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4.2. Le Confucianisme de Xunzi
Mencius a été critiqué et attaqué par les confucéens ultérieurs pour avoir ruiné le
confucianisme. Ainsi, Xunzi qui était plus jeune de cinquante ans environ par rapport à
Mencius, aurait réorganisé le confucianisme sous sa forme ancienne. Xunzi voit en chaque
humain un pervers capable de tout. Contrairement à Mencius, Xunzi considérait qu’une
personne de nature mauvaise pouvait s’améliorer par l’éducation morale. Il confie alors au
confucianisme la société, le soin de diriger l'homme, de le réprimer et de corriger le mal qui
se trouve en lui.
Pour la première fois, on retrouve dans cette doctrine la notion d'obéissance et de répression.
Selon l´histoire, son plus grave erreur fut d’avoir formé deux hommes Han Fezi et Li Si qui
appartenirent à l’école des Légistes, qui furent plus tard les conseillers du terrible Qin Shi
Huangdi et lancèrent une campagne de persécussions contre les disciples du maître. En effet,
vu que le l'homme était par nature indiscipliné et incontrôlable, le seul fondement de la
morale ne pouvait être que la crainte de la police et des magistrats. Au lieu de gouverner par
la bienveillance, il fallait donc le faire par les codes et la peur. Le critiques des confucéens
«puristes» ne se firent pas attendre, et du coup, ils furent accuser de complot contre Qin Shi
Huangdi. Le ministre Li Si conseilla alors au prince de brûler les écrits confucéens et de
persécuter ses précurseurs. C'est de cette façon, que le légisme4 réussit à s'imposer.
Après 11 ans de règne, Qin Shi Huangdi mourut et son incompétent successeur disparut au
bout de quatre ans. En 206 A.C., un homme du peuple, Liu Bang, dirigea une rébellion qui
mit fin à la dynastie de Qin et fonda la sienne, celle des Han, pendant laquelle le
Confucianisme connut un renouveau.
4.3. Le Confucianisme sous les Han
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cet Empire centralisateur et Conquérant accorda au
confucianisme un rôle quasi officiel dans l’Etat. La dynastie des Han s’étendit de 206 A.C.
jusqu’au II de notre ère.
Cet empire fut ouvert aux influences extérieures (Taoïsme et le Bouddhisme )et fut marqué
dès son début par un certain succès. On peut dire également que les confucéens ne
retrouvèrent complètement leur influence au sein du gouvernement qu’avec Wu, le troisième
empereur de cette dynastie (141-87 A.C.).
De plus, à l’époque, on choisissait de préférence les fonctionnaires parmi les gens formés à
partir du confucianisme, ce qui leur permettait de conserver un certain pouvoir. De cette
façon, l'institution des examens (et le mandarinat) prit progressivement la forme d'un système
qui supposait la compétence administrative de ceux qui savaient par cœur le canon confucéen.
D'où l'on peut déduire que le confucianisme a d'une certaine façon uniformisé le niveau
culturel et l'échelle morale de la société, en lui conférant une base commune.
Lorsque les Han Postérieurs perdirent le «Mandat Céleste», la Chine tomba à nouveau dans le
chaos et dans des luttes pour le pouvoir. Il fallut attendre le VI siècle et la Dynastie des Sui
pour revenir à une certaine stabilité. Les Tang lui succédèrent en 618, et achevèrent la
restauration. La Chine continua ouverte aux influences étrangères, et le Bouddhisme resta très
marqué. Pourtant en 845 après J.C., un Edit contre le Bouddhisme et implicitement contre
toutes les religions d’origine étrangère fut publié .
4 Les légistes sembleraient appeler un gouvernement totalitaire.