Questionnaire pharmaciens 1. Situation économique des officines 1.1 Comment apprécier la situation économique des officines ? La mission de l’IGAS considère, en première analyse, que l'indicateur le plus synthétique et donc le plus approprié pour juger de la situation économique des officines est le revenu des titulaires d'officine (résultat de l'exercice officinal qui rémunère le travail du professionnel et l'immobilisation du capital), les autres données (évolution du CA, taux de marge, taux d'EBE, taux de charges….) sont utiles pour l'analyse mais ne donnent qu'une vision partielle. Partagez-vous ce sentiment ? A cet égard, la mission constate que les dernières données établies par la DREES et l'INSEE relatives aux revenus des titulaires portent sur l'année 2006, disposez-vous de données actualisées ? Dans l'hypothèse ou vous accepteriez que le revenu des titulaires d'officine soit considéré comme la variable pertinente, pensez-vous que les pouvoirs publics doivent prendre les décisions (taux de marge, niveau des forfaits…) avec une cible de revenu moyen (la dispersion autour de ce revenu moyen relève des choix et des performances de chaque professionnel) ou que les pouvoirs publics devraient développer des politiques différenciés (par exemple soutien aux petites pharmacies, aux pharmacies rurales, aux pharmacies dans les zones à démographie médicale réduite….) ? Dans le cas d'une politique différenciée, quelles devraient être les caractéristiques des officines soutenues et donc de celles qui seraient "moins favorisées" ? Dans l'hypothèse où les pouvoirs publics se donneraient pour cible un revenu moyen, à quel niveau devrait-il se situer ? Par exemple, en 2006 (DRESS), le revenu brut moyen se situait à 132 000 euros. Quel serait, selon vous, le niveau pertinent compte tenu du capital moyen immobilisé, des qualifications exigées, des responsabilités assumées, du temps de travail des titulaires …? A partir de quelles références construisez-vous cette appréciation ? Si le revenu du titulaire ne vous paraît pas la variable pertinente quelle devrait-être l'indicateur privilégié de la situation économique des officines qui servirait de cible pour les pouvoirs publics ? 1.2 Appréciation de la situation économique. La mission IGAS, au-delà du questionnement précédent sur les modalités d'appréciation de la situation économique des officines, souhaite connaître votre appréciation sur cette situation. Quelle appréciation portez-vous sur la situation économique des officines ? Cette appréciation s'applique-t-elle à l’ensemble des officines, quelle que soit leur taille et leur localisation ? Quelles sont les principaux facteurs qui ont conduit à la situation actuelle ? Quels sont les éléments de prospective (par exemple sur les volumes, les prix des médicaments, les charges) dont vous disposez ? Quelle appréciation portez-vous sur l'évolution du prix de cession des officines ? Les pharmacies dispose-t-elle de marges de manœuvre pour améliorer leur situation : progrès de productivité interne, négociation des prix de la parapharmacie et de l'OTC, dynamisation des ventes de la parapharmacie et de l'OTC, mutualisation/externalisation de certaines fonctions (enseignes groupement) ? Certaines pharmacies sont en concurrence (notamment dans les zones urbaines), pensez-vous que cette concurrence s'exerce dans un espace fermé (les pharmacies gagnent aux dépens des autres) ou que le dynamisme commercial de certaines élargit le marché de l'ensemble ? 1.3 Evolution du mode de rémunération (hors rémunération de nouvelles missions, cf. infra.) La rémunération de l'officine est actuellement fondée sur un système mixte : une marge dégressive et un forfait par boite. Il est parfois avancé qu'une rémunération forfaitaire (à la boite, à la ligne, à l'ordonnance) est plus cohérente avec le rôle de professionnel de santé du pharmacien (c'est son expertise et son conseil qui sont rémunérés) que la rémunération à la marge (dimension commerciale), qu'en pensez-vous ? Souhaitez-vous, à enveloppe constante, une évolution vers une rémunération plus/moins forfaitaire ? Quels avantages et quels inconvénients pour l'économie de l'officine, pour le patient, pour les pouvoirs publics ? Si l'on devait évoluer vers une rémunération plus forfaitaire, faudrait-il privilégier la boite, la ligne, l'ordonnance ? Pourquoi ? Une telle évolution, même à enveloppe globale constante, entrainerait certainement des gains pour certaines officines, des pertes pour d'autres. Avez-vous une appréciation des gagnants/perdants ? Est-ce un problème très sensible ou un obstacle surmontable dès lors que l'évolution est étalée dans le temps ? Même si la réforme est réalisée initialement à enveloppe constante, la dynamique des ressources de l'officine sera différente selon que la rémunération est plus ou moins forfaitaire. Avez-vous une appréciation sur la dynamique comparée d'une rémunération forfaitaire ou d'une rémunération à la marge ? 