Livre des
communications
"De l'utilité clinique des
nouvelles techniques
d'imagerie"
Chapitre 2 : les pathologies de l’endomètre responsables de métrorragie 3
2du 19 au 21 mars 2009
sommaire
JOURNÉE SIGU, JEUDI 19 MARS 2009
Un problème courant en gynécologie : les métrorragies . . . . . . . . . . p 5
Les pathologies de l’endomètre responsables de métrorragies . . . . . . p 15
JOURNÉES SOFMIS, VENDREDI 20 ET SAMEDI 21 MARS 2009
Mammographie numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 25
Nouveautés pour le radiologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 37
Sénologie interventionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 49
IRM mammaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 63
Un probleme courant
en gynecologie :
les metrorragies
du 19 au 21 mars 2009
JOURNÉE SIGU
Chapitre 1 : Un problème courant en gynécologie : les métrorragies 5
Chapitre 1 : un problème courant en gynécologie : les métrorragies 5
X - L’échographie pelvienne et endovaginale
Permet une mesure fiable de l’endomètre (à la recherche d’une atrophie ou d’une
hypertrophie).
Permet de mettre en évidence des lésions organiques de l’endomètre
(polypes, myome sous-muqueux, cancer de l’endomètre).
Avec des niveaux d’information différents selon la période du cycle
(plutôt début de cycle pour les polypes et 2ème partie de cycle pour les myomes
sous-muqueux).
Le doppler couleur en complément peut être utilisé pour visualiser le
pédicule vasculaire d’un polype ou l’hypervascularisation d’une tumeur.
Permet en plus d’étudier les annexes et le reste de la cavité pelvienne.
XI - L’hystérosonographie et l’hystérographie
A - L’hystérosonograhie
- apparaît actuellement comme une technique fiable de seconde intention
pour optimiser la caractérisation des anomalies de l’endomètre,
- à réaliser au mieux en première partie de cycle après avoir éliminer un
risque de grossesse ou d’infection,
- intéressante en particulier dans les suspicions de myomes sous-muqueux.
B - L’hystérographie
- apparaît maintenant inadaptée dans le cadre des explorations des ménomé-
trorragies.
XII - L’IRM
Variable dans la prise en charge selon l’étiologie suspectée.
Dans la grande majorité des cas n’est pas indiquée sauf en 2ème intention
après une échographie non contributive ou qui retrouve une masse
ovarienne ou paraovarienne d’étiologie indéterminée ou qui suspecte une
adénomyose.
Indiquée notamment chez les femmes ménopausées qui présente des métror-
ragies inexpliquées avec une sténose du col.
Technique par contre de référence dans le bilan d’extension des cancers de
l’endomètre.
XIII -Valeur diagnostique de l’image
A - Pathologie endométriale
- L’atrophie et l’hypertrophie et le polype utérin sont facilement détectés
par échographie.
- Le cancer de l’endomètre est suspecté par échographie.
B - Pathologie myométriale
- Le léiomyome est facilement détecté par échographie.
- L’adénomyose et les malformations artério-veineuses sont suspectés
par échographie.
C - Pathologie annexielle
- Le syndrome des ovaires polykystiques et les tumeurs de l’ovaire sont facilement
détectés par échographie.
- La G.E.U, la salpingite aiguë et le cancer de la trompe sont suspectés par
échographie.
XIV - Arbre décisionnel
XV - Conclusion
Un des écueils de la prise en charge des ménométrorragies est le risque de
méconnaître une situation du fait de l’association ou l’intrication de processus
morbides :
- cancer du col de l’utérus et polype intra-cavitaire,
- thrombopénie et pathologie myométriale,
- maladie de willebrandt et kyste de l’ovaire.
Seul un interrogatoire minutieux, fonction de l’âge et du terrain, permettra
d’appréhender au mieux le diagnostic qui sera optimisé par l’imagerie.
Les ménométrorragies représentent un nombre considérable de consultations
et entraînent donc un coût.
Face au développement des techniques d’exploration, il est indispensable que
cliniciens et radiologues s’associent pour une meilleure stratégie
diagnostique et étiologique avec un bon rapport efficacité/coût pour une prise
en charge thérapeutique la meilleure possible pour le patient.
La rentabilité de cette association sera d’autant plus performante que le
problème aura été bien posé au début par un examen clinique complet.
