
Ch. 7 Santé publique et A.H. http://come.to/know-how page 5/21
Il existe des kits d’urgence avec les médicaments et l’équipement nécessaires
pour p.ex. 10’000 personnes pendant 3 mois. Ces kits sont composés en
fonction d'’bservations épidémiologiques dans des situations comparables.
Toutefois, avant de commander des médicaments, il faut s’assurer qu’on a la
place pour le stocker, qu’on est à même de garantir la chaîne du froid de
manière fiable car sans cela, les médicaments se détériorent très rapidement.
Au mieux, cela les rend inefficace, au pire, ils peuvent devenir dangereux
pour le patient ou, en étant à moitié efficace, favoriser le développement de
souches microbiennes résistantes. Pour ce qui est des vaccinations, il faut
savoir qu’en cas d’urgence, seule celle pour la rougeole est vraiment efficace.
Attention pour les traitements contre la tuberculose. Ceux-ci ne doivent être
commencés que si l’on sait que l’on va rester suffisament longtemps pour le
superviser jusqu’au bout et que l’on est sûr qu’il y aura suffisament de
médicaments. Il faut également être sûr que les patients ne bougeront pas et
qu’ils pourront donc être suivis pendant toute la durée nécessaire.
La politique de santé publique vue par la Banque Mondiale
L’interventionnisme de la Banque Mondiale et surtout du FMI datent des
années 1970-80. Les chocs pétroliers de 73 et 79 avaient provoqué un afflux
de pétrodollars qui furent placés de manière improductive dans les PVD,
conduisant ainsi à la crise de la dette déclenchée en 1981 par le Mexique. Par
la suite, le FMI arrive avec son plan de redressement et oriente l’économie
vers l’exportation pour ramener des devises et rembourser la dette tout en
réduisant les services de l’Etat. FMI et Banque Mondiale font pression par le
biais du crédit à court terme qui est l’instrument le plus vital pour un pays. La
Banque Mondiale prend ainsi un rôle de plus en plus important dans la
gestion des projets, ce d’autant plus que l’aide publique est en diminution.
Ainsi, en 1993, la Banque Mondiale tape sur la table et propose une série de
réformes, sur la base du diagnostic suivant : le gouvernement essaie de
prendre en charge tous les frais de santé. Il en résulte une mauvaise
allocation des ressources, une faible productivité et une distribution inégale.
Sur la base de la théorie des biens publiques, la Banque Mondiale affirme que
si le système d’assurance (bien public) n’est pas imposé, il ne sera pas créé.
Le système d’assurance doit notamment aider à contrebalancer deux biais.
Tout d’abord, le fait qu’une partie de la demande est induite par l’offre
(prescription de médicaments par le médecin sans que le patient puisse juger
du bien fondé de l’ordonnance). Ensuite le fait que le patient est prêt à payer
un prix surfait en situation d’urgence. Le patient se retrouve à ce moment en
position d’infériorité vis-à-vis du médecin. Le poids d’une assurance et la
standardisation du coût des prestations devrait faire office de régulateur.