distinguent des lymphocytes T car ils n’expriment pas
le CD3/TCR (T-Cell receptor), mais les marqueurs CD16
(récepteur de faible affinité pour les IgG) et CD56 (iso-
forme de N-CAM) qui ne leur sont pas spécifiques. Les
cellules NK doivent être différenciées des lymphocytes
T exprimant des récepteurs NK et des cellules NKT qui
expriment le CD3 et un récepteur de l’antigène invariable
exprimant les chaine V␣24 et V11 du TCR (figure 1).
Une certaine confusion a pu exister dans la littérature du
fait de l’appellation et de certaines similitudes phénoty-
piques entre ces sous-populations lymphocytaires dont
les fonctions sont cependant très différentes. Un triple
marquage (CD3- CD16+ CD56 + ) permet d’évaluer quan-
titativement le compartiment NK du sang circulant. Le
niveau d’expression du CD56 permet de distinguer deux
sous-populations de cellules NK présentant des diffé-
rences fonctionnelles. La population CD56dim (expression
faible) est majoritaire et représente 90% des cellules NK
circulantes. Elle se caractérise par une forte cytotoxicité
naturelle, un faible pouvoir prolifératif en culture et une
faible production de cytokines. La population CD56bright
(forte expression) est minoritaire dans le sang (10%). Elle
est peu cytotoxique, a un fort pouvoir prolifératif en pré-
sence d’IL-2 et produit de l’IFN␥et du TNF␣[1]. Les
cellules NK sont une source cellulaire importante pour
la production d’IFN␥. Les cellules NK CD56bright sont
celles que l’on retrouve au niveau des organes lymphoïdes
secondaires [2] et au niveau de la muqueuse utérine
Lymphocytes NK CD3- CD56bright
Lymphocytes NK CD3- CD56dim
CD56
Lymphocytes T CD3+ CD56+ (NKT)
Lymphocytes T CD3+ CD56-
100
100
101
101
102
102
103
103
104
104
CD3
Figure 1. Individualisation des lymphocytes NK en cytométrie
de flux. Les cellules NK sont définies phénotypiquement par
l’expression de deux marqueurs non spécifiques, CD56 et CD16 et
l’absence d’expression du CD3. Le diagramme présente les résul-
tats d’une analyse des populations lymphocytaires d’un individu
sain par un double marquage par un anti-CD56 et anti-CD3. On
isole très bien les cellules NK qui sont CD56+ et CD3- et on diffé-
rencie bien les deux sous populations CD56bright et CD56dim.Ce
diagramme montre bien la présence d’une sous-population lympho-
cytaire T définie par l’expression du CD3 qui exprime également le
CD56. Les cellules dites NKT font partie de cette sous population.
pendant la gestation. Le compartiment NK du sang cir-
culant est bien caractérisé mais la répartition tissulaire des
cellules NK chez l’homme reste encore mal connue et
fait l’objet de travaux de recherche. Les cellules NK sont
par leurs caractéristiques et leurs propriétés fonctionnelles
impliquées dans la réponse immunitaire anti virale et anti
tumorale. De nombreux arguments suggèrent également
une implication dans les maladies autoimmunes et inflam-
matoires.
Fonctions des cellules NK
Les fonctions des cellules NK sont multiples : cyto-
toxicité naturelle, cytotoxicité dépendante des anticorps,
production de cytokines et interactions cellulaires notam-
ment avec les cellules dendritiques. Ainsi les cellules
NK sont à la fois un acteur des la réponse immunitaire
innée, un lien entre la réponse innée et adaptative par leur
interaction avec les cellules dendritiques et la production
précoce de cytokines et un «effecteur »de la réponse
immunitaire adaptative par le biais de l’ADCC.
Cytotoxicité naturelle
Les effecteurs de la cytotoxicité NK sont non spéci-
fiques. Cette cytotoxicité est liée soit à la dégranulation
des granules cytotoxiques contenant de la perforine et du
granzyme soit à l’induction de l’apoptose via l’expression
de FasL ou TRAIL [3]. Cette dégranulation peut-être ana-
lysée directement en cytométrie de flux par l’expression à
la membrane cellulaire du CD107a (figure 2) en présence
d’une cible cellulaire. Le déclenchement de cette cytotoxi-
cité cellulaire naturelle est induite par la reconnaissance
de ligands sur la cellule cible. Plusieurs récepteurs NK
activateurs sont impliqués dans cette reconnaissance. Les
NCR (Natural Cytotoxicity Receptors) NKp44, NKp46,
NKp30 et NKG2D [4]. NKG2D reconnaît des molécules
induites par le stress cellulaire (infection virale ou trans-
formation tumorale) : MICA, MICB et ULBPs [5]. Les
ligands des autres NCR, NKp44 et NKp46, sont actuel-
lement mal caractérisés. Certains travaux ont montré que
NKp46 et NKp44 reconnaissent l’hémagglutinine du virus
influenzae et des tests in vitro ont montré que des lignées
tumorales expriment des ligands pour ces récepteurs.
NKp30 intervient dans la coopération entre les cellules
NK et les cellules dendritiques. L’activation cellulaire
après engagement de ces différents récepteurs est liée à
leur association à des protéines transmembranaire. Ces
protéines KARAP/DAP-12, CD3et FcR␥possèdent des
motifs ITAM (Immunoreceptor Tyrosine-based Activation
Motif) permettant le recrutement, après activation, de tyro-
sines kinases dont syk. NKG2D quant à lui est associé à
DAP10, un adaptateur de signalisation dépourvu d’ITAM.
[12,17rmi]. Les cellules NK expriment également à leur
mt, vol. 17, n◦1, jan-fév-mars 2011 35
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