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UE 4 et UE 9, Éthique, Années Universitaires 2016-17
Master 1 clinique, « soins palliatifs, éthique, maladie grave »
Version du 30 novembre 2016
Objectifs généraux
1. Être capable de construire une délibération personnelle et collective, de prendre
une décision et de l’argumenter dans des situations cliniques complexes
- Accepter de se poser des questions relatives au bien fondé de l’action que le
soignant va mener
- Apprendre à formaliser et à penser son questionnement
- Apprendre à construire une délibération, à la fois dans son for intérieur, mais aussi
avec d’autres acteurs
- Être capable d’argumenter sa position
- Apprendre à relire un processus de délibération en situation et à distance de
l’action (thème du praticien réflexif)
- Vivre ce questionnement de manière dynamique, engagé, en lien avec le réel des
situations
2. S’ouvrir à des apports externes et être capable d’articuler sa pratique avec des
concepts ou des auteurs issus notamment des sciences humaines et sociales
3. Effectuer un parcours personnel qui cherche à articuler ses propres repères, sa
pratique professionnel, son lieu d’exercice en tenant compte du champ social et
organisationnel contemporain
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Programme de l’UE 4
L’enjeu pédagogique des 4 premières journées est de construire un parcours avec un ensemble
de points de repères pour :
Comprendre ce qu’est l’éthique et ce qu’elle n’est pas
Avoir quelques concepts de base et pouvoir en user au cœur de la clinique.
Appréhender que, si l’éthique est affaire d’engagement personnel, elle est à penser en
lien avec la société et l’institution (d’où des limites).
Faire l’apprentissage, individuel et collectif, d’une délibération éthique
Jour 1, Lundi 12 décembre 2016 (D. Mallet)
Présentation des 2 UE éthique
Présentation du Récit réflexif et des étapes nécessaires à respecter
L’éthique entre pratiques, loi, morale et institutions
Introduction à la réflexion éthique (D. Mallet)
o Travail collectif sur les représentations, conceptions, visées de l’éthique
o Qu’est ce que l’éthique ? Qu’est-ce qu’elle n’est pas ?
o Naissance de l’interrogation éthique au cœur des pratiques soignantes. Histoire
de la bioéthique.
o Distinctions entre éthique, morale, droit
o Ce que n’est pas l’éthique (savoir, déontologie, protocoles, EBM…)
o Les trois niveaux du jugement médical
Application à des situations concrètes en s’inspirant de P Ricoeur (Je Tu Il, les 3
niveaux)
o Discussion sur la délibération relative à la nutrition artificielle
« Une famille demande l’arrêt d’une nutrition artificielle »
« Une famille demande l’arrêt de la nutrition pour un patient en EVC »
o Apports pratiques et théoriques en fonction de la situation étudiée
o Apports sur fonctions soignantes et délibération chez personnes cérébro-
lésées »
Présentation de la méthodologie du cit réflexif (si non fait en début d’année par V
Blanchet) et rappel de la nécessité de présenter une situation clinique à la fin de l’UE
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Jour 2, Mardi 13 décembre 2016 (D. Jacquemin animateur, D Mallet présent)
L’éthique comme appel et mouvement d’une subjectivité en construction
Décider au cœur de l’incertitude et du provisoire (D. Jacquemin)
o Des repères pour la décision et l’action :
1. Les 3 pôles de l’analyse éthique (et les 3 risques) : place de la
conscience, de la situation et de l’institution.
2. Notions de : double effet, proportionnalité, moindre mal
3. Assumer sa finitude, son incertitude, sa solitude (tableau de J.-F.
Malherbe)
o Des points d’attention transversaux pour les questions de fin de vie : rapport au
corps, au temps, à la limite, à la norme (une manière de montrer que
l’ouverture à la réflexion éthique peut se vivre avec des points d’attention
simples mais par ailleurs structurants ; l’éthique est connexe à une
anthropologie).
Délibérer comme sujet et dans l’intersubjectivité
o L’éthique entre rationalité et spiritualité (il s’agira ici d’ouvrir à la question du
sujet comme « être spirituel », de montrer l’importance de la rationalité et en
même temps ses limites (qu’est-ce qu’on engage de soi et de l’autre)
o Souffrance éthique : identité et intégrité morale (ouvrir progressivement aux
tensions institutionnelles et aux éventuelles modalités de rencontre de cette
dernière)
Délibérer et décider dans un contexte
o La rencontre de mutuelles autonomies (patient, professionnel) dans un contexte
institutionnel (en quoi les requêtes de fin de vie nous délogent de nos repères
habituels et risquent d’être en contradiction avec les visées institutionnelles ?
Peut-on rester « sujets » ou est-on un « homme de métier » dans le soin ?)
