CHAPITRE 2 ECONOMIE 2 : .QUELLE EST LA PLACE DE L`UNION

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CHAPITRE 2 ECONOMIE 2 :
.QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPEENNE DANS
L’ECONOMIE GLOBALE ?
Banque centrale : institution financière de premier rang au sein d’un système bancaire
hiérarchisé. Ses fonctions principales sont l’émission de la monnaie fiduciaire,
l’orientation de la politique monétaire et de la politique de change, la régulation et le
contrôle des banques de second rang, le rôle de prêteur en dernier ressort.
Politique budgétaire : politique économique qui consiste à utiliser certains
instruments du budget de l’Etat (dépenses publiques, prélèvements obligatoires) pour
influer sur la conjoncture économique.
Politique monétaire : politique économique qui vise à influer sur l’évolution de la
masse monétaire et celle des taux d’intérêt et donc, par ce biais, à agir sur l’inflation, la
croissance et l’emploi.
Politique conjoncturelle : politique économique de court terme menée en vue
d’orienter l’activité dans un sens jugé souhaitable (soutient de l’emploi et de la
croissance, limitation de l’inflation, réduction du déficit extérieur).
Définitions :
Euro : monnaie unique de l’Europe depuis 1999, se substituant aux monnaies nationales
des pays membres de la zone euro.
Union économique et monétaire (UEM) : zone dans laquelle un certain nombre de
pays ont décidé une coordination de leurs politiques économiques et adopté une
monnaie commune.
Depuis sa création l’Union Européenne a beaucoup développé les échanges intrarégionaux environ deux tiers des échanges le sont alors que le reste des échanges se font
vers le Monde. Ceci est la conséquence d’un processus d’intégration au niveau de la
région Europe. Une européenne représente 20 % du PIB mondial, 500 millions
d’habitants et un PIB total de 14 000 milliards d’euros. Représentant 37 % du
commerce mondial, l’UE est la première puissance commerciale du Monde.
A – Qu’est ce que le projet Européen ?
L’Union Européenne est à l’origine un projet politique avec des objectifs sociaux
Projet Politique :
- Promouvoir la paix.
- Dimension démocratique. (Renforcement de l’état de droit)
- Dimension culturelle (Echanges culturelles entre les pays d’Europe).
- Mettre en place des politiques communes pour chaque Etat.
Projet Economique :
-
Marché Unique : Libre échange dans l’Union Européenne.
Monnaie commune (Euro)
Marché unique : cherche à faire obéir aux lois de concurrence pure et parfaite (marché
profitable, qui oriente bien les décisions des acteurs).
(Rappel : libre entrée et sortie des entreprises dans le marché, transparence,
homogénéité, atomicité et mobilités des facteurs de production)
Monnaie unique :
- Pour supprimer les frais de change pour les entreprises
- Eviter la guerre monétaire entre les pays
- Se doter d’un instrument qui pourrait concurrencer le dollar.
Différents modèles d’intégration économique régionale se mettent en place.
Selon Bela BELASSA, économiste hongrois (The theory of economic integration, 1961),
lors de la construction de l’Union Européenne, l’on distingue 5 étapes :
-
Création d’une zone de libre échange
Union douanière
Marché commun
Union économique
Union économique et monétaire.
Néanmoins, la construction européenne n’a pas suivit les étapes dîtes par Bela BELASSA.
En effet, des politiques communes ont été mises en place dès l’origine. L’on a souhaité
très vite aboutir à une politique commune donc certaines étapes ont été sautées.
L’élargissement aussi soulève un débat. La constitution européenne n’existe pas, les
pays possèdent des niveaux de développement très hétérogènes. Il existe de plus des
difficultés décisionnelles ( 28 pays ), car il est compliqué d’atteindre l’unanimité.
Aujourd’hui, on parle de la règle de la majorité qualifiée : Pour qu’une décision soit prise,
il faut qu’une majorité de pays avec une majorité de population ait voté pour.
Il existe de plus un risque d’obtenir une Europe à deux vitesses. Certains pays se
développent plus rapidement que d’autres.
La politique de cohésion de l’UE : Elle vise à harmoniser les différents niveaux de
développement et obtenir une convergence de certaines régions.
Le premier bénéficiaire de la PAC est la France.
La PAC : Mesure de contrôle sur les prix et les subventions pour moderniser et
développer l’agriculture.
