l`artere iliaque interne chez l` homme

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
L’ARTERE ILIAQUE INTERNE CHEZ L’ HOMME
Par
GERI GUILLAUME
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
L’ARTERE ILIAQUE INTERNE CHEZ L’HOMME
Par
GERI GUILLAUME
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
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TABLE DES MATIERES
I - Introduction......................................................................................6
II - Rappels anatomiques......................................................................7
II.1 . - Les limites osseuses ...................................................................................... 7
II.2 . - Les articulations et les muscles................................................................... 8
II.3 . - Les organes pelviens .................................................................................. 10
II.4 . - Embryogenèse de la vascularisation pelvienne ....................................... 10
II.5 . - Embryogénèse et Anatomie comparées ................................................... 12
III - Conduite de la Dissection ...........................................................13
III.1 . - But.............................................................................................................. 13
III.2 . - Matériels et Méthodes.............................................................................. 13
III.2.1 - Matériels ................................................................................................................... 13
III.2.2 - Méthodes................................................................................................................... 13
IV - Résultats : L'artère Iliaque Interne............................................16
IV.1 . - Origine ....................................................................................................... 16
IV.2 . - Trajet ......................................................................................................... 16
IV.3 . - Terminaison .............................................................................................. 16
IV.4 . - Branches .................................................................................................... 18
IV.4.1 - Branches pariétales ................................................................................................... 18
IV.4.2 - Branches viscérales................................................................................................... 24
IV.5 . - Rapports .................................................................................................... 26
IV.5.1 - Rapports du segment initial (supra pelvien) ............................................................. 26
IV.5.2 - Rapports du segment terminal (pelvien) ................................................................... 29
IV.6 . - Etude en Artériographie .......................................................................... 31
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V - Discussion......................................................................................34
V.1 . - Les douleurs abdominales ......................................................................... 34
V.2 . - Les signes urologiques ............................................................................... 34
V.3 . - Les signes neurologiques ........................................................................... 34
V.4 . - Les signes digestifs ..................................................................................... 35
V.5 . - Autres signes............................................................................................... 35
VI - Conclusion ...................................................................................36
VII - Références ..................................................................................37
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REMERCIEMENTS
Je remercie vivement Monsieur le Professeur Joël LEBORGNE pour m'avoir donné ce
sujet et m'avoir aidé à accomplir ce travail.
Je remercie également Monsieur le Professeur Benoît DUPAS qui m'a fourni les
clichés artériographiques de l'artère iliaque interne.
Je remercie aussi l'ensemble des professeurs d'anatomie pour m'avoir fait découvrir
cette passionnante discipline.
Je tiens enfin à remercier très sincèrement Monsieur Stéphane LAGIER et Monsieur
Yvan BLIN pour leur soutien constant sans lequel ce travail n'aurait pu être réalisé.
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I - INTRODUCTION
L'artère iliaque interne, anciennement appelée artère hypogastrique, est l'artère
principale du pelvis. Ses branches sont en effet à destination des organes génitaux internes et
externes et du rectum.
Son rôle est donc majeur et sa connaissance anatomique devient alors particulièrement
importante pour comprendre les troubles d'origine vasculaire de toute cette région
anatomique : les traumatismes pelviens avec rupture vasculaire, les oblitérations
athéromateuses, les troubles pelviens provoqués par un anévrysme de l'artère iliaque interne…
Connaître la situation et la distribution de l'artère iliaque interne permet ainsi de cibler
la localisation de la lésion vasculaire en fonction des troubles observés en clinique. Ceci peut
être particulièrement important lors de la prise en charge de polytraumatisés lors d'accidents
de la voie publique.
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II - RAPPELS ANATOMIQUES
L'artère iliaque interne est l'artère qui vascularise le pelvis. Il faut donc s'attacher ici à
décrire ce qu'est le pelvis selon les différents éléments qui le constituent.
II.1 . - LES LIMITES OSSEUSES
Le pelvis est une zone "clôturée" par le bassin osseux, formé des deux os coxaux et du
sacrum en arrière.
Sa limite supérieure est un plan virtuel appelé détroit supérieur. Celui-ci est défini en
avant par le bord supérieur de la symphyse pubienne, en arrière par le promontoire et
latéralement par la ligne arquée (relief osseux de l'os coxal séparant l'aile de l'ilium des
branches ilio et ischio-pubiennes).
Sa limite inférieure est également définie par un plan virtuel, appelé logiquement
détroit inférieur. Ce plan passe par le bord inférieur de la symphyse pubienne et par la pointe
du coccyx. La limite inférieure concrète du pelvis est le périnée.
Latéralement, le pelvis est délimité par la partie des os coxaux située sous la ligne
arquée.
Il faut rappeler qu'il existe un dimorphisme sexuel important : dimensions plus
importantes chez la femme nécessaires pour le passage de la tête du fœtus lors de
l'accouchement.
