Premier cours de Formation musicale (cours du 07 septembre 2015)

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Premier cours de Formation musicale (cours du 07 septembre 2015)
Les modes naturels
On appelle les modes naturels, les modes
-
Ionien (gamme constituée d’un tétracorde majeur, un ton, un tétracorde majeur)
Dorien (gamme constituée d’un tétracorde mineur, un ton, un tétracorde mineur)
Phrygien (gamme constituée d’un tétracorde phrygien, un ton, un tétracorde phrygien)
Lydien (gamme constituée d’un tétracorde augmenté, un demi ton, un tétracorde majeur)
Mixolydien (gamme constituée d’un tétracorde majeur, un ton , un tétracorde mineur )
Aéolien (gamme constituée d’un tétracorde mineur, un ton, un tétracorde phrygien
Locrien (gamme constituée d’un tétracorde phrygien, un demi ton, un tétracorde augmenté).
Définition du contrepoint
L’art d’assembler des mélodies, la manière de la concevoir, de la composer. Le contrepoint est un ensemble
de règles et de principes garantissant à une composition une certaine valeur esthétique. Et en fait, ces règles
et principes ont longtemps été reconnus comme la seule manière possible. Jusqu’au XVIIe siècle, apprendre
à composer c’était apprendre le contrepoint.
La musique n’a longtemps été que simple mélodie. Aujourd’hui on distingue aisément la notion de mélodie
de celle d’accompagnement. Jusque vers le Xe siècle, l’accompagnement n’existe pas, il n’y a que la pure
mélodie, et la qualité d’une composition musicale, c’est sa qualité mélodique.
L’idée d’accompagnement mettra encore longtemps avant d’apparaître. En passant du stade de la monodie
(une seule note à la fois) à la polyphonie, la musique va d’abord tout naturellement superposer des mélodies.
Ainsi apparaîtront des règles permettant de gérer au mieux les éventuelles dissonances causées par cette
superposition « point contre point » : c’est la naissance du contrepoint. La notion d’accompagnement ne
viendra qu’avec l’ère baroque au XVIIe siècle.
Durant l’âge d’or du contrepoint (XIV au XVI siècle) les mélodies se superposent sans qu’aucune d’entre elle
ne soit considérée comme principale. Il n’ya donc pas d’accompagnement, tout est mélodique à égalité!
La qualité de la composition réside toujours dans la qualité des mélodies, en plus de la qualité de leurs
combinaisons. Le canon (constituée de lignes mélodiques décalées) est un contrepoint parfait !
Petit à petit, en superposant et en combinant ainsi des mélodies apparaissent des superpositions de notes
qui ont tendance à se standardiser, à revenir immanquablement. Ainsi naissent les accords et avec eux une
science musicale nouvelle : l’harmonie. Peu à peu, la qualité de la musique passe de la mélodie aux
accords. La pensée musicale change de sens : d’horizontale (la mélodie) elle devient verticale (l’accord).
Le canon
Un canon est une forme musicale polyphonique ainsi qu'un procédé compositionnel basé sur l'imitation,
dans lequel une idée musicale le thème s'énonce et se développe d'une voix à une autre, de sorte que les
différentes voix interprètent la même ligne mélodique, mais de manière différée : ce décalage produit une
superposition de mélodies, c'est-à-dire, un contrepoint (constitué de lignes mélodiques décalées).
L'origine du nom est arabe, le kanoun ou qanoun (instrument à cordes pincées de la famille des cithares sur
table, très répandu dans les pays du Moyen-Orient ainsi qu'en Grèce, en Iran, en Azerbaïdjan, en Arménie et
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au Turkestan chinois ) désignant l'ancêtre arabe du cymbalum (est un instrument à cordes frappées faisant
partie de la famille des cithares sur table. On l'appelle aussi le piano tzigane).
Cymbalum
Kanoun
Dans la musique traditionnelle arabe et judéo-andalouse,
judéo andalouse, non écrite et faisant une large part à
l'improvisation, le rôle du kanoun était de suivre au plus près la ligne mélodique des vocalises improvisées
du chanteur.
Ce quasi-unisson se faisait nécessairement
rement avec un léger décalage. Autrefois appelé chace (les voix se
pourchassant), il est alors exécuté en réunion intime. Cette formule musicale a donné naissance ensuite au
canon tel que le connaît l'Europe.
Les différentes parties d'un canon peuvent se succéder à l'unisson (cas le plus répandu),
répandu) mais également à
d'autres intervalles : octave ou quinte, principalement.
Exemple de la chanson enfantine Frère Jacques ; début du canon :
Analyse Canon jusqu’au XI siècle
Organum parallèle
Bourdon
Rapport d’octave
Unisson
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L’organum :
Dans la musique occidentale médiévale, l’organum
l’
est un genre musical à la fois vocal et sacré, destiné à
mettre en valeur l'interprétation d'un passage de plain-chant préexistant par l'adjonction d'une ou plusieurs
voix. Le terme désigne également le procédé d'écriture associé à ce genre musical. Généralement consid
considéré
comme le stade le plus primitif de la polyphonie,
polyphonie les premières traces écrites remontent au IXe siècle, dans le
célèbre traité Musica Enchiriadis .L'organum
'organum s'est surtout généralisé aux XIe siècle et XIIe siècle.