Le budget européen correspond à 1 % du PIB Européen. Il y a donc une faible
contribution des Etats membres.
Paradoxe : De plus en plus d’entrant dans l’UE sans aucune mise à niveau.
De plus l’Europe s’élargit mais le budget européen diminue.
Les fonds structurels sont tout de même distribués aux plus pauvres.
L’Europe fonctionne alors sur le principe de Subsidiarité. L’on laisse toujours faire le
plus petit échelon compétent.
L’UE utilise alors deux logiques :
Logique d'intégration : (régionalisation) développement des liens entre les pays de l’UE,
on en attend une hausse des échanges intra-européens.
Logique multilatérale : (mondialisation) développement commerce international entra
l’UE et les autres pays du monde.
Suite aux élargissements successifs l’Union européenne, à 28, représente aujourd'hui la
première économie au monde en terme de PIB. La part de l’union européenne dans les
échanges de marchandises est la plus importante au monde (40 %).
L’Union Européenne est née de la volonté, portée par quelques hommes d'État
européens de construire un espace de paix et de prospérité. Pour ces pères fondateurs
de l'Europe, le développement du commerce entre les peuples doit faciliter le maintien
de la paix. L’union économique et monétaire est l'aboutissement d'un processus
d'intégration régionale progressif décrit par Bela BELASSA. Le marché unique couronné
par la mise en place d’une monnaie unique est le principal moteur de l’économie
européenne. Il permet la libre circulation des marchandises des services, des capitaux
et des hommes inspirés par l’idéal d’une concurrence pure et parfaite. En ouvrant leur
marché les états membres espèrent une intensification de la concurrence et de la
logique de spécialisation des gains de productivité, des économies d’échelle et donc une
croissance plus dynamique. En laissant circuler librement les facteurs de production ils
espèrent une meilleure allocation de ces facteurs. La construction européenne est un
processus original marqué par l’élargissement progressif à un nombre toujours plus
grand de nations, par la création d’institutions politiques supranationales propres à
l’union régionale et la mise en place de politiques communes pour favoriser le
développement économique et compenser l’hétérogénéité de développement des
territoires en Europe. Dans le même temps l’Europe participait aux négociations
commerciales multilatérales réduisait progressivement ses droits de douane et
s’ouvrait aux échanges avec les pays tiers afin de développer à la fois les échanges intraeuropéen et les échanges avec le reste du monde.
B – La mise en œuvre d’une monnaie unique :
Certains pays souhaitent une plus grande coopération monétaire pour :
- Eviter les risques de change.
- Eviter de déséquilibrer le marché commun.
L’inflation est aussi un facteur essentiel dans la volonté de former une plus grande
coopération monétaire. Ainsi, l’on va chercher a stabiliser le marché commun.
LE TRIANGLE D’INCOMPATIBILITE DE MUNDELL :
Une économie nationale ne peut
atteindre simultanément trois
objectifs :
- Régime de change fixe
- Politique monétaire
autonome
- Liberté des capitaux.
En Europe, nous possédions les taux de change fixe et la liberté des capitaux. En
revanche, nous n’avions pas de politique monétaire Autonome. Ensuite, nous avons
supprimé les taux de changes fixes en instaurant des taux de changes flottants et en
instaurant une monnaie unique.
La monnaie unique permet de dépasser le Triangle de MUNDELL.
L’on attend de nombreux avantages de l’Euro :
- Retrouver une autonomie de la politique monétaire
- Supprimer les risques de change.
- Transparence sur le marché dans l’Europe
- Plus de concurrence et donc baisse des prix
- Facilité de la circulation des capitaux.
Pour mettre en place l’Euro, une convergence des économies est nécessaire :
Conver
gence du niveau d’inflation pour aboutir à une situation commune
Pour
garantir la stabilité de l’Euro par rapport aux autres monnaies. (Crédibilité de
l’Euro)
Pour
aider certains pays
Des critères de convergences existent alors :
– Taux d’intérêt à long terme : le taux d’intérêt à long terme ne doit pas dépasser de
plus de 2 points la moyenne des taux d’intérêt des trois pays membres de l’UE les
moins inflationnistes.
– Taux de change : absence de dévaluation de la monnaie nationale (sur une période
de deux ans) et respect des marges de fluctuation prévues par le système
monétaire européen.
– Déficit public : doit être inférieur à 3 % du PIB.
