
NOVEMBRE 2014 // P 17
Rimouski, véritable lieu de convergence
de l’industrie, joue un rôle vis-à-vis des
communautés de la Côte-Nord. Est-ce que
Valleyfield, par exemple, peut nous amener
ailleurs dans la desserte de chacune des
communautés nordiques ? Ainsi, moi ce que
je souhaite au niveau municipal, c’est que
les municipalités soient davantage parte-
naires et collées à l’industrie, que ce soit
par des administrations portuaires ou une
présence au Forum maritime du Québec.
Elles ont des choses à dire !
Je regarde Rivière-du-Loup, ma ville, où
on me propose actuellement le projet d’un
Carrefour maritime, un lieu de convergence
et de concertation pour mieux développer
le fleuve, pour mieux développer Rivière-
du-Loup à partir du fleuve. Pourquoi ne pas
multiplier cela à Matane, à New-Richmond
ou à d’autres communautés ?
Je pense que le rôle municipal est très
important. C’est pour cela que je parle du
pouvoir de l’initiative. Le rôle des munici-
palités sera de proposer et nous, de les
accompagner. Si le fédéral est appelé, on
ira négocier, ensemble, sur la même ligne
de front. Je me réjouis du fait que l’Union
des Municipalités du Québec soit là, que
non seulement elle tende la main, mais dise
aussi : « on est là et on veut aider ». La muni-
cipalité, c’est un partenaire, c’est un niveau
de gouvernement de proximité dont on se
doit de se prévaloir.
Quand on parle de stimuler le dévelop-
pement économique, pouvez-vous nous
donner des exemples plus concrets
dont bénéficieront directement les
municipalités ?
Notre gouvernement aborde le développe-
ment maritime sous l’angle de l’intermoda-
lité et nous voulons mettre à contribution
la complémentarité des réseaux ferroviaire
et routier. À ce sujet, nous comptons établir
un pôle logistique en Montérégie dans les
secteurs de Vaudreuil-Soulanges et de
Contrecoeur. Le Québec a construit l’Auto-
route 30, mais encore faut-il en bénéficier
économiquement ! Nous voulons donc
maximiser les retombées tout au long de
ce parcours dans Vaudreuil-Soulanges.
Contrecoeur quant à elle, très liée au déve-
loppement du port de Montréal, se doit de
connaître un bon développement.
Cela passe aussi par la formation. L’École
des pêches et de l’aquaculture de Grande-
Rivière en Gaspésie, c’est un moteur
économique auquel on doit s’attarder pour
lui donner un nouveau souffle. L’Institut
maritime à Rimouski est non seulement bon
pour la ville, mais aussi pour tout le Québec.
On a une pénurie de main d’œuvre dans le
milieu maritime, il va bien falloir s’y attarder
et l’Institut maritime va jouer un rôle de pre-
mier plan. Il en va de même pour le réseau
universitaire.
Je pense que le bénéfice ultime, c’est
la création d’emplois. Je vous donne un
exemple. Un bateau de croisière se présente
aux Îles-de la-Madeleine. Une fromagerie et
une poissonnerie se trouvent près du port.
On y a acheté en un seul coup pour 5 000 $
de fromage et 8 000 $ de poisson !
Ce dont les municipalités ont besoin, c’est
d’activité économique. Parfois cela passe par
des parcs industriels mais dans d’autres cas
il y a des ports de mer qui accueillent des
croisières et des bateaux qui font du trans-
port de marchandises. Le port de Québec,
pas seulement au niveau des croisières, est
en pleine effervescence. De mon bureau,
je vois arriver au quotidien des navires de
partout dans le monde qui viennent procéder
à des chargements de vrac.
Mais davantage d’activité économique
sur le Saint-Laurent implique davantage
de circulation maritime, et forcément
davantage de risques environnementaux.
Prévoit-on dans la stratégie des mesures
visant à mieux protéger l’environnement et
mieux outiller les municipalités dans un tel
mandat ?
S’il y a une société dans le monde qui est
bien équipée, c’est le Québec, sur différents
fronts et différents volets. Tout d’abord,
nos chantiers maritimes figurent parmi
les plus performants et honnêtement, ils
sont capables d’en recevoir davantage.
Aussi, Urgence-Environnement est une
escouade extraordinaire qui fait un travail
fabuleux. Ultimement, si un accident ou
un déversement de quelque matière que
ce soit arrivait, on exigerait de la part des
utilisateurs du fleuve qu’ils soient aussi
payeurs. Et n’oublions pas qu’une respon-
sabilité fédérale existe dans de tels cas.
Nous sommes donc structurés à tous les
niveaux. Maintenant, pour donner un nouvel
élan, il faudra probablement qu’on s’ajuste
dans le temps. Mais nous sommes une des
sociétés dans le monde qui, sur le plan de
l’environnement, avons le mieux planifié
ce type d’intervention. S’il y a un niveau de
transport qui est à la fois respectueux de
l’environnement mais surtout sécuritaire,
c’est bien le secteur maritime.