Recommandations de la Société suisse d’infectiologie (SSI) concernant l’administration d'oseltamivir (Tamiflu®) à des patients adultes en cas de grippe pandémique (H1N1) 2009 supectée ou confirmée Remarques générales Ces recommandations devront sans doute être adaptées en cas de modification de l’épidémiologie, de la virulence du virus, de la sensibilité aux antiviraux, etc. Etant donné la faible virulence de la souche virale circulante de grippe pandémique, l'administration d'oseltamivir est généralement limitée aux patients atteints d’une maladie grave et aux patients présentant un risque accru de complications (cf. le document de l’Office fédéral de la santé publique [OFSP] « Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts » qui inclut une liste des groupes à risque). Ampleur du risque et indication au traitement La prescription d’oseltamivir à des patients doit toujours inclure une évaluation des risques d’après : - la gravité de la maladie sous-jacente ; - la comorbidité supplémentaire ou le groupe d’âge à risque; - la gravité et la durée des symptômes. Par exemple, un traitement à l’oseltamivir pourrait ne pas être nécessaire ou pourrait être reporté jusqu’à ce que l'on connaisse les résultats de tests microbiologiques : - chez les patients présentant des symptômes légers (p. ex., température du corps < 38°C, symptômes respiratoires légers), tout particulièrement s’ils ne présentent aucun facteur de risque supplémentaire (p. ex., femme enceinte en bonne santé) ; - chez les patients atteints d’une maladie sous-jacente bien contrôlée, comme le diabète sucré ou l’asthme, tout particulièrement s’il n’y a aucun risque supplémentaire. Patients infectés par le VIH Les risques de complication de l’infection pandémique (H1N1) 2009 ne devraient pas être augmentés s’il n’y a aucune comorbidité supplémentaire et que les critères suivants sont remplis : - patients sous thérapie antirétrovirale efficace (taux d’ARN VIH < 50 copies/ml) et nombre de cellules sanguines CD4 > 350/mm3 et > 17 % et nadir des CD4 > 100/mm3 ; - patients ne suivant pas de thérapie antirétrovirale avec un taux de CD4 > 350/mm3 et > 17 % et un taux d’ARN VIH < 30 000 copies/ml. Les risques augmentent en cas de symptômes cliniques correspondants (fièvre > 38°C) ET - patients avec une comorbidité supplémentaire ou appartenant à une tranche d’âge à risque OU - patients ne suivant pas de thérapie antirétrovirale avec un taux de CD4 < 350/mm3 ou < 18 % ou un taux d’ARN VIH > 30 000 copies/ml OU - patients sous thérapie antirétrovirale avec un échec virologique (taux d’ARN VIH > 400 copies/ml ou taux de CD4 < 350/mm3 ou < 18 % ou nadir des CD4 < 100/mm3. Moment du traitement Le traitement doit commencer dès l'apparition des premiers symptômes (dans un délai de 24 à 48 heures). En cas de maladie grave (p. ex., patients sous respiration artificielle), le traitement peut également commencer plus de 48 heures après l'apparition des premiers symptômes. Le traitement doit être interrompu si les tests microbiologiques sont négatifs pour la grippe pandémique (H1N1) 2009. Recommandations SSI / pandémie A(H1N1) / 3 août 2009 1 A l’heure actuelle, il n’est pas recommandé de fournir une dose de départ d’oseltamivir à tous les patients appartenant à un groupe à risque accru de complications dans la mesure où ceci conduirait à une utilisation abusive du médicament. Dosage d’oseltamivir Ce dosage est le même que celui recommandé en octobre 2006 à l’OFSP par la SSI. Oseltamivir (Tamiflu®) par jour per os Durée (jours) Cas ambulatoires et hospitalisés (pas en médecine intensive) 2 x 1 capsule de 75 mg 5 Infection grave (médecine intensive) 2 x 2 capsules de 75 mg 10 1 x 1 capsule de 75 mg 10 Indication Thérapie Prophylaxie post-expositionnelle Addendum: dosage d’oseltamivir pour les patients adultes souffrant d’insuffisance rénale/dialyse : Traitement (durée : 5 jours) DFG 10-30 ml/min DFG < 10 ml/min Dialyse péritonéale Hémodialyse1 (HD) Prophylaxie (durée : 10 jours) 75 mg par jour 75 mg chaque 48 heures Une seule dose de 30 mg 30 mg chaque 10 jours Une seule dose de 30 mg 30 mg une fois par (tout de suite après le semaine changement) Dose de départ de 30 mg, Dose de départ de 30 mg, puis 30 mg après chaque puis 30 mg après chaque deuxième dialyse deuxième (seconde) dialyse 75 mg par jour 75 mg par jour Thérapie de remplacement rénal continue (HFVVC/HDVVC/HFDVVC)2 DFG: débit de filtration glomérulaire Remarques 1 Une seule dose de 30 mg d’oseltamivir provoque un pic de concentration 3 fois plus élevé qu’une seule dose de 75 mg administrée à un patient aux fonctions rénales normales. Ainsi, un dosage de 75 mg après une HD, comme cela a parfois été suggéré, est trop élevé. Si le but est d’atteindre de fortes concentrations, la dose peut être augmentée jusqu'à 30 mg après chaque HD. 2 Grâce à la sécrétion tubulaire, la clairance rénale d’oseltamivir est plus de deux fois supérieure au DFG. Le dosage pour le DFG 10 à 30 ml/min peut aussi être appliqué lors d’une thérapie à haut débit (p. ex., 3 l/h, soit l’équivalent d’une clairance de 50 ml/min avec un coefficient de diffusion de 1). Réf : NHS Medicines Q&A,2009. Robson R, NDT 2008. Karie S, NDT 