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Les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires sont strictement séparés afin de garantir la démocratie et
d’éviter la mise en place d’une dictature.
Le Parlement, bicaméral, assure le pouvoir exécutif et vote les lois. L’Assemblée nationale est élue au
suffrage universel direct qui inclue les femmes depuis 1944 et les jeunes de 18 ans depuis 1974. Le type de
scrutin proportionnel ne permet pas de dégager de forte majorité, d’où une forte instabilité ministérielle sous
la IVe République. Le Conseil de la République devient le Sénat en 1958, élu au suffrage indirect pour 9 ans,
puis 6 ans en 2003.
La constitution de la Ve République conduit à un renforcement de l’exécutif. Il s’agit de permettre une
meilleure stabilité politique. L’Assemblée nationale est désormais élue au scrutin majoritaire ce qui renforce
les plus grands partis politiques. L’exécutif comprend toujours un chef de l’État et une chef du gouvernement,
le 1er ministre. Mais si, sous la IVe République, les actes du Président sont validés par le gouvernement, c’est le
Président le vrai chef du gouvernement à partir de 1958. Il préside le conseil des ministres et donne les
grandes directions à suivre. Ce n’est qu’en cas de cohabitation, lorsque le gouvernement appartient à une
tendance politique opposée à celle du Président, que le 1er ministre devient le vrai chef de l’exécutif. Le
Président est irresponsable et ne peut être démis de ses fonctions. Il peut dissoudre plus facilement
l’Assemblée nationale. Surtout, son élection au suffrage universel à partir de 1962 renforce sa légitimité
politique et lui confère une autorité accrue. Enfin, il peut consulter les citoyens directement par référendum.
La justice est indépendante des deux autres pouvoirs. Un Conseil supérieur de la magistrature, est
chargé de contrôler les magistrats. En 1958, est créé un Conseil constitutionnel chargé de vérifier que les lois
sont conformes à la constitution.
3) Un État régulateur et entrepreneur
a) Le contrôle des médias
L’État contrôle étroitement les médias. De Gaulle entretient sa popularité grâce à une utilisation habile
des médias. Entre 1958 et 1969, il prononce 53 allocutions radiotélévisées, 4 radiodiffusées, 18 conférences
de presse et multiplie les voyages officiels et les bains de foules. En 1964, De Gaulle rassemble les radios et la
télévision au sein de l’ORTF en 1964 (Office de radiodiffusion-télévision française) placé sous le contrôle du
secrétaire d’État à l’Information. Après mai 196, il n’hésite pas à licencier 200 journalistes afin de reprendre en
main l’ORTF.
b) L’importance de la haute fonction publique
L’administration est réformée en profondeur en 1945. Des écoles sont créées pour moderniser
l’administration comme l’ENA ou les IEP (Instituts d’études politiques). Il s’agit de former des techniciens pour
travailler auprès du gouvernement et de démocratiser l’accès à la haute fonction publique.
Avec l’accroissement du rôle de l’État, les énarques prennent une place de plus en plus importante : les
technocrates monopolisent les postes importants au sein de l’administration et des cabinets ministériels. En
1974, Giscard d’Estaing est le 1er énarque à devenir président de la République. La haute fonction publique
assure une permanence de l’État au-delà des alternances politiques.
c) Extension des missions de l’État : culture, santé, transport
Les missions de l’État ne cessent de s’étendre à de nouveaux domaines. En 1959, est ainsi créé un
ministère des Affaires culturelles, confié à André Malraux, afin de diffuser la culture française auprès du plus