Il existe l’organum parallèle, le déchant et l’organum fleuri
L’organum parallèle :
L'organum originel ou diaphonie ou organum parallèle perdure jusqu'en 1025. Il comporte deux parties.
-
La voix principale (vox principalis). Elle repose sur un fragment de mélodie grégorienne et est placée en
haut
-
La voix organale (vox organa): c'est le contre
contre-chant
chant ajouté à la voix principale en guise
d'accompagnement.
Du point de vue des intervalles harmoniques,
harmoniques et au moins jusqu'au XIe siècle,, les deux parties sont séparées
par des consonances parfaites parallèles — quarte ou quinte et octave justes.. Le morceau toutefois débute
et finit sur un unisson. Par ailleurs, le rythme n'est pas noté, et suit simplement le rythme « naturel » du chant
grégorien.
Vox principalis
Voix principale
Voix organale
Vox organa
Le déchant
À partir du XIe siècle,, la voix principale de l'organum se trouve en bas, et la voix organale, appelée « déchant »,
donne son nom à ce second procédé. On assiste aux premières tentatives de mouvement contraire
contraire, mais
toujours, note contre note.
Au XIe siècle apparait l'enjolivement de la mélodie principale par une seconde mélodie en contre
contrepoint avec elle
(chaque note du déchant doit être en consonance avec la voix principale mais la tierce et sixte peuvent être
entendues à titre de consonance imparfaite).
Le déchant constitue la véritable naissance du contrepoint, qui se développera au courss des siècles suivants, et
connaîtra son apogée à la Renaissance..
L’organum fleuri :
À partir du XIIe siècle, l'organum évolue et devient « organum fleuri » ou « organum mélismatique », c'est-àdire « organum à vocalises ». Désormais, la voix principale, toujours en bas et appelée ténor — ou teneur,
car elle « tient » le chant et déroule le thème grégorien en valeurs longues.
-
Il peut y avoir plusieurs voix organales : on parle de duplum,, lorsqu'il y en a deux, on parle de triplum,
lorsqu'il y en a trois, on parle de quadruplum,
quadruplum, etc. Du point de vue des durées, le rapport est d'une note à
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la voix principale contre plusieurs à la voix organale, dont les valeurs courtes forment de véritables
guirlandes ornementales (vocalises).
-
On constate l'apparition des tierces et des sixtes comme consonances imparfaites.
-
Le XIIe siècle, avec l'école de Notre-Dame, marque l'apogée de l'organum, qui sera progressivement
remplacé par le conduit et le motet au XIIIe siècle.
Le conduit, une variété d'organa (pluriel d'organum), est une forme musicale paraliturgique sur des
textes souvent moraux dans laquelle la voix principale n'est pas issue du répertoire liturgique, mais
purement composée pour l'occasion.
Le motet est dérivé de l'organum fleuri, et, aux XIVe et XVe siècles, peut parfois reposer sur une
pluralité de textes chantés simultanément (sans toujours qu'ils aient de lien entre eux)
Les lettres ABCDEFG :
Pour nommer les notes de musique, la musique occidentale utilise deux systèmes différents, selon le pays :
•
le premier système, inspiré de l'Antiquité, utilise les premières lettres de l'alphabet. Il est en vigueur, dans
deux variantes simplifiées (ne différant que par la désignation du si), dans les pays anglophones et
germanophones ;
•
le second système utilise les syllabes d'un chant latin. Il a été élaboré pendant la deuxième moitié du Moyen
Âge et il est en usage en France, en Italie, etc.
Allemagne
Angleterre
et pays germanophobes et pays anglophones
France Italie etc
C
C
Ut
D
D
ré
E
E
mi
F
F
fa
G
G
sol
A
A
La
H
B
Si
Au VIe siècle, Boèce utilisait les lettres de l'alphabet pour désigner les notes dont il parlait, mais commençant
toujours à la lettre A, quelle que soit la note : on ne peut pas vraiment parler d'une notation, puisqu'il n'y a
aucun lien stable entre les lettres et les notes.
C'est le Dialogus de musica du début du XIe siècle, erronément attribué à Odon de Cluny, qui fixe à sept le
nombre de lettres utilisées, de A à G, pour dénoter l'octave de la à sol. La forme des lettres est variée (A à
G) selon les octaves, comme suit (la description du traité ne monte pas au delà de aa) :
-
lettres capitales pour la première octave : A, B… G ;
-
lettres minuscules pour la deuxième octave : a, b… g ;
-
lettres minuscules redoublées pour la troisième octave : aa.
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On ajouta la lettre grecque gamma « Γ » pour étendre la notation et désigner la note sous le A, de laquelle
provient le terme de « gamme ».