Photo 1 Os et Ligaments du Pelvis - Coupe sagittale médiane, in Atlas d'anatomie humaine, F.H.
NETTER, planche 330
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II.2 . - LES ARTICULATIONS ET LES MUSCLES
Plusieurs articulations importantes doivent être décrites :
l'articulation sacro-lombale entre la 5ème vertèbre lombaire et la
première vertèbre sacrée, qui constitue une zone de conflit
puisqu'elle est le résultat d'une adaptation imparfaite à la position
érigée,
l'articulation sacro-iliaque, qui est une articulation vraie, en forme
de haricot concave vers le haut et l'arrière,
la symphyse pubienne qui constitue également une articulation
authentique. Juste en dessous de cette articulation, on trouve le
ligament arqué du pubis qui représente par son bord inférieur
tranchant, un danger de section de l'urètre chez l'homme.
l'articulation coccygienne, qui est souvent calcifiée et qui est en
fait un reliquat de la queue des primates.
Le plancher du pelvis est uniquement musculo-aponévrotique.
Les ligaments sacro-tubérositaires (définis entre la partie antérieure du sacrum et la
tubérosité ischiatique) et sacro-épineux (entre l'épine ischiatique et la face antérieure du
sacrum) sont importants pour la stabilité du cadre osseux et permettent de fermer les
échancrures sciatiques.
Du point de vue musculaire, on retrouve :
le muscle Pyriforme, qui s'insère en regard des trous sacrés et sur
le petit trochanter. Il permet de diviser la grande échancrure sciatique
en deux parties : le canal supra-pyriforme et le canal infra-pyriforme.
Il est rotateur latéral et un peu abducteur de la hanche.
le muscle obturateur interne qui s'insère autour du trou obturé,
passe à coté de l'épine ischiatique, et termine son trajet sur le grand
trochanter. Il est rotateur externe de la hanche.
Ces deux muscles sont innervés par le nerf ischiatique.
les muscles constitutifs du plancher pelvien sont de l'arrière vers
l'avant : le muscle coccygien et les muscles élévateurs de
l'anus (pubo-coccygien, ilio-coccygien et pubo-rectal).
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Photo 2 Diaphragme Pelvien masculin - Vue inférieure, in Atlas d'anatomie humaine,
F.H.NETTER, planche 336
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II.3 . - LES ORGANES PELVIENS
Les organes retrouvés dans le pelvis masculin sont, d'avant en arrière :
la vessie, en regard du trou obturé, qui reçoit à sa face dorsale les
deux uretères et qui donne naissance à l'urètre.
la prostate, qui reçoit les canaux déférents et les canaux des
vésicules séminales.
le rectum, portion terminale du tube digestif, compris entre le
sigmoïde et l'anus. L'ampoule rectale constitue la partie pelvienne du
rectum alors que le canal anal forme la partie périnéale de cet
organe.
Tous ces organes sont recouverts par le péritoine. Cette séreuse forme deux culs de
sac :
le cul de sac vésico-prostatique
le cul de sac de Douglas, compris entre la prostate en avant et le
rectum en arrière. Il constitue le point le plus déclive de la cavité
abdominale. Il est donc important pour détecter une collection
liquidienne par un toucher rectal.
II.4 . - EMBRYOGENESE DE LA VASCULARISATION PELVIENNE
Le système iliaque provient de la
racine dorsale secondaire de l'artère
ombilicale. Celle-ci est l’artère majeure du
cordon ombilical chez l'embryon chargée
de ramener le sang mal oxygéné au
placenta. Il faut rappeler qu'il y a deux
artères ombilicales qui sont en fait des
artères segmentaires postérieures naissant
chacune d'une aorte dorsale.
Durant l’embryogenèse, ces artères
vont devenir caudales. Leurs parties
proximales
donneront
les
parties
proximales des deux futures artères
iliaques internes, d'où naîtront les artères
ischiatiques; une petite branche externe
deviendra la future iliaque externe.
Photo 3 Vascularisation schématique de
l'embryon, Embryologie Humaine, B. PANSKY,
p. 321
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On distingue deux branches majeures dans la racine dorsale de l'artère ombilicale :
- l'artère ischiatique, ou artère axiale, destinée à la cuisse et à la jambe, formant l'artère
primitive du membre pelvien, présente avant que le membre ne forme une proéminence
- l'artère fémorale, d'apparition plus tardive que l'artère ischiatique, destinée à la région
pelvienne et à la face antérieure de la cuisse.
Il faut noter dès à présent une inversion des rôles de ces deux artères : l'artère fémorale
chez l'adulte ne vascularise pas le pelvis, ce rôle étant réservé aux branches de l'artère iliaque
interne.
Cette artère ischiatique vascularise, jusqu'à la 8ème semaine, tout le membre inférieur
jusqu'au pied, à l'aide de quelques anastomoses avec l'artère fémorale.
