabie Saoudite et Oman, qui représentent 70 % des dépenses de défense dans le
Golfe, ne participent pas à l’Initiative. La préférence que marquent tous les partenaires de l’ICI