2006. Holdiny M. AAC 2008. Hayden FG, JID 2004, Morrison D, PLoS ONE 2007 (ueh 07/2009) Des recommandations pour les enfants seront publiées en août 2009 par le Groupe suisse d’infectiologie pédiatrique (PIGS). Recommandations SSI / pandémie A(H1N1) / 3 août 2009 2 Pr Ursula Flückiger Présidente de la Société suisse d’infectiologie P Pr Kathrin Mühlemann Responsable du groupe de travail P Recommandations SSI / pandémie A(H1N1) / 3 août 2009 3 Recommandations de prise en charge des enfants lors de suspicion de grippe pandémique (H1N1) 2009 1. Introduction L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a défini sur son site les examens et la prise en charge requis pour les cas suspects de grippe pandémique (H1N1) 2009 : http://www.bag.admin.ch/influenza/06411/index.html?lang=fr (Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts). Les mesures à prendre sont constamment adaptées à la situation actuelle. Outre ces mesures, le Groupe suisse d’infectiologie pédiatrique (PIGS) a élaboré, sur mandat de l’OFSP, les présentes recommandations de prise en charge diagnostique et thérapeutique des enfants, qui se fondent elles aussi sur la situation actuelle et devront être adaptées rapidement si les circonstances l'exigent. 2. Conseils téléphoniques versus consultation La grippe pandémique (H1N1) 2009 reste bénigne dans la plupart des cas. Les parents sont priés de téléphoner en première instance à leur pédiatre et se feront conseiller par ce canal. Les enfants malades souffrent de fièvre, de rhume, de maux de gorge, de toux, éventuellement de maux de tête, de perte d’appétit et de fatigue, parfois de diarrhée. Ils ne doivent pas nécessairement voir un médecin si leur état général est bon. Une consultation et des examens plus poussés s’imposent toutefois pour les patients 1) présentant des symptômes de maladie grave (voir tableau 1 ci-dessous) ; 2) à risque accru de complications (selon l’OFSP : maladie chronique des voies respiratoires, comme l’asthme ou la mucoviscidose, maladie cardiovasculaire ou du métabolisme, affection rénale, immunodéficience congénitale ou acquise, immunosuppression) ; 3) vivant sous le même toit que des personnes à risque accru de complications (voir point 2.2, et femmes enceintes). Tableau 1 Critères 1 2 3 4 5 6 7 Signes justifiant une hospitalisation d’urgence Dyspnée grave (tirage inspiratoire, gémissements) Tachypnée (fréquence respiratoire ≥ 50/min jusqu’à un an, puis ≥ 40/min) Saturation en oxygène ≤92 % l’absence de cyanose ne permet pas d’exclure une maladie grave Epuisement respiratoire ou apnée (apnée = pause respiratoire ≥ 20 secondes) Déshydratation grave ou choc Diminution de l’état de conscience ou convulsions Evolution rapide de la maladie ou évolution en deux phases avec aggravation de l’état général Important ! Chez les nourrissons de moins de six mois, la tachypnée et le tirage intercostal sont les signes avant-coureurs d’une maladie grave ou d’une évolution défavorable. Ces nourrissons doivent être rapidement conduits aux urgences. Les enfants souffrant d’une affection sous-jacente les mettant à risque accru de complications (voir 2.2) doivent faire l’objet d’une surveillance étroite en cas de suspicion de grippe pandémique. Si leur état se détériore, une hospitalisation rapide s’impose. www.pigs.ch Recommandation du PIGS A(H1N1) version du 11.8.2009 page 1 de 3 La décision d’hospitalisation se fonde sur les signes susmentionnés, qui indiquent une évolution grave ou une complication : pneumonie, gastroentérite grave, choc, défaillance circulatoire, encéphalite. 3. Hospitalisation fondée sur un ou plusieurs des critères susmentionnés : Prière d’annoncer téléphoniquement au service des urgences Indications minimales à fournir par écrit : 1) critères ayant conduit à faire admettre le patient en urgence ; 2) date et heure du début des symptômes. 4. Mise en évidence de l’Influenza A(H1N1) 2009 : enfants à soumettre à des tests : 1) tous les enfants hospitalisés suite à une suspicion de grippe pandémique (H1N1) 2009 (prélèvement effectué au service des urgences) ; 2) tous les nourrissons jusqu’à trois mois, si un traitement à l’oseltamivir est envisagé ; 3) tous les enfants symptomatiques suspects de grippe pandémique (H1N1) 2009 et en contact avec des personnes à risque accru de complications (prélèvement par le médecin traitant). Les enfants présentant un risque accru de complications (voir 2.2, indépendamment de leur âge) peuvent être testés, mais ne doivent pas forcément l’être si leur état général est bon et, lors d’affection sous-jacente, si celle-ci est bien contrôlée (voir 5. Traitement). 