A la 8ème semaine (stade de 22 millimètres), l'artère hypogastrique s'obstrue et l'artère
fémorale devient l'unique vaisseau du membre inférieur : ce stade correspond au stade adulte.
Les artères ombilicales se fibrosent à la naissance, donnant des cordons fibreux qui
remontent le long des bords latéraux de la vessie, s'appliquent contre le péritoine et viennent
jusqu'à l'ombilic.
Photo 4 Stades de développement des
artères du membre inférieur, in
Embryologie Humaine, B. PANSKY,
p. 323
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L'embryologie permet d'expliquer une anomalie artérielle rarissime : le tronc ischiopoplité, qui correspond à la persistance inhabituelle de l'artère ischiatique comme vaisseau
majeur du membre pelvien.
II.5 . - EMBRYOGENESE ET ANATOMIE COMPAREES
Le développement décrit chez l'embryon humain est le même chez tous les
mammifères. On assiste en effet à une supplantation de l'artère ischiatique par l'artère
fémorale en ce qui concerne la vascularisation du membre pelvien.
Sur ce schéma, le membre est vu par sa face médiale, après section sagittale du bassin.
Photo 5 Vascularisation du membre pelvien chez différentes espèces animales –
(dessin complété d'après Hafferl)
On constate ici que pour le type primitif, qui concerne les oiseaux, les batraciens et les
reptiles, l'artère iliaque interne vascularise tout le membre pelvien par l'intermédiaire de
l'artère ischiatique alors que l'artère fémorale n'a qu'un rôle secondaire.
Pour les deux types suivants (ruminants et homme), l'artère iliaque interne ne
vascularise que le pelvis. La différence principale réside dans le fait que les artères fémorales
profonde et superficielle ne sont plus « équivalentes » chez l'homme alors qu'elles
vascularisent le membre pelvien de façon à peu près égale chez les animaux de la famille des
ruminants.
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III - CONDUITE DE LA DISSECTION
III.1 . - BUT
Le but de la dissection est de montrer l'origine, le trajet, la terminaison et les branches
de l'artère iliaque interne. Elle a permis d'exposer les organes vascularisés par cette artère et
les différents rapports que l'on peut lui décrire.
III.2 . - MATERIELS ET METHODES
III.2.1 - Matériels
L'étude a été menée sur trois sujets anatomiques.
III.2.2 - Méthodes
♦ SUJET 1
La dissection a été effectuée sur un sujet masculin frais de 72 ans. Nous avons tout
d'abord pratiqué une incision médiane de la symphyse pubienne jusqu'au processus xiphoïde
et deux incisions rejoignant les épines iliaques antéro-supérieures de la ligne médiane comme
le montre le schéma suivant :
Nous avons donc procédé à une incision des muscles de la paroi abdominale antérieure
(oblique externe, oblique interne et transverse) ainsi que du péritoine. Il a ensuite fallu libérer
le tractus digestif des adhérences qu'il avait avec le feuillet péritonéal.
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Le but de cette dissection était tout d'abord d'extraire le pelvis pour permettre une
dissection plus aisée de l'artère iliaque interne. Nous avons alors détaché le sigmoïde en vue
d'une section au niveau de la partie proximale du rectum.
Ensuite, nous avons scié la colonne vertébrale et luxé les deux têtes fémorales des
acétabulums pour ne garder que le pelvis. Sur cette dissection nous avons finalement décidé
de ne mettre en valeur que les structures vasculaires et avons donc procédé à l'ablation du
rectum, de l'anus, ainsi que de la vessie.
Pour permettre un meilleur abord de la cavité pelvienne, nous avons coupé la
symphyse pubienne puis fait une entaille au niveau des deux articulations sacro-iliaques pour
permettre un écartement suffisant et une dissection plus facile de l'artère iliaque interne.
A la fin de la dissection, le sacrum a été coupé dans le sens sagittal pour permettre une
meilleure visualisation des artères pudendales internes.
La pièce anatomique a été conservée dans un bain de formol pour permettre une
dissection plus longue.
♦ SUJET 2
Le sujet anatomique est un sujet masculin frais de 59 ans. La dissection commence de
la même façon que décrit ci-dessus, c'est à dire par trois incisions :
-
une médiane, de la symphyse pubienne à l'ombilic
-
deux latérales, de la symphyse pubienne aux épines iliaques antéro-supérieures.
Nous avons procédé à une injection de latex rouge pour permettre une meilleure mise
en valeur des artères iliaques internes.
Pour ce faire, nous avons ligaturé l'aorte environ 2 centimètres au-dessus de sa
bifurcation et ponctionné les deux artères fémorales. Nous avons injecté le latex rouge dans
l'artère fémorale droite, à contre courant par conséquent, et clampé l'artère fémorale gauche
pour travailler en « circuit fermé ». Ceci pour favoriser l'augmentation de pression et
permettre d'injecter les petites artérioles.
