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Plus de 80 % des exportations de fromage suisse (55 887 t) sont destinées à nos voi-
sins européens. L’Allemagne (30 121 t) reste le principal débouché devant l’Italie
(11 848 t) et la France (5621 t). Les exportations outre-mer ont augmenté de
1809 tonnes (+17,5 %), en particulier grâce aux États-Unis et au Canada.
Dans un marché du fromage libéralisé, les importations ont enregistré une nouvelle
progression en 2013 avec un total de 52 133 tonnes, soit 1279 tonnes de plus
(+2,5 %) que l’année précédente. En 2012, la hausse des importations s’était élevée
à 1972 tonnes (+4,0 %). En termes de valeur, les importations représentent 378,2
millions de francs. L’analyse de détail montre que ce sont surtout les importations
en provenance d’Allemagne qui ont augmenté, à savoir de 1341 tonnes (+12,3 %).
Importée à un prix de 4,6 CHF par kilo, cette marchandise « bon marché » est écou-
lée en grande partie dans le canal Horeca (hôtels, restaurants et cantines) et dans
certains secteurs de l’industrie alimentaire pour lesquels le prix constitue le seul
critère d’achat. Si l’on considère l’ensemble des spécialités étrangères du moyen et
haut de gamme, on constate que leurs importations ont reculé en 2013. Ces spéciali-
tés sont pour la plupart vendues par les détaillants. On peut donc en déduire que la
préférence du consommateur suisse pour les fromages suisses s’est renforcée.
En résumé : malgré la situation tendue régnant dans les différents pays
d’exportation et malgré les hausses de prix, il a été possible d’augmenter légère-
ment la quantité consommée de fromage suisse. À noter que les dépenses pour le
fromage suisse à l’étranger ont augmenté de 27,4 millions de francs. La hausse des
importations enregistrée en Suisse résulte uniquement de l’afflux de marchandises
bon marché, lequel concerne principalement l’industrie alimentaire sensible aux
prix et l’hôtellerie. Pour la première fois, la hausse des importations des autres spé-
cialités étrangères a pu être freinée.
La stratégie de SCM à l’étranger se base sur un marketing-mix composé de publicité
et d’une pression accrue au point de vente ; elle doit être poursuivie et appliquée
systématiquement. C’est la condition sine qua non pour influencer favorablement
l’acte d’achat, car plus de 80 % des achats dans le commerce de détail sont sponta-
nés. Sans cette présence marquée, les ventes de fromage suisse souffriraient forte-
ment. La collaboration étroite entre SCM, les interprofessions et les exportateurs est
incontestée, car elle assure une présence optimale sur le marché.
La stratégie de SCM en Suisse, qui vise le consommateur final, a enregistré ses
premiers succès. En 2013, les spécialités haut de gamme provenant de France, mais
aussi les spécialités bas de gamme provenant du Danemark ou des Pays-Bas ont
reculé en termes de quantité. La campagne de sensibilisation menée par SCM pour
accroître l’importance accordée au pays d’origine au moment de l’achat donne ainsi
de premiers résultats positifs. Il faut absolument poursuivre cette campagne et la
renforcer, afin d’influencer à moyen et long termes certaines habitudes alimentai-
res, par exemple la consommation de féta grecque, de parmesan/Grana Padano ita-
lien et de mozzarella italienne. Il faudra beaucoup de temps pour atteindre cet objec-
tif ambitieux, car d’une part il n’est pas facile de modifier les habitudes alimentaires
et d’autre part, dans les points de vente, la moitié des consommateurs regarde sur-
tout les prix et ne fait pas attention au pays d’origine.