
ED EMTSU   
 
 
Le doctorant étudiera en particulier l’évolution de l’environnement ionisé  autour de la  comète 67P/CG. 
Pour  cela,  il  participera  activement  à  l’analyse  et  l'interprétation  des  observations  spatiales in  situ  des 
instruments du RPC, avec une attention particulière sur celle de l'instrument RPC-MIP.  
La  thématique  de  recherche  de  la  thèse  s’orientera  autour  de  deux  aspects  principaux tournés  vers  la 
physique des plasmas et la planétologie.  
 (1)  L’aspect  « physique  des  plasmas  ».  Compte  tenu  de  la  grande  diversité  de  conditions  plasmas 
rencontrées pendant la mission Rosetta, due à la forte  variabilité de l’activité de  la  comète  lors  de  son  orbite 
autour  du  soleil,  l’environnement  plasma  de  la  comète  67P/CG  peut  en  effet  être  considéré  comme  un 
laboratoire naturel de physique des plasmas, dans lequel plusieurs problématiques générales en physiques des 
plasmas peuvent être abordées. Deux points en particulier retiendront l’attention du doctorant.  
(1-a) Le proche environnement d’une comète est un plasma faiblement ionisé (densité de neutre >> densité 
du plasma), mais dont la dynamique de la composante ionisée est fondamentale pour comprendre l’interaction 
de  la  comète  avec  le  vent  solaire  incident  (obstacle  dans  un  écoulement  plasma).  La  trajectoire  de  la  sonde 
Rosetta (très proche de la comète) permettra donc au doctorant d’étudier in situ l’influence des collisions (ions-
neutres et électrons-neutres) sur la structure et la dynamique de ce type de plasma faiblement ionisés.  
(1-b) La présence de poussières et leur influence sur la dynamique des plasmas (« complexes plasmas » ou 
« dusty  plasma »)  est  un  sujet  fondamental  en  physique  des  plasmas  dans  les  milieux  naturels  (spatial, 
astrophysique) aussi bien qu’en laboratoire. Rosetta offre l’occasion unique d’étudier un plasma  poussiéreux 
dans un environnement naturel. La recherche de signatures de la présence de poussières chargées et de leur rôle 
sur  la  structure  et  la  dynamique  de  l’environnement  cométaire pourra  être  l’une  des  lignes  de  recherche  du 
doctorant.   
L’interprétation  des  résultats  de  mesure  de  la  sonde  à  impédance  mutuelle  dans  ce  plasma  non  idéal 
(collisions, présence de poussières) sera un aspect important de travail de thèse.  
(2) L’aspect « planétologie ». L’interaction du soleil avec un objet du système solaire passe par l’effet de son 
rayonnement UV ionisant et de l’impact de l’écoulement de plasma provenant du soleil connu sous le nom de 
vent solaire. Dans le  cas  d’un  objet  magnétisé tel que  la  Terre, le champ magnétique intrinsèque joue le rôle 
d’obstacle au  vent solaire. Dans le cas d’un objet non  magnétisé telle qu’une comète, le rayonnement solaire 
entraine  la  formation  d’une  atmosphère  en  expansion  autour  de  la  comète,  ionisé  par  le  rayonnement  UV 
solaires, qui forme ainsi un plasma. Ce plasma interagit alors avec l’écoulement de plasma provenant du soleil 
(vent  solaire)  pour  former  une  magnétosphère  induite  et  une  zone  qui  expulse  le  champ  magnétique  solaire 
(cavité diamagnétique) autour du noyau cométaire. La sonde Rosetta suit une trajectoire (entre 10 km et 1000 
km de la comète) qui permettra d’étudier in situ cette interaction complexe, dont une schématisation est données 
en Fig. 3.  
Les  méthodes  à  disposition  du  doctorant  seront  variées :  analyses  spectrale  et  de  séries  temporelle, 
modélisation  de  la  réponse  instrumentale  et  de  l’influence  de  la  sonde  spatiale  sur  les  données  in  situ, 
modélisation de la dynamique des plasmas pour l’interprétation des observations.  
  
Fig. 3 : Résumé schématique de 
l’environnement  ionisé  d’une 
comète inactive loin du soleil (à 
gauche)  et  de  celle  d’une 
comète  active  alors  qu’elle  se 
rapproche du soleil (à droite). 
[Burch et al., SSR, 2007].