Pommes de terre - ARVALIS

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Pommes de terre
Nord-Pas de Calais
Bulletin n° 26 du 7 juillet 2015
Bulletin réalisé en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de Région Nord-Pas de Calais, Arvalis Institut du Végétal,
les distributeurs, les collecteurs et transformateurs, les organismes techniques et les agriculteurs impliqués dans le réseau d’observations.
Photo:s C Haccart CRA de région
SOMMAIRE :
 Mildiou:
- Situation sur le terrain.
Situation globalement saine.
- Risques : Niveau de risque nul à très élevé. Seuil de
nuisibilité atteint sur quelques postes météo.
 Pucerons:
Pucerons présents mais populations très
hétérogènes selon les parcelles. Surveiller les parcelles
et procéder à des comptages.
Bintje : 50% de couverture du rang. Floraison
Parcelle en pleine floraison
OBSERVATIONS : 50 parcelles et 8 tas de déchets.
STADE DE LA CULTURE: Pour les variétés semi-tardives (type Bintje) le stade de la culture va de 40% à 100% de couverture du rang et de début floraison à pleine floraison, les premiers symptômes de sénescence font leur apparition sur les feuilles
du bas (botrytis).
Les quelques millimètres d’eau tombés sur certains secteurs dimanche ont été bénéfiques à la culture mais n’ont pas résolu le
déficit hydrique. Les parcelles conduites en sec sont en stress hydrique et les premiers symptômes de carences font leur apparition. La végétation n’évolue plus ou peu, on peut toujours voir des parcelles en fleur qui couvrent moins de 50% du rang.
Les parcelles irriguées couvrent généralement les rangs avec un feuillage bien développé.
METEO: Quelques averses sont annoncées ce mardi et mercredi mais ne devraient pas amener plus de 1 à 2mm.
Le reste de la semaine s’annonce sec. Les températures ont baissées (19 à 20°C l’après midi) et devraient remonter en fin de
semaine.
Niveau de risque
MILDIOU:
Situation sur le terrain
Hormis quelques taches observées la semaine dernière dans le secteur de Lille (qui ont été desséchées depuis par les fortes
chaleurs) la situation est globalement saine en parcelle.
Des tas de déchets non gérés avec présence de repousses sont toujours présents à Steene, Pitgam, Morbecque, Crochte et
Fresnes Les Montauban. Aucune tache de mildiou n’à été observée sur ces tas de déchets non gérés.
Il est impératif de surveiller l’environnement de vos parcelles : les tas de déchets non gérés (qui ne devraient plus l’être !)
sont des sources de contamination primaire, les repousses en parcelles et les jardins de particuliers propagent le mildiou.
1
Interprétation du tableau des risques mildiou et seuils de
nuisibilité :
Pour que le seuil de nuisibilité soit atteint il faut que :
- Le niveau de risque atteint soit :
• Moyen pour les variétés sensibles,
• Elevé pour les variétés intermédiaires,
• Très élevé pour les variétés résistantes,
- ET que les conditions météorologiques soient favorables à la libération des spores = seuil de production de spores atteint.
Les dernières colonnes du tableau des risques vous indiquent en fonction de la sensibilité de vos variétés si le seuil de nuisibilité est atteint ou pas (OUI, NON).
Tableau des risques mildiou établi à partir du modèle Milèos® le 7 juillet
2015:
Le tableau des risques mildiou est réalisé à partir de prévisions météorologiques à 48 heures. Si les conditions météorologiques constatées
différent des prévisions (pluies, brumes, brouillard…) il se peut que les risques évoluent.
2
Situation au niveau de Miléos® :
De nouvelles contaminations ont été enregistrées sur une partie des postes météo sur la période du 3 au 6 juillet (voir détail
dans le tableau des risques).
Dimanche et lundi, le seuil de nuisibilité était atteint à Ecuires, Wormhout et Zuytpeene: des libérations de spores suivies
par des contaminations ont été enregistrées par Miléos.
Les réservent de spores ont diminué durant le week-end sur la majorité des postes. Elles devraient se reconstituer à partir de
demain sur la plupart des secteurs où des contaminations ont été enregistrées le 3 juillet.
Demain et jeudi, des libérations de spores et des contaminations sont prévues sur quelques postes mais dans la majorité des
cas Miléos ne prévoit pas de dépassement du seuil de nuisibilité.
Analyse des risques du 7 au 9 juillet :
La situation est globalement saine en parcelle et sur tas de déchets non gérés.
Localement, les conditions météorologiques sont ou vont être favorables au mildiou dans les jours à venir. Le seuil de nuisibilité est atteint sur quelques postes.
Le seuil de nuisibilité est atteint dès aujourd’hui et au moins jusque jeudi sur le poste d’Ecuires et ce quelle que soit la sensibilité variétale.
Le seuil de nuisibilité est atteint à partir de demain matin et au moins jusque jeudi

