TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité 10/10/13 GRANDPIERRE Marion L2 TSSIBS Pr VELLY 8 pages Le complexe majeur d'histocompatibilité Plan : A. Généralités I. Définitions II. Des ligands pour le TCR III. Les molécules du CMH B. Aspects génétiques I. Quelques rappels de génétique II. L'organisation génomique III. Structure des CMH I et II IV. Contrôle génétique et régulation de la réponse immunitaire V. Expression des molécules du CMH C. Mode d'action I. Les cellules présentatrices de l'antigène (CPA) II. La dynamique de la réponse immunitaire III. La mise en place des ligands pour le TCR D. La famille des molécules du CMH E. Applications biomédicales F. Conclusion A. Généralités I. Définitions – – – – – Le CMH est nommé plus spécifiquement HLA (Human Leukocyte Antigen) pour l'homme. Ensemble de gènes très polymorphes qui codent pour des molécules qui sont des marqueurs du soi. Ce sont des glycoprotéines appartenant à la superfamille des Immunoglobines. Cette mosaïque antigénique constitue la carte d'identité de l'individu. La transmission est mendélienne. Ce complexe a un rôle essentiel dans le rejet de greffe et les réponses immunitaires. II. Des ligands pour le TCR – – – les LT ne sont pas capables de reconnaître l'anitgène (AG) qu'en association avec les molécules du CMH. Il existe donc une co-reconnaissance « CMH-AG » par les LT. On aboutit alors à un complexe tri-moléculaire « CMH-AG-Récepteur T ». 1/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité III. Les différentes classes de molécules du CMH • classe I : – elles sont présentes dans toutes les cellules nucléées – ce sont donc des marqueurs du soi – responsables du rejet • – – classe II : exprimées sur les cellules présentatrices d'AG participent aux coopérations cellulaires • – classe III : molécules impliquées dans la voie du complément (cf cours correspondant) B. Aspects génétiques I. Quelques rappels de génétique C'est un système multigénique : l'ensemble des gènes codant pour les CMH se trouvent sur le bras court du chromosome 6. Chaque classe est codée par plusieurs gènes. Ainsi la classe I l'est par les gènes HLA-A, HLAB, HLA-C et la classe II par DP, DQ, DR. Locus : position sur un chromosome où se trouve un gène ou un groupe de gènes. Allèle : gène occupant un même locus et ayant des effets différents sur un même caractère. Haplotype : combinaison de gènes différents sur un même chromosome. On possède donc un haplotype maternel et un haplotype paternel. Ils font l'objet d'études lors de la recherche d'un donneur compatible. II. L'organisation génomique Ainsi l'organisation génomique se base sur deux systèmes : – système multigénique – système multi-allélique lié au grand nombre d'haplotypes De plus, un grand nombre d'individus sont hétérozygotes pour les HLA de classe I et II : on obtient alors deux propriétés au lieu d'une, ce qui enrichit la réponse immunitaire. Cette caractéristique rend donc chaque individu quasiment unique car il est donc quasiment impossible de trouver les 6 mêmes allèles pour HLA chez 2 individus différents sauf dans une même famille. Le polymorphisme est beaucoup plus important pour les classes I que pour les classes II. 2/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité III. Structure des CMH de classe I et II Ces molécules appartiennent à la superfamille des Immunoglobulines mais n'en sont pas !! Elles présentent juste des homologies de structure. – – – a. Classe I chaîne lourde α avec 3 domaines extracellulaires (α1, α2, α3) β2 microglobuline codé par un gène localisé sur le chromosome 15 et qui a un rôle stabilisateur. zone fonctionnelle : la poche à peptide : très polymorphe, elle est formée par les domaines α1 et α2. b. Classe II Ce sont des hétérodimères formés d'une chaîne α et d'une chaîne β à 2 domaines extracellulaires chacune. La poche à peptides est formée par l'association des deux chaînes. IV. Contrôle génétique et régulation de la réponse immunitaire – – le caractère répondeur ou non répondeur d'un individu est déterminé par des gènes présents sur le CMH. En effet, d'un allèle à un autre dans une molécule HLA, les régions qui varient sont celles qui interagissent avec les peptides. Lors de leur éducation dans le thymus, les lymphocytes subissent une sélection par les molécules du CMH. V. L'expression des molécules du CMH Les molécules du CMH I sont exprimées par toutes les cellules nucléées. En revanche, celles du CMH II sont surtout exprimées par les cellules présentatrices de l'AG (CPA), les LT activés et les cellules épithéliales thymiques. 