Les Etats-Unis, superpuissance Après la chute de l’Union Soviétique en 1991, la puissance américaine s’est imposée comme une puissance militaire sans rival au niveau géostratégique, mais pas pour autant sans ennemis ni sans faiblesses. Un monde multipolaire est aujourd’hui en formation, avec l’affirmation grandissante de l’Union Européenne et des puissances émergentes du Sud telles l’Inde, la Chine ou le Brésil. Pourtant, la suprématie des Etats-Unis (moins de 5% de la population mondiale) demeure dans de très nombreux domaines : première économie du monde avec 21% du PIB mondial, superpuissance militaire, modèle idéologique et culturel attractif polarisant les flux humains et financiers du monde entier. Comment, et à quelles échelles, cette superpuissance américaine s’exerce-t-elle ? Comment évaluer cette superpuissance ? Quelles en sont les limites et les fragilités ? I] La première puissance économique, financière et militaire du monde A) Les atouts de la première économie du monde Un immense marché intérieur de plus de 300 millions de consommateurs (avec un fort pouvoir d’achat) Une logique économique basée sur le libre-échange : les Etats-Unis sont ouverts au marché mondial Une économie dynamisée par des grandes entreprises transnationales leaders au niveau mondial (Exxon Mobil dans le secteur énergétique, IBM dans le secteur informatique, Wal-Mart pour la grande distribution…) Un secteur industriel concurrencé mais toujours leader mondial : les activités de haute-technologie (ex : les biotechnologies, les NTIC Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication), qui reposent sur d’immenses capitaux et une main d’œuvre très qualifiée issue du Brain Drain, sont conservées sur le territoire national, dans d’immenses technopôles (Sillicon Valley en Californie, Research Triangle Park en Caroline du Nord…). Le secteur « recherche et développement » bénéficie de crédits importants. Les activités de production et d’assemblage traditionnelles (textile, sidérurgie, automobile) se restructurent et sont en grande partie délocalisées à l’étranger (maquiladoras au Mexique, pays asiatiques…) Le Research Triangle Park, à Raleigh (Caroline Du Nord), a été fondé en 1959. Il regroupe aujourd’hui sur un parc technologique de 3000 hectares 170 entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies de la communication (IBM, Cisco System….), qui emploient 42 000 personnes. Le secteur tertiaire est le plus développé : il occupe 80% des actifs et génère 75% du PIB. On dit que les Etats-Unis sont entrés dans une économie « post-industrielle ». les activités de services découlent directement des activités des secteurs agricole et industriel. Le commerce extérieur américain et le tourisme (1er pays au monde pour les recettes générées par le tourisme) renforcent le poids du secteur tertiaire dans l’économie. Les Etats-Unis sont le premier exportateur mondial de services avec 60 milliards de dollars d'excédents chaque année. Le secteur agricole est performant. Les Etats-Unis constituent la première puissance exportatrice au monde. Ils se placent au premier rang dans de nombreuses productions (maïs, soja…) et réalisent 20% de la valeur de la Production agricole mondiale L’agriculture est très modernisée (1% des actifs) et productiviste, elle utilise les techniques les plus récentes et les OGM pour augmenter au maximum ses rendements. L’agriculture est intégrée à un système agroalimentaire très puissant, qui regroupe de nombreuses activités autour des activités agricoles (fournitures de biens d’équipements, de services aux agriculteurs, transformations des produits agricoles, commercialisation….) Cet « agrobusiness » emploie en tout 20 millions d’actifs et génère 18 % du PIB. Il est dominé par de grandes entreprises agroalimentaires telles Monsanto (biotechnologies végétales, OGM…) ou Dole (production fruitière). Les Etats-Unis exploitent de façon maximale le Food Power essentiellement en exportant vers le sud de plus en plus dépendant et au travers de l'aide alimentaire (depuis 60s) aux pays en développement. Ils n’hésitent pas à se servir de ce moyen de pression. C’est aussi un secteur bénéficiant du protectionnisme de l’Etat quand