1.4 Faillites Disposez-vous de données sur les "faillites" d'officines (sauvegarde, redressement, liquidation, localisation, taille, ancienneté du titulaire…) ? Dans quelles proportions, ces procédures aboutissent-elles d'une part à la disparition de l'officine, d'autre part à une reprise ? Les "faillites" d'officine constituent-elles un phénomène qui appelle une action des pouvoirs où une réalité normale dans un secteur d'entreprises indépendantes où, par construction, chaque titulaire est responsable de ses choix ? Les pouvoirs publics doivent-ils apporter une aide spécifique aux officines en difficulté ? A quelles conditions, selon quelles modalités ? Observez-vous une dégradation des conditions d’accès au crédit des pharmaciens pour l’investissement en officine? Si oui, quelles pourraient-être les causes selon vous ? Les durées de remboursement des emprunts pour les achats des pharmacies sont généralement inférieures à 15 ans pouvant conduire à des difficultés financières lorsque le chiffre d’affaire évolue peu. Pour quelles raisons, les emprunts ne sont-ils pas remboursés sur des durées plus longues ? 2. Les missions "traditionnelles" 21. L'analyse pharmaceutique et le conseil. L’analyse pharmaceutique et le conseil associé à la délivrance des médicaments sont les missions primordiales des pharmaciens. Elles nécessitent le recours à des logiciels de gestion des officines et les pharmaciens sont amenés à contacter les médecins pour dans certains cas faire modifier des prescriptions voire refuser les délivrances. Quelle appréciation portez-vous sur la prise en charge de la mission d'analyse pharmaceutique dans les officines ? Les études (CNAM/2003, Polychrome) montrant que des ordonnances délivrées comportent parfois des interactions contre-indiquées (niveau 4), quelle est votre appréciation sur ces études ? Une étude par testing d’UFC-Que choisir met en exergue des défauts de conseil dans une grande proportion d'officine. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous une appréciation de la fréquence (1 ordonnance sur…) avec laquelle le pharmacien intervient auprès du médecin : - pour éventuellement modifier l'ordonnance (interaction) ; - parce que l'ordonnance est suspecte (fraude, falsification) ; - parce que l'ordonnance est illisible ou comporte une erreur manifeste (posologie…). Dans le premier cas, avez-vous une appréciation sur la part des ordonnances confirmées/modifiées ? Le médecin est-il facilement joignable et disponible ou l'intervention auprès de lui est-elle une charge importante ? Quelle est en règle générale l'attitude du médecin par rapport à l'intervention du pharmacien ? L'attitude des médecins est-elle un obstacle à une bonne gestion des ordonnances problématiques ? Les pharmaciens québécois sont spécifiquement rémunérés lorsqu'ils interviennent sur une prescription (sollicitation du prescripteur, refus de délivrance) dès lors que l'intervention est documentée/tracée. Qu'en pensez-vous ? Le contrôle du pharmacien doit-il aller au-delà du contrôle de cohérence des consommations de médicaments ou vérifier que les médicaments prescrits sont bien adaptés au patient (contrôle externe au-delà du contrôle interne) ? L'opinion pharmaceutique promue par l'Ordre se développe-t-elle ? Si non quels sont les freins ? Quel est l'apport des logiciels pharmaceutiques au contrôle des prescriptions ? Quelle est selon vous la part des ordonnances qui sont, avant délivrance, soumises à un contrôle informatique ? Y at-il des données sur cette question ? Quel est le taux d’équipement en logiciels de détection des associations, quelles sont les modalités de mise à jour des logiciels et quelle est la base de données des interactions habituellement utilisée ? Un contrôle par logiciel de toutes les délivrances y compris pour les médicaments vendus doit-il être imposé réglementairement ? Dès lors que le logiciel émet une alerte (niveau 3 et 4), le préparateur ne devrait-il pas confier l'analyse à un pharmacien ? Les logiciels ou le DP permettent-ils de "tracer" toutes les interventions des pharmaciens (contact médecin, délivrance avec conseils, refus de délivrance) ? La formation des préparateurs est-elle suffisante pour réaliser le contrôle des prescriptions ? A votre connaissance, existe-t-il dans les pharmacies des procédures documentées pour préciser les circonstances dans lesquelles le préparateur doit solliciter le pharmacien ? Pensez-vous que, même en l'absence de telles procédures, la qualité du travail en équipe préparateurs/pharmaciens au sein de l'officine permet un contrôle pertinent des prescriptions ? Dès lors qu'un DP est constitué, pensez-vous qu'il est systématiquement/souvent/parfois consulté lors de la dispensation ? Il existe peu d'études et d'évaluations sur la qualité de la fonction analyse/conseil dans les officines. Les deux études d'observation repérées par la mission semblent tirer un bilan mitigé. (Etude BPI pour l'ONDPS " Si dans le discours, les professionnels rencontrés s'accordent dans leur grande majorité à considérer leur rôle de conseil comme incontournable et valorisant, il n'en reste pas moins qu'ils semblent dans le même temps assez peu impliqués dans la réflexion et le développement de cette fonction conseil. Ils se forment peu et demeurent dans des pratiques orales peu formalisées construites au fil du temps et laissés à la discrétion des différents membres des équipes officinales". Etude Interface Etude Conseil Formation pour la DGTEFP " L'enquête de terrain a permis de démontrer que dans toutes les situations observées, les préparateurs exercent fréquemment une activité de contrôle et de conseil sans contrôle effectif"). Pouvez-vous nous fournir d'autres études d'évaluation ? Quelle est la charge de travail liée à un signalement de pharmacovigilance ? Serait-il pertinent de prévoir une rémunération spécifique pour cette activité ? 2.2 Libre accès aux médicaments La nouvelle réglementation a prévu un libre accès à certains médicaments à prescription non obligatoire dans les pharmacies pour faciliter le développement de ce type de marché et accroître la transparence sur les prix. Seule une étude sur la dispersion des prix, commanditée par un groupe de grande distribution a été publiée mais le dispositif n’a pas été évalué dans son ensemble. Quelle est votre appréciation de la facilité désormais offerte de vendre les médicaments non remboursables sur linéaire ? Faut-il aller plus loin ? Les ventes de médicaments OTC ont-elles progressé suite à cette mesure, si oui de quel ordre ? Quelle est la nature des conseils associés (remises de documents) ? Comment est réalisée la recherche d’interactions ? L’Ordre des pharmaciens précise que le DP pourrait être utilisé pour les ventes sans prescription, est-ce matériellement possible ? Le libre accès rapproche le médicament OTC de la parapharmacie, pensez-vous qu'il y a un risque que se développe une approche commerciale des médicaments OTC, des démarches de "dynamisation des ventes" (techniques de merchandising, formation des préparateurs aux techniques de vente….) ? 3. Nouveaux services 3.1 Nouveaux services et situation économique des officines. Il est souvent fait l'hypothèse que le développement des nouveaux services va contribuer à améliorer plus ou moins significativement la situation économique des officines. Cela pourrait être le cas si ces nouveaux services sont développés sans charges supplémentaires pour l'officine c'està-dire si ses nouveaux services sont réalisés en utilisant des temps morts, non productifs des équipes officinales. Si ce n'est pas le cas et si pour développer les nouveaux services les officines doivent rémunérer du temps de travail supplémentaire, les nouveaux services ne contribueront à la santé économique de l'officine que s'ils sont rémunérés bien au-delà de leur coût (hypothèse peu probable). Quel est à cet égard la situation des officines ? Existe-t-il de manière significative du "temps disponible" ou des moyens pour dégager du "temps disponible" dans les officines ? S'il existe du "temps libre", du "sous emploi", pourquoi rechercher une solution dans l'extension des services plutôt que dans la réduction des charges ? En ce qui concerne les charges, le nombre de pharmacien est normé en fonction du CA de l'officine. Cette norme vous paraît-elle pertinente ? Est-elle respectée systématiquement ? S'il n'existe pas de "temps libre", pourquoi les pouvoirs publics investiraient-ils pour développer de nouveaux services dans l'officine plutôt qu'auprès d'autres prestataires de soins (cabinet du généraliste, programme d'accompagnement par des infirmières…) ? 