Le seuil de nuisibilité est atteint sur variétés sensibles et intermédiaires sur le poste de Mametz.

Le seuil de nuisibilité est atteint quelle que soit la sensibilité variétale sur les postes de Andres, Merckeghem, Wormhout et Zuytpeene.
Sur les autres postes le seuil de nuisibilité n’est pas atteint, si la parcelle et son environnement sont sains (tas de déchets,
repousses, jardin), la parcelle peut rester sans protection.
DORYPHORES :
Des larves de doryphores sont signalées dans plusieurs parcelles du réseau. En général les dégâts sont minimes et très
localisés (quelques plantes touchées).

Dans 7 parcelles, quelques larves sont présentes sur
un pied ou constituent un foyer: Deulemont, Avelin,
Gavrelle, Beugny, Râches, Mons en pévèle.

Des doryphores sont présents à Vermelles sur des
repousses de pomme de terre.

A Linselles le seuil de nuisibilité est atteint, plusieurs
foyers sont présents.
SEUIL DE NUISIBILITE :

Deux foyers de doryphores pour 1000m²
(un foyer = 2 à 3 pieds avec présence de
larves).
Le stade de sensibilité des doryphores est le stade grain de
blé.
Larves de doryphore
3
PUCERONS :
Niveau de risque
Photo: C GAZET CRA de région
Sur les 42 parcelles où des comptages ont été réalisés, des
pucerons sont présents dans 33 parcelles (les parcelles où le
seuil de nuisibilité était atteint la semaine dernière et où une
intervention à été réalisée n’ont pas été prises en compte).
Les situations sont très hétérogènes selon les parcelles.
Dans la majorité des cas (98%) le seuil de nuisibilité n’est
pas atteint et les infestations restent modérées dans la plupart des parcelles.
Puceron aptère
Cette semaine le seuil de nuisibilité est atteint dans 1 parcelle à Achicourt.
Les conditions climatiques à venir chaudes et sèches devraient rester favorables aux pucerons, surveillez vos parcelles et réalisez des comptages pour évaluer les populations.
En cas de dépassement du seuil de nuisibilité veillez à préserver les auxiliaires.
SEUIL DE NUISIBILITE :

50% des folioles porteuses de pucerons.

Ou 5 à 10 pucerons par feuille
Evolution des populations de pucerons sur les
parcelles du réseau BSV
DEUX METHODES DE COMPTAGE :

La méthode simplifiée (en fréquence):
L'observation se fait sur 40 folioles prélevées sur la partie
inférieure des plantes, choisir une foliole qui jouxte la foliole terminale (foliole à gauche ou à droite de la foliole terminale, voir schéma). Noter si il y a présence ou absence de
pucerons.
Le seuil de nuisibilité est atteint quand 50% des folioles sont
porteuses de pucerons, soit 20 folioles sur les 40 observées.