c’est jugé nécessaire (accusations du Brésil pour la Canne à sucre à l’OMC) B) Une puissance financière dominante La salle des marchés du NYSE sur Wall Street. Le 1er juin 2006, le NYSE a fusionné avec Euronext, première bourse de valeur en Europe. Le groupe Nyse-Euronext est devenu ainsi le premier groupe mondial de places boursières. Domination sur la scène boursière mondiale : les premières places boursières du monde sont basées aux Etats-Unis NYSE (New York Stock Exchange), bourse de New-York localisée à Wall Street, première bourse de valeurs du monde. L’indice Dow Jones (depuis 1891) sert de référence aux autres marchés boursiers du monde. CBOT (Chicago Board Of Trade), première bourse des valeurs pour les matières premières. Les cours mondiaux des céréales y sont notamment fixés. Les activités des banques d’affaires se concentrent en particulier à Londres, mais New York est aussi une place mondiale de premier plan dans ce domaine. Le dollar reste, depuis les accords de Bretton Woods de 1944, la monnaie de référence à l’échelle mondiale. Malgré l’affirmation de l’Euro, 50 % des transactions commerciales du monde sont libellées en dollars. C’est aussi une valeur refuge qui attire les investisseurs étrangers et les particuliers. Si le dollar est fort, cela permet aux Etats-Unis d’importer à moindre coût. A l’inverse, un dollar faible permet de relancer les exportations. Un quart des IDE émis à échelle planétaire est originaire des FTN américaines, qui investissent surtout en Europe, et chez leurs voisins de l’ALENA (Canada et Mexique). Les Etats-Unis sont aussi le premier pays d’accueil des IDE : ils reçoivent 20% des investissements émis dans le monde. C) La première puissance militaire et spatiale Première force de frappe mondiale : 45% des têtes nucléaires mondiales, 48 % des dépenses mondiales consacrées à la défense, avec des budgets en augmentation constante sous l’administration Bush Jr. (670 milliards de dollars en 2008). Depuis 2003, la part des dépenses militaires dans le PNB américain a progressé de 40 %. Puissantes entreprises dans le secteur militaro-industriel, dépendantes des commandes d’armements du Pentagone : Lockheed Martin (avions militaires), Boeing (hélicoptères, avions militaires satellites fusées…) Les forces militaires sont déployées à une échelle planétaire, pour préserver les intérêts économiques et stratégiques américains et lutter contre la menace terroriste. Les Etats-Unis multiplient les alliances et disposent de bases militaires de forces permanentes sur les 5 continents. Le bouclier anti-missile lancé dans les années 1980 par le président Reagan est réactivé depuis 2004. Premier exportateur mondial d’armements. L’atoll de Diego Garcia, dans l’Océan Indien, une des plus importantes bases américaines à l’étranger, abritant des bombardiers B52 américains Le navire de guerre américain USS Port Royal. La Vème flotte américaine est déployée dans le Golfe persique. En mai 2007, 9 vaisseaux américains dont 2 porte-avions ont occupé le détroit d'ORMUZ entre l'Iran et les Emirats Arabes Unis, où transite 30 % du pétrole mondial. Les programmes spatiaux sont dominés par la NASA, et les Etats-Unis disposent d’une flotte de satellites développée mise au service de l’espionnage économique ou militaire (ex : la National Security Agency (NSA) a développé le programme « Echelon » avec le Canada, le RU, l’Australie et la Nouvelle Zélande, qui est à ce jour le plus puissant système d’écoute et de satellites espions au monde). Depuis la fin de la guerre froide, et avec l'essor de la menace terroriste, les Etats-Unis redéployent leurs forces au niveau mondial. Les anciennes bases stratégiques issues de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide voient leurs effectifs réduire (Europe de l'Ouest, Japon, Corée du Sud, zone pacifique…). Le redéploiement se fait surtout pour installer les forces américaines au plus près des foyers terroristes potentiels du Moyen Orient et des pays qui ont été identifiés par l'administration américaine comme l'Axe du Mal , mais aussi pour protéger leurs intérêts économiques et la sécurité de leur approvisionnement en pétrole. II] L’influence mondiale du modèle américain