5. Traitement : Un traitement à l’oseltamivir (Tamiflu®) est recommandé pour chaque enfant présentant l’une des trois indications précitées à un test. Pour l’instant, la dispersion spatio-temporelle des cas avérés de grippe pandémique (H1N1) 2009 est trop grande pour permettre de formuler des recommandations générales pour le traitement antiviral au Tamiflu® par classe d’âge (traitement empirique). Mais dès que l’OFSP aura déclaré le début de la vague pandémique en Suisse, sur la base de l’augmentation des cas recensés, cette recommandation sera remplacée et le traitement empirique au Tamiflu® sera recommandé aux nourrissons (jusqu’à douze mois) présentant des symptômes de grippe pandémique (H1N1) 2009, parce que ceux-ci courent un risque accru de complications et d’hospitalisation s'ils sont infectés par le virus. Indépendamment des indications thérapeutiques qui précèdent, il peut très bien être justifié, en raison du contexte médical ou social d'un individu, de prescrire un traitement au Tamiflu®. Dans une telle situation, un enfant peut être traité au Tamiflu® sans avoir subi de test si son état général est bon. L’efficacité du Tamiflu® dépend du commencement rapide du traitement : un traitement au Tamiflu® débutera aussitôt après le test (voir point 4), indépendamment du résultat, lorsque les premiers symptômes remontent à moins de 48 heures ; en cas de décision en faveur du traitement empirique, même les enfants n’ayant pas subi de test devraient le débuter dans les 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes ; les enfants hospitalisés avec des symptômes graves seront toutefois traités au Tamiflu® indépendamment du temps écoulé depuis l’apparition des symptômes. Si le test s’avère négatif, le traitement peut être interrompu. www.pigs.ch Recommandation du PIGS A(H1N1) version du 11.8.2009 page 2 de 3 6. Dosage de l’oseltamivir (Tamiflu®) Age < 1 an > 1 an Poids corporel < 15 kg 15-23 kg 23-40 kg >40 kg Dose recommandée pendant cinq jours 2-3 mg/kg 2x par jour* 30 mg 2x par jour 45 mg 2x par jour 60 mg 2x par jour 75 mg 2x par jour *Faute de données, il n’y a pas eu d’autorisation officielle de mise sur le marché spécifique aux enfants de moins d’un an. Il est toutefois possible d’administrer du Tamiflu® hors étiquette pendant la pandémie (voir http://www.swissmedic.ch/aktuell/00003/01032/index.html?lang=fr). Les coûts de ce traitement sont remboursés sous certaines conditions par l’assurance-maladie obligatoire http://www.bag.admin.ch/themen/krankenversicherung/00263/00264/00265/index.html?lang=fr Communication de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) concernant l'inscription provisoire du Tamiflu® dans la liste des spécialités (LS)). Préparation et administration de Tamiflu® Les formes d’application suivantes sont disponibles : - capsules à 30 mg, à 45 mg et à 75 mg - suspension buvable pour enfants (bouteille de 52 ml, suspension à 12 mg/ml) La suspension n’est disponible qu’en quantité très limitée et devrait être utilisée en premier lieu pour les nourrissons. Un dosage personnalisé peut s’obtenir par l’ouverture des capsules (les capsules pour enfants à 30mg et à 45mg sont faciles à ouvrir). La capsule doit être ouverte juste avant la prise et son contenu mélangé à de l’eau, de l’eau sucrée, du lait condensé sucré, de la compote de pommes, du yoghourt ou du chocolat liquide, afin d’en masquer le goût amer. http://www.swissmedic.ch/aktuell/00003/01032/index.html?lang=fr. www.pigs.ch Recommandation du PIGS A(H1N1) version du 11.8.2009 page 3 de 3 Recommandations de SwissNOSO concernant la protection du personnel de santé contre la grippe pandémique (H1N1) 2009, selon les caractéristiques actuelles du virus 1. Définition du personnel de santé Personnel de santé en contact direct avec le patient. 2. Mesures pour protéger le personnel de santé d’une infection 2.1. Mesures d’hygiène Les mesures suivantes doivent être appliquées lors de tout contact avec un patient atteint par la grippe pandémique ou suspecté de l’avoir (poussée de fièvre subite, rhinite, toux, maux de gorge) : Masque chirurgical Protection des yeux Gants Blouse Hygiène stricte des mains Lorsque le patient est à moins de 1 à 2 m ; en option : masque de type FFP2 lors de traitements ou procédures générant des aérosols En cas d’exposition à des sécrétions respiratoires (p. ex., examen de la cavité nasale et de la bouche/pharynx ou lors de frottis diagnostique) En cas d’exposition à des sécrétions respiratoires (p. ex., examen de la cavité buccale) En cas d’exposition prolongée à des sécrétions respiratoires (p. ex., pédiatres tenant un enfant pour l’examiner) Recommandations standard de SwissNOSO Précautions contre les gouttelettes Précautions standard Personnel de santé appartenant à un groupe à risque Le personnel de santé présentant un risque accru de complications en cas d’infection grippale pandémique (H1N1) 2009 (voir document de l’OFSP « Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts ») devrait être évalué par un médecin du service du personnel pour une éventuelle restriction de travail. En cas de risque avéré, ledit personnel de santé ne devrait pas prendre en charge (c’est-àdire entrer en contact direct avec) un patient isolé pour cause d’infection grippale suspecte ou confirmée, pour autant que les ressources en personnel le permettent. Toutefois, ce personnel de santé peut continuer à travailler dans la même unité sans prendre en charge des patients isolés pour grippe. Si l’incidence d’affections grippales (Influenza-like illness, ILI) est en augmentation parmi les patients se présentant aux urgences ou au service ambulatoire d’un hôpital, il est recommandé que cet hôpital introduise des mesures supplémentaires de contrôle de l’infection pour protéger le personnel de santé en général, et celui appartenant à des groupes à risque accru de complications en particulier. Les mesures à envisager sont : instaurer un système de triage pour la détection précoce de patients symptomatiques et s’assurer que ces patients portent un masque durant tout leur séjour à l’hôpital, dispenser le personnel à risque accru de complications de la responsabilité de traiter directement des patients avec ILI, recommandation de porter des masques pour toute l’équipe du personnel de santé de l’unité qui doit prendre en charge le patient avec ILI, Recommandations SwissNOSO / pandémie A(H1N1) / 10.08. 