3.2 Nouveaux services et stratégies commerciales Le réseau officinal semble évoluer vers des stratégies d'enseigne et de marques soit des stratégies de différenciation fondées notamment sur une différenciation en termes de qualité de services. Le développement de services de santé publique dans les officines renvoie plutôt à une logique d'universalité, d'égalité soit à une certaine uniformité dans la diffusion des services. Y a-t-il une contradiction entre les deux logiques ? Si la prestation de nouveaux services s'inscrit dans des stratégies de concurrence pour capter des clientèles, générer des flux de passage pourquoi les pouvoirs publics financeraient-ils ces services ? Le service n'est-il pas rémunéré par les ventes liées aux flux ? Certains observateurs notent que certaines enseignes/regroupement ou certaines pharmacies s'orientent les unes vers des stratégies de concurrence sur les prix, les autres vers des stratégies de concurrence par la qualité et le service, qu'en pensez-vous ? Il est parfois évoqué des stratégies de service où des enseignes salarieraient des professionnels (diététiciennes, infirmières…) ayant vocation à intervenir dans les pharmacies, pensez-vous que cette pratique est développée, appelée à se développer ? Faut-il laisser se développer des stratégies de services sous l'égide des regroupements, des enseignes ou développer un socle plus ou moins normé de services universel dans toutes les pharmacies ? 3.3 Pharmacien correspondant /renouvellement des prescriptions La notion de pharmacien correspondant pouvant renouveler les prescriptions est une des mesures phares de l’article 38 de la loi HPST (alinéa 7). Sa mise en œuvre implique la signature d’une convention avec le médecin prescripteur et l’accord du patient. Cette convention doit être autorisée par l’ARS. Des contacts existent-ils localement avec des prescripteurs pour développer cette activité ? Quelle va être selon vous la réaction des médecins face à cette nouvelle possibilité ? La procédure prévue par le décret en cours de préparation vous paraît-elle satisfaisante ? La formation initiale doit elle être modifiée, une formation continue doit elle être rendue obligatoire ? A notre connaissance, la rémunération de ce nouveau service n'a pas été définie, quel est votre avis sur le niveau de rémunération, sa prise en charge par l'assurance maladie, la part qui doit être laissé au patient ? 3.4 Pouvoir de prescription "complémentaire". Dans certains pays, au-delà du renouvellement des ordonnances et de l'adaptation des posologies, les pharmaciens peuvent se voir reconnaître un pouvoir de prescription "complémentaire" qui consiste en une possibilité d'adapter le traitement dans le cadre d'un "plan de soins" établi par le médecin en accord avec le pharmacien délégataire. Pensez-vous qu’il soit souhaitable/possible d'envisager une telle délégation en France ? 3.5 Revues de médication Dans certains pays (Royaume-Uni…), les pharmaciens sont rémunérés pour réaliser des « revues de médication » indépendamment du renouvellement des prescriptions. Il s’agit d’un entretien avec le patient où sont abordés les problèmes éventuels qu’il rencontre avec les médicaments. L’objectif est de délivrer des conseils notamment pour favoriser l’observance. La revue de médication peut également aboutir à des recommandations au médecin traitant pour améliorer la prescription. Pensez-vous qu’il serait utile de développer ce type de services en France ? Combien devrait-il être rémunéré ? Devrait-il être payé par le bénéficiaire, pris en charge par la sécurité sociale avec ou sans ticket modérateur ? Pensez-vous que cette démarche est susceptible d’améliorer l'observance et/ou la qualité des prescriptions ? Que pensez-vous de l'hypothèse où cette revue de médication serait prescrite par le médecin ? 3.6 Education thérapeutique du patient (ETP) L’éducation thérapeutique du patient a été définie par la loi HPST qui, en outre, prévoit que les programmes doivent être autorisés par les ARS sans pour autant définir les modalités de leur financement. Les programmes doivent être conçus sur un mode transversal ce qui exclut de fait des actions isolées dans les officines. Quelle est la situation actuelle pour les pharmaciens? Les pharmaciens ont-ils conçu ou participent-ils à des programmes déposés dans les ARS : quel est le nombre estimé de pharmaciens participant à ces programmes ? Quel est leur rôle ? Quelles sont les modalités et le montant de rémunération des pharmaciens ? Compte-tenu du mode d'organisation de l'éducation thérapeutique, elle suppose que les pharmaciens s'absentent de son officine. Les pharmaciens d'officine pourront-ils participer activement au développement des programmes ? Au-delà de l'éducation thérapeutique telle qu'elle est défini par les textes, envisagezvous/souhaitez-vous que se développe d'autres formes d'Education thérapeutique plus centrées sur l'officine ? Si oui quelles en seraient les modalités, les modes de rémunération ? 