3/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité C. Mode d'action des CMH L'élément déclenchant de la réponse immunitaire est la capacité du TCR à reconnaître le bon complexe. I. Les CPA – Les Cellules dendritiques sont spécialisées dans la présentation de peptides surtout viraux... – les Macrophages présentent des peptides provenant de micro-organismes extracellulaires. – Les cellules B présentent des peptides provenant d'antigènes solubles. II. La dynamique de la réponse immunitaire En temps normal, la peau protège des agents pathogènes, mais s'il y a des lésions cutanées, les bactéries peuvent entrer dans l'organisme où elles sont immédiatement phagocytées par des macrophages ou des cellules dendritiques immatures. Ces dernières vont se rendre vers le ganglion en maturant : elles se mettent à exprimer HLA classe I et II associés à des peptides phagocytés. Elles rentrent dans le ganglion au niveau de la zone T dépendante à la rencontre des LT naïfs possédant un seul type de TSR. Leur objectif est donc de trouver le LT naïf ayant le bon TSR mais la compatibilité est rare, ainsi les cellules dendritiques vont visiter plusieurs ganglions. Enfin quand le peptide est reconnu, le LT avec le bon TSR produit des clones très nombreux ! Ils se rendent sur le site de l'infection par chimiotactisme. Ce mécanisme prend de 5 à 7 jours. L'immunité non spécifique utilise ce délai pour faciliter l'accès futur de l'immunité spécifique, en rendant par exemple l'endothélium beaucoup plus perméable ou en production des facteurs chimiotactiques. 4/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité III. La mise en place des ligands pour le TCR Très important : la reconnaissance dépend du type de LT !! Ainsi les CMH classe I sont reconnus par les LT cytotoxiques et les CMH classe II par les LT auxiliaires ! a. La voie des CMH I Pour les HLA I, elles s'assemblent avec des peptides ENDOGENES, c'est d'ailleurs pour ça qu'elles sont reconnues par les LT cytotoxiques qui ont pour mode d'action principal la lyse de cellule principale. Le protéasome est spécialisé dans la dégradation des protéines. Les peptides antigéniques obtenus passent dans le réticulum endoplasmique via TAP et s'associent au CMH I. Le complexe formé est ensuite transporté à la membrane plasmique. Dans certaines pathologies, les patients sont TAP déficients. Cette déficience rend impossible l'expression des HLA I à la surface de leurs cellules et donc il n'y a pas de réponse immunitaire adaptative contre les pathologies virales : c'est donc un déficit immunitaire très grave. 5/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité b. La voie des CMH II Les HLA II se lient à des peptides ENDOGENES mais aussi il existe un procédé qui utilise la phagocytose (facilitée ou simple) pour faire rentrer des agents pathogènes. La vésicule va alors fusionner avec des lysosomes. Il se produit une protéolyse des agents exogènes et les peptides produits contenus dans des vésicules de dégradation s'associent à des CMH II. Or les CMH II sont synthétisés au niveau du RE qui contient luimême des peptides susceptibles de se lier aux complexes. Un mécanisme bloque le site de liaison du CMH II tant qu'il est dans le REG. Pour désamorcer l'occupation, une autre molécule de classe II vient le retirer au moment de la fusion avec les vésicules de dégradation. c. La restriction par les molécules du CMH 6/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité La reconnaissance de l'antigène par les LT est strictement restreinte par les molécules du CMH. – si on a le même allèle de HLA I mais un peptide différent, il n'y a pas de reconnaissance. – Si le peptide est identique mais l'allèle de HLA I change : il n'y a pas de reconnaissance. De plus, si un peptide donné parvient à se fixer à plusieurs CMH, il ne sera pas forcément reconnu par le TCR car ce dernier ne reconnaîtra que certaines HLA (sélection positive dans le thymus). D. La famille des molécules du CMH HLA E et HLA G (rôle inhibiteur) sont des molécules de classe I mais très peu polymorphiques. HLA G est impliquée dans la tolérance immunitaire et particulièrement dans la tolérance foeto-maternelle. Les « HLA classe I like » comme MICA et MICBA sont des molécules de stress. Certaines molécules présentent des lipides et glycolipides à une sous-population de LT appelée iNKT qui sont principalement des LT avec un TCR invariant. D'autres sont des ligands pour les récepteurs activateurs NKG2D exprimé sur les cellules NK et certaines LT : ils détectent le non soi dangereux. Par exemple, au sein de la flore intestinale à l'état physiologique, il existe de nombreuses bactéries qui ne doivent pas déclencher de réaction immunitaire. En revanche, si ces mêmes bactéries tentent de franchir la barrière intestinale, une réponse immunitaire doit être apportée. Les molécules de CMH I régulent négativement la fonction des cellules NK c'est-à-dire l'immunité innée. 7/8 TSSIBS – Le complexe majeur d'histocompatibilité E. – – – – – Les applications médicales génétique des populations médecine légale greffe et transplantation d'organes transfusion sanguine relation HLA et maladies. F. Conclusion Le système HLA est une véritable carte d'identité biologique à l'échelle de l'individu et donc il est le garant de l'intégrité du soi. – – Sa fonction générale est la surveillance de l'individu contre ses propres erreurs et la défense contre les éléments du non-soi. Une meilleure connaissance de son fonctionnement permettrait : – des progrès en transplantation et en immuno-hématologie, – une meilleure approche des maladies auto-immunes, – une aide au diagnostic et à la décision thérapeutique. 8/8