2009 1 si possible réassigner le personnel de santé à risque accru de complications à une unité avec moins de patients avec ILI. La décision concernant quelle(s) mesures mettre en œuvre devra être basée sur une évaluation locale de l’épidémiologie, de la faisabilité et des ressources en personnel. 2.2. Chimioprophylaxie avec inhibiteurs de la neuraminidase Il n’est pour l’heure pas recommandé de protéger le personnel de santé avec une chimioprophylaxie. Les raisons sont la relativement faible virulence du virus actuellement en circulation et le potentiel d’émergence de résistance. En lieu et place d’une chimioprophylaxie, pendant le pic d’activité virale, un traitement systématique du personnel de santé peut être proposé pour réduire l’absentéisme au travail. 2.3. Vaccination La vaccination doit être proposée, conformément aux recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV). 3. Mesures pour protéger le personnel et les patients d’un membre du personnel de santé infecté 3.1. Dépistage de la grippe pandémique (H1N1) 2009 Les membres du personnel de santé devraient observer quotidiennement leur état de santé pour détecter des symptômes grippaux (température corporelle, symptômes respiratoires, etc). Facultatif : tout le personnel de santé devrait se faire tester à l’aide d’une RT-PCR dans les 24 heures après l’apparition des premiers symptômes. Cela permettrait de surveiller localement l’activité virale et de guider la politique d’isolement et de traitement. 3.2. Traitement à l’oseltamivir (Tamiflu®) du personnel de santé avec infection à influenza pandémique (H1N1) 2009 suspectée ou confirmée A l’heure actuelle un traitement à l’oseltamivir devrait être proposé seulement au personnel de santé appartenant aux groupes à risque accru de complications ou présentant une infection sévère. Cependant un traitement à l’oseltamivir peut être proposé à tout le personnel de santé pendant les semaines où l’activité virale est la plus forte dans le but de réduire l’absentéisme au travail. Le pic d’activité virale peut varier géographiquement. 3.3. Restriction de travail 3.3.1. Personnel de santé avec infection à influenza pandémique (H1N1) 2009 suspectée ou confirmée Les membres du personnel de santé atteints ou suspectés d’être atteints par la grippe pandémique (H1N1) 2009 ne devraient pas venir au travail jusqu’à 24h après disparition de la fièvre et jusqu’à ce que les symptômes respiratoires se soient améliorés. S’ils reprennent le travail moins de 7 jours après l’apparition des symptômes, ils doivent porter un masque chirurgical pendant toute la durée de travail, et ce pendant les sept jours suivant l’apparition des premiers symptômes. 3.3.2. Personnel de santé avec infection respiratoire aiguë Le personnel de santé avec des symptômes respiratoires aigus et de la fièvre à plus de 38°C ne devraient pas venir au travail jusqu’à 24h après disparition de la fièvre. Le personnel de santé sans fièvre et avec des symptômes respiratoires légers à modérés peuvent continuer à travailler. Tout le personnel de santé avec des symptômes d’infection aiguë des voies Recommandations SwissNOSO / pandémie A(H1N1) / 10.08. 2009 2 respiratoires supérieures (rhinite, toux, maux de gorge) devraient porter un masque chirurgical pendant le travail jusqu’à ce que les symptômes aient régressé (seulement peu de toux). Le président de SwissNoso : Prof. Dr. Christian Ruef Recommandations SwissNOSO / pandémie A(H1N1) / 10.08. 2009 3 Maladies transmissibles Pandémie de grippe (H1N1) 2009: mesures de santé publique et thérapeutiques actuelles, à l'intention des médecins praticiens Après plusieurs années de spéculations Bulletin 34 17 août 2009 et de préparation, la pandémie de grippe est bel et bien une réalité à laquelle la Suisse ne peut plus échapper et qui diffère en certains aspects de ce à quoi l'on s'était attendu. Ces 3 derniers mois nous ont permis d'observer l'évolution de ce nouveau virus dans le monde et en Suisse. Les attitudes et recommandations de santé publique et de prise en charge des malades ont continuellement été adaptées à la situation épidémiologique et au degré de connaissances concernant les caractéristiques de l'épidémie. A l'approche de la vague pandémique en Suisse, nous résumons ici quelques informations actuelles à l'intention des médecins praticiens. 