– Dette publique : doit être inférieure à 60 % du PIB
– Stabilité des prix : le taux d’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point la
hausse moyenne des prix des trois membres de l’UE les moins inflationnistes.
Certains pays n’ont pas respecté les critères de convergences. Cela est due à la politique
de l’élargissement comme les pays du « club Med » par exemple.
Les pays vont chercher a entrer dans les critères de convergences. Pour la dette par
exemple, il existe différents moyens de l’atténuer.
Le service de la dette : C’est la part du budget de l’Etat consacré au
remboursement de la dette.
Sa réduction permet ainsi des marges de manœuvres pour mener des politiques
publiques. Lorsque le budget est contraint par
la dette = contrainte budgétaire.
Il existe de plus un phénomène de stabilisateur automatique pour atténuer l’effet
des déséquilibres macro-économiques.
Stabilisateur automatique: effet automatique du budget de l’État qui atténue les effets du
cycle.
Le succès de l’Euro :
Les avantages:
- Un euro fort va permettre d’acheter les matières premières moins chères.
- taux d'intérêt moins élevé, profitable aux investisseurs étrangers
- économie et entreprise tournée vers le haut de gamme
- baisse des coûts d'importation
Les inconvénients:
- pénalise les entreprises exportatrices
- pression à la baisse des salaires
- perte de compétitivité
- pénalise les pays tourné vers le bas de gamme
La monnaie unique évite aux Etats l'instabilité monétaire qu'ils ont connu depuis 1973
et la mise en place d'un régime de taux de change flottant (dévaluations compétitives,
dépréciations.. ). La communauté européenne a fait le choix des changes fixes à travers
le serpent monétaire est le SME. Puis l’Union européenne a fait le choix de la libre
circulation des capitaux. Ces deux choix effectués, l’autonomie des politiques
monétaires n’était plus possible, ce qui a conduit à la mise en place de la monnaie unique
(triangle d’incompatibilité de MUNDELL).
La monnaie unique a permis à partir de 1999 de favoriser les échanges entre européens
en supprimant les frais de douane pour les entreprises, et en facilitant la circulation des
capitaux. De plus la monnaie unique rend impossible les stratégies monétaires non
coopératives (dévaluation compétitive).
La mise en place de critères de convergences doit permettre la limitation des déficits
publics dans le but de libérer l’épargne des ménages, au profit de l’investissement et de
la croissance mais aussi de maintenir la stabilité et la crédibilité de l’euro à fin de
favoriser la baisse des taux d’intérêts. Cependant du faîte de divergences persistantes
entre économies, les critères de convergences n’ont pas toujours été respectés.
L’Euro, monnaie stable dans un contexte d’inflation maîtrisée est attractif pour les
investisseurs mondiaux ce qui lui a permis de bénéficier de taux d’intérêts plus bas.
L’Euro, adopté par 18 pays, est aujourd’hui une monnaie forte, signe de sa puissance, et
a pris une place importante dans les réserves de change mondiale. Cependant ce taux de
change élevé vis-à-vis notamment du dollar pénalise les exportations européennes.
C – La difficile coordination des politiques économiques dans l’UE
Politique conjoncturelle : Politique économique visant a corriger les grands
déséquilibres du carré magique de KALDOR. C’est une action a court terme pour
améliorer la croissance effective. Elle utilise une politique monétaire et budgétaire.
Politique mixte : Elle désigne l’« art » de combiner de manière optimale, en fonction de
la position dans le cycle économique, les principaux moyens d’action de la politique
économique : la politique budgétaire et la politique monétaire.
Actuellement en France, il existe une politique budgétaire restrictive et une politique
monétaire expansionniste.
Le PSC (pacte de stabilité et de croissance) est remis en cause, car les politiques
budgétaires sont limités par le PSC. Les dépenses sont supérieures aux recettes alors
que le budget est faible. L’Europe n’a pas les moyens d’utiliser une politique budgétaire
pour mener à elle seule des politiques de relance.
Les règles du PSC sont pro-cycliques. On va alors chercher à équilibrer les comptes
publics, mais il faudrait tout de même s’endetter. Ceci accentue ainsi les cycles.
Selon FITOUSSI, on devrait adapter les règles du PSC au cas par cas (pays par pays)
La zone Euro connaît une crise.