Depuis la fin de la guerre froide, les Etats-Unis sont en position de leadership (la qualité, la capacité, l'art à conquérir, exercer et conserver cette fonction de leader politique) Cette position est affirmée par le Président Bush, qui veut aussi étendre dans le monde le modèle américain et ses valeurs : la démocratie et le libéralisme économique, emprunt des valeurs chrétiennes. A) Le rayonnement du modèle libéral américain Le modèle du libéralisme américain s’impose aujourd’hui à échelle planétaire. Malgré la concurrence croissante de l’Union Européenne, de la Chine et du Japon, les entreprises américaines dominent l’économie nationale et internationale. Plus d’une FTN sur 3 est américaine. Depuis les années 90, le libéralisme américain inspire les politiques économiques de très nombreux pays (privatisations, désengagement progressif de l’Etat, libre-échange…) L’idéologie libérale n’empêche pas l’Etat américain de développer une politique de soutien très active à ses entreprises nationales (pressions sur l’OMC, protectionnisme…) B) le rayonnement culturel et ses vecteurs Le modèle culturel américain s’appuie d’abord sur la diffusion planétaire de la langue angloaméricaine, vecteur presque exclusif des échanges commerciaux, diplomatiques ou scientifiques. Il repose aussi sur un modèle de société attractif qui a une vocation universelle. La domination culturelle américaine est qualifiée de « soft power » : c’est le fait de disposer d’une capacité de séduction et d’attraction qui permet d’atteindre des objectifs internationaux, et de faire pénétrer les normes, les valeurs, et aussi les produits américains sur tous les marchés étrangers. Vente de Coca Cola dans la région du Guizhou, une région isolée et rurale de la Chine. Liu Xiang, champion olympique chinois du 110 mètres haies à Athènes a été choisi pour associer son image à celle de Coca Cola. Cette puissance culturelle s’exprime à travers : L’émission American Idol est diffusée sur la chaîne Fox depuis 2002. Ce concept de show télévisé musical est vendu dans plus de 150 pays et rassemble près de 400 millions de téléspectateurs. une culture populaire et des habitudes de consommation largement diffusées par les FTN américaines (Mc Donald, Pepsi, Disney…). Certains produits sont devenus des standards planétaires de consommation (Coca Cola vendu dans 200 pays) L’adoption des produits et des modes de vie américains à échelle mondiale (modes vestimentaires, habitudes alimentaires, productions télévisuelles et cinématographiques…). Les Etats-Unis exportent ainsi en valeur 10 fois plus de productions audiovisuelles qu’ils n’en importent. Une exceptionnelle force médiatique : 12 des 20 premières firmes mondiales de communication sont américaines, telles l’agence de presse Associated Press ou encore la chaîne télévisée CNN. Dans le domaine de l’Internet, les 13 premiers fournisseurs d’accès mondiaux sont américains, et Google assure plus de 50% des recherches sur Internet. Une infrastructure exceptionnelle d’universités, de bibliothèques, de musées. Les écrivains, artistes, intellectuels ou journalistes américains bénéficient d’une influence majeure et relaient la diffusion des valeurs américaines. C) Une attractivité migratoire de premier plan L’immigration est un phénomène constitutif de l’identité américaine : elle explique aujourd’hui la composition ethnique du pays. Les Etats-Unis restent la destination la plus prisée des grandes vagues migratoires actuelles. Les grandes vagues de migrations en provenance d’Europe (première moitié du XXème siècle) ont laissé la place à une immigration en provenance des PED (85 %) (Mexique, Caraïbes, Amérique Latine, Chinois, Vietnamiens, Philippins…). Les 42 millions d’Hispaniques constituent aujourd’hui la première minorité aux Etats-Unis (14% de la population, effectif accru de 60% entre 1990 et 2006), devant les Noirs (38 millions soit 12.3% de la population). Les lois migratoires ont été durcies sous l’administration Bush pour limiter les vagues migratoires sud américaines. Les Etats-Unis drainent les « cerveaux » du monde entier (Un tiers des étudiants chercheurs faisant leurs études à l’étranger s’installent aux Etats-Unis. Le Brain