Puis, nous avons coupé la colonne vertébrale au niveau de la ligature de l'aorte et
coupé les deux fémurs à environ 15 centimètres distalement du col fémoral.
Les organes pelviens ont été conservés et pour permettre une meilleure dissection de
l'artère iliaque interne, nous avons congelé la pièce pendant 48 heures afin de pouvoir réaliser
une coupe sagittale.
Pour permettre la dissection de l'artère pudendale interne, nous avons coupé l'épine
ischiatique à l'aide d'une scie de Gigli et relevé le ligament sacro-épineux qui s'insérait dessus.
La dissection a été menée sur les deux hémi-bassins, auparavant formolés pour une
plus longue conservation.
♦ SUJET 3
Le sujet anatomique est un homme de 62 ans formolé. La dissection est menée de la
même manière que précédemment : une incision médiane et deux incisions suivant les os
coxaux.
Nous avons coupé les branches ischio et ilio-pubiennes pour permettre un abord
latéral.
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Nous avons alors pu constater l'absence d'artères rectales moyennes. Les artères
rectales supérieures, branches de l'artère mésentérique inférieure, descendaient pour ce sujet
très bas, vascularisant ainsi une très grande partie du rectum, jusqu'au plancher pelvien.
Page 15 sur 38
IV - RESULTATS : L'ARTERE ILIAQUE INTERNE
IV.1 . - ORIGINE
L'artère iliaque interne naît de la division de l'artère iliaque primitive, qui naît ellemême de la bifurcation aortique. Son origine est très variable : elle se situe en moyenne à 3,5
centimètres de la ligne médiane, en avant de l'articulation sacro-iliaque et en dedans de
l'origine de la veine iliaque interne homologue.
IV.2 . - TRAJET
L'artère iliaque interne est une artère assez courte puisqu'elle ne chemine que durant 3
à 4 centimètres en moyenne avant de se diviser en deux troncs : antérieur et postérieur. Elle se
dirige tout d'abord en avant et en bas lorsqu'elle est au-dessus du détroit supérieur et, dès
qu'elle franchit ce plan virtuel, elle oblique en bas et en arrière en direction de l'épine
ischiatique de manière très verticale.
Son trajet est généralement concave vers l'avant. Elle se moule en effet sur la
concavité antérieure du sacrum.
Sa longueur est généralement déterminée par la longueur des artères iliaques
primitives. Car, plus les artères iliaques primitives bifurquent tôt, plus les artères iliaques
internes seront longues.
L'intervalle de longueur est de 1,2 cm pour les plus courtes à 7,5 cm pour les plus
longues.
IV.3 . - TERMINAISON
La terminaison de l'artère iliaque interne se situe à la partie supérieure de la grande
échancrure sciatique. Elle correspond à « l’épanouissement » de l’artère iliaque interne en une
douzaine de branches.
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Haut
Dehors
Disque
intervertébral
L5/S1
Artère Iliaque
Primitive
Artère Iliaque
Externe
Artère Iliaque
Interne
Photo 6 l'artère Iliaque Interne in situ
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IV.4 . - BRANCHES
L'artère iliaque interne donne en général 12 branches, que l'on peut répartir en
branches pariétales et en branches viscérales selon leur destination.
IV.4.1 - Branches pariétales
Parmi les branches pariétales, on trouve :
- les branches pariétales intrapelviennes qui se distribuent aux parois internes du
bassin :
l'artère ilio-lombaire
les artères sacrées latérales supérieure et inférieure
-
les branches pariétales extrapelviennes qui sortent de la cavité pelvienne pour
participer à la vascularisation du membre inférieur :
l'artère glutéale supérieure (anciennement appelée fessière)
l'artère glutéale inférieure (anciennement appelée ischiatique)
l'artère obturatrice
l'artère pudendale interne (anciennement appelée honteuse interne).
L'artère ilio-lombaire naît de la face postérieure de l'artère iliaque interne et remonte
au niveau de la 5ème vertèbre lombaire pour donner des rameaux de vascularisation du muscle
psoas iliaque, et parfois un rameau qui entre directement dans le canal rachidien. Elle
constitue une voie d'anastomose avec le système iliaque externe par l'artère circonflexe
superficielle qu'elle rejoint sur la crète iliaque.
Les artères sacrales latérales naissent généralement des artères glutéales supérieures.
Elles s'anastomosent avec l'artère sacrale médiale (qui naît de la bifurcation aortique) et
laissent des branches au muscle pyramidal et au canal sacré.