Il existe différentes positions sur la responsabilité de la crise de la zone Euro :
-
Politiqu
es irréfléchies et irresponsables menées par les pays du Sud de l’UE avec des taux
directeurs ++bas. (Libéraux)
On ne
s’est doté d’aucun mécanisme pouvant corriger les déséquilibres entre les
régions. Ainsi, aucune convergence n’est possible. (Keynésiens)
Différentes stratégies pour sortir de cette crise :
-
contre le déficit, réformes structurelles pour atteindre un équilibre de la
monnaie. (Libéraux)
Lutte
Mener
des politiques de relance pour soutenir la demande, investir et garantir ainsi les
dettes publiques. (Keynésiens)
Différentes positions sur les marges de manœuvres des politiques budgétaires de
l’Etat :
-
Pacte
très contraignant où on oblige les pays à réduire le déficit et la dette.
Il faut
laisser des marges de manœuvres pour arriver à une meilleure coordination
économique des pays européens.
Depuis la création de l’Euro, les performances entre les pays sont inégales.
Les divergences peuvent être :
-
Intraeuro (tous les pays ne sont plus dans les clous du PSC)
-
Entre
les pays de la zone Euro et ses partenaires. (Les objectifs des USA ou du Japon
sont différents de ceux de l’UE)
Ainsi, L’UE connaît une certaine stabilité, mais au prix du chômage. L’UE souffre de plus
de croissance potentielle trop faible. La cause de tout cela est que la politique
économique menée dans la zone Euro n’est pas assez coordonnée.
Certains pays tentent de devenir plus compétitifs. C’est le cas de l’Allemagne, avec les
réformes du Chancelier SCHRODER.
Situation de l’Allemagne : mise en place des réformes du chancelier Schröder (TVA)
dont l’objectif est d’augmenter les prix des produits importés, avoir une meilleure
compétitivité-prix et relancer le marché nationale.
Par conséquences, la demande en France a baissé car le pouvoir d’achat des
consommateurs allemands a baissé, le commerce interne s’est dégradé et la France a vu
sa croissance diminuer.
L’Allemagne dispose d’une politique non coopérative et permet la dévaluation par la
mise en place de TVA.
Situation des nouveaux entrants : faible coûts salariaux, retard de développement,
productivité du travail plus faible, protection sociale peu développée. Ces pays font jouer
leurs avantages comparatifs (dumping fiscal et social) avec leurs coûts plus faibles et des
politiques qui visent à attirer les investisseurs.
L’Union européenne n’a pas de politique unique du fait des différentes situations des
pays. Ce qui constitue une des limites de la zone euro : pas d’harmonisation fiscale,
sociale, niveau et modèles économiques différents fondés sur la consommation ou
encore les exportations.
Comment la zone euro en est-elle arrivée là ?
-
Les pays du Sud ont mis en place des taux unique visant à encourager le
surendettement. (modèle basé sur la consommation)
-
En revanche, l’Allemagne présentait des taux d’intérêts positifs, les pays
surendettés ont adressés une forte demande à l’Allemagne qui a misé sur son
taux unique et la réforme Schröder.
Les pays dont le modèle économique est fondé sur l’endettement ne peuvent plus se
maintenir, cela montre :
- la divergence de la zone euro
- crise bancaire qui oblige les grandes banques à resserrer leur taux menace la faillite
de tout le système.
- crise des dettes souveraines, endettement massif et crise de solvabilité
La zone euro a mis en place un certain nombre de mécanismes :
-Traité pour la stabilité, la croissance et la gouvernance (TSCG) dont l’une des règles
principales est la règle d’or. On renforce les règles qui visent à empêcher le déficit et
l’endettement excessif. Il existe des sanctions et des lois de dépassements excessifs.
L’interdiction d’avoir un déficit structurel inférieur à 0.5 % du PIB résulte de la
conjoncture (dégradation des comptes), hors conjecture, les dépenses publiques
doivent être en équilibre.
-Mécanisme Européen de Stabilité (MES), fond qui vise à aider les pays en difficulté
comme la Grèce ou l’Espagne, ne pouvant pas se refinancer par le surendettement. (à
peu près 70 milliards d’Euros)
Il existe d’autres réponses institutionnelles à la crise de l’euro :
-L’Union bancaire, pour répondre à la crise bancaire. (séparation de la gestion du dépôt
et de l’investissement afin que la chute de l’un n’entraine pas la chute des autres).
-Action de la BCE pour lutter contre la crise : baisse des taux directeurs jusqu’à ne plus
avoir de marge de manœuvre, prêt d’argent aux banques à des taux dérisoires et la
possibilité de la BCE à racheter les dettes publiques sur le marché secondaire.
