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Séance 4
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SENACE 4 : LE FMI ET LA BANQUE MONDIALE.
Le FMI et la Banque Mondiale sont 2 Institutions jumelles qui font parties du système des Nations
Unies. Elles partagent un même but : relever le niveau de vie dans leur pays membres. Leurs
approches à cet égard sont complémentaires : le FMI cherche à assurer la stabilité du système
financier international et la Banque Mondiale se consacre au développement économique à long
terme et à la lutte contre la pauvreté.
I) Bretton Woods.
Ils sont fondés à l’issue de la conférence de Bretton Woods, le 22 juillet 1944.
Rappel : l’objectif principal de la conférence était de mettre en place les bases de la politique
monétaire et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la
2ème guerre mondiale.
La décision principale qui résulte de cette conférence est l’abandon de « l’étalon-or » (qui repose
sur des taux figés) mais après la 2ème guerre mondiale, ils n’étaient plus adaptés aux exigences de
l’économie moderne. La production mondiale d’or ne permettait plus de faire face aux besoins liés
au commerce et à l’investissement. A la place de « l’étalon-or », on met « l’étalon change or » soit
le « Gold exchange standard ».
John Maynard Keynes (1883 – 1946) représentait les intérêts britanniques à la conférence de
Bretton Woods, il préconisait un système de paiement au niveau supranational appelé le « Bancor ».
Le Bancor serait une monnaie au dessus de toutes les autres. Il faudrait alors créer une banque
mondiale qui aurait reçu toutes les réserves d’or et toutes les monnaies auraient été attachées au
Bancor.
C’est l’idée américaine qui l’a emporté (économie la plus puissante après la 2ème guerre mondiale) :
Harry Dexter White. Les américains souhaitaient plutôt la création d’un fonds de stabilisation au
niveau international.
Le nouveau système donne une place prépondérante au dollar et les autres monnaies voient leur
coût indexé sur ce dernier. Les réserves des banques centrales nationales doivent être alors
constituées de devises et non plus d’or. Seul le dollar reste convertible en or avec une parité fixe de
35 $ l’once.
Les USA peuvent émettre des dollars en échange d’or ou de devises mais la conférence de Bretton
Woods n’avait prévu aucun contrôle sur la quantité de dollars émis. Cela a donc permis aux USA de
faire tourner la planche à billets et ainsi s’enrichir sur le dos du reste du monde. Les USA ont abusé
de ce système mais les autres pays ont développé une certaine méfiance à l’égard du dollar. Ce
dernier a perdu de sa valeur.
A partir des années 60, on commence à critiquer le GES notamment l’économiste Robert Triffin qui
invite à une réforme du système monétaire international.
Par ailleurs, au cours des années 60, le commerce international a explosé en volume et les quantités
mondiales d’or se sont avérées insuffisantes pour assurer la contrepartie.
La convertibilité du dollar en or fut abandonnée en 1971.
Pendant 2 ans, même sans convertibilité or, les taux de change fixes ont été tant bien que mal
maintenus puis dès 1973, le système des taux de change flottants a été mis en place.
Par ailleurs, outre l’abandon de l’étalon or, la conférence de Bretton Woods a donné le FMI et la
Banque Mondiale d’une part et une organisation mondiale de commerce d’autre part (ce qui sera le
cas en 2000).
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II) Le FMI.
Le rôle essentiel du FMI est d’assurer la stabilité du système financier international et de créer les
conditions d’une croissance économique durable au bénéfice de l’ensemble de ses membres.
Le premier prêt est accordé à la France mais il sera insuffisant ce sui entraînera l’introduction du
plan Marshall.
La quote-part d’un Etat membre détermine le montant de sa souscription au FMI, le nombre de voix
dont il dispose ainsi que son plafond d’accès aux ressources financières (plus on est riche plus le
FMI prête).
Le fonds nommé compte 184 membres aujourd’hui (quasi-totalité des Etats membres de l’ONU).
Le rôle premier du FMI est de soutenir les pays connaissant des difficultés financières. Lorsqu’un
pays est confronté à une crise financière, le FMI lui octroie des prêts afin de garantir sa solvabilité
et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière.
