Barack Obama s'est dit "impressionné par ses réformes rapides (...) pour connecter l'Argentine
avec l'économie mondiale et la communauté internationale", lors d'une conférence de presse
conjointe au palais présidentiel à Buenos Aires.
"Il n'y a pas que le monde économique qui prend acte des changements en cours à Buenos
Aires. Le monde observe. Sous la présidence de Mauricio Macri, l'Argentine reprend son rôle
traditionnel de leader dans la région", a dit Barack Obama.
Ces derniers mois, Buenos Aires a levé le contrôle des changes, les restrictions aux
importations, et permet désormais aux entreprises étrangères de rapatrier leurs bénéfices. Le
vieux conflit sur la dette datant de la crise économique de 2001 est même en passe d'être réglé.
Après des années de protectionnisme durant la gestion des présidents de gauche Nestor et
Cristina Kirchner, la politique menée par le nouveau gouvernement est de nature à rassurer les
investisseurs.
"Preuve de cette confiance en l'Argentine, a fait remarquer Obama, de nombreuses entreprises
annoncent des millions de dollars de nouveaux investissements".
Pour le président américain, ces mesures vont permettre à la 3e économie d'Amérique latine de
retrouver la croissance, après deux ans de stagnation.
A Buenos Aires, l'Argentine et les Etats-Unis ont signé plusieurs accords bilatéraux en matière
de sécurité, de lutte contre le blanchiment d'argent, de commerce et d'investissements, et adopté
des positions communes sur la protection de l'environnement et le soutien à l'Organisation des
Etats américains (OEA).
C'est la première fois qu'un président des Etats-Unis se rend en visite officielle en Argentine
depuis celle de Bill Clinton, en 1997.
En 2005, George Bush avait participé à un Sommet des Amériques dans la station balnéaire de
Mar del Plata, qui avait enterré un projet de zone de libre-échange continentale et altéré la
relation entre les deux pays.
Les présidents de gauche Nestor et Cristina Kirchner, aux affaires de 2003 à 2015, avaient
rompu avec l'étroite relation Washington-Buenos Aires. D'après le quotidien
économique Argentin El Cronista, le commerce bilatéral a chuté en 12 ans à son plus bas niveau
depuis huit décennies.
Interrogé en conférence de presse sur l'appui des Etats-Unis à la dictature militaire, Barack
Obama a semblé embarrassé. Il s'est démarqué de précédentes administrations, évoquant dans la
politique extérieure des Etats-Unis "des moments qui n'ont pas été productifs, contraires (aux
valeurs) que, je crois, les Etats-Unis doivent représenter".
"Je ne veux pas faire la liste de toutes les activités des Etats-Unis en Amérique latine, tout le
monde connait l'histoire". Pour Obama, ces tactiques font désormais partie du passé, les Etats-
Unis ne cherchent plus à "forcer des changements".