Drain (politique d’attraction des migrants qualifiés) permet d’alimenter la suprématie américaine dans le domaine de la recherche et de l’innovation (depuis 1945, les chercheurs américains ont remporté 2/3 des Prix Nobel scientifiques). Les politiques migratoires s’assouplissent et adaptent leurs quotas pour attirer ces migrants qualifiés en fonction des besoins du pays : le visa H1B est accordé aux migrants diplômés de l’enseignement supérieur, équivalent à un Bachelor’s Degree américain (4 ans d’études supérieures) : 195 000 visas H1B accordés en 2000, 100 000 en 2002, 213 000 en 2003…) Chaque année depuis 1990, 55 000 visas de résident permanent (Green Card) sont accordés par le biais d'un tirage au sort organisé par le Département d'Etat américain. Cette loterie est un programme officiel mis en œuvre en application de l'article 203 de l’Immigration and Nationality Act. III] Un rôle moteur dans l’économie mondiale A) Un acteur décisif du commerce mondial Les Etats-Unis sont le premier pôle de la Triade. Ils produisent plus du quart du PIB mondial avec moins de 5% de la population du globe. Ils sont à la fois les premiers exportateurs et les premiers importateurs du monde. Leur position dominante (22 % du total des importations mondiales) est fait le moteur principal de l’économie mondial, et de permet de peser dans les règles du commerce international. Près des 2/3 du commerce américain sont réalisés avec les pays développés, mais aussi avec les NPI d’Asie (les « dragons » et « tigres » asiatiques tels Taïwan, Corée du Sud, Malaisie), la Chine, et surtout le Mexique (dans le cadre de l’ALENA) Long Beach Outer Harbor. Classé au 10 ème rang mondial des ports à conteneurs en 2005, et premier port des Etats-Unis, le port de Los Angeles est une des ouvertures des Etats-Unis sur l'Asie et l'Amérique du sud. ALENA : Association de Libre-Echange Nord Américain, qui associe depuis 1993 les Etats-Unis, le Canada et le Mexique Depuis le début des années 2000, la Chine s’est hissée comme le troisième fournisseur des Etats-Unis. La Chine dégage ainsi un très fort excédent commercial (supérieur à celui du Japon), et les importations américaines en provenance de Chine représentent 25% du déficit commercial américain. Les échanges avec les Etats-Unis sont constitués à 80% de produits manufacturés. Néanmoins, les Etats-Unis constituent l’un des grands exportateurs de produits agricoles et de services. A l’inverse, ils doivent importer plus de la moitié des ressources énergétiques (pétrole) nécessaire à leur consommation, ainsi que des ressources minières et des denrées agricoles tropicales. Enfin, la moitié des importations américaines est en réalité le fait des FTN américaines, qui font assembler leurs produits à l’étranger avant de les importer pour les écouler sur le marché américain. La zone d’influence américaine au niveau commercial est d’abord le continent américain : l’ALENA est entrée en vigueur en 1994, mais le projet américain de mettre en place une ZLEA (Zone de Libre Echange des Amériques) n’a pas vu le jour. Washington multiplie cependant les accords commerciaux bilatéraux avec de très nombreux pays du continent américain (panama, Chili, Pérou…) Cette influence commerciale se mesure aussi à l’échelle planétaire : les Etats-Unis pèsent dans les négociations commerciales grâce au volume massif de leurs importations dont de nombreux pays sont dépendants. Ils exercent aussi une influence forte dans les arbitrages internationaux de l’OMC et du FMI. B) Les Etats-Unis polarisent les flux de capitaux Les Etats-Unis ont une place fondamentale dans les stratégies d’investissements des FTN américaines et étrangères. Ils attirent 25 % des IDE mondiaux, en provenance majoritaire (75%) des pays d’Europe (et notamment la Grande-Bretagne, qui relaie des capitaux importants venus du Moyen-Orient). Ces IDE massifs génèrent près d’un quart du PIB américain, ils sont investis majoritairement dans les secteurs industriel et tertiaire. Les IDE américains s’orientent à plus de 50% vers l’Europe, puis vers les partenaires de l’ALENA (Mexique et Canada), ainsi qu’en Asie. IV. les fragilités de l’hyperpuissance Cette superpuissance américaine