23Le Nouvelliste Samedi 21 janvier 2006 VALAIS
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CHRISTIAN CARRON
Les trois constructions de Verbier mises
en cause mercredi par un groupement
de propriétaires de chalets dans le sec-
teur Daboné sont-elles conformes ou
non aux plans autorisés («Le Nouvel-
liste» d’hier)?
En attendant que le dossier soit ins-
truit par la justice, Le Nouvelliste a de-
mandé à Hans Meier, président de la
commission cantonale des construc-
tions (CCC), qui a la compétence pour
intervenir et quelles peuvent être les
mesures possibles lorsqu’un bâtiment
est effectivement déclaré illégal. «Il faut
d’abord distinguer si la construction est
réalisée en zone à bâtir ou non. Dans le
premier cas,c’est la commune,qui a déli-
vré l’autorisation de construire, qui est
compétente; dans le second, la CCC.» Si
on considère le premier cas, la com-
mune intervient dès qu’elle remarque –
ou dès qu’un tiers lui fait remarquer –
des irrégularités. «Si la construction n’est
effectivement pas conforme aux plans
autorisés, la commune doit demander
l’arrêt des travaux et exiger des construc-
teurs une explication.»
De recours en recours... Si l’explication
est satisfaisante et les modifications
par rapport aux plans approuvés sont
autorisables, des nouveaux plans peu-
vent alors être déposés en vue d’une ré-
gularisation de ce qui est construit.
Si ce n’est pas le cas, la commune
doit exiger du constructeur la mise en
conformité avec les premiers plans au-
torisés. Ce qui implique une interven-
tion directe sur le bâtiment. «Le
constructeur peut alors faire recours
contre cette décision de remise en état
auprès du Conseil d’Etat, du Tribunal
Cantonal et jusqu’au Tribunal Fédéral.
Des démarches qui prennent passable-
ment de temps durant lequel les travaux
sont arrêtés» précise Hans Meier.
Dénonciation possible. Dans le cas où
le bâtiment est terminé, une dénoncia-
tion est toujours possible après coup.
«Dans ce cas,la commune se tourne vers
le propriétaire, respectivement la per-
sonne inscrite au registre foncier qui est
généralement le requérant.Celui-ci peut
alors se retourner à son tour contre l’ar-
chitecte,voire l’entrepreneur.»
Constructions illégales,
quelles conséquences?
IMMOBILIER
Réponses objectives avec Hans Meier, président de la commission
cantonale des constructions.
BERNARD-OLIVIER SCHNEIDER
L’Institut de recherche en oph-
talmologie (IRO), Sion, s’est
trouvé un nouveau président. Le
professeur Nicolas Ducrey a
succédé hier au professeur
Claude Gailloud. Ce dernier s’est
vu immédiatement nommé pré-
sident d’honneur.
Membre du Conseil de fon-
dation de l’IRO, le vice-prési-
dent Gilbert Debons a relevé que
Claude Gailloud, professeur ho-
noraire de la Faculté de méde-
cine de Lausanne, s’était dé-
pensé sans compter pendant
plus de quinze ans pour que
l’IRO trouve une bonne vitesse
de croisière et l’assurance de
survivre dans le paysage suisse
de la recherche. «Dénicher un
successeur digne de lui ne tenait
pas de la sinécure. Nous y som-
mes parvenus, avec le professeur
Nicolas Ducrey, directeur médi-
cal adjoint à la Clinique ophtal-
mologique de Lausanne. Mieux.
Nous permettons ainsi à ce Sédu-
nois d’origine,exilé dans la capi-
tale vaudoise,de renouer avec ses
racines
Nicolas Ducrey a tout lieu
d’être satisfait. Il se félicite en
particulier d’être bien entouré.
«Le directeur de l’IRO, le profes-
seur Daniel Schorderet est un
scientifique de réputation inter-
nationale, un chercheur doublé
d’un clinicien, ce qui est rare
Reste que l’horizon n’est pas for-
cément rose bonbon: «Au-
jourd’hui,faute de moyens,l’Etat
réduit son soutien à la recherche.
Or un pays sans recherche est un
pays qui meurt.Nous ne pouvons
demeurer les bras croisés. Nous
allons chercher de nouvelles li-
gnes de financement en faisant
davantage appel aux privés.
Voire aux particuliers: parce que
l’on sait bien que ce sont les peti-
tes rivières qui font les grands
fleuves
Budget de 2,5 millions
A cet égard, Gilbert Debons a
annoncé qu’il mettra en orbite la
semaine prochaine une struc-
ture de recherche de fonds pro-
fessionnelle. Elle doit servir à
bétonner les assises financières
de l’IRO.
Le directeur Daniel Schorde-
ret précise: «Notre budget an-
nuel,environ 2,5 millions,est au-
jourd’hui en bonne partie pris en
charge par la Confédération, le
canton du Valais et la ville de
Sion. Nous ne serions pas contre
un sponsoring provenant d’une
entreprise pharmaceutique, par
exemple. Mais il faudrait bien
sûr que cela cadre avec les op-
tions stratégiques de notre pro-
gramme de recherche» (lire l’en-
cadré).
L’IRO compte vingt-cinq col-
laborateurs, des biologistes, des
ingénieurs, des laborantines,
des apprentis en informatique...
Nombre d’entre eux sont origi-
naires du Valais.