L'artère glutéale supérieure constitue la plus grosse branche de l'artère iliaque
interne. Elle passe entre le tronc lombo-sacré et le premier nerf sacré pour pénétrer dans la
région fessière en passant entre le muscle pyramidal et le bord supérieur de l'échancrure
sciatique. Une fois dans la région fessière, elle se distribue de façon très aléatoire et non
systématisable aux muscles Gluteus Maximus et Gluteus Medius.
L'artère glutéale inférieure, de façon presque symétrique à l'artère glutéale
supérieure, passe dans la région fessière par le bord inférieur du muscle Pyramidal (c'est à dire
au niveau de la partie inférieure de l'échancrure sciatique). Elle vascularise la partie distale
des muscles fessiers et souvent la partie proximale des muscles ischio-jambiers.
L'artère obturatrice se destine à la cuisse et passe pour cela dans le trou obturateur,
accompagnée de la veine obturatrice (en dessous) et du nerf obturateur (au-dessus). Elle
donne des rameaux musculaires pour le muscle psoas, des rameaux viscéraux (pour la prostate
et la vessie) et des rameaux anastomotiques avec l'artère épigastrique. Elle naît dans un tiers
des cas de l'artère iliaque externe.
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Haut
Avant
Artère Iliaque
Interne
Artère vésicale
supérieure
Artère iliolombaire
Tronc des artères
sacrales
Artère pudendale
interne
Artère rectale
moyenne
Photo 7 Vue Générale de l'Artère iliaque interne - Vue médiale d'une coupe sagittale médiane
Page 19 sur 38
Haut
Dehors
Muscle
Iliaque
Branche Lombaire
Muscle Psoas
Artère
Iliaque
Primitive
réclinée
Branches
Iliaques
Artère iliolombaire
Nerf Obturateur
Photo 8 Artère Ilio-Lombaire
Page 20 sur 38
Haut
Dehors
Muscle Grand
Fessier
Nerf
Ischiatique
Artère Glutéale
Supérieure
Branche descendante de
Morestin
Photo 9 Artère Glutéale Supérieure - Vue postérieure
Page 21 sur 38
Haut
Dehors
Nerf
Ischiatique
Artère
Glutéale
Inférieure
Photo 10 Artère Glutéale Inférieure - Vue Postérieure
Page 22 sur 38
Haut
Avant
Artère Pudendale Interne
Artère Prévésicale
Artère Dorsale de la
verge
Artère
Périnéale
Artère Rectale
Inférieure
Photo 11Artère Pudendale Interne - Vue Médiale d'un hémi-bassin gauche
Page 23 sur 38
IV.4.2 - Branches viscérales
En ce qui concerne les branches viscérales de l'artère iliaque interne, on distingue
classiquement trois groupes vasculaires :
- le groupe antérieur vésical avec
l'artère ombilicale
l'artère vésicale inférieure,
- le groupe moyen génital avec
l'artère prostatique
l'artère vésiculo-déférentielle,
- le groupe postérieur rectal avec
l'artère ou les artères rectales moyennes.
L'artère ombilicale donne les artère vésicales supérieures avant de se fibroser dans sa
portion extra pelvienne. Elle se poursuivra par des cordons fibreux remontant jusqu'à l'ombilic
par les bords latéraux de la vessie et collés à la face postérieure de la paroi abdominale
antérieure par le péritoine.
L'artère vésicale inférieure vascularise la partie inférieure de la vessie, par plusieurs
rameaux postéro-inférieurs.
L'artère prostatique se ramifie sur les bords latéraux de la prostate.
L'artère vésiculo-déférentielle. Comme son nom l'indique, elle porte deux
contingents vasculaires : un premier contingent destiné aux vésicules séminales et le second
qui vascularise le cordon déférent sur la totalité de son parcours, de l'épididyme à la prostate.
L'artère rectale moyenne vascularise surtout la partie ampulaire du rectum mais on
peut noter quelques rameaux pour la prostate et la vessie.
Cette description des branches de l'artère iliaque interne rend compte d'une "moyenne"
des trajets observés. En effet, on trouve dans la littérature et lors des dissections, des
variations d'origine, de trajet et des anastomoses variables entre toutes ces artères.
Il y a ainsi plusieurs classifications pour les répartitions des branches de l'artère iliaque
interne, et parmi elles, celle de Dubreuil-Chambardel, ou celle de Kosinski qui répertorie 3
types de division. Gouaze1 a également établi une classification différente entre l'artère iliaque
interne chez l'homme et celle de la femme.Il a ainsi mis en évidence l'influence du squelette
du bassin sur l'anatomie du système iliaque interne.