Chapitre 1 : Un problème courant en gynécologie : les métrorragies 7
Dr Monelle LECLERCQ - Lille
I - Quel est le rôle du clinicien ?
- Il est face à un symptôme qui est la manifestation subjective d’une
maladie ou d’un processus pathologique exprimé par le patient.
- Il doit interpréter les signes cliniques au contact direct d’une personne malade.
- Il doit réaliser comme un policier une enquête face à la symptomatologie
décrite pour affirmer le diagnostic avec un interrogatoire et un examen
clinique.
- Il doit user de moyens complémentaires pour l’aider au diagnostic.
II - Définition des ménométrorragies
Première cause de consultation entre 30 et 50 ans, leur définition s’avère
difficile car différente selon les auteurs et leur nationalité.
Toutefois, on distinguera :
- les métrorragies qui sont des saignements entre les menstruations,
- les ménorragies qui sont des saignements à intervalle normal mais d’abon-
dance supérieure à 80 ml ou de durée supérieure à 7 jours,
- les hyperménorrhées ou perte sanguine menstruelle supérieure à 80ml,
- les polyménorrhées qui sont des menstruations avec intervalle de moins de
21 jours.
La prévalence des ménométrorragies est estimée de 11,4% à 13,2% dans la
population et augmente avec l’âge.
III - Épidémiologie des ménométrorragies
Les ménométrorragies organiques où l’imagerie est essentielle :
- Pendant la grossesse,
- les ménométrorragies organiques,
- les coagulopathies, les maladies systémiques, les hémorragies fonctionnelles,
les métrorragies iatrogènes.
IV - Les ménométrorragies organiques
- l’adénomyose,
- les myomes utérins,
- les polypes endométriaux,
- les hyperplasies endométriales,
- le cancer de l’endomètre,
- l’infection génitale haute,
- les tumeurs secrétantes de l’ovaire et des trompes,
- les malformations artério-veineuses.
V - Prévalence des étiologies organiques
VI - Les ménométrorragies non organiques
A - Les coagulopathies
Ou la prévalence de la maladie de willebrandt est estimée de 5.3% à 24%.
B - Les maladies systémiques
- l’hypothyroïdie avec une prévalence de 13 à 22%,
- le lupus erythémateux disséminé,
- l’insuffisance rénale chronique,
- l’insuffisance hépatique.
C - Les hémorragies fonctionnelles
- anovulatoires de l’adolescence et dans les SOPK,
- ovulatoires ou hémorragies idiopathiques.
D - Les métrorragies iatrogènes
Sous OP, progestatifs, implanon, dispositif intra-utérin, sous THM, sous
anticoagulants.
VII - Que faire devant une patiente présentant des
ménométrorragies ?
Un interrogatoire Un examen clinique général Un examen gynécologique
A - L’interrogatoire
Il permet :
- de définir la durée, la chronologie des règles, leur fréquence et leur abondance,
de préciser la date des dernières règles,
- de différencier les métrorragies et les ménorragies,
- de mettre en évidence des signes d’anémie,
- de connaître les antécédents personnels et familiaux.
Il recherche :
- des signes associés : dysménorrhée, algies pelviennes ou abdominales, pertes
blanches abondantes, dyspareunie,
- des épisodes hémorragiques d’autre localisation (gingivorragies, épistaxis),
- la présence d’une contraception orale ou mécanique, d’un THM ou d’un
traitement anticoagulant.
B - L’examen clinique
L’examen clinique général :
- à la recherche de signes d’hypovolémie,
- pour détecter une défense abdominale.
L’examen gynécologique :
- Avec un examen au spéculum :
qui permet d’apprécier l’abondance du saignement et d’éliminer
l’origine vaginale ou cervicale de l’hémorragie génitale,
qui permettra la réalisation d’un frottis dans le cadre du dépistage du
cancer du col.
- Avec un toucher vaginal pour déterminer le volume utérin et rechercher une
masse pelvienne mais toutefois peu performant pour l’évaluation de la patho-
logie endocavitaire.
VIII - Hiérarchisation de la stratégie de prise en
charge diagnostique et étiologique
IX - Quelle imagerie dans les ménométrorragies ?
- L’échographie endovaginale : imagerie de première intention.
- L’hystérosonosalpingographie et l’hystérographie : technique complémentaire
de 2éme intention.
- L’IRM : non systématique.
Imagerie et métrorragies
Qu’attend le clinicien du radiologue ?
