2BULLETIN DU COMITÉ INTERNATIONAL DES JEUX OLYMPIQUES
SOMMAIRE:
Programme des Jeux Olympiques de 1896.
Discours du Prince Royal de Grèce.
Le Comité Hellène.
Souscription Nationale pour les Jeux Olympiques.
Nouvelles diverses.
LE BULLETIN sera trimestriel jusqu’à nouvel or-
dre ; il contiendra les communications officielles du
Comité International et tiendra ses lecteurs au cou-
rant de tout ce qui concernera l’Œuvre du Rétablis-
sement des Jeux Olympiques. Toutes les communica-
tions doivent être adressées au Secrétaire général du
Comité, 229, rue Saint-Honoré, Paris.
Il n’y a pas d’abonnement proprement dit ; une
souscription individuelle de 10 francs assure l’envoi
de toutes les publications que le Comité peut être
amené à faire au cours de l’année.
Le Comité International nommé par le Congrès
de Paris pour organiser les Jeux Olympiques est
ainsi composé :
Président : M. Bikélas, président de la Société d’En-
couragement des études grecques en France,
membre de la Société Panhellénique de Gymnas-
tique, 50 rue de Varenne. Paris.
Secrétaire général : M. le baron Pierre de Coubertin,
secrétaire général de l’Union des Sociétés fran-
çaises de sports athlétiques, 20, rue Oudinot,
Paris.
Trésorier : M. Callot, ancien président de l’
Union
des Sociétés de gymnastique de France, 160,
boulevard Malesherbes, Paris.
Membres : MM. le général de Boutowski, attaché à
la Direction des Ecoles militaires russes, Saint-
Pétersbourg.
Le Docteur Jiri Guth, professeur au Lycée de
Klatovy (Bohême).
Le commandant Balck, premier professeur à l’Ins-
titut Central de gymnastique de Stockholm.
Léonard A. Cuff, secrétaire de la New Zealand
amateur athletic association, Christ Church
(Nouvelle-Zélande).
W. M. Sloane, professeur à l’Université de Prin-
ceton (New Jersey, Etats Unis).
Le Docteur Zubiaur, recteur du Collège national
de l’Uruguay. Conception de l’Uruguay (Entre
Rios, République Argentine).
C. Herbert, secrétaire de l’Amateur athletic asso-
ciation d’Angleterre, 10, John St.-Adelphi,
Londres.
Lord Ampthill, 19, Strafford place, Londres, W.
Franz Kémény, directeur de l’Ecole royale
d’
Eger (Hongrie).
Le Duc d’Andria Carafa, Sa Maria degli Angeli,
7, Naples.
Le Comte M. de Bousies, 27, rue Bréverade,
Bruxelles.
DISCOURS
DU
PRINCE ROYAL DE GRÈCE
En inaugurant au Zapp
eion les travaux du
Comité Hellène des Jeux
Olympiques, S. A. R.
le duc de Sparte, a prononcé le discours
suivant :
« Messieurs,
« Les représentants des nombreuses sociétés d’Eu-
rope et d’Amérique, rassemblés dans le Congrès
athlétique de Paris, ont, d’une voix unanime, ac-
clamé l’idée de donner aux concours internatio-
naux, quel’on a résolu de fonder, le nom de « Jeux
olympiques ». En faisant revivre ce nom glorieux
qui nous a conservé la mémoire des fêtes brillantes
et fertiles en heureux résultats, où les hommes libres
d’autrefois venaient se mesurer dans des luttes
pacifiques, on payait un tribut de respect et de
reconnaissance à ceux qui furent les premiers à
en concevoir l’idée. Par le rétablissement des
Jeux olympiques internationaux on a voulu, en
même temps, marquer le but généreux que l’on se
proposait : activer, par ces rencontres et les rap-
ports qu’elles établissent, l’union entre les peuples
civilisés. Comme un témoignage de plus de leur
attachement aux traditions du passé, les fondateurs
des nouveaux Jeux olympiques ont résolu qu’ils
seraient tenus tous les quatre ans, à l’instar des
Jeux antiques.