L’union a essayé de faire converger les économies en menant des politiques d’austérité
pour empêcher les déficits excessifs des pays du Sud.
Limites de ces mécanismes :
Tous les pays ne sont pas signataire de l’MES et n’ont pas fait la séparation pour l’union
bancaire et certaine banque ont un poids trop important et présentent un risque de
faillite qui ne peut pas être pris.
Toutefois, on ne peut pas laisser une monnaie unique et les pays diverger.
Il faudrait doter la zone euro d’un gouvernement économique en abandonnant la
souveraineté des autres pays afin de prendre de vraies décisions et avoir une zone
monétaire plus optimale (budget fédéral, coordination des politiques économiques,
interdiction du dumping fiscal et social). Cependant la plupart des pays membres
refusent d’abandonner leur souveraineté, comme la Grande Bretagne et les opinions
publiques sont rétissantes.
L'introduction de la monnaie unique renforce l'interdépendance entre les économies
européennes, ce qui nécessite la mise en place d'instruments comme le PSC, visant à
assurer la stabilité de la monnaie européenne et à favoriser la croissance. Cette
interdépendance croissante nécessite par ailleurs une coordination croissante des
politiques économiques au niveau européen. En effet la zone euro a une politique
monétaire unique confiée à une banque centrale indépendante, la BCE, dont l'objectif
prioritaire est la lutte contre l'inflation, mis des politiques budgétaires qui restent de la
compétence des États-Membres, qui sont contraintes par les PSC. Il est donc impossible de
mener une véritable politique mixte dans l'UEM, comme le font d'autres zones (USA,
Japon).
Or, les écarts se sont rapidement creusés dans la zone euro, du fait des élargissements
successifs à des pays présentant des productivités et des coûts salariaux plus faible, mais
aussi en raison des politiques non coopératives, fiscales ou sociales, menées par différents
pays (délocalisations, réformes Hartz en Allemagne...) Les écart d'inflation dans un
contexte de taux bas permis par la monnaie unique, ont conduit plusieurs pays à
connaître des taux réels négatifs, et donc à s'endetter au-delà du raisonnable, pour financer
une croissance reposant sur la consommation. Avec comme conséquence le creusement
progressif de leurs déficits extérieurs (du fait d'importations massives, et de la dégradation
de leur compétitivité-prix due à l'inflation).
De plus, la zone euro est sans doute marquée par un vice de construction, souligné dès
l'origine par plusieurs économistes : pour fonctionner, une zone monétaire dotée d'une
monnaie unique ne dispose plus de l'instrument des taux de change pour corriger les
déséquilibres. Elle doit donc pouvoir compenser cette absence par une forte mobilité des
facteurs de production (les chômeurs et les usines sont censés se déplacer des zones les
plus touchées vers celles qui restent dynamiques), ou bien des mécanismes de
compensation fiscaux qui impliquent l'existence d'un budget fédéral. Or la zone euro ne
présente pas ces caractéristiques : par exemple, le rapport entre le budget fédéral de l'UE
et des États-Unis est de 1 à 25. Elle n'es donc pas une zone monétaire optimale.
Enfin, la coordination des politiques économiques souffre de la difficulté de prise de
décision dans une Europe à 27 : l’élargissement a été plus rapide que l’approfondissement
institutionnel. En effet le partage de compétences au sein de l'UE repose sur le principe de
subsidiarité, selon lequel les États conservent leur souveraineté, l'UE n'intervenant que si
son action est plus efficace qu'une action nationale. Cependant de nombreux domaines
essentiels restent du ressort exclusifs des États-membres.
Ainsi, la zone euro souffre sans doute d'un déficit d'intégration. Ses partisans réclament
un gouvernement économique de la zone, la mise en place d'un budget fédéral permettant
de redistribuer des ressources entre États-membres afin de réduire les déséquilibres, ainsi
qu'une harmonisation fiscale et sociale entre États-membres. Cependant, des mécanismes
nouveaux ont été mis en place pour remédier à la crise des dettes souveraines : une règle
d'or de stabilité budgétaire qui renforce le PSC (déficit structurel inférieur à 0,5%), ainsi
qu'un mécanisme européen de stabilité (MES), fonds de secours destiné à faire baisser les
taux d'intérêt des pays les plus fragiles en achetant leur dette souveraine.
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