Aujourd'hui, les pays anglophones utilisent les lettres de A à G, la gamme commençant par le C (do). Les
germanophones et certains pays scandinaves et slaves utilisent le H à la place du B (pour le si français), le B
représentant le si bémol dans leur système.
Pourquoi appelle t’on les notes Ut ré mi fa sol la si
Au XIe siècle, le moine Guido d'Arezzo a l'idée d'utiliser des syllabes d'un chant latin, l'Hymne de Saint JeanBaptiste, pour nommer les notes. Cette hymne est écrite en strophes de forme saphique1 ; chaque vers est
composé de deux hémistiches2. Guido d'Arezzo a utilisé la première syllabe de chacun des six premiers
hémistiches de l'hymne (ut ré mi fa sol la) pour son système de solmisation3. Ce système ne fait pas correspondre
exactement un nom à une note, mais donne une position dans l'hexacorde4.
Dans les pays de langue romane (français, italien, espagnol, portugais), cette appellation s'est imposée face à la
notation alphabétique utilisée dans les pays germaniques ou anglophones1. Voici le texte de ce chant :
Hymne de Saint Jean-Baptiste
(texte latin du poète Paul Diacre)
Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum
famuli tuorum
Solve polluti
labii reatum
Sancte Iohannes
L'utilisation de rimes internes (« laxis » « fibris », « gestorum » «tuorum ») complique le sens du texte en le
rendant ambigu. Il peut se traduire par : « Afin que les disciples de tes préceptes puissent, chose admirable,
rendre musicale des cordes souples, ôte le mal de leur lèvre souillée, ô Saint Jean. »
Traduction alternative (saint Jean n'ayant pas eu de serviteurs) : « Afin que les serviteurs (de Dieu) puissent
clamer à pleine voix les merveilles de tes actions, ôte l'erreur de leurs lèvres impures, saint Jean. »
L'origine de la musique associée à ce poème est moins claire. Il est probable qu'elle soit une création de Guido
d'Arezzo lui-même, ou le réemploi d'une mélodie existante2. Les six premiers vers commencent par des sons qui
forment une gamme montante, sur les mots ut, re, mi, fa, sol, la.
Le Do remplace l’ut
L'ut a été transformé plus tard en do, plus facile à énoncer en solfiant. On attribue souvent l'invention du mot
« do » à Giovanni Maria Bononcini, au XVIIe siècle, qui l'aurait formé d'après la première syllabe du nom du
musicien italien Giovanni Battista Doni. Cela est cependant incorrect, car le do est déjà attesté chez Pierre
l'Arétin en 1536, c'est-à-dire bien avant la naissance de Doni4. Do viendrait de la première syllabe du mot latin :
Dominus, Le Seigneur. La supplique de l'hymne : 1 Ut queant ... de la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste,
sorti du contexte de la fête, peut être précédé de l'invocation : Domine (ô Seigneur), vocatif singulier de Dominus.
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Le do est la seule note de musique à avoir changé de nom. Le nom ut est cependant conservé dans les termes
techniques ou théoriques.
Moyen mnémotechnique pour se souvenir du bémol et du bécarre
Bémol : mol veut dire mou
; donc le rond du bémol sera aplati
Bécarre : carre comme carré
; donc il y aura un carré, un trait supérieur et un trait inférieur pour éviter le
mélange avec le bémol
Aucun moyen mnémotechnique pour le dièse
Définition :
1
Saphique : La strophe saphique est une des plus harmonieuses combinaisons lyriques de l’antiquité
Se dit d'un vers de onze syllabes ou d'une strophe dont on attribuait l'invention à Sappho.
2
Hémistiches : La moitié d'un vers alexandrin. Le premier hémistiche, le second hémistiche.
Que toujours, dans vos vers, le sens coupant les mots Suspende l'hémistiche, en marque le repos.
BOILEAU, L'art poétique .Il se dit aussi de la moitié d'un vers de dix syllabes, quand il est coupé en deux
parties de cinq syllabes chacune.
3
Solmisation : Terme dérivé des syllabes sol-mi, qui désignait l'ancienne manière de nommer les notes
avant la généralisation du solfège. La solmisation, dont l'invention est attribuée à Gui d'Arezzo (XIe s.), a pour
justification une grave ambiguïté de la nomenclature alphabétique ancienne. Celle-ci en effet, issue du
système grec, désignait les sons par des lettres ou clefs (claves) de A à G (puis a à g, etc.) dont A
correspondait à notre la actuel, mais il pouvait y avoir deux sortes de B : l'un bas ou « mou » (bémol), l'autre
haut ou « dur », écrit carré (bécarre). L'objet de la solmisation était de déterminer à l'avance lequel des deux
B devait être choisi. Pour cela elle divise le « clavier », c'est-à-dire l'ensemble des touches correspondant
aux lettres (clefs), en tranches de six notes ou hexacordes comportant chacune un seul demi-ton.
Hexacorde : Système de six degrés diatoniques, sur lequel reposait toute la solmisation guidonienne, en
usage pendant plus de six siècles pour l’enseignement et la pratique de la musique
4
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