Afrique du Sud L'Afrique du Sud peine à investir sur le continent (MFI / 05.04.2011) L’Afrique du Sud a beau être la première économie du continent, ses hommes d’affaires ont du mal à s’implanter sur les autres marchés africains. Pourtant, la volonté est là, comme l’a indiqué au début de la semaine du 28 mars une conférence organisée par le magazine The Economist sur la question. Car malgré les obstacles, les perspectives sur le continent sont alléchantes. Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à l’Afrique. Mais comment pénétrer les marchés du continent ? L’Afrique du Sud, la plus puissante économie africaine, se verrait bien jouer un rôle. Mais comme le souligne Thierry Tanoh, le vice-président de l’IFC, la Société Financière Internationale, une branche de la Banque Mondiale, l’Afrique du Sud est encore trop repliée sur elle-même. Le niveau technique des équipes dans les différents secteurs, industriel, ingénierie ou même infrastructures, est très bon selon lui, mais la connaissance par les Sud-Africains des autres pays de l’Afrique subsaharienne reste très limitée, affirme-t-il. Il reste, par ailleurs, encore de nombreux obstacles à surpasser pour rendre les marchés africains vraiment attractifs. Des obstacles que souligne Thierry Tanoh, même si l’IFC a vu croître de manière spectaculaire son portefeuille d’investissements ces dernières années, passant de 140 millions de dollars en 2003 à 2,6 milliards espérés cette année. Mais pour le vice-président de l’institution, le continent reste trop méconnu du reste du monde, ce qui conduit trop souvent à une surévaluation du risque commercial en Afrique, et à une demande de retour sur investissement excessive. Ensuite, explique-t-il, l’Afrique reste le continent où le coût pour faire des affaires est le plus élevé en raison principalement du manque d’infrastructures. Enfin Thierry Tanoh estime qu’il faut un climat des affaires favorable et transparent. A cela, on pourrait ajouter qu’il faut que les investisseurs trouvent en Afrique des marchés suffisamment vastes et intéressants pour venir s’installer, et qu’il y ait assez de consommateurs pour acheter leurs produits. Manque d’information Le géant de l’Internet Google est présent sur le continent. Ce que regrette son patron en Afrique du Sud, Luke McKend, est le manque d’information disponible qui fait rater de nombreuses opportunités aux investisseurs potentiels. D’autant, dit-il, que l’Afrique n’est pas un marché global. C’est pour cela que Google s’est installé dans plusieurs pays, du Kenya au Nigeria en passant par le Sénégal, le Ghana et l’Ouganda. Grâce à leur présence sur ces marchés, les gens de Google commencent à comprendre qu’il existe des opportunités très différentes dans chacun de ces endroits pour les entrepreneurs dans le secteur des nouvelles technologies qui veulent investir soit dans les toutes dernières innovations, soit dans l’environnement de la téléphonie mobile et des smartphones, un secteur qui bouge très vite. De manière générale, il faut souligner que ce qui attire d’abord les hommes d’affaires sur le continent, ce sont les matières premières. D’après Neren Rau, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Afrique du Sud, le secteur de l’énergie semble également promis à un bel avenir. Selon lui, les prochaines années vont être très tendues du point de vue de l’approvisionnement en électricité. Et si cela s’applique à toute l’Afrique, c’est particulièrement vrai en Afrique du Sud. Juliette Rengeval