632 Introduction La circulation du virus autour du globe a été très rapide. Des différences géographiques sont observées quant à la rapidité de développement de l’épidémie et à son ampleur, en partie expliquées par le climat et la saison. S’il reste difficile de prévoir avec précision quel sera l’impact de la pandémie en Suisse, il est certain qu’elle aura des répercussions sur le système de santé et la société. En effet, bien que la maladie soit de sévérité généralement modérée, le nombre de personnes atteintes sera élevé. Les enfants seront les plus touchés par la maladie, les personnes de plus de 65 ans les moins touchées. Les évolutions sévères concerneront bien plus souvent des adultes d’âge moyen que lors d’une grippe saisonnière. Alors que les maladies chroniques associées à un risque accru de complications sont les mêmes que pour la grippe saisonnière, la grossesse s’accompagne d’un risque plus élevé de complications sévères de la grippe pandémique (H1N1). Dans les hôpitaux, on s’attend à ce que l’occupation des services pour adultes augmente autant, si ce n’est plus, que celle des services pédiatriques. La plupart des personnes infectées par le virus (H1N1) pourront être traitées en dehors de l’hôpital, les médecins exerçant en cabinet privé, en particulier les médecins généralistes et les pédiatres, seront très fortement sollicités tout en devant faire face à leurs activités habituelles. Ils joueront un rôle central dans le suivi des patients à domicile, ainsi que dans la prévention de la transmission. Prise en charge des cas: santé individuelle et publique La stratégie de santé publique pour l’été 2009 [1] donne une place prépondérante aux médecins traitants non seulement pour la prise en charge individuelle, mais aussi pour contribuer à limiter la propagation de l’épidémie. Les recommandations à la population entendent responsabiliser les individus en les encourageant à s’auto-isoler à domicile en cas de symptômes grippaux, et de ne contacter un médecin que si certains critères sont remplis, du point de vue de la sévérité ou des risques. Ainsi le médecin devra évaluer si le patient doit se rendre à une consultation, c’est à dire s’il existe un risque potentiel pour le malade lui-même (personne à risque accru de complications, signes de sévérité) ou pour autrui (présence de personnes à risque accru de complications dans son entourage personnel ou professionnel, ou dans celui de ses contacts étroits). Dans ces cas et si les critères cliniques et épidémiologiques de la grippe pandémique (H1N1) 2009 sont avérés, un test de laboratoire est généralement indiqué, mais ne doit pas nécessairement être effectué: il appartient toujours encore au clinicien d’apprécier l’utilité d’un test. D’autres situations peuvent aussi justifier un test de laboratoire spécifique, en particulier l’observation de cas de syndromes grippaux groupés en temps et en lieu. [2] Les malades suspectés d’avoir contracté la grippe pandémique (H1N1) 2009 et sans éléments indiquant un risque de complications n’ont pas besoin d’être testés. Le médecin devra identifier si le patient a un risque plus élevé d’évolution défavorable. Dans l’état actuel des connaissances il s’agit des personnes souffrant de maladies chroniques (en particulier d’affections respiratoires comme l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou la mucoviscidose; de maladies cardiovasculaires ou du métabolisme comme le diabète; d’affections rénales), présentant une immunodéficience congénitale ou acquise, ou prenant des immunosuppresseurs; des femmes enceintes, des enfants en bas âge, des personnes de plus de 65 ans ou des pensionnaires de homes ou d’établissements médico-sociaux. Par l’anamnèse il s’agit aussi d’identifier si la personne a des contacts étroits avec des personnes à risque de complications, ou si elle-même ou une des personnes vivant avec elle a des contacts professionnels ou institutionnels avec des personnes à risque accru de complications (crèches, secteurs de la santé...). La fréquentation de collectivités dans lesquelles le risque de transmission est élevé (écoles, casernes...) est également à relever. Le cas échéant il appartient au médecin de recommander ou d‘initier des mesures pour protéger les personnes à risque accru de complications et réduire le risque de flambée, à adapter en fonction des situations, par exemple mesures d’hygiène strictes, maintien des distances, abstentions de visites, masques d’hygiène lors de contacts rapprochés non évitables... Selon le contexte ou la situation une implication du médecin cantonal peut s’avérer nécessaire. Pour la protection du personnel et des patients dans les établissements de soins, voir en annexe les recommandations de Swiss-Noso. La stratégie de l’OFSP va encore évoluer au cours de la vague pandémique attendue. L’atténuation de Traitement La prescription du Tamiflu® n’est pas nécessaire pour tous les patients grippés: il est recommandé de la restreindre en fonction du risque d’évolution défavorable (voir en annexe les recommandations de la Société Suisse d’Infectiologie SSI). Il n’est pas recommandé d’utiliser le Tamiflu® dans un but prophylactique, ni dans le but de limiter la propagation de l’épidémie. Ce médicament est remboursé par l’assurance obligatoire des soins depuis le 1er août 2009 avec des limitations (patients nécessitant une hospitalisation, personnes à risque accru de