suffisait d’inscrire son nom sur les registres du baptême pour faire parti du club), mais de
façon VITALE
.
De même que le corps est totalement dépendant de la tête, de même le chrétien est-il
totalement dépendant de la grâce du Christ dont il reçoit l’influx vital
. C’est en ce sens que
Saint Paul peut dire : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Car ma vie
présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi »
(Galates 2, 30).
Ainsi, tout ce que Jésus vit, il le communique à son Eglise :
Il est la Lumière, donc nous le sommes (l’Eglise est Lumière du monde) ;
Il est la porte, donc nous le sommes (l’Eglise est la porte du Ciel) ;
Il est le bon berger, donc nous le sommes (l’Eglise paît les brebis du Christ) ; etc.…
Faisons attention, cependant à ne pas matérialiser cette image de l’union de la tête et du
corps, car elle a ses limites, comme toute analogie. Les liens entre les membres et la Tête dans
un même corps, en effet, ne sont pas libres, alors que notre union au Christ implique notre
liberté.
Cette analogie doit donc être corrigée par une autre. Et c’est pourquoi Saint Paul utilise aussi
l’image de l’époux et de l’épouse pour faire comprendre le mystère de l’Eglise (Ephésiens
5,31-32 ; 2 Corinthiens 11,2).
« L’Eglise est une épouse dont le Christ est l’Epoux »
A la différence de la relation entre les membres et la tête, la relation entre l’épouse et l’époux
relève d’un choix mutuel : un consentement dans l’amour. Appliquer cette image à la réalité
de l’Eglise est peut-être ce qui nous fait le mieux entrer dans son mystère. L’Eglise pour Jésus
n’est pas seulement un corps qu’il accueille comme sien et dont il se sert pour aller à la
rencontre de l’humanité, mais elle est aussi une épouse avec qui il est uni d’une alliance
d’amour. Dieu aime tout le monde d’un amour infini, mais il aime l’Eglise d’un amour
particulier, d’un amour d’époux et pas seulement d’un amour de Créateur et de Père. C’est
un amour intense et fidèle : un amour qui fait l’objet d’une alliance.
L’analogie de l’union de l’époux et de l’épouse a cependant elle aussi ses limites, car
normalement l’époux est attiré par l’épouse en raison de telle ou telle de ses qualités ; or dans
le cas de l’Eglise, il est clair que le Christ ne nous choisit pas en raison de notre beauté ! c’est
même plutôt l’inverse ; c’est lui qui nous rend aimables dans la mesure où il nous aime. Son
amour d’époux est non seulement gratuit, mais miséricordieux, car notre lien avec le péché
nous a défigurés (Ephésiens 2, 4-7). C’est le Christ qui rend son épouse-Eglise « toute belle,
comme une épouse parée pour son époux » (Apocalypse 21,2).
« L’Eglise est un temple dont le Christ est la pierre angulaire »
Saint Paul utilise encore une autre image. Une analogie tirée de l’art : le christ est comme la
pierre angulaire d’un temple (Ephésiens 2,20). Le symbole de la pierre angulaire est très
ancien : la pierre, du fait de sa dureté et de sa solidité, a toujours été l’élément fondamental
de la construction. C’est pourquoi, très vite, elle a été un objet de vénération de la part des
hommes. Les hommes de l’age de pierre possédaient des pierre sacrées . Chez les grecs
aussi : la pierre sainte se trouvait au centre du temple de Delphes. Et quand les Romains
prêtaient serment, ils tenaient dans la mains une pierre (Jupiter lapis) qui représentait la
présence de Jupiter.
C’est en ce sens que l’Eglise a été définit par le Concile Vatican II comme Sacrement.
Ce n’est pas pure théorie intellectuelle. C’est une réalité d’ordre surnaturelle, dont l’action s’expérimente dans
le concret de la vie.