6du 19 au 21 mars 2009 Chapitre 1 : un problème courant en gynécologie : les métrorragies 7
Dr Marc BAZOT - Paris(1), Dr Edouard PONCELET - Lille(2), Dr Sébastien NOVELLAS - Nice(3)
I - Résumé
La survenue de ménométrorragies est une circonstance fréquente de consul-
tation. Après un examen clinique qui authentifie l’origine utérine du saignement
et exclue une cause cervicale ou vulvo-vaginale, l’échographie endovaginale
est indiquée en première intention. Elle permet d’éliminer une origine endomé-
triale et de rattacher celles-ci à une pathologie myométriale (léiomyome,
adénomyose, anomalies vasculaires). Le Doppler permet d’optimiser les perfor-
mances diagnostiques de l’échographie. L’IRM est réservée aux échecs de carac-
térisation de l’échographie. Ces techniques permettent d’orienter la stratégie
diagnostique et thérapeutique ultérieure.
Mots clés : échographie ; utérus ; myomètre ; IRM
Les ménométrorragies représentent un nombre considérable de consultations
chez les femmes en période d’activité génitale(1). Elles justifient la réalisation
d’investigations complémentaires, pour en rechercher la cause. Face au dévelop-
pement des techniques d’exploration qui représentent un complément de
l’examen clinique, l’échographie pelvienne endovaginale représente l’imagerie
de première intention. Celle-ci permet d’éliminer la présence d’anomalies
endométriales et de rattacher ces saignements à une origine myométriale
(léiomyome, adénomyose, voire cause vasculaire). Parmi les autres méthodes
d’imagerie disponibles (hystérosalpingographie, échographie 3D, scanner et
IRM), seul le rôle complémentaire éventuel de l’IRM sera discuté ici.
II - Techniques
A - L’échographie pelvienne
est un examen fondamental devant répondre à des critères de qualité optimale
quant à l’échographe utilisé, aux conditions techniques de réalisation et au
niveau d’expertise de l’examinateur. L’exploration échographique débute par
une étude sus-pubienne avec une vessie en faible réplétion, afin de ne pas
méconnaître une pathologie pelvienne à développement abdominal et
d’étudier la vessie. La voie endovaginale est la technique de référence,
permettant une étude globale de l’utérus (myomètre et endomètre).
En cas d’anomalie identifiée ou suspectée en mode B ou pour conforter la
négativité de l’examen, le Doppler couleur ou énergie peut être utilisée pour
améliorer les performances diagnostiques de l’échographie. Elle peut visualiser
la vascularisation périphérique circonférentielle d’un léiomyome ou radiaire
d’une adénomyose suspectée(2).
B - L’hystérosonographie
complète éventuellement l’exploration échographique de l’appareil génital
féminin (3). Après l’étude complète de la cavité pelvienne par voie
sus-pubienne et endovaginale, qui permet d’éliminer une dilatation tubaire
contre-indiquant l’examen, la réalisation d’une hystérosonographie est en
tout point similaire à celle d’une hystérographie. Comme pour l’hystérogra-
phie, l’examen est au mieux réalisé en première partie de cycle en dehors des
saignements si cela est possible, et en respectant les contre-indications que
sont l’infection et la grossesse. Après mise en place du spéculum, le col
cervical est nettoyé et le cathéter est introduit dans le canal cervical et mis
en place dans la cavité utérine. Si l’on utilise une sonde munie d’un ballonnet,
celui-ci est gonflé dans la cavité utérine, de façon progressive et en
interrogeant la patiente pour éviter toute douleur lors de son remplissage à
l’eau. Le ballonnet est ensuite placé au contact de l’orifice interne du canal
cervical, pour prévenir toute fuite de produit de contraste. Le produit de
contraste (sérum physiologique) peut alors être instillé dans la cavité
utérine sous contrôle échographique, en évitant toute distension excessive
et douloureuse. On réalise alors un balayage de droite à gauche selon le plan
sagittal, et de bas en haut selon le plan transversal de l’ensemble de la cavité
utérine. L’analyse de la partie basse de la cavité utérine, peut être obtenue
par mobilisation du ballonnet vers le fond cavitaire ou lors du retrait de la
sonde. L’étude du canal cervical s’effectue en fin d’examen, au cours de
l’évacuation du produit de contraste.