complications) [3]. Les malades sans facteurs de risque de complications et ceux présentant une maladie peu sévère n’ont pas besoin d’être traités avec un antiviral. Le traitement est symp- Vaccination Comme chaque année la vaccination contre la grippe saisonnière reste recommandée pour réduire ses complications chez les personnes à risque. Il s’agira de clarifier que ce vaccin ne protège pas contre la grippe pandémique. On doit s’attendre à de nombreuses questions et peut-être à une demande accrue de vaccinations. L’approvisionnement en vaccins contre la grippe saisonnière est comme chaque année limité et ne peut être accru en cas d’augmentation de la demande. Il s’agira donc de vacciner en priorité les personnes à risque accru de complications, et cela dès septembre. Un vaccin spécifique contre la grippe pandémique deviendra disponible au courant de l’automne. Les recommandations sont en cours d’élaboration. Il n’est pas encore connu si on peut administrer en même temps une dose de vaccin contre la grippe saisonnière et une dose de vaccin pandémique. Il parait préférable de vacciner contre la grippe saisonnière le plus tôt possible les personnes susceptibles de devoir être vaccinées également contre la grippe pandémique. La vaccination contre la grippe pandémique sera organisée au niveau cantonal. La participation des médecins praticiens dépendra de cette organisation. 쐍 Des informations et des recommandations continuellement mises à jour sont à consulter sur notre site internet: www.bag.admin.ch 1. Office fédéral de la santé publique Grippe A(H1N1): information aux professionnels – Adaptation de la stratégie de santé publique pour l’été 2009. Bulletin OFSP 2009; 29: 532-4. 2. Office fédéral de la santé publique Grippe pandémique (H1N1) 2009. Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts. Bulletin OFSP 2009; 33: 6003. 3. Site internet de l’OFSP pour la liste des spécialités (remboursement du Tamiflu®): Communication de l’OFSP concernant l’inscription provisoire du Tamiflu dans la liste des spécialités (LS). http://www.bag.admin.ch/themen/ krankenversicherung/00263/00264/ 00265/index.html?lang=fr Office fédéral de la santé publique Unité de direction Santé publique Division Maladies transmissibles Téléphone 031 323 87 06 17 août 2009 Système de surveillance Au cours des premiers mois de l’épidémie mondiale d’influenza (H1N1) 2009, une déclaration obligatoire de tout cas suspect à été mise en place pour permettre à la fois des interventions de contrôle de l’épidémie et une surveillance étroite de la situation épidémiologique. A présent la surveillance repose essentiellement sur le système «Sentinella». Une déclaration obligatoire par le médecin n’est maintenue que pour les cas groupés de grippe (en particulier en institutions), ainsi que pour les cas nécessitant une hospitalisation. La déclaration incombe alors au médecin qui adresse le patient à l’hôpital. Les cas diagnostiqués en cours d’hospitalisation devront également être déclarés. Le délai de déclaration est de 24 heures. Ces déclarations permettront une analyse plus détaillée des situations revêtant un intérêt particulier pour suivre les tendances de l’évolution de la virulence de l’épidémie. Par ailleurs la déclaration obligatoire par le laboratoire de tous les résultats négatifs et positifs pour Influenza (H1N1) 2009 est maintenue. tomatique. Ils doivent rester chez eux, éviter tout déplacement non nécessaire et être dûment informés sur leur prise en charge à domicile et sur les signes d’alerte et précurseurs pouvant indiquer un aggravement et devant conduire à recontacter un médecin. Bulletin 34 l’épidémie sera reléguée au second plan, au profit de la prise en charge des cas, en particulier des évolutions sévères et des patients à risque accru d’évolution défavorable. 633 Annexe 1 Recommandations de SwissNOSO concernant la protection du personnel de santé contre la grippe pandémique (H1N1) 2009, selon les caractéristiques actuelles du virus 1. DÉFINITION DU PERSONNEL DE SANTÉ Personnel en contact direct avec le patient. 2. MESURES POUR PROTÉGER LE PERSONNEL DE SANTÉ D’UNE INFECTION Bulletin 34 17 août 2009 2.1. Mesures d’hygiène Les mesures suivantes doivent être appliquées lors de tout contact avec un patient atteint par la grippe pandémique ou suspecté de l’avoir (poussée de fièvre subite, rhinite, toux, maux de gorge): voir tableau. Personnel de santé appartenant à un groupe à risque Le personnel de santé présentant un risque accru de complications en cas d’infection grippale pandémique (H1N1) 2009 (voir document de l’OFSP «Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts») devrait être évalué par un médecin du service du personnel pour une éventuelle restriction de travail. En cas de risque avéré, ledit personnel de santé ne devrait pas prendre en charge (c’est-à-dire entrer en contact direct avec) un patient isolé pour cause d’infection grippale suspecte ou confirmée, pour autant que les ressources en personnel le permettent. Toutefois, ce personnel de santé peut continuer à travailler dans la même unité sans prendre en charge des patients isolés pour grippe. Si l’incidence d’affections grippales (Influenza-like illness, ILI) est