Ce même sentiment a fait formuler au Congrès
athlétique de Paris le vœu unanime que les Jeux
olympiques rétablis fussent pour la première fois
célébrés sur le sol même où pendant de si longs
siècles ils ont fleuri pour le bien de l’humanité et
de la civilisation. Aux applaudissements du Con-
grès, Athènes, la capitale de la Grèce affranchie, a
été désignée comme l’endroit oh ces nouveaux
concours devraient être inaugurés.
Ce vœu, la Grèce, l’a accueilli avec une recon-
naissance émue. Elle ne pouvait y répondre que
par un empressement chaleureux. Par les organes
de l’opinion publique, par d’autres témoignages
plus substantiels encore, l’Hellénisme tout entier
a exprimé son désir de voir se réaliser le vœu
exprimé par le congrès athlétique. On y a ajouté le
souhait que l’exécution de cette œuvre fût placée
sous ma présidence effective.
Il faut bien admettre que nous traversons en ce
moment des circonstances difficiles. La Grèce, se
relevant à peine des ruines accumulées pendant
tant de siècles, n’est pas encore à même d’offrir
dans sa capitale, aux hôtes que ces fêtes interna-
tionales lui vaudraient l’honneur de recevoir, le
confort, les facilités, les divertissements et tout
l’éclat que les capitales opulentes d’autres Etats
peuvent facilement déployer. Mais il y a des cas
où, la question une fois posée, il n’y a qu’une ré-
ponse à faire. Devant le vœu exprimé par le Congrès,
nous avons à cœur de montrer que nous comprenons
la haute portée du rétablissement des Jeux olym-
piques, que nous ne sommes point oublieux des
traditions de la Grèce antique, et que nous sommes
heureux de l’occasion offerte pour témoigner, nous
aussi, de notre attachement à ces glorieuses tradi-
tions.
Je suis persuadé que, malgré l’insuffisance de
nos moyens pour les accueillir avec la splendeur
que nous aurions souhaitée, nos hôtes, en quittant
la Grèce pour rentrer dans leurs foyers, empor-
teront un souvenir bienveillant de leur séjour au
milieu de nous. Il nous tiendront compte des pro-
grès accomplis, en songeant au peu de temps qui
nous a été donné pour les accomplir et aux diffi-
cultés que nous avons eu à surmonter. Ils trouve-
ront sous notre beau ciel une hospitalité dont
la chaleureuse cordialité compensera tout ce qui
nous fait défaut; et il nous restera, à nous, l’hon-
neur de les avoir reçus et le souvenir des rap-
porte heureusement établis avec une élite aussi
distinguée venue de toutes les parties du monde
civilisé.
Ces considérations, et l’adhésion unanime de
mes compatriotes au vœu exprimé par le Congrès
athlétique de Paris, m’ont fait accueillir sans hésiter
la proposition de présider à ces travaux. Je crois
même que le concours de circonstances qui a
amené cette solution est favorable en ceci: Si
l’œuvre à laquelle nous allons travailler n’a point
de caractère officiel, elle n’en apparaîtra que plus
comme le résultat de l’initiative spontanée de tous
les Hellènes.
Messieurs, j’ai complété le comité, formé naguère,
en lui adjoignant de nouveaux membres. J’ai
nommé un conseil de douze membres et un secré-
taire général, avec quatre secrétaires pris parmi les
plus jeunes de vos collègues. Je me suis fait le
plaisir de vous convoquer aujourd’hui afin de vous
exprimer mes remercîments pour l’empressement
que vous avez bien voulu mettre à faire partie de
ce comité et vous dire combien cet empressement
m’est garant du succès.
Le premier soin du conseil de douze membres
doit être d’obtenir, par les meilleurs moyens, les
fonds nécessaires pour couvrir nos dépenses. Je
pense que la participation à ces dépenses doit, avant
tout, avoir un caractère national.
