Page 5 sur 25 | 2e TRIMESTRE DE 2016
Nouvelles-éclair sur la santé
Bulletin trimestriel
Nouveaux médicaments examinés par le Comité d’évaluation des
médicaments au cours des réunions d'avril à juin 2016
IbranceMC (palbociclib)
Présentation DIN et concentration Fabricant Classe AHFS
Comprimés
02453150 – 75 mg
02453169 – 100 mg
02453177 – 125 mg
Pfizer Canada Inc. 10:00.00 – Antinéoplasiques
Indication(s)
Ibrance (palbociclib) est indiqué en association
avec le létrozole à titre de traitement endocrinien
initial de la maladie métastatique chez les femmes
ménopausées atteintes d’un cancer du sein avec
présence de récepteurs d’estrogènes et absence du
récepteur 2 du facteur de croissance épidermique
humain (RE+/HER2−) au stade avancé. [AC-C :
Avis de conformité conditionnel dans l’attente des
résultats d’une étude de confirmation de phase III].
Posologie
La posologie recommandée pour le
traitement par Ibrance est de 125mg
par voie orale une fois par jour
pendant 21 jours consécutifs, suivis
de 7 jours de repos, ce qui constitue
un cycle de 28 jours. Le patient doit
également prendre du létrozole à
raison de 2,5 mg une fois par jour,
sans interruption.
Autres options de traitement
Femara (létrozole)*; Aromasin
(exémestane)*; Arimidex
(anastrozole)*; Afinitor (évérolimus) +
Aromasin (exémestane)*;
Faslodex (fulvestrant)
* produits génériques offerts
Notes cliniques
En 2015 au Canada, 25 000 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués (26 % de tous les nouveaux cas de cancer). Selon la
littérature, 4,9 % des patientes au Canada présentent une maladie métastatique au moment du diagnostic. Le nombre de patientes pour
lesquelles Ibrance pourrait être indiqué (femmes ménopausées dans 82 % des cas et cancer du sein RE+/HER- dans 72 % des cas) est estimé à
environ 723 par année.
À l’heure actuelle, les options disponibles pour le traitement de première intention contre le cancer du sein RE+ en phase métastatique sont des
traitements hormonaux comme les inhibiteurs de l’aromatase et les modulateurs sélectifs du récepteur des œstrogènes. En cas de progression
du cancer malgré l’endocrinothérapie, on peut envisager un traitement ciblé par l’association Afinitor-exémestane ou par un régulateur négatif
sélectif du récepteur des œstrogènes comme le fulvestrant. En dernier lieu, on peut recourir à la chimiothérapie si le cancer est très agressif ou
s’il continue de progresser. Le traitement par le palbociclib a pour but de retarder le recours à la chimiothérapie, dont les effets secondaires
sont plus importants.
Le palbociclib est une petite molécule qui inhibe de manière sélective et réversible les kinases dépendantes des cyclines (CDK) 4 et 6. Ces
kinases interviennent dans des voies de signalisation sous-jacentes à la croissance et à la prolifération des cellules. En bloquant leur activité, le
palbociclib empêche le cycle cellulaire de passer de la phase G1 à la phase S. Ce mécanisme, jumelé à un traitement anti-oestrogénique, réduit
davantage la viabilité des cellules tumorales.
Lorsqu’on cesse temporairement l’administration du palbociclib, les cellules affectées ne recommencent pas à proliférer en présence d’anti-
œstrogènes – ce qui vient étayer le schéma prévoyant 3 semaines de traitement suivies d’une semaine de repos. Ce schéma thérapeutique
permet aux cellules de la moelle osseuse de récupérer pendant la semaine sans traitement, et ce, sans réduire l’efficacité antitumorale.
Dans une étude de phase II (PALOMA-1) menée auprès de femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein RE+/HER2-, la survie sans
progression (SSP) obtenue avec l’association Ibrance-létrozone a été comparée à celle obtenue avec le létrozole administré seul. La survie globale
(SG) était un paramètre d’évaluation secondaire. La SSP médiane a été de 20,2 mois avec le traitement d’association et de 10,2 mois
avec le létrozole administré seul (rapport des risques instantanés = 0,488; intervalle de confiance à 95 % = 0,319-0,748),
tandis que la SG médiane a été de 37,5 mois avec le traitement d’association et de 33,3 mois avec le létrozole
administré seul (RRI = 0,813; IC à 95 % = 0,492-1,345; différence non statistiquement significative).