3.7 Actions d’accompagnement du patient La loi HPST a prévu dans son article 84 que des actions d’accompagnement pouvaient être réalisées. Elles ne sont pas soumises à autorisation mais doivent être conformes à un cahier des charges national non publié à ce jour. Des actions d’accompagnement sont-elles réalisées actuellement par les pharmaciens. Ces actions s’insèrent-elles dans des programmes. Quel est le mode de rémunération ? Est-ce un domaine dans lequel les pharmacies pourraient jouer un rôle et lequel ? 3.8 Actions de dépistage Des initiatives ont d'ores et déjà été prises en matière de dépistage par des officines et des groupements. Ces actions sont parfois payantes pour le patient. Quelles sont les pathologies qui selon vous se prêtent à un dépistage opportuniste en pharmacie ? Y a-t-il des études dans la littérature "médico-pharmaceutique" qui atteste de la pertinence de cette modalité de dépistage ? Les pouvoirs publics devraient-ils selon vous lancer des campagnes de dépistage en pharmacie, sur quelle pathologie ? Comment envisagez-vous ces dépistages : des campagnes ponctuelles (telle ou telle pathologie sur telle ou telle période) et/ou un service permanent de dépistage sur des pathologies identifiées ? De nombreuses initiatives viennent de la profession : quel est le lien avec les campagnes institutionnelles ? Qui rémunère ces actions (entreprises pharmaceutiques, entités institutionnelles …)? Dans le cadre d’une récente campagne lancée dans les officines, le patient pour être dépisté pour le risque cardiovasculaire doit payer une somme non prise en charge par l’assurance maladie. Pensez vous que cette pratique doit se généraliser ou au contraire être arrêtée ? Les actions de dépistages sont généralement réalisées lors de campagnes institutionnelles : quelles sont les modalités d’intégration des pharmaciens à ces campagnes ? Quelles sont les modalités de rémunération ? 3.8 Réalisation du test de dépistage rapide aux angines streptococciques (TDR) L'hypothèse a été évoqué, pour diminuer la consommation d'antibiotiques, de prévoir la possibilité pour les médecins de prescrire des antibiotiques sous réserve de la pratique d'un TDR en pharmacie. Si le test ne révèle pas une affection bactérienne, l'antibiotique ne serait pas délivré. Que pensez-vous de cette hypothèse ? Combien le service devrait-il être rémunéré ? Quelle part pour l'assurance maladie, quel reste à charge pour les complémentaires ou le patient ? En matière de conseil pharmaceutique, le pharmacien doit-il être autorisé à réaliser ce test et à orienter, en cas de positivité, le patient vers un médecin ? 3.9 Portage à domicile Le portage à domicile semble se développer et intéresser de nombreuses entreprises non pharmaceutiques telles que La poste. La pratique est-elle répandue ?, Quel est son potentiel ? Est-elle payante aujourd’hui pour le patient ? Le portage à domicile réduit le contact en face à face entre pharmacien et patient et la fonction conseil, est-ce un danger ? Le portage à domicile associé au « e-prescribing » ne risque t-il pas d’entraîner une concurrence exacerbée avec l’apparition de pharmacies spécialisées au détriment des officines de proximité. Cette pratique ne va-t-elle pas inciter les grossistes à revendiquer le droit à cette délivrance sans contact physique avec le patient mais avec une hotline pour les conseils. 3.10 Dispensation à domicile Cette pratique doit-elle être encouragée pour des patients ne pouvant se déplacer et nécessitant une prise en charge. Est-elle économiquement rentable si elle est amenée à se développer? Qui doit payer la prestation, le patient ou la collectivité ? Ce mode de dispensation doit’ il être prescrit par les médecins ? 