Concrètement, le FMI accorde des prêts non concessionnels (à des taux de marché) à ses membres.
Depuis 1969, il a créé de toute pièce une nouvelle monnaie toujours existante : le DTS (droit de
tirage spécial). Le DTS a été créé à l’origine pour remplacer l’or monétaire dans les transactions
internationales, il permettait de faire circuler des DTS au lieu de l’or.
Le DTS sert aujourd’hui d’unité de compte au FMI mais il n’est plus défini par rapport à l’or. Il est
défini par rapport à un panier de monnaies (les 4 plus importantes comme le dollar, l’euro, le yen et
la livre sterling). Elle est octroyée aux différents pays membres selon leur quote-part afin de créer
de nouvelles liquidités internationales.
La valeur d’un DTS correspond à la moyenne pondérée des taux du marché d’un panier de
monnaies contre le dollar.
Actuellement, le panier de devises composant un DTS contient exactement 0,5776 USD / 0,426 € /
21 000 JPY / 0,0984 GBP. La valeur du DTS est fixée en USD chaque jour par le FMI.
Certains pays ont lié leur monnaie au DTS comme le dinar libyen ou le lev bulgare.
Aujourd’hui le FMI est une Institution très critiquée. Beaucoup d’économistes considèrent que les
interventions du FMI aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité
d’intervention de ces Etats ce qui les empêcheraient de mieux régler leurs problèmes. Il apporte les
moyens nécessaires à court terme mais cela implique que les Etats fassent ce que le FMI souhaite.
Les économistes les plus critiqués sont Joseph E. Stiglitz et Milton Friedman, pour eux, sans le FMI
il n’y aurait pas le problème de l’Asie et la crise asiatique.
L’argument principal de base est que le FMI préconise les mêmes recommandations économiques
et globalement les mêmes plans d’ajustement structurel à tout pays demandeur d’aide, sans analyser
en profondeur la structure de chacun.
C’est une organisation qualifiée d’ultra libérale.
Pour l’essentiel, le FMI préconise aux pays pauvres de vastes politiques de privatisation et des
ouvertures du marché intérieur (ouverture sur le marché des capitaux mais aussi sur le marché des
biens et services).
Il préconise aussi une grande austérité budgétaire, si les pays refusent les plans d’ajustement
structurel, ils n’obtiennent pas les prêts non concessionnels.
Les populations du tiers monde sont très critiques face aux plans d’ajustement structurel.
De plus en plus de pays refusent l’aide du FMI comme l’Argentine (elle a remboursé sa dette totale
au FMI) ou comme le Venezuela.
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Le problème est qu’il faudrait réformer les statuts du FMI car pour l’instant seul les Etats-Unis ont
un droit de veto et donc la politique du FMI ne fait que refléter les intérêts américains.
III) La Banque Mondiale.
Elle a beaucoup changé. Le groupe banque mondiale comprend 5 Institutions de développement
distinct :
- La Banque Internationale pour la Reconstitution et le Développement (BIRD) : elle
s’occupe des pauvres et moyennement riches.
- L’Association Internationale de Développement (IDA) : pour les plus pauvres.
- La société financière internationale (SFI).
- L’Agence Multilatérale des Garanties des Investissements (MIGA).
- Le Centre International de Règlement des Différents Internationaux (CIRDI).
La BIRD et l’IDA accordent aux pays en développement des prêts à faible intérêt, des crédits ne
portant pas intérêt et des dons dans des domaines très divers comme l’éducation, la santé, les
infrastructures, la communication et autre…
La banque est devenue moins libérale.
IV) Conclusion.
Le FMI et le groupe banque mondiale croient en la supériorité du capitalisme et du marché
néolibéral ou du libre commerce comme la seule voie possible de croissance et de développement
comme unique direction à la mondialisation.
« Le FMI a cessé de servir les intérêts de l’économie mondiale pour servir ceux de la finance
mondiale » J.E. Stiglitz. Pour lui, le problème n’est pas la mondialisation, qu’il considère comme
un processus inévitable et souhaitable, mais la manière dont elle est réalisée. Il observe que très
souvent les décisions se fondent sur un curieux mélange d’idéologies et de théories économiques
inadaptées et qu’elles favorisent des thérapies de choc.
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