1
GOUAZE (A.) A propos de l'influence du squelette du bassin (grande échancrure sciatique) sur le système
artériel hypogastrique, Thèse de Doctorat de 3ème cycle de Médecine, 1951
Page 24 sur 38
Avant
Haut
Artère Obturatrice
Artère Ombilicale
Artère Vésicale Inférieure
Artère Vésiculo-Déferentielle
Photo 12 Vue Médiale d'un hémi-bassin droit
Page 25 sur 38
IV.5 . - RAPPORTS
On détermine généralement les rapports de l'artère iliaque interne en fonction de la
portion étudiée : - le segment initial - ou supra pelvien - qui correspond à la partie de l'artère
iliaque interne qui est au-dessus du détroit supérieur
- le segment terminal - ou pelvien - qui correspond donc à la partie
directement située en dessous du détroit supérieur.
IV.5.1 - Rapports du segment initial (supra pelvien)
Le rapport principal de l'artère iliaque interne dans sa portion supra pelvienne est
l'artère iliaque externe. En effet, celle-ci cache l'artère iliaque interne qui émergera donc en
dedans et derrière l'artère iliaque externe.
♦ RAPPORTS POSTERIEURS
En arrière de l'artère iliaque interne, on trouve l'aileron du sacrum, séparé de celle-ci
par des éléments veineux et des éléments nerveux que nous allons détailler.
Juste derrière l'artère iliaque interne, accolées à elle, nous trouvons la bifurcation de
la veine iliaque primitive en veine iliaque interne et externe. Cependant, cette situation
n'est pas symétrique : sur le côté droit, la bifurcation veineuse est en arrière et en dehors, alors
qu'à gauche, la bifurcation est en arrière mais en dedans de l'artère iliaque interne. Nous
pouvons expliquer simplement ce fait par la position de la veine cave inférieure par rapport à
la ligne médiane : la veine cave inférieure étant à droite de la ligne médiane, les veines
iliaques primitives seront à droite et la veine iliaque gauche sera en dedans de l'artère iliaque
interne.
Derrière le plan veineux, nous trouvons le plan des éléments nerveux. Il s'agit
principalement du tronc lombo-sacré, qui est formé par la réunion des racines L4 et L5. Ce
tronc lombo-sacré se dirige en bas et en dehors et repose sur le plan osseux.
♦ RAPPORTS ANTERIEURS
Le rapport antérieur important de l'artère iliaque interne est l'uretère. De la même
manière que pour les bifurcations de veines iliaques primitives, les rapports des deux artères
iliaques internes avec les deux uretères sont différents à droite et à gauche. A droite, l'uretère
croise l'artère iliaque externe et chemine en avant et en dehors de l'artère iliaque interne
droite. A gauche, l'uretère chemine sur la face interne de l'artère iliaque interne gauche.
On observe que cette situation est très variable. Elle dépend principalement du niveau
de bifurcation des artères iliaques primitives.
En avant et au-dessus des uretères, on trouve le péritoine pariétal. Si le cæcum et
l'appendice se trouvent en position basse, ils peuvent être en rapport avec l'artère iliaque
interne droite par l'intermédiaire du péritoine. De la même façon, le sigmoïde peut être en
rapport avec l'artère iliaque interne gauche.
Par conséquent, nous trouvons en avant de l'artère iliaque interne gauche le
mésosigmoïde contenant les artères sigmoïdes:
-
l'artère sigmoïde gauche, la plus externe
-
l'artère sigmoïde moyenne, un peu en dedans de l'artère iliaque interne
-
l'artère sigmoïde droite, la plus interne.
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♦ RAPPORTS LATERAUX
Les artères iliaques internes sont situées en dedans des veines iliaques externes,
principalement, et des artères iliaques externes.
Encore plus latéralement, nous trouvons le bord interne du muscle psoas.
♦ RAPPORTS MEDIAUX
L'artère iliaque interne répond en dedans au promontoire (c'est à dire à la face
antérieure de la première vertèbre sacrée). L'artère sacrale médiale chemine sur la concavité
antérieure du sacrum. Elle est donc un rapport médial de l'artère iliaque interne. Nous
trouvons également la chaîne sympathique sacrée en dedans de l'artère iliaque interne.
♦ RAPPORTS SUPERIEURS
Il faut observer la fossette de Marcille, qui est limitée par la cinquième vertèbre
lombaire en dedans et le bord interne du muscle psoas en dehors. Elle est remplie de tissu
cellulo-graisseux et traversée verticalement par l'artère ilio-lombaire, qui est une branche de
l'artère iliaque interne.
Haut
Dehors
Photo 13 La Fossette de Marcille
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Haut
Dehors
Veine
Iliaque
Primitive
Artère Iliaque
Interne
Promontoire
Uretère
Photo 14 Rapports du Segment Proximal de l'Artère Iliaque Interne
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IV.5.2 - Rapports du segment terminal (pelvien)
Le segment pelvien de l'artère iliaque interne correspond à la naissance de ses
branches. On parle du segment d'épanouissement2. L'artère iliaque interne est un des éléments
les plus postérieurs du pelvis.
♦ RAPPORTS POSTERIEURS
Comme son segment supra-pelvien, l'artère iliaque interne est en avant de la concavité
antérieure du sacrum, et plus particulièrement du premier trou sacré.
