1
Macrobiopsie mammaire avec guidage IRM
Une technique de prélèvement percutané très performante
Les indications de l’IRM se sont élargies, notamment chez les femmes à haut risque de cancer du sein
et dans le cadre des bilans d’extension des tumeurs mammaires. L’examen est très sensible et
permet donc de repérer des lésions non identifiées à la mammographie ou à l’échographie. La
macrobiopsie mammaire est alors la technique de choix pour réaliser des prélèvements qui vont
permettre d’affirmer la bénignité ou la malignité de ces lésions et d’orienter la prise en charge. Cette
technique réduit les procédures chirurgicales inutiles en cas de lésions bénignes et améliore le
traitement des patientes atteintes de lésions malignes. Les explications du Dr Isabelle Thomassin
(hôpital Tenon) et du Dr Anne Tardivon (Institut Curie).
« La macrobiopsie mammaire sous guidage IRM permet de faire des prélèvements percutanés au
niveau de lésions mises en évidence à l’IRM mais sans traduction mammographique ou
échographique », explique le Dr Isabelle Thomassin. « Cette technique vient donc compléter les
autres méthodes de prélèvement à visée diagnostique dans cette situation bien particulière et
seulement celle-ci : les tumeurs qui ne sont pas détectées par la sénologie conventionnelle, mais
révélées uniquement par l’IRM », insiste-t-elle.
La place croissante de l’IRM mammaire
« Les indications de l’IRM mammaire se sont élargies, mais doivent être correctement posées,
explique le Dr Thomassin, car cet examen est très sensible, il permet donc de repérer des lésions très
petites, mais manque encore de spécificité, il donne donc beaucoup de faux positifs ». Il n’a donc pas
sa place dans le cadre du dépistage de masse.
En revanche, ses indications sont aujourd’hui reconnues dans plusieurs situations :
le dépistage chez des femmes à haut risque, en cas de formes héréditaires familiales qui ne se
limitent pas aux seuls cancers identifiés BCRA1 ou 2, car dans 60 à 80 % des cas de cancer
familial, aucune mutation génétique n’est mise en évidence ;
en cas de difficulté diagnostique, par exemple lorsqu’une masse palpable n’est pas détectée à la
mammographie ou à l’échographie ;
dans le bilan d’extension locorégionale d’un cancer du sein ;
pour l’évaluation de la réponse à une chimiothérapie préopératoire ;
pour la recherche d’une récidive locale après un traitement conservateur.
Lorsqu’une lésion est identifiée à l’IRM, alors qu’elle n’est pas mise en évidence à la mammographie
et à l’échographie, une macrobiopsie sous aspiration guidée par IRM doit être réalisée. « Cette
technique permet de réduire le nombre de biopsies chirurgicales réalisées dans le cas de lésions
bénignes et d’améliorer la prise en charge chirurgicale pour les patientes présentant une lésion
maligne », précise le Dr Tardivon. La biopsie chirurgicale conventionnelle est en effet la méthode de
référence, elle consiste soit à enlever un échantillon de la masse suspecte, soit à réséquer toute la
masse ainsi qu’une certaine quantité de tissu sain avoisinant (biopsie exérèse). Cet examen requiert
une hospitalisation, même s’il peut être réalisé sous anesthésie locale. Dans 7 cas sur dix, la biopsie
révèle une tumeur bénigne.