en augmentation parmi les patients se présentant aux urgences ou au service ambulatoire d’un hôpital, il est recommandé que cet hôpital introduise des mesures supplémentaires de contrôle de l’infection pour protéger le personnel de santé en général, et celui appartenant à des groupes à risque accru de complications en particulier. Les mesures à envisager sont: instaurer un système de triage pour la détection précoce de patients symptomatiques et s’assurer que ces patients portent un masque durant tout leur séjour à l’hôpital, dispenser le personnel à risque accru de complications de la responsabilité de traiter directement des patients avec ILI, recommander de porter des masques à toute l’équipe du personnel de santé de l’unité qui doit prendre en charge le patient avec ILI, si possible réassigner le personnel de santé à risque accru de complications à une unité avec moins de patients avec ILI. La décision concernant les mesures à mettre en œuvre devra être basée sur une évaluation locale de l’épidémiologie, de la faisabilité et des ressources en personnel. 2.2. Chimioprophylaxie avec inhibiteurs de la neuraminidase Il n’est pour l’heure pas recommandé de protéger le personnel de santé avec une chimioprophylaxie. Les raisons sont la relativement faible virulence du virus actuellement en circulation et le potentiel d’émergence de résistance. En lieu et place d’une chimioprophylaxie, pendant le pic d’activité virale, un traitement systématique à l’oseltamivir du personnel de santé peut être proposé pour réduire l’absentéisme au travail. 2.3. Vaccination La vaccination doit être proposée, conformément aux recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV). 3. MESURES POUR PROTÉGER LE PERSONNEL ET LES PATIENTS D’UN MEMBRE DU PERSONNEL DE SANTÉ INFECTÉ 3.1. Dépistage de la grippe pandémique (H1N1) 2009 Les membres du personnel de santé devraient observer quotidiennement leur état de santé pour détecter des symptômes grippaux (température corporelle, symptômes respiratoires, etc). Facultatif: tout le personnel de santé devrait se faire tester à l’aide d’une RT-PCR dans les 24 heures après l’apparition des premiers symptômes. Cela permettrait de surveiller localement l’activité virale et de guider la politique d’isolement et de traitement. Mesures d’hygiène 634 Masque chirurgical Lorsque le patient est à moins de 1 à 2 m; en option: masque de type FFP2 lors de traitements ou procédures générant des aérosols Protection des yeux En cas d’exposition à des sécrétions respiratoires (p.ex., examen de la cavité nasale et de la bouche/pharynx ou lors de frottis diagnostique) Gants En cas d’exposition à des sécrétions respiratoires (p.ex., examen de la cavité buccale) Blouse En cas d’exposition prolongée à des sécrétions respiratoires (p.ex., pédiatres tenant un enfant pour l’examiner) Hygiène stricte des mains Recommandations standard de SwissNOSO Précautions contre les gouttelettes Précautions standard 3.3.2. Personnel de santé avec infection respiratoire aiguë Le personnel de santé avec des symptômes respiratoires aigus et de la fièvre à plus de 38 °C ne devraient pas venir au travail jusqu’à 24 h après disparition de la fièvre. Le personnel de santé sans fièvre et avec des symptômes respiratoires légers à modérés peuvent continuer à travailler. Tout le personnel de santé avec des symptômes d’infection aiguë des voies respiratoires supérieures (rhinite, toux, maux de gorge) devraient porter un masque chirurgical pendant le travail jusqu’à ce que les symptômes aient régressé (seulement peu de toux). Bulletin 34 3.3. Restriction de travail 3.3.1. Personnel de santé avec infection à influenza pandémique (H1N1) 2009 suspectée ou confirmée Les membres du personnel de santé atteints ou suspectés d’être atteints par la grippe pandémique (H1N1) 2009 ne devraient pas venir au travail jusqu’à 24 h après disparition de la fièvre et jusqu’à ce que les symptômes respiratoires se soient améliorés. S’ils reprennent le travail moins de 7 jours après l’apparition des symptômes, ils doivent porter un masque chirurgical pendant toute la durée de travail, et ce pendant les sept jours suivant l’apparition des premiers symptômes. 17 août 2009 3.2. Traitement à l’oseltamivir (Tamiflu®) du personnel de santé avec infection à influenza pandémique (H1N1) 2009 suspectée ou confirmée A l’heure actuelle un traitement à l’oseltamivir devrait être proposé seulement au personnel de santé appartenant aux groupes à risque accru de complications ou présentant une infection sévère. Cependant un traitement à l’oseltamivir peut être proposé à tout le personnel de santé pendant les semaines où l’activité virale est la plus forte dans le but de réduire l’absentéisme au travail. Le pic d’activité virale peut varier géographiquement. 