«Nous permettons à des Va-
laisannes et à des Valaisans qui
ont suivi une formation de
pointe à l’extérieur de revenir.
C’est tout bénéfice, pour eux,
pour nous, comme pour le can-
ton», se félicite le professeur
Schorderet.
Le mot de la fin appartient
au professeur Claude Gailloud:
«Au départ, créer une structure
de recherche en Valais,l’IRO,était
une aventure à haut risque, à la
limite de l’utopie. Aujourd’hui,
on peut affirmer que la réussite
est au rendez-vous. Nous som-
mes bien partis pour durer.»
L’IRO change de tête
MÉDECINE
Le professeur Nicolas Ducrey devient le nouveau président de l’Institut
de recherche en ophtalmologie de Sion.
Le Conseil des écoles poly-
techniques fédérales vient
d’octroyer le titre de profes-
seur titulaire externe en gé-
nétique humaine à Daniel
Schorderet. Ce dernier de-
meure en parallèle directeur
de l'Institut de recherche en
ophtalmologie (IRO), Sion.
La nomination du Fri-
bourgeois doit permettre à la
faculté des sciences de la vie
de l’EPF Lausanne d'étoffer
ses capacités dans le do-
maine de la transmission du
savoir. Daniel Schorderet bé-
néficie à cet égard d'une ex-
périence confirmée dans
l'enseignement de la généti-
que humaine, tant fonda-
mentale qu'appliquée à la
clinique.
Au bénéfice d’une longue
pratique, il est à même de
communiquer dans ses
cours les défis présents et à
venir de la recherche dite
«translationnelle», autre-
ment dit traduite en prati-
ques thérapeutiques.
La théorie et la pratique.
Daniel Schorderet dirige de-
puis septembre 2003 l'Insti-
tut de recherche en ophtal-
mologie (IRO), une fonda-
tion à but non lucratif créée
en 1989, à Sion, qui a notam-
ment pour pour mission de
contribuer, en collaboration
avec les hautes écoles et uni-
versités du pays, à une meil-
leure connaissance des ma-
ladies oculaires, dans le but
de développer des diagnos-
tics plus précoces et des thé-
rapies plus efficaces.
A cette fin, Daniel Schor-
deret a rassemblé au sein de
l'IRO un groupe de physi-
ciens, ingénieurs, biologistes
et médecins pour cerner la
génétique des maladies oph-
talmiques et développer des
techniques et des instru-
ments de pointe utilisés pour
la recherche de base de la
fonction visuelle, ainsi que
pour des études cliniques.
Originaire de Fribourg,
Daniel Schorderet est né en
1954. Après ses études de
médecine à Fribourg et à Ge-
nève, il devient en 1985 Se-
nior Fellow in Medical Gene-
tics au Centre de maladies
génétiques, à l'Université de
Washington, Seattle (USA).
Il revient en Suisse en
1991 et rejoint le CHUV, en
tant que professeur associé
et responsable de l'Unité de
génétique moléculaire de la
Division autonome de géné-
tique médicale dont il est
médecin chef de 1997 à 2003.
Un défricheur couronné.
Depuis 2003, Daniel Schor-
deret est médecin chef à
l'Unité d'oculogénétique de
l'Hôpital Jules Gonin, à Lau-
sanne. Ses travaux scientifi-
ques ont eu un impact signi-
ficatif dans le domaine de la
génétique clinique, aussi
bien que dans celui de
l'ophtalmologie et de la gé-
nétique ophtalmique.
Ses pairs le créditent de dé-
couvertes importantes en
rapport avec plusieurs pa-
thologies oculaires d'origine
génétique, en particulier la
dystrophie de la cornée.
Membre du comité édito-
rial de Human Mutation, siè-
geant dans plusieurs comités
scientifiques ou médicaux en
Suisse, le Fribourgeois pré-
side actuellement la Com-
mission de la recherche de
l'Université de Lausanne.
En 1999. il a été lauréat de
l'Albert Vogt Award pour ses
travaux sur la dystrophie de
la cornée. BOS
«Je donnerai
28 heures de cours
par an à l’EPFL.»
DANIEL SCHORDERET
DIRECTEUR DE L’IRO
Schorderet nommé à l’EPFL
Hans Meier est catégorique: «Si la construction n’est effectivement
pas conforme aux plans autorisés, la commune doit demander l’arrêt
des travaux et exiger des constructeurs une explication.»
LE NOUVELLISTE
OBJECTIF
ZEBRAFISH
En collaboration avec
l’Hôpital ophtalmique
de Lausanne, l’IRO a
mis en place le pro-
gramme «Gènes et
Vision».
Ledit programme se
propose d’étudier les
mécanismes impliqués
dans le développement
de l’œil et de la vision,
ce de la période em-
bryonnaire à l’âge
avancé.
A cette fin, l’institut de
recherche s’appuie no-
tamment sur des re-
cherches impliquant
des animaux, en l’oc-
currence le zebrafish.
Avantage: ce petit pois-
son a notamment de
gros yeux, que les cher-
cheurs peuvent obser-
ver en continu, du
stade larvaire à l’âge
adulte.
Gilbert Debons, (à gauche) vice-président et le prof. Nicolas Ducrey, nouveau président du conseil de fondation, vont s’attacher à trouver de
nouvelles sources de financement pour l’IRO.
MAMIN
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