montre néanmoins des faiblesses et des fragilités, liées au fonctionnement économique et commercial des Etats-Unis ainsi qu’à la diffusion de leur modèle et de leurs valeurs à échelle planétaire : A. Des conséquences économiques. Plus de 200 personnes ont été arrêtées en mars 2008 à travers les Etats-Unis, en marge de rassemblements organisés par des organisations pacifistes pour le cinquième anniversaire de l'intervention militaire en Irak. En ouvrant leurs frontières aux produits étrangers, les Etats-Unis ont fait le choix de transférer à l’étranger la production de nombreux biens de consommation qu’ils doivent importer : Les Etats-Unis sont les plus grands acheteurs de la planète, ce qui génère depuis 1976 un déficit commercial grandissant. Ce déficit commercial s’est creusé ces 10 dernières années (multiplié par 4), particulièrement avec l’Asie (700 milliards de dollars de déficit dont 256 milliards avec la Chine en 2008) Il faut néanmoins nuancer cette faiblesse : Les Etats-Unis sont les seuls à pouvoir aujourd’hui mener une telle politique commerciale, car les détenteurs étrangers de dollars (particuliers, entreprises, Etats) réinvestissent massivement leurs excédents aux Etats-Unis, soit sous forme d’IDE, de placements, soit en achat de Bons du Trésor Américain (Japon, Chine, Hong Kong, Royaume-Uni, pays de l’OPEP…). Le gouvernement américain finance ainsi son déficit budgétaire. De plus la baisse du prix du pétrole a permis de freiner ce déficit. Cet endettement n’enlève pas aux Etats-Unis leur maîtrise et leur impact sur les échanges internationaux. La dépendance de l’Amérique pour leur consommation pétrolière, et aussi envers leurs créanciers qui financent leur déficit commercial, est très forte. Cette dépendance énergétique et financière constitue une faiblesse de premier plan. B. Des conséquences sociales. Le libéralisme économique américain a des conséquences sociales lourdes : 20 % des Américains les plus pauvres ne disposent que de 3,5% des revenus des ménages. L’aide sociale minimale et peu financée par l’Etat laisse 10 à 12 % de la population sous le seuil de pauvreté. 16 % des américains vivent sans assurance médicale en 2007. Les délocalisations massives ont touché des pans entiers de l’économie américaine et rendu précaire l’emploi salarié surtout dans le secteur industriel. Les services publics sont également fragilisés par le désengagement budgétaire de l’Etat (éducation, services publics, hôpitaux, transports…). La pauvreté alimente une forte instabilité sociale, liée également à la faible intégration des minorités (Noirs, Hispaniques…) laissées pour compte de la réussite américaine et souvent « ghettoïsées » dans les villes. C. Des contestations Le Bureau américain du Recensement a révélé en août 2008 que près d’un citoyen américain sur huit vit endessous du seuil de pauvreté, soit 37,3 millions de personnes. (Un foyer de trois personnes est considéré dans la pauvreté lorsque ses revenus sont inférieurs à 16 079 dollars par an (10 888 euros) Enfin, cette superpuissance américaine génère des contestations (Mickaël Moore) plus ou moins extrêmes. Le refus des Etats-Unis de se plier aux institutions internationales (ex : refus de ratification de la Cour Pénale internationale instituée par l’ONU), ainsi que les décisions unilatérales du pays est facteur de tensions diplomatiques. Le Venezuela a ainsi œuvré à mettre en échec la ZLEA voulue par les Etats-Unis, et a créé en 2005 l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques, avec Cuba et la Bolivie). Cet unilatéralisme se mesure aussi au niveau militaire (intervention militaire en Irak en 2003 sans l’aval de l’ONU sans paix finale) et alimente le rejet de certains alliés européens, ainsi qu’un fort ressentiment anti-américain dans certains pays du Proche et du Moyen-Orient (islamisme). Cet « antiaméricanisme » se retrouve de façon moins exacerbé dans le rejet de certains produits de consommation ou culturels américains. La question environnementale est aussi source de polémiques : émetteur de 25 % des gaz à effet de serre de la planète, l’Etat fédéral a, à ce jour, refusé de ratifier le protocole de Kyoto, alors même que la Californie l’a accepté !