Elle chemin également en avant du muscle pyriforme, qui s'insère en regard des trous
sacrés. C'est ce muscle qui sépare l'échancrure sciatique.
Sur ce muscle, mais toujours en arrière de l'artère, nous trouvons les racines sacrées
se rejoignant pour former le nerf pudendal interne.
Enfin, nous trouvons, entre ces plans artériel et nerveux, les veines à l'origine des
veines iliaques internes.
♦ RAPPORTS ANTERIEURS
L'uretère constitue, comme pour le segment supra-pelvien, le rapport principal du
segment pelvien de l'artère iliaque interne.
♦ RAPPORTS LATERAUX
Nous trouvons en dehors de l'artère iliaque interne le muscle obturateur interne, sur
lequel chemine le nerf obturateur.
Il faut noter également la présence de l'aponévrose pelvienne supérieure (appelée
fascia pelvis), et en particulier de la bandelette ischiatique de Bourgery.
Le tronc lombo-sacré rejoint la première racine sacrée en dehors de l'artère iliaque
interne.
♦ RAPPORTS MEDIAUX
Le segment pelvien de l'artère iliaque interne est recouvert par le péritoine pariétal et
répond aux trous sacrés. Elle répond également toujours à l'artère sacrale médiale et à la
chaîne sympathique sacrée.
2
PATURET G., Traité d'anatomie humaine, Tome III, Fascicule 1 : 575, Editions Masson, 1958
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Haut
Avant
Nerf
Obturateur
Veine Iliaque
Externe
Muscle
Obturateur
Racine S1
Photo 15 Rapports du Segment Distal
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IV.6 . - ETUDE EN ARTERIOGRAPHIE
Il est possible de visualiser l'artère iliaque interne par injection d'iode rétrograde en
ponctionnant l'artère fémorale commune avec un trocart.
Cet examen est utile lors de traumatismes du pelvis, ou bien de la suspicion
d'anévrysmes de l'artère iliaque interne ou d'anomalies artérielles telles que la persistance de
l'artère glutéale inférieure (ischiatique) comme axe principal de vascularisation du membre
inférieur, connue sous le nom de tronc ischio-poplité.
L'artériographie ci-dessous est celle d'un homme venu consulter pour claudication
intermittente. L'injection de produit de contraste a eu lieu dans l'artère fémorale superficielle
gauche.
Les artères iliaques internes de ce patient sont normales, la claudication s'expliquant
par une thrombose proximale de l'artère tibiale postérieure.
Artère
Iliaque
Externe
Artère
Iliaque
Interne
Artère
Glutéale
Inférieure
Artère
Glutéale
Supérieure
Photo 16 Artériographie pelvienne - Vue de face
L'artériographie présentée ci-dessous est une aortographie d'un homme de 48 ans
consultant pour claudication intermittente. Il a été diagnostiqué une thrombose de l'artère
iliaque primitive droite, empêchant toute circulation dans le système iliaque interne droit.
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Haut
Thrombose de
l'artère iliaque
commune
Dehors
Artère
Iliaque
Primitive
Artère Iliaque
Externe
Artère Iliaque
Interne
Photo 17 Aortographie
Nous pouvons constater l'absence presque totale de revascularisation de l'hémi-pelvis
droit, si ce n'est par les artères circonflexes et par l'artère glutéale inférieure, qui constituent
des anastomoses avec le système de l'artère iliaque externe.
Des anomalies artérielles sont détectables bien évidemment par artériographie. Nous
avons déjà parlé du tronc ischio-poplité mais il en existe d'autres. Nous pouvons citer par
exemple le tronc ischio-pudendal, qui est une artère réunissant l'artère pudendale interne et
des branches drainant la région ischiatique.
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Ainsi, nous pouvons en visualiser un exemple sur l'artériographie ci-après.
Artère
Iliaque
Interne
Tronc
IschioPudendal
Artère
Pudendale
Interne
Artère
Glutéale
Inférieure
Photo 18 Artériographie pelvienne - Tronc Ischio-Pudendal
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V - DISCUSSION
L'étude anatomique de l'artère iliaque interne permet de mieux comprendre les
troubles observés en clinique. Nous prendrons l'exemple des anévrysmes isolés de l'artère
iliaque interne.
Il s'agit d'une pathologie assez rare, mais gravissime lors de la rupture de ces
anévrysmes, provoquant un collapsus cardio-vasculaire et rapidement le décès du patient si
l'on n'applique pas un traitement chirurgical immédiat visant au clampage de la portion
déchirée de l'artère.
