D'autres facteurs de la croissance économique sont donc à examiner :
II.- Les autres déterminants de la croissance :
Seront examinés les déterminants à court terme (conjoncturels) et à long terme
(structurels).
A) Déterminants conjoncturels :
Pour les économistes libéraux, à court terme, c'est le profit réalisé par les entreprises qui
va les déterminer à investir. Comme Keynes, ils reconnaissent le rôle bénéfique de
l'investissement, mais contrairement à lui ils partent du profit et non de la demande; c'est ce
qu'exprime la célèbre phrase du chancelier Schmidt "Les profits d'aujourd'hui font les
investissements de demain et les emplois d'après demain.
Pour ces économistes il faut donc tout faire pour favoriser le profit des entreprises:
diminution des impôts car conformément à la courbe de Laffer, "trop d'impôts tue l'impôt".
Subventionner les entreprises qui investissent en matériel ou en immatériel, diminuer leurs
charges, faciliter la création d'entreprises en allégeant les formalités administratives.
B) Déterminants structurels :
D'autre part, la croissance économique dépend, à long terme, de plusieurs facteurs
structurels qu'il est intéressant de passer en revue.
La démographie est un de ces facteurs, dans la mesure où une population peu
nombreuse et vieille est défavorable à la croissance, car l'esprit d'entreprise et le dynamisme
font défaut. De plus, en système de répartition des retraites, une faible proportion d'actifs a à sa
charge un nombre important de retraités, ce qui entraîne une hausse des charges des
entreprises, donc une baisse de leur compétitivité. Mais une population trop nombreuse,
comme dans les P V D, est également un handicap. Il faut donc trouver un juste équilibre.
D'autre part la qualité de la population joue également un rôle important. Ainsi, une
population bien formée est plus créative et favorise le développement économique et vice
versa. De même, la productivité du travail joue un rôle important. Elle rend le travail moins cher.
Les entreprises partagent généralement les gains de productivité entre les actionnaires, les
salariés et le consommateur, en baissant le prix des produits. Cette baisse des prix va rendre
l'entreprise plus compétitive. De plus la hausse des salaires va entraîner une hausse de la
demande. Tous ces facteurs sont favorables à l'investissement, donc l'embauche, donc à la
croissance.
L'internationalisation des économies est un autre facteur de croissance, dans la mesure
où cela élargit les marchés et permet la division internationale du travail, déjà louée par
Ricardo, ce qui est bénéfique au consommateur et oblige les entreprises à devenir plus
compétitives pour faire face à la concurrence internationale. Mais cette internationalisation
favorise également le "dumping social" et les "délocalisations, donc des pertes d'emplois. De
plus, elle rend inefficaces les politiques de relance étant donné des mesures en faveur de la
demande risquent de bénéficier aux pays voisins.
Il ne faut pas oublier, enfin, le progrès technique qui serait un moteur primordial de la
croissance économique, selon Schumpeter, économiste autrichien. Celui-ci attribue aux
innovations un rôle primordial dans la croissance économique. Il explique les cycles longs mis
en évidence par Kondratieff (25 ans d'expansion et 25 ans de récession) à l'existence ou non
d'innovations majeures. En effet, pour cet économiste, lorsque des inventions majeures ont lieu,
apparaissent de nouveaux secteurs économiques moteurs. Exemple l'invention de l'automobile
qui a créé le développement de nombreux secteurs (sidérurgie etc..). La prospérité correspond
aux phases de diffusion massive d'une technologie nouvelle. L'achèvement de cette diffusion
marque le début de la phase de récession. D'autre part Schumpeter a constaté, en analysant
les cycles, qu'il existait des périodes prospères à l'innovation où l'on observe des "grappes
d'invention", comme si tous les scientifiques s'étaient donnés le mot et des périodes comme
celle que nous vivons actuellement pauvres en inventions majeures. La révolution informatique
et les biotechnologies devraient être le point de départ d'un cycle Kondratieff.