3.11 Préparation des doses à administrer (PDA) Le futur décret d’application de l’article 38 de la loi HPST prévoit que le pharmacien puisse préparer les doses à administrer. Cette pratique est déjà réalisée dans certaines pharmacies notamment pour les EHPAD. La PDA nécessitant un certain nombre de précautions et des locaux adaptés, Des règles de bonnes pratiques doivent-elles être établies puis rendues opposables ? Pour les patients résidant à leur domicile : - quelle est la demande actuelle ? Cette prestation est-elle facturée au patient, si oui à quel montant. Doit-elle être prise en charge par l’assurance maladie dans le cadre d’une prescription médicale ou par le patient ? Pour les patients en EHPAD : - La demande est-elle en progression ? - Quel est le pourcentage d’EHPAD demandant aux pharmaciens de la réaliser dans leur officine ? au sein de l’EHPAD ? - Quelles sont les modalités actuelles de rémunération ? - La possibilité de sous-traiter cette prestation à une à une autre pharmacie, à un industriel doit-elle être prévue ? 3.12 Autres services Existe-t-il d'autres services que ceux évoqués précédemment qui devraient être développés en pharmacies ? Lesquels ? Pour quels gains de santé publique ? Selon quelles modalités financières ? 4 Réseau 4.1 Problématique générale Quelle est votre appréciation sur l’état actuel du réseau (nombre et localisation des pharmacies) ? La Cour des Comptes et l’Ordre des pharmaciens ont évalué un surnombre en 2008 de l’ordre de 5172 pharmacies. Quelles sont selon-vous les perspectives d'évolution ? Le nombre d'officines aurait baissé de 1,8 % entre 2000 et 2010. Est-ce trop / insuffisant ? La densité de pharmaciens (titulaires et adjoints) pour 100 000 habitants variait en 2006 de 71 en Alsace, 112 dans le Limousin à 109 en Languedoc-Roussillon. Rapporté au nombre de personnes de plus de 60 ans la densité variait de 384 en Alsace à 509 en Ile-de-France et 458 en LanguedocRoussillon. Peut-on considérer qu'il y a des problèmes de "pénurie" de service pharmaceutique en Alsace ou une "surcapacité" de service en Languedoc-Roussillon ? Peut-on définir une norme approchée pour un "bon" service pharmaceutique ? La législation vous parait-elle adaptée ? On déplore habituellement le faible nombre de regroupements d’officines, malgré des aménagements de la loi dans ce domaine ; que faudrait-il faire ? Certaines organisations syndicales évoquent la création d’un fond pour restructurer le réseau officinal (fermer des pharmacies), qui doit y participer ?, la profession est-elle prête à participer financièrement, selon quelles modalités ? Faut-il laisser le jeu de la "concurrence" organiser la restructuration en zone urbaine ? Faut-il soutenir certaines pharmacies en zone rurale pour préserver le "maillage" ? Si oui, selon quelles modalités ? 4.2 Propriété du capital Faut-il modifier les règles concernant la propriété du capital et si oui dans quel sens ? 4.3 Evolution du réseau et stratégies commerciales Il semble que certaines officines développent des stratégies de discount sur le non remboursable pour capter de la clientèle soit une stratégie prédatrice pour les officines avoisinantes. - Quel est votre sentiment par rapport à ces stratégies ? - Est-ce un moyen de restructurer le réseau ? - Cela peut-il expliquer les difficultés de certaines pharmacies ? Comment justifier une intervention des pouvoirs publics si les difficultés de certaines pharmacies ont pour origine une intensification de la concurrence entre officines (peut-on socialiser les pertes et individualiser les gains) ? 4.4 Internet Que pensez-vous des récentes initiatives des pouvoirs publics en matière de vente de médicaments sur internet ? Pensez-vous qu’il soit préférable de lier les sites de vente sur internet à des pharmacies physiques ? Pourquoi ? La vente sur internet doit-elle être limitée aux médicaments non remboursables, ou ouverte aux médicaments remboursables ? 4.5 Prescription électronique Le développement de la prescription électronique vous paraît-il souhaitable/possible ? N'est-ce pas un facteur de sécurité (falsification de l'ordonnance…), un facteur de productivité (allégement des tâches de l'officine …) ? Le développement de la prescription électronique associé au portage autorise le développement de pharmacies virtuelles et/ou la délocalisation de la prestation pharmaceutique (moindre dépendance du patient à l'égard de la pharmacie physique…). Dans cette perspective, la fonction conseil est assurée par des services téléphoniques. Quelle est votre réaction par rapport à cette perspective ? 5 Gouvernance La répartition des responsabilités entre les administrations (DSS, DGOS, DGS, CNAM) qui interviennent sur l'officine au niveau national vous paraît-elle claire ? Même question au niveau local ? Cette multiplicité d'intervenants est-elle un problème ?