Le tableau clinique devant un anévrysme isolé de l'artère iliaque interne est assez
variable selon la localisation de la dilatation mais il s'agit toujours d'un pathologie "de
compression". En effet, compte tenu des rapports intimes de l'artère iliaque interne avec les
structures pelviennes - vasculaires et viscérales -, l'anévrysme va comprimer les organes
adjacents et entraîner des signes fonctionnels et physiques.
Nous pouvons, en connaissant les rapports, la situation et les branches de l'artère
iliaque interne, expliquer les différents tableaux cliniques constatés. On décrit en effet :
-
des douleurs abdominales
-
des signes urologiques
-
des signes digestifs
-
des signes neurologiques
V.1 . - LES DOULEURS ABDOMINALES
Les douleurs abdominales décrites lors d’un anévrysme de l'artère iliaque interne sont
peu typiques et de valeur localisatrice peu précise. Les patients décrivent généralement des
douleurs sus-pubiennes, hypogastriques ou iliaques, ou parfois dans la région inguinale.
Ces douleurs peuvent s'expliquer par la compression non spécifique des structures
adjacentes et par l'irritation du péritoine.
V.2 . - LES SIGNES UROLOGIQUES
Les signes urologiques sont dus à la compression des différentes structures urinaires
en rapport avec l'artère iliaque interne.
La compression des uretères et/ou de la vessie et de l'urètre explique les troubles
mictionnels. Cette situation conduit généralement à une rétention urinaire aiguë qui se traduit
par un globe vésical dur et douloureux. On peut constater également une anurie.
V.3 . - LES SIGNES NEUROLOGIQUES
Les signes neurologiques sont expliqués par la compression par l'anévrysme des
racines nerveuses sacrées, situées derrière l'artère iliaque interne.
On constate alors des douleurs de type radiculaire sur le territoire des racines L5 et S1
principalement.
Ces deux racines étant des racines à la fois sensitives et motrices, on peut également
observer des troubles sensitifs (dysesthésies) mais aussi une claudication intermittente
d'origine neurologique et par conséquent indolore.
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V.4 . - LES SIGNES DIGESTIFS
Les signes digestifs s'expliquent de la même façon que les autres signes physiques
observés lors de l'examen d'un anévrysme de l'artère iliaque interne.
On constate en effet une constipation voire des ténesmes qui sont très certainement
dus à la compression, par l'intermédiaire du péritoine, des structures digestives terminales, à
savoir le colon sigmoïde et l'anus.
V.5 . - AUTRES SIGNES
Il est également décrit un œdème des membres inférieurs, qui s'explique parfaitement
par la compression des veines iliaques, situées juste derrière l'artère iliaque interne.
Le porteur d'un anévrysme isolé de l'artère iliaque interne peut également décrire une
masse battante dans la fesse. Cette sensation est la même que celle ressentie par un sujet ayant
un anévrysme de l'aorte abdominale et chez qui l'on sent une masse battante et expansive péri
ombilicale.
A l'examen physique, on peut constater presque à chaque fois une masse battante aux
touchers pelviens.
Les signes de la crise fissuraire et de la rupture ne sont pas spécifiques de la
localisation pelvienne de l'anévrysme : collapsus cardio-vasculaire, douleur intense et état de
choc hypovolémique.
Les moyens de visualiser les anévrysme de l'artère iliaque interne sont multiples :
l'échographie, qui est l'examen de référence, la tomodensitométrie, puis l'ASP (Abdomen sans
préparation).
L'urographie intra-veineuse est un moyen indirect de diagnostic par visualisation du
déplacement des uretères par l'anévrysme.
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VI - CONCLUSION
Ces dissections nous ont permis de nous rendre compte que l'artère iliaque interne est
l'artère majeure du pelvis.
Nous avons pu mettre en évidence le nombre important de ses branches. Il
conviendrait cependant de faire d'autres dissections pour confirmer ce que nous avons
approché : les multiples variations de disposition de celles-ci.
L'anatomie de l'artère iliaque interne a un rôle également pertinent en clinique, tant,
comme nous l'avons vu, au travers des anévrysmes de cette artère, que par les anomalies
expliquées par l'embryogenèse.
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VII - REFERENCES
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BERGMAN (R.A.), AFIFI (A.K.), MIYAUCHI (R.),
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Virtual Hospital
BERGMAN (R.A.), AFIFI (A.K.), MIYAUCHI (R.),
Internal Iliac Artery - (Anterior Division) - Variations in the grouping of its Visceral
Branches,
Virtual Hospital
BERGMAN (R.A.), AFIFI (A.K.), MIYAUCHI (R.),
Obliteration of Left Common External and Internal Iliac Arteries,
Virtual Hospital
BERGMAN (R.A.), AFIFI (A.K.), MIYAUCHI (R.),
Origin of the variable branches of Internal iliac artery,
Virtual Hospital
BERGMAN (R.A.), AFIFI (A.K.), MIYAUCHI (R.),
Variations in External and Internal Iliac artery anastomoses,
Virtual Hospital
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