Pour faciliter vos travaux, je me propose de par-
tager votre comité en plusieurs commissions et
d’attribuer à chacune d’elles une partie spéciale de
l’œuvre commune. Je me réserve, si le besoin s’en
présente, d’adjoindre de nouveaux membres à
votre comité ou à ces commissions, et d’y nom-
mer aussi un représentant des corporations d’A-
thènes.
Les propositions émanant du comité ou des com-
missions devront être soumises au Conseil, qui
siégera sous ma présidence.
Le patriotisme des Hellènes et leur culte pour
les traditions de notre passé me donnent le ferme
espoir que notre œuvre sera couronnée de succès.
Nous y atteindrons, grâce à votre zèle éclairé et à
votre assiduité. Le temps qui nous sépare encore
de l’époque où les Jeux auront lieu ne nous permet
point des délais ou des retards. Vous le savez, Mes-
sieurs. Nous devons donc nous mettre à l’œuvre
résolument et avec ardeur.
LE COMITÉ HELLÈNE
Voici la composition du Comité Hellène des
Jeux Olympiques, tel qu’il a été formé par son Al-
tesse le Prince Royal de Grèce.
Président
S. A. LE PRINCE ROYAL.
Conseil du Comité :
MM. N. DELYANNI, président du Conseil des Mi-
nistres.
L. DELIGEORGES, ancien ministre.
A. ZAIMIS, ancien ministre.
C. CARAPANOS, ancien ministre.
Le colonel TH. MANO.
K. MAVROMICHALIS, ancien député.
Le colonel N. METAXAS, ministre de l’Intérieur.
CH. RETZINAS, maire du Pirée.
G. ROMA, ancien vice-président de la Chambre
des députés.
AL. SKOUSÈS, ancien député.
Le commandant AL. SOUTZO.
G. KOZAKIS-TYPALDO, ancien député.
Secrétaire-général
M. T. PHILÉMON, ancien maire d’Athènes.
Secrétaires
MM. C. MANO, GEORGES MÉLAS, A. MERCATI,
G. STREIT.
MM.
Membres du Comité
S. A. R. LE PRINCE GEORGES.
S. A. R. LE PRINCE NICOLAS.
Le colonel MELÉAGROS ATHANASIOU.
D. EGINITIS, directeur de l’observatoire.
E. BALTAZZI.
ANTONOPOULOS, du secrétariat de S. M.
BARTHE, officier de la marine française.
BOURNAZOS, président du cons. munic. d’Athènes.
P. DAMALA, vice-président de la Société de l’aviron
du Pirée.
DOERPFELDT, directeur de l’Ecole archéolog. allem.
M. DRAGOUMIS, ancien ministre plénipotentiaire.
E. EMBIRICO, ancien député.
GARDNER, directeur de l’Ecole archéolog. anglaise.
HOMOLLE, direct. de l’Ecole française d’Athènes.
THEOPHILAS, directeur de l’Ecole Polytechnique.
M.-J. THÉOPHILAS.
CAVADIAS, éphore général des antiquités. Membre
correspondant de l’Institut de France.
P. CALLIGAS.
P. CANAKIS.
E. COUMANOUDIS, memb. corr. de l’Inst. de France.
Le commandant G. COUNDOURIOTIS.
Le capitaine CRIÉZIS,ministre de la marine.
A. KRASSAS, professeur à l’Université d’Athènes.
Sp. LAMBROS, professeur à l’Université d’Athènes.
M. LAMBROS, ancien député.
A. METAXAS.
Le commandant MILIOTIS.
L. BELLOS, présid. du syllogue gymnast. national.
M. NEGREPONTES.
PH. NÉGRIS, ancien député.
M. PSYLLAS, ancien ministre plénipotentiaire.
M. PAPPARIGOPOULOS, ancien ministre, grand-maître
des cérémonies.
Le prof. POLITIS, prés. de la soc. littér. le Parnasse.
Le docteur CH. RALLI.
ET. RALLI.
RICHARDSON, direct. de l’Ecole d’archéol. améric.
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