Ethique comme travail de co-construction
o Retracer le séminaire ayant conduit à la « grille des décalages » (entre clinique
et pratique réflexive conjointe, tout en montrant que les professionnels sont
« acteurs éthique 1ère ouverture à l’éthique clinique ».
o Montrer le déplacement entre la grille CEM initiale (la présenter comme
premier outil) et ce que les professionnels ont construit (article du JIB)
o Travail d’une situation clinique avec la grille des «calages » et renvoi à leur
propre expérience (ont-ils des situations de soin ils ont l’impression que
cette grille –comme herméneutique de l’action et de la décision- aurait pu être
éclairante ? De plus, cet outil montre que l’enjeu de la réflexion éthique n’est
pas d’abord de « solutionner » mais de comprendre les logiques,
représentations mutuelles de l’action).
o Cette dernière dimension se veut une introduction au mercredi 29 novembre
2014.
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Jour 3, mercredi 14 décembre 2016
La délibération comme co-construction collective de représentations, de significations et
d’actions (D. Jacquemin, D Mallet)
Cette journée est commune avec les UE clinique 1 et 2. Elle vise à articuler, à partir de
situations, la dimension clinique et éthique. Il s’agit de vivre l’éthique en situation.
Journée à partir de situations cliniques
o Expérimentations de délibération
o « Une patiente SLA souhaite continuer de manger per os »
o « Faut il hydrater ce patient ? »
o Réflexion et discussion sur les directives anticipées et le droit à la sédation
profonde et continue
o « Un patient souhaite l’application des directives anticipées »
Repères théoriques et pratiques pour délibérer en équipe (D Mallet)
Réflexions sur les enjeux et limites d’une démarche d’éthique clinique (D Jacquemin)
Et si l’enjeu de la délibération n’est pas que la décision (D Mallet)
Jour 4, jeudi 18 décembre 2016
Délibérer en s’appuyant sur la raison (D Mallet)
Les différents courants philosophiques en éthique médicale :
o Théories, applications, limites.
o Ethique déontologique, éthique utilitarisme, principism, éthique de la vertu,
éthique du care, éthique narrative
Elaboration des récits réflexifs
o Présentation par chaque étudiant de la situation clinique qu’il pense étudier
Validation de l’UE 4 : Rédaction de la partie « récit clinique » du récit réflexif de situation
clinique.
Envoi avant le 15 janvier par mail du récit réflexif, de l’explicitation et de la
problématique pour avis des guideurs
Envoi avant le 15 février de la version définitive du récit réflexif, de
l’explicitation et de la problématique pour validation de l’UE 4
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Programme de l’UE 9
L’objectif de cette UE est de favoriser la réflexivité de l’étudiant en lien avec des apports
externes issus de la philosophie ou émanant de clinicien ayant développé une pensée
construite sur leur pratique.
Il s’agit de favoriser le développement d’une pensée sur les pratiques de soin.
Jour 1, Lundi 13 mars 2017
Prendre soin et respecter une personne : un impératif ? (A Zielinsky, D Mallet)
La journée cherchera à travailler le concept de « personne » en s’appuyant
notamment sur des situations l’implicite du respect de la personne est
spontanément mis à mal.
o Qu’est ce qu’une personne ? Peut-on identifier différentes conceptions de
la personne ? Le statut de personne est-il associé à des caractéristiques ?
o Pourquoi respecter une personne ? Comment respecter une personne ? Que
vit-on face à une personne souffrante ou vulnérable ?
La personne humaine entre identité, conscience, corps, mémoire, récit,
reconnaissance, responsabilité, temporalité, autonomie, vulnérabilité… (A.
Zielinski)
Situations cliniques :
o « Faut-il poursuivre la chimiothérapie chez un patient ayant des troubles
cognitifs ? »
o « Faut-il arrêter la dialyse péritonéale chez un patient dément ? »
Apports complémentaires possibles si nécessaire
o « La construction de la personne entre affirmation de l’autonomie et
partage de la vulnérabilité » D Mallet
Jour 2 : Mardi 14 mars 2017 (A L Boch, D Jacquemin, D Mallet)
Quelle place pour la science en médecine ?
L’axe central de la journée sera de travailler le statut accordé à la science dans
médecine
o Qu’est-ce que la science ? Quelle est sa valeur ? Comment fonctionne-t-elle ?
Qu’induit-elle dans le fonctionnement de la médecine ?
o Quelle place donner au savoir médical dans le processus décisionnel ?
Le matin : le patient dément : objet ou sujet de soins (L Ribeaucoup)
L’après midi :
o Le médecin, la technique, le soin, le tragique : Analyse et réflexion sur le
processus décisionnel en médecine et neurochirurgie (A L Boch)
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