L’hystérosonographie simple ou 3D semble un examen utile et efficace pour
l’évaluation de la de la composante intra-cavitaire des myomes sous-muqueux(4).
La place de l’IRM pour la prise en charge de ménométrorragies est variable selon
l’étiologie suspectée. Dans la très grande majorité des cas, elle n’apparaît pas
indiquée sauf en seconde intention en complément d’une échographie partiel-
lement ou non contributive (e.g. adénomyose, utérus polymyomateux) (5-7).
L’examen doit comporter des séquences pondérées T2 dans le plan sagittal et
axiales strictes abdomino-pelviennes complétées par des coupes transversales
fines T2 perpendiculaires à l’axe du corps utérin. La réalisation d’une IRM de
perfusion (séquence dynamique injectée en écho de gradient T1) permet
d’étudier la cinétique de la prise de contraste du myomètre. L’imagerie de
diffusion évalue les mouvements microscopiques des protons de l’eau au sein
des tissus. La séquence de diffusion est une séquence T2 écho de spin avec
une acquisition rapide en écho planar auquel on ajoute des gradients d’intensité
variable et croissants. Cette séquence permet de différentier les protons mobiles
des protons immobiles. Les séquences de diffusion peuvent être utiles à la
recherche d’un hypersignal «suspect» et au calcul des coefficients apparents de
diffusion (ADC) des processus tumoraux. La mise en évidence de l’hypersignal
doit être effectuée avec un facteur de diffusion b élevé (entre 800 et 1000) pour
s’affranchir de l’effet T2 des séquences d’écho planar utilisée. Les travaux
préliminaires semblent suggérer l’utilité des coefficients d’ADC pour
différentier des lésions myométriales malignes et bénignes (8). En effet les
lésions tumorales malignes présentent des valeurs d’ADC <1.10-3 mm2/s alors
que l’endomètre normal et les lésions bénignes ont des valeurs d’ADC
franchement > 1.10-3 mm2/s(8).
III - Pathologies myométriales responsables de
métrorragies
A - Le léiomyome utérin
(ou myome ou fibromyome) est composé de cellules musculaires lisses
associées à une quantité variable de tissu conjonctif constitue la tumeur
bénigne la plus fréquente chez la femme en âge de procréer, puisqu’ils sont
retrouvés classiquement chez 20-30% des femmes de plus de 30 ans, avec
une prédominance chez les patientes de race noire (9). De plus, ces tumeurs
sont fréquemment retrouvées par pathologies pelviennes. La présentation
clinique des myomes dépend de leur taille, de leur localisation et de leur
nombre. Ils peuvent être asymptomatiques et ne nécessiter aucun traitement,
mais les léiomyomes sous-muqueux ou interstitiels proches de la cavité utérine
sont volontiers révélés par des ménométrorragies, qui sont en règle rattachées
à l’hypervascularisation engendrée par la présence des léiomyomes.
Les myomes sont en règle facilement identifiés en échographie devant une
masse bien limitée, hypoéchogène, plus ou moins homogène, volontiers
atténuantes, parfois calcifiée. En Doppler, ils sont vascularisés avec une couronne
périphérique et une vascularisation centrale plus ou moins importante. Il peut
aider à distinguer un myome d’une zone focale d’adénomyose devant une
zone d’hétérogénéité myométriale mal délimitée. L’encorbellement et l’hyper-
vascularisation des myomes en Doppler couleur s’opposent à la vascularisation
centripète plus modérée de l’adénomyose(10). L’hystérosonographie peut aider
si besoin au diagnostic différentiel entre myome sous-muqueux et polype
endométrial, mais son rôle est surtout d’évaluer le pourcentage de la compo-
sante endocavitaire et de préciser si besoin ses dimensions, afin de guider au
mieux le traitement (11).
L’IRM apparaît comme la technique la plus pertinente pour détecter, localiser
et dénombrer facilement les léiomyomes utérins mais du fait de son coût ne
peut être proposé que comme une technique de seconde intention (12 , 13, 14).
L’examen repose principalement sur les séquences pondérées T2, l’injection
permettant d’évaluer l’importance de la vascularisation. Le léiomyome utérin
“typique” présente un isosignal T1 et un hyposignal T2, comparativement au
signal du myomètre sain adjacent. La présence d’un œdème ou de remaniements
sont responsables d’une baisse du signal en T1 et d’un hypersignal en T2. Une
Chapitre 1 : Un problème courant en gynécologie : les métrorragies 9
Les pathologies du myomètre responsables de métrorragies.