La méthode classique:
L'observation se fait sur 20 plantes réparties dans la parcelle
(fourrières et centre du champ).
Sur chaque plante observer 3 feuilles, une sur chaque étage
de la végétation : haut, milieu, bas (une feuille est composée de plusieurs folioles), soit 60 feuilles au total.
Sur chaque feuille, noter le nombre de pucerons présents.
Diviser le nombre total de pucerons par 60 pour obtenir un
nombre moyen de pucerons par feuille.
Le seuil de nuisibilité est atteint quand on dénombre 5 à 10
pucerons par feuilles en moyenne.
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Niveau de risque
ALTERNARIA:
Quelques symptômes supposés d’alternaria de faible intensité ont été signalés cette semaine sur quelques parcelles du réseau (4 parcelles sur 50) situées à Achicourt, Seclin, Houtkerque et Béthune). Les variétés concernées sont sensibles à assez
sensibles (Innovator, Markies et Bintje) et les symptômes supposés sont modérés: quelques taches sur les étages du bas.
ATTENTION : Nous parlons de symptômes supposés car les taches d’alternaria peuvent être confondues avec de nombreux
autres symptômes qui sont fréquents en ce moment tels que les carences, brulures d’ozone ou stress. C’est pour cette raison
que seule une analyse au laboratoire permet de poser un diagnostic fiable et de valider un diagnostic visuel réalisé au
champ.
Pour que l’alternaria se développe il faut des températures comprises entre 13 et 30°C avec un optimum entre 20 et 22°C. Pour
qu’il y ait production de spores il faut une alternance entre périodes alliant sécheresse et lumière avec des périodes alliant
obscurité et d’humectation (rosée). L’alternaria se développe préférentiellement sur les feuilles « âgées » (feuilles du bas), abimées (vent, grêle) et sur les plantes stressées ou carencées. Les années sèches sont également favorables à la maladie car il y a
peu de néoformation de nouvelles feuilles et car la minéralisation est moins bonne.
Cette année le printemps (mai/juin) a été sec mais plutôt froid avec assez peu de périodes d’humectation, les conditions de
développement du champignon ne semblent pas réunies pour le moment.
Néanmoins dans les parcelles de variétés sensibles à l’alternaria (Markies, Daisy, Innovator, Samba, Charlotte…) conduites
en sec et qui souffrent de stress (stress hydrique, rotations courte, carence minérale…) on pourrait voir arriver des symptômes d’alternaria alternata. L’alternaria alternata est un parasite de faiblesse moins virulent que l’alternaria solani qui est
considéré comme le pathogène (Il faut 10 à 100 fois moins de spores de solani pour générer une infection que de spores d’alternata). L’alternaria alternata émet moins de toxine que le solani, il a un impact moins important sur le rendement.
Photo : C Haccart CRA de région
En, pièce jointe, vous trouverez une fiche réalisée par la
Chambre d'Agriculture de région Nord Pas de Calais intitulée "Les alternarioses de la pomme de terre. Mieux les
connaitre - Mieux Les identifier- Mieux les prévenir"
Symptômes supposés d’alternaria sur feuille
du bas. Variété Markies .
BOTRYTIS:
Des symptômes de botrytis se développent sur les feuilles du bas dans les parcelles qui sont les plus avancées dans leur cycle
ou les plus en situation de stress (stress hydrique et/ou carence).
Le botrytis (pourriture grise), se caractérise par des nécroses de couleur brun-noir entourées d'un halot jaune. Ces lésions sont
généralement localisées sur la pointe ou en bordure des folioles.
Le botrytis peut parfois être confondu avec le mildiou car ce champignon peut former un feutrâge gris à la face inférieure ou
supérieure des taches quand le temps est humide. On le distingue du mildiou par son halot jaune caractéristique et sa localisation en bas de plante (le mildiou arrive par le haut).
Le botrytis ne doit pas non plus être confondu avec l’alternaria: le botrytis constitue généralement une tache de grande taille
en bordure de foliole alors que dans le cas de l’alternaria les taches sont de petites taille, nombreuses et on voit des cercles
concentriques à l’intérieur.
Photo : C Haccart CRA de région
Ces symptômes sont liés à une sénescence naturelle de la plante, ils sont sans incidence notable sur le rendement.
