Cadmos le fondateur de Thèbes était petit fils de Poséidon, et Harmonie Fille d'Arès Dieu de
la Guerre et d'Aphrodite Déesse de l'Amour.
Ephaïstos dont il est question dans la pièce est le fils (mal aimé) de Zeus et de son épouse
légitime Hera.
Rappelons un fait très souvent omis, peut-être parce que trop sulfureux(?) et qui concerne
l'origine de la malédiction frappant les Labadcides. Laïos, Roi de Thèbes avait dû s'exiler à la
cour de Pélops, en Elide (une région située à l’ouest du Péloponnèse.). Mais, pris de passion
pour Chrysippos, le fils de son hôte, il l’enleva, le violenta et s’enfuit. Le jeune homme se
suicida peu après. Le v(i)ol d'un très jeune enfant déclencha la colère d'Héra, femme de Zeus
et d' Apollon, qui, indigné, jeta alors une terrible malédiction sur Laïos : s’il engendrait un
fils, ce dernier tuerait son père et épouserait sa mère. Si on a essentiellement retenu le tabou
de l'inceste, dans la tragédie des Labdacides, il semble bien que le mythe intègre aussi
fortement la condamnation de la pédérastie voire de la pédophilie.
Le mythe d'Antigone et d'une façon plus globale la tragédie des Labdacides abordait les
grands thèmes humains et politiques comme, l'interdit de l'inceste, les limites des pouvoirs,
l'opposition entre liberté individuelle et organisation sociale, le temporel et le sacré etc….
Bien que traités différemment à chaque époque et par chaque auteur, ce sont ces thèmes là qui
réapparaissaient peu ou prou de façon récurrente dans les multiples versions qui nous sont
parvenues. L'ANTIGONE de Sikora est en rupture quasi-totale de cette continuité.
Ecrite dans les années 90, cette nouvelle version, prend délibérément et radicalement ses
distances avec toutes celles qui l'ont précédée, en premier lieu bien sûr avec l'originale: celle
de Sophocle. Sikora brouille systématiquement tous nos repères relatifs à ce que nous
croyions connaître de la fable. Dans les versions antiques, l'action centrale que représente le
combat des deux frères pour prendre le pouvoir à Thèbes n'est même pas mentionnée ici.
C'était une lutte monstrueuse, certes, mais qui donnait sinon du sens au moins une explication
au duel fratricide entre Polinyce et Etéocle. Ici on n'en saura rien, ou plutôt on en saura que
ce que Pierrot, véritable incarnation des media de l'information voudra bien en dire, c'est-à-
dire une bouillie indigeste. En fait on ne comprend plus rien. Sommes-nous très éloignés de la
réalité contemporaine, où, submergés d'informations, il nous devient de plus en plus difficile
de comprendre ? Etéocle est ici quasiment absent du drame. Il est assassiné, comme son
père Œdipe par Polynice. L'amour fraternel et le sens du devoir familial sacré qui conduisait
Antigone à s'opposer au pouvoir de Creon pour offrir une vraie sépulture et rendre les
honneurs funèbres à son frère sont remplacés par une action nécrophile insoutenable.
Antigone dit aimer sa sœur Ismène, mais couche avec Hémon le fiancé de celle-ci. Celui-ci
affirme son amour pour Ismène, lui promet le mariage, mais la répudie cruellement pour une
autre femme plus "appropriée" à sa situation de futur roi. Ismène, quand à elle, dit aimer
Antigone mais la poignarde mortellement. Créon est dans un rapport très trouble, quasi
incestueux avec ses nièces. Eurydice est présentée comme une espèce de nymphomane. Avec
son mari Creon, et leur fils Hémon, ils se montrent d'une cruauté véritablement sadique, car
totalement gratuite, vis-à-vis de leur nièce et cousine Ismène.
Toutes ces déstructurations, ces déconstructions, de l'histoire initiale qui vole littéralement
en éclat, ne sont absolument pas gratuites dramaturgiquement et font tout l'intérêt de cette
pièce contemporaine. Elles visent à montrer qu'un monde soumis au destin –le fatum-
antique, auquel les Dieux eux-mêmes devaient se soumettre- est moins absurde que le monde
concret dans lequel vivent et agissent les protagonistes de la pièce. Celle-ci nous décrit en fait
un monde d'où a disparu toute logique. On n'agit même plus au nom des lois Divines, de
l'intérêt de l'état, ou des valeurs familiales. Plus rien de tout cela ne fonctionne désormais.
Bref le monde que nous décrit Sikora est un monde où le sens a disparu et où il est
pratiquement impossible de se "raccrocher" à quelque chose. Tout s'emballe, tout dérape, tout