La France de la Révolution à l’Empire (1789-1815)
En 1789, la France s’engage dans une véritable lutte pour la défense et le triomphe des idées
des lumières. Après la prise de la Bastille, le 14 juillet, la Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen, votée le 26 août, fonde un régime nouveau en rupture avec l’absolutisme de
l’Ancien régime. En 1799, toutefois, après une décennie marquée par l’abolition de la
monarchie en 1792, la proclamation de la Première République et la Terreur, un coup d’Etat
amène au pouvoir le général Bonaparte qui déclare : « Citoyens, la Révolution est fixée aux
principes qui l’ont commencée, est terminée. » Tel est le vœu de la majorité des Français :
garantir le droit de propriété et les libertés individuelles définies par les Lumières.
Comment naît une révolution ?
Napoléon Bonaparte a-t-il été l’héritier ou le liquidateur de la Révolution ?
I. 1789 : la fin de l’Ancien Régime
A. La révolution des notables
Des Etats généraux à l’Assemblée nationale
Les Etats généraux s’ouvrent à Versailles le 5 mai 1789. Le discours d’ouverture de Louis
XVI déçoit ceux qui espéraient des réformes, en particulier le vote par tête qui aurait permis
aux députés du tiers état d’avoir autant de voix que ceux de la noblesse et du clergé. Après un
mois d’attente et de discussions, les députés du tiers état, considérant qu’ils représentent 96%
de la population, se proclament le 17 juin « Assemblée nationale », affirmant ainsi qu’à eux
seuls ils incarnent la nation.
Le serment du jeu de paume
Le roi ayant fait fermer leur salle de réunion, ils se retrouvent dans la salle du jeu de paume et
prêtent, le 20 juin, serment de ne pas se « séparer avant qu’une constitution du royaume ne
soit établie ». Le 27, le roi accepte le fait accompli et invite le clergé et la noblesse à rejoindre
le tiers état. Le 9 juillet, acte révolutionnaire, l’Assemblée se proclame « Assemblée nationale
constituante ». La monarchie absolue n’existe plus. Ce sont les notables qui l’ont abattue.
B. La révolution du peuple
La prise de la Bastille
C’est alors le peuple qui prend le relais, un peuple touché par l’augmentation du prix du blé et
par les difficultés de l’industrie qui ont accru le nombre de chômeurs. Lorsqu’il apprend que
des régiments se rassemblent autour de Paris, le peuple cherche des armes et, le 14 juillet
1789, prend d’assaut la prison de la Bastille. Launay, son gouverneur, est exécuté et sa tête est
promenée par la foule sur une pique. Presque toutes les villes du royaume suivent l’exemple
de Paris. A Bordeaux, Strasbourg, Marseille, les milices bourgeoises s’emparent du pouvoir
municipal.
Devant l’insurrection, Louis XVI capitule à nouveau et, le 17 juillet, accepte de porter une
cocarde, symbole de l’unité nationale, qui mêle au blanc royal le bleu et rouge, les deux
couleurs de Paris.