
production (travail, investissement, technologie et productivité), maîtrise des déficits et
institutions de qualité.
En moyenne sur les années de l’alternance, le taux de croissance est supérieur à 4%. En
2003, il a même atteint 6,3%, alors que la moyenne de l’UEMOA était de 2,8% et 2,9% en
2002 et 2003. Le processus de croissance commence à être soutenue par la consommation, les
échanges extérieurs et l’investissement ce qui est éminemment positif.
Le second critère est relatif aux finances publiques. En effet, comme tous les autres pays
de l’UEMOA, le Sénégal présente un taux de change fixe par rapport à l’euro. La politique
monétaire étant conduite par la BCEAO, la politique budgétaire devient le principal levier
d’action. Actuellement, les finances publiques connaissent une remarquable embellie. Jamais
dans l’histoire économique du Sénégal le Trésor Public n’a été aussi liquide. Cela procède de
trois facteurs : les allégements de dette, la gestion des dépenses publiques et l’augmentation
des recettes. D’abord, les annulations successives de dette ont démarré avec le Club de Paris
de juin 2004 qui a consacré la phrase « Floating Completion Pont » pour un montant estimé à
25% de la dette. Les ressources pourront augmenter avec la spécification d’autres créances
provenant de Etats-Unis, du Canada, du Japon, de la France. Ensuite, dans la gestion des
dépenses publiques aucun dérapage n’a été constaté. La politique des dépenses apparaît même
beaucoup trop prudente pour une économie dynamique qu’il importe maintenant
d’enflammer. Enfin, le taux de rentrée fiscale s’améliore pour atteindre près de 9,56% avant
la fin 2004.
Le troisième critère est le taux d’inflation dont le niveau est l’un des plus faible de
l’Afrique de l’ouest : il est inférieur à 2%. Il faut rappeler que si l’inflation est redoutée c’est à
cause de deux effets qu’elle peut produire : en s'accélérant, elle pousse, à court terme, à
augmenter la consommation pour anticiper une montée des prix (c'est l'effet dit de fuite
devant la monnaie) et, à plus long terme, elle réduit le pouvoir d'achat des actifs dont
disposent les ménages ce qui compromet la croissance. A cela s’ajoutent des effets pervers
plus classiques découlant du processus ruineux d’inflation par les coûts et par la demande.
Ce panorama des indicateurs est la meilleure illustration d’une économie qui se réforme
pour installer durablement la croissance. Des problèmes structurels subsistent au niveau des
infrastructures et de la privatisations des entreprises dans des sous-secteurs clefs : la
SENELEC, la SONACOS et la POSTE. Les privatisations sont difficiles et les marges de
manœuvre bien étroites. L’Etat est toujours coincé entre les exigences des bailleurs et la
rigueur de la gestion de la cession. En plus, en perdant leur partenaire-Etat, ces sociétés
deviennent des placements moins sûrs. Celui-ci ne sera plus là pour éponger les dettes. Par
ailleurs, si le Gouvernement s’était empressé de privatiser, l'occasion serait saisie pour lancer
une vaste campagne sur les thèmes classiques de bradage du patrimoine national et de défense
des acquis sociaux.
Si maintenant nous procédons à l’évaluation de l’économie sénégalaise en fonction
des critères de convergence de l’UEMOA, les résultats sont encore plus brillants. Concernant
les critères de premier rang, le ratio de solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal
s’établit en moyenne à 1,4% (Commission UEMOA). Il est lié à une meilleure maîtrise des
dépenses de base due à la stabilité des investissements. Le taux d’inflation reste à moins de
2% jusqu’en 2004. Le pic de 2003 s’explique par les tensions introduites par la TVA à taux
unique. L’encours de la dette extérieure et intérieure rapporté au PIB nominal accuse une
hausse en terme de réduction par rapport aux années antérieures. Les arriérés de paiement ont
été respectés en 2003 malgré des retards accusés en 2001.
Pour ce qui est des critères de second rang, on observe que les ratios de la masse
salariale sur recette fiscale n’excèdent pas les 35% de la norme communautaire sur les quatre
années. Les investissements internes sur ressources atteignent au moins 20% des recettes
fiscales. Le déficit extérieur hors don rapporté au PIB excède les 55% de la norme