Apport de l’échographie. Quand proposer une IRM ?
Séquences minimales, nouvelles séquences.
Dr Yann ROBERT - Lille
Les ménométrorragies représentent un motif fréquent de consultations chez
les femmes en période d’activité génitale. Ces symptômes peuvent être
secondaires à des anomalies fonctionnelles de l’endomètre (atrophie,
hyperplasie de l’endomètre) ou non (cycles anovulatoires), de lésions
organiques de l’endomètre (polype, cancer de l’endomètre) ou de voisinage
(léiomyome, adénomyose, voire cancer tubaire). Elles justifient la réalisation
d’investigations complémentaires, pour en rechercher la cause. Face au
développement des techniques d’exploration qui représentent un complément
de l’examen clinique, l’échographie pelvienne endovaginale représente
l’imagerie de première intention, même si d’autres méthodes d’imagerie,
notamment l’IRM pourront éventuellement être utilisées.
L’échographie pelvienne est l’examen fondamental. Il doit être optimal,
s’appuyant sur un échographe récent, bien réglé (sondes et réglages
machines), qui doit permettre si besoin une analyse Doppler couleur, énergie
et pulsé. Avant tout examen, l’interrogatoire de l’échographiste doit préciser
l’âge, la date des dernières règles, les antécédents médico-chirurgicaux,
rechercher une contraception orale ou intra-utérine ou la prise de proges-
tatifs ou de tout autre traitement hormonal. L’exploration échographique
débute par une étude sus-pubienne avec une vessie en faible réplétion, afin
de ne pas méconnaître une pathologie pelvienne à développement abdominal
et d’étudier la vessie. La voie endovaginale est la technique de référence,
permettant une étude globale de l’utérus (myomètre et endomètre).
Elle permet une mesure précise et reproductible de la muqueuse endométrial.
La mesure de l’endomètre prend en compte la totalité de l’endomètre de part
et d’autre de la ligne cavitaire sur une coupe sagittale médiane stricte. En
présence d’une lame d’épanchement intracavitaire, la mesure indépendante de
chaque feuillet doit être réalisée. La période du cycle à laquelle est effectué
l’examen peut faire varier le niveau d’informations fournies. Une exploration
en première partie de cycle est particulièrement adaptée pour la recherche
d’un polype, la seconde partie de cycle pour étudier les rapports d’un myome
sous- muqueux avec la cavité utérine. Ne sachant pas à l’avance quelle patho-
logie est responsable des ménométrorragies, un compromis pourrait se situer
aux alentours du 10e jour du cycle, mais cela n’est pas réellement applicable
en pratique quotidienne. Les critères de mesure permettant de définir la limite
entre physiologique et pathologique sont bien entendu dépendants de l’âge
et de la période du cycle de la patiente. Cette mesure doit être concordante avec
les données cliniques enregistrées initialement. Chez la femme ménopausée,
il existe désormais un consensus pour définir une muqueuse endométriale
normale comme strictement inférieure à 5 mm. En dessous de ce seuil, le risque
de cancer de l’endomètre chez une femme ménopausée présentant des métror-
ragies est inférieur à 1 %.
En cas d’anomalie identifiée ou suspectée en mode B ou pour conforter la
négativité de l’examen, le Doppler couleur ou énergie peut être utilisé pour
améliorer les performances diagnostiques de l’échographie. Elle peut
visualiser le pédicule vasculaire d’un polype ou l’hypervascularisation d’une
tumeur endométriale, évaluer la vascularisation périphérique circonférentielle
d’un léiomyome ou radiaire d’une adénomyose suspectée. En Doppler pulsé,
deux types d’analyse sont possibles portant sur les artères utérines ou
celles des vaisseaux myométriaux ou endométriaux. Si la première est
pratiquement toujours réalisable reflétant une pathologie globale, la seconde
n’est pas toujours possible mais plus sensible et spécifique d’une pathologie.
L’étude Doppler pulsé repose sur le calcul de divers index (index de résistivité,
pulsatilité, vitesse systolique maximale…). Cependant, quelles que soient les
diverses pathologies suspectées (cancer de l’endomètre, pathologies tropho-
blastiques…), le chevauchement des valeurs des divers index ne permet pas de
définir clairement des valeurs seuils et de se passer de contrôles histologiques.