Symptômes sde botrytis sur feuilles du bas
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Niveau de risque
LIMACES :
La société DeSangosse met en place depuis plusieurs années un réseau de piégeage des limaces en partenariat avec McCain,
Les Ets Pomuni et la Chambre d'Agriculture de région Nord Pas de Calais.
Le réseau de piégeage 2015 est composé de 27 parcelles présentant pour la plupart un risque limace avéré.
Les relevés des pièges sont réalisés chaque lundi par les agriculteurs eux mêmes selon un protocole harmonisé.
Un premier piégeage avait été réalisé avant la plantation des pommes de terre.
Les piégeage en végétation ont pu démarrer cette semaine maintenant que le stade de 50% de couverture du rang est atteint
Concernant l’activité des limaces au 6 juillet :
16 parcelles ont fait l’objet d’un piégeage.
• Sur 15 parcelles, aucune limace n'à été piégée.
• Sur 1 parcelles (Eringhem), l'activité est de 1 limaces par m².
Aucune parcelle n’a atteint le seuil de nuisibilité.
Les conditions climatiques actuelles, chaudes et sèches, ne sont pas
favorables à l’activité des limaces.
SEUIL DE NUISIBILITE :
4 limaces par m² (1m²= 4 pièges).
AUXILIAIRES:
Les coccinelles (adultes et larves), les chrysopes, les syrphes et les micro-hyménoptères jouent un rôle très important dans la
régulation des population de pucerons.
Leur présence est observée en parcelle, leur nombre est en augmentation .
Puceron parasité par un hyménoptère
Photo: C GAZET CRA de région
Photo: C GAZET CRA de région
Larve de chrysope
Photo: C GAZET CRA de région
Quelques photos d’auxiliaires observés en parcelle cette semaine:
Nymphes de coccinelle
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Descriptif des principaux auxiliaires
Auxiliaires
Stade de prédation
Ravageurs ciblés
Chrysope
Etat larvaire et un
peu les adultes
Pucerons mais ausi
œufs de doryphore,
jeunes chenilles…
Coccinelle
Etat larvaire et
adulte.
Pucerons
Syrphe
Etat larvaire
uniquement
Pucerons
Consommation
jusqu'à 500
pucerons pendant
les 15-20 jours de
développement.
30 à 60 pucerons
par jour.
250 à 400 pucerons
durant les 8-15
jours de
développement
Limaces, pucerons,
taupins
Carabe
Etat larvaire et adulte
Les parasitoïdes
(microhymenoptères)
La ponte se fait sur ou
dans un autre insecte Pucerons, chenilles...
(insecte hôte)
Cycle de vie
Plusieurs générations
par an.
1 à 3 générations par an.
500 à 1000 œufs par
femelle. 1 à 5
générations par an.
Nombre important
d'especes d'où une
présence du printemps
à l'automne.
Plusieurs générations
par an.
DATURA STRAMOINE:
Des pieds de datura sont signalés en parcelle de pomme de terre à Deulemont et Don.
Le Datura Stramonium est une plante toxique qui produit des alcaloïdes puissants et qui peut
se retrouver dans les cultures maraîchères. Cette plante présente un risque important lors
des récoltes, notamment pour les légumes destinés à la transformation comme les haricots,
car des fragments peuvent contaminés les denrées et provoquer des intoxications pour le
consommateur.
Si les plantes sont déjà très grandes, il est recommandé de les détruire manuellement en les
arrachant et de les exporter de la parcelle pour les laisser pourrir dans un lieu isolé (pas sur
un tas de fumier) et éviter ainsi toute maturation des graines et toute contamination, y compris au niveau de la bordure des parcelles.
Photos: L.Durlin FREDON Nodc
Attention, cette plante est très toxique et il est nécessaire d’être protégé pour la manipuler
en toute sécurité.
Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.
Ce Bulletin est rédigé à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire,
toutefois celle-ci ne peut être transposée telle quelle à chacune des parcelles.
Directeur de la publication : Jean-Bernard Bayard, Président de la Chambre d'Agriculture de région Nord Pas-de-Calais.
Rédacteurs : animateurs régionaux pour la filière pomme de terre:
Christine Haccart, Chambre d'Agriculture de région (Tél : 03.21.64.80.88)
Cyril Hannon, Arvalis Institut du Végétal (Tél : 03.22.85.75.66)
Coordination et renseignements : Samuel Bueche Chambre d’Agriculture de région (Tél: 03.21.60.57.60)
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