2. L’Europe dispose d’avantages comparatifs dans environ deux tiers des
secteurs industriels, ce qui représente environ 75 % de la production
manufacturière de l’UE. Ces avantages comparatifs sont concentrés dans des
segments de produits complexes et de haute qualité. En augmentant
progressivement la complexité de leurs produits, les industries manufacturières
européennes ont réussi à conserver leur position compétitive durant la crise. Ainsi,
par exemple, l’UE est un producteur de premier plan de connaissances
nouvelles dans les technologies clés génériques (TCG), ces composantes
technologiques qui permettront d’élaborer des technologies nouvelles ou des
produits novateurs de haute technicité au cours des années à venir. Les produits
européens reposant sur la biotechnologie industrielle ou sur les matériaux avancés
recèlent un contenu technologique supérieur aux produits concurrents d’Amérique
du Nord ou d’Asie du Sud-Est. Le défi à relever par l’Europe dans ce domaine tient
au fait que, à l’exception des technologies manufacturières avancées, les produits
de l’UE basés sur des TCG sont arrivés à maturité et doivent maintenant être
compétitifs sur le plan des prix.
3. À l’ère de la mondialisation, l’indice appelé «performance de la chaîne de
valeur» prend peu à peu le pas, pour mesurer la compétitivité, sur les chiffres
traditionnellement employés des exportations de produits finis. À cet égard,
l’avantage technologique de l’UE s’exprime dans le fait que la valeur ajoutée
étrangère dans les exportations de produits manufacturés de l’UE est
moins importante que dans les exportations de pays tiers tels que la Chine, la
Corée du Sud, le Japon et les États-Unis, qui doivent davantage se tourner vers
l’étranger que l’UE pour acheter des produits intermédiaires de haute technologie.
À l’inverse, la part de valeur ajoutée de l’UE dans les exportations de ces pays est
plus élevée. Selon les chiffres les plus récents, la valeur des exportations de l’UE
est produite en interne à hauteur de 86 % environ, contre 74 % pour la Chine,
85 % pour le Japon, 61 % pour la Corée du Sud et 84 % pour les États-Unis.
Il importe de rendre les entreprises européennes plus compétitives sur le marché
mondial. Le rapport fait ressortir les points suivants:
La politique industrielle de l’UE doit orienter les changements structurels
vers une productivité accrue dans l’industrie manufacturière et un meilleur
positionnement des entreprises européennes dans la chaîne de valeur
mondiale. À cet effet, l’UE devrait s’appuyer sur les points forts actuels de
son industrie, à savoir ses atouts en matière de produits et de services à forte
intensité de savoir et de technologie. Les technologies clés génériques (TCG) en
sont un exemple.
L’UE est néanmoins à la traîne en termes de gains de productivité par
rapport aux puissances industrielles émergentes et à certains de ses principaux
concurrents comme les États-Unis et le Japon (IP/13/270). L’écart de
productivité entre l’UE et les États-Unis, par exemple, se creuse de
nouveau après des années de réduction. Cela s’explique en partie par un
déficit d’efficacité résultant des réglementations ou d’un sous-investissement
dans les TIC et les actifs incorporels. Une autre raison est l’adoption plus lente
par le marché des produits de la recherche (écart dans la commercialisation
des résultats de la recherche). Les politiques et les mesures fondées sur la
demande visant à encourager la coopération en matière de recherche et de
développement peuvent aider à combler de tels écarts.