쐍 Le président de SwissNoso: Prof. Dr. Christian Ruef 635 Annexe 2 Bulletin 34 17 août 2009 Recommandations de la Société suisse d’infectiologie (SSI) concernant l’administration d'oseltamivir (Tamiflu®) à des patients adultes en cas de grippe pandémique (H1N1) 2009 supectée ou confirmée Remarques générales Ces recommandations devront sans doute être adaptées en cas de modification de l’épidémiologie, de la virulence du virus, de la sensibilité aux antiviraux, etc. Etant donné la faible virulence de la souche virale circulante de grippe pandémique, l’administration d’oseltamivir est généralement limitée aux patients atteints d’une maladie grave et aux patients présentant un risque accru de complications (cf. le document de l’Office fédéral de la santé publique [OFSP] «Recommandations provisoires concernant la prise en charge des cas et des contacts» qui inclut une liste des groupes à risque). Ampleur du risque et indication au traitement La prescription d’oseltamivir à des patients doit toujours inclure une évaluation des risques d’après: – la gravité de la maladie sous-jacente; – la comorbidité supplémentaire ou le groupe d’âge à risque; – la gravité et la durée des symptômes. Par exemple, un traitement à l’oseltamivir pourrait ne pas être nécessaire ou pourrait être reporté jusqu’à ce que l’on connaisse les résultats de tests microbiologiques: – chez les patients présentant des symptômes légers (p. ex., tempé- DFG 10–30 ml/min. 636 rature du corps < 38°C, symptômes respiratoires légers), tout particulièrement s’ils ne présentent aucun facteur de risque supplémentaire (p. ex., femme enceinte en bonne santé); – chez les patients atteints d’une maladie sous-jacente bien contrôlée, comme le diabète sucré ou l’asthme, tout particulièrement s’il n’y a aucun risque supplémentaire. Patients infectés par le VIH Les risques de complication de l’infection pandémique (H1N1) 2009 ne devraient pas être augmentés s’il n’y a aucune comorbidité supplémentaire et que les critères suivants sont remplis: – patients sous thérapie antirétrovirale efficace (taux d’ARN VIH < Indication 50 copies/ml) et nombre de cellules sanguines CD4 >350/mm3 et >17% et nadir des CD4 >100/mm3; – patients ne suivant pas de thérapie antirétrovirale avec un taux de CD4 >350/mm3 et >17% et un taux d’ARN VIH <30 000 copies/ml. Les risques augmentent en cas de symptômes cliniques correspondants (fièvre >38 °C) ET – patients avec une comorbidité supplémentaire ou appartenant à une tranche d’âge à risque OU – patients ne suivant pas de thérapie antirétrovirale avec un taux de CD4 <350/mm3 ou <18% ou un taux d’ARN VIH >30 000 copies/ml OU – patients sous thérapie antirétrovirale avec un échec virologique Oseltamivir (Tamiflu®) par jour per os Durée (jours) Cas ambulatoires et hospitalisés (pas en médecine intensive) 2 x 1 capsule de 75 mg 5 Infection grave (médecine intensive) 2 x 2 capsules de 75 mg 10 Prophylaxie post-expositionnelle 1 x 1 capsule de 75 mg 10 Thérapie Addendum: dosage d’oseltamivir pour les patients adultes souffrant d’insuffisance rénale/dialyse. Traitement (durée: 5 jours) Prophylaxie (durée: 10 jours) 75 mg par jour 75 mg chaque 48 heures DFG < 10 ml/min. Une seule dose de 30 mg 30 mg chaque 10 jours Dialyse péritonéale Une seule dose de 30 mg (tout de suite après le changement) 30 mg une fois par semaine Hémodialyse1 (HD) Dose de départ de 30 mg, puis 30 mg après chaque deuxième dialyse Dose de départ de 30 mg, puis 30 mg après chaque deuxième (seconde) dialyse 75 mg par jour 75 mg par jour Thérapie de remplacement rénal continue (CVVHF/CVVHD/CVVHDF)2 DFG: débit de filtration glomérulaire Moment du traitement Le traitement doit commencer dès l’apparition des premiers symptômes (dans un délai de 24 à 48 heures). En cas de maladie grave (p.ex., patients sous respiration artificielle), le traitement peut également commencer plus de 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. Le traitement doit être interrompu si les tests microbiologiques sont négatifs pour la grippe pandémique (H1N1) 2009. A l’heure actuelle, il n’est pas recommandé de fournir une dose de départ d’oseltamivir à tous les patients appartenant à un groupe à Dosage d’oseltamivir Ce dosage est le même que celui recommandé en octobre 2006 à l’OFSP par la SSI. 쐍 Remarques 1 Une seule dose de 30 mg d’oseltamivir provoque un pic de concentration 3 fois plus élevé qu’une seule dose de 75 mg administrée à un patient aux fonctions rénales normales. Ainsi, un dosage de 75 mg après une HD, comme cela a parfois été suggéré, est trop élevé. Si le but est d’atteindre de fortes concentrations, la dose peut être augmentée jusqu’à 30 mg après chaque HD. 2 Grâce à la sécrétion tubulaire, la clairance rénale d’oseltamivir est plus de deux fois supérieure au DFG. Le dosage pour le DFG 10 à 30 ml/min peut aussi être appliqué lors d’une thérapie à haut débit (p. ex., 3 l/h, soit l’équivalent d’une clairance de 50 ml/min avec un coefficient de diffusion de 1). Réf: NHS Medicines Q&A,2009. Robson R, NDT 2008. Karie S, NDT 2006. Holdiny M. AAC 2008. Hayden FG, JID 2004, Morrison D, PLoS ONE 2007 (ueh 07/2009) Des recommandations pour les enfants seront publiées en août 2009 par le Groupe suisse d’infectiologie pédiatrique (PIGS). Pr Ursula Flückiger Présidente de la Société suisse d’infectiologie Pr Kathrin Mühlemann Responsable du groupe de travail 17 août 2009 risque accru de complications dans la mesure où ceci conduirait à une utilisation abusive du médicament. Bulletin 34 (taux d’ARN VIH >400 copies/ml ou taux de CD4 <350/mm3 ou <18% ou nadir des CD4 <100/mm3. 637