L’échographie pelvienne permet de plus d’étudier secondairement les annexes
et le reste de la cavité pelvienne, trompes, Douglas.
I - Hystérosonosalpingographie
Cet examen complète éventuellement l’exploration échographique de
l’appareil génital féminin. Afin d’optimiser au mieux la sensibilité de cette
technique, il est recommandé de réaliser celle-ci en période folliculaire. Outre
le matériel autorisant la visualisation et préparation du col utérin (spéculum,
hystéromètre, pince…), deux éléments particuliers à la technique hystérosono-
graphique sont nécessaires pour sa réalisation pratique : un cathéter (cathéter
spécialement conçu pour l’hystérosonographie de calibre 5F ou 7F, flexible à
trou distal, muni ou non d’un ballonnet ; sonde de Folley pédiatrique ; cathéter
à insémination artificielle) et un produit de contraste, en général du sérum
physiologique.
Une fois la sonde en place, le produit de contraste peut alors être instillé dans
la cavité utérine sous contrôle échographique, en évitant toute
distension excessive et douloureuse. On réalise alors un balayage de droite à
gauche selon le plan sagittal, et de bas en haut selon le plan transversal de
l’ensemble de la cavité utérine. L’analyse de la partie basse de la cavité
utérine peut être obtenue par mobilisation du ballonnet vers le fond cavitaire
ou lors du retrait de la sonde. L’étude du canal cervical s’effectue en fin
d’examen, au cours de l’évacuation du produit de contraste.
L’hystérosonographie est un examen utile et efficace pour l’évaluation de la cavité
endométriale chez les patientes pré et postménopausiques présentant des
ménométrorragies, permettant de confirmer une lésion focale endocavitaire,
de différencier devant une hypertrophie endométriale d’un volumineux polype,
d’évaluer les rapports d’un myome sous-muqueux avec la cavité utérine.
L’Échographie 3D, qui peut être couplée au Doppler ou à une hystérosono-
graphie, a été principalement utilisée dans l’évaluation des malformations
utérines. Elle peut également aider à visualiser la topographie d’une lésion
endocavitaire et pour l’évaluation de la composante intracavitaire des
myomes sous-muqueux ou préciser les rapports d’un fibromyome avec la cavité
utérine. En effet elle permet de pouvoir étudier dans tous les plans les rapports
d’un fibromyome sous muqueux et d’évaluer le pourcentage de son dévelop-
pement endocavitaire. Couplée à l’hystérosonographie, elle présente une bonne
concordance avec les données de l’hystéroscopie. Elle peut également permettre
d’adjoindre à la mesure de l’épaisseur de l’endomètre une évaluation de son
volume, et d’évaluer l’importance de sa vascularisation. En cas de cancer
endométrial, elle a récemment été proposée pour évaluer la profondeur de
l’extension au myomètre.
II - Conclusion
L’échographie endovaginale constitue l’examen d’imagerie de première
intention pour rechercher l’étiologie des ménométrorragies. Cet examen
permet une mesure fiable de l’endomètre et de dépister des lésions
endocavitaires ou des anomalies myométriales susceptibles d’être à l’origine
de la symptomatologie. Le Doppler couleur ou puissance procure des
informations importantes pour la caractérisation des lésions endométriales,
mais il n’existe aucun index de Doppler pulsé permettant une
caractérisation optimale des diverses pathologies endométriales.
L’échographie 3D en mode B, à laquelle peut être associé le Doppler,
peut aider à la visualisation de lésions au sein ou à la périphérie de
la cavité utérine.
L’hystérosonographie est un moyen complémentaire de seconde intention, qui
peut être couplé à l’échographie 3D, pour optimiser la caractérisation des
anomalies de l’endomètre avec des résultats proches de ceux obtenus par
l’hystéroscopie.
Ménométrorragies. Stratégie diagnostique
en échographie : quand a-t-on besoin du doppler,
de l’échographie 3D, de l’hystérosonographie ?
1 Service de radiologie, Hôpital Tenon – 4 rue de la Chine - 75970 Paris
2 Service de radiologie, Hôpital Jeanne de Flandres – 59000 Lille
3 Service de radiologie, Hôpital Archet - 154 rue Ginestière - 06202 Nice
8du 19 au 21 mars 2009 Chapitre 1 : un problème courant en gynécologie : les métrorragies 9
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