Qu'est-ce que le fascisme ?
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Qu'est-ce que le fascisme ?
- Comprendre... - Théorie -
Date de mise en ligne : samedi 26 mai 2012
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Qu'est-ce que le fascisme ?
Qu'est-ce exactement que le fascisme ? La création et l'évolution du fascisme résultent de
l'état de malaise et d'incertitude, des difficultés grandissantes de la vie, des menaces
économiques et autres, qui surgissent de toutes parts, en un mot de la situa-tion précaire où
se débattent actuellement dans presque tous les pays toutes les couches moyennes de la
population.
Le vrai moteur du fascisme, ce sont les pouvoirs d'argent, qui ont su et qui ont pu, grâce aux
moyens gigantesques de publicité, de propagande et d'action dont disposent ceux qui
disposent des richesses, attacher à leur politique la petite et la moyenne bourgeoisie en
canalisant dans le sens de la conservation et de la réaction sociale son mécon-tentement, ses
appréhensions et ses souffrances.
Nul ne peut contester que de nos jours, et dans les institutions actuelles, tout ce qui est fait
d'essentiel est plus ou moins conduit par les grands détenteurs du capital.
Si le capitalisme, c'est à dire la main mise de l'oligarchie de l'argent sur les choses sociales, a
toujours plus ou moins conduit les affaires humaines, cette emprise est arrivée aujourd'hui à
toute sa plénitude.
Ce ne sont pas seulement les capitalistes américains qui l'affirment (et ils ont l'autorité de le
faire), ce sont tous les économistes et tous les observateurs, à quelque opinion ou à quelque
caste qu'ils appartiennent.
Or, partout le capitaliste a suscité le fascisme. Il l'a mis sur pied et lui a donné l'élan. Et ce
n'est un secret pour personne que le fascisme italien et tous les autres fascismes nationaux
sans exception se sont accrus grâce à l'appui financier de la grande bourgeoisie riche, de la
grande industrie et des banques.
Le fascisme sort du capitalisme. Il en est la résultante logique, le produit organique.
Texte complet
« En ce moment le fascisme enserre le monde entier ou se prépare à le faire... » ( Article paru dans le périodique
japonais KAIZO, fin 1926 )
Il se passe actuellement dans le monde entier et principalement en Europe, un événement d'une importance capitale
qui exerce une influence grandissante sur la vie sociale et politique : C'est la création et l'évolution du fascisme.
Cette organisation vient d'être mise en lumière par différents événements de premier plan de la politique intérieure et
extérieure internationale. Le plus récent de ces faits symptomatiques qui ont permis d'exposer en peine lumière les
progrès du fascisme, est le procès qui vient de se dérouler à Paris en Cours d'Assises.
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Qu'est-ce que le fascisme ?
Deux militants communistes, Clerc et Bernardon, étaient inculpés du meurtre d'un certain nombre de manifestants
fascistes.
Voici un bref résumé des faits. Il y a plus d'un an, le 25 avril 1925, à l'issue d'une réunion électorale contradictoire qui
avait lieu à Paris dans le préau de l'école de la rue Damrémont, le bruit courut que les représentants des doctrines
antidémocra-tiques, c'est à dire les amis du candidat Sabatier, étaient menacés par des manifes-tants
révolutionnaires, à la suite de la réunion. Ce bruit était inexact.
Cette réunion contradictoire avait été animée, mais elle n'avait pas dégénéré en bagarre.
Toujours est-il que mal informés, des jeunes gens appartenant aux Jeunesses Patriotes et qui assistaient à une
réunion dans un autre quartier (au cirque de Paris) se rendirent rue Damrémont et se présentèrent devant le local
d'où les assistants commençaient à sortir.
Ceux qui survenaient marchaient par rangs de quatre, à une allure militaire et les cannes hautes.
Cette attitude provoqua précisément la bagarre qu'on aurait pas eue à déplorer si les Jeunesses Patriotes ne
s'étaient pas présentées dans ces conditions.
Il y a eu une mêlée, des coups de feu et finalement, du coté des Jeunesses Patriotes, quatre morts et une
cinquantaine de blessés.
On arrêta Clerc et Bernardon qui avaient été trouvés porteur de révolvers et qu'on prétendait avoir vu tirer.
Les présomptions matérielles qui semblaient assez sérieuses en ce qui concerne Clerc, l'étaient beaucoup moins
pour Bernardon, et il y avait une certaine confusion dans les témoignages recueillis.
La seule chose qui semble pouvoir être affirmée c'est que les victimes avaient été tuées et blessées par des
communistes.
Au moment de l'attentat, il y eu une grande émotion à Paris et M. Taittinger, président des Jeunesses Patriotes, fit à
la Chambre des Députés Française un tableau pathétique du martyre de ses amis.
Les débats pas-sionnés de la Cour d'Assise ont abouti, malgré l'évi-dente partialité de l'avocat général Rateau, mais
aussi du président Laugier, à l'acquittement de Bernardon et à une peine légère pour Clerc (trois ans de prison).
En vain, toute une partie de la presse et de l'opinion a essayé de transformer cette affaire en un drame banal de droit
commun. La défense des accusés, et par la force des choses, les divers témoignages qui se sont fait entendre à la
barre, ont obligé le jury à tenir compte du fait social dont la bagarre de rue la Damrémont n'est en réalité qu'un
épisode. J'ai été moi-même appelé à titre de témoin par la défense devant le Jury de la Seine.
J'ai développé cette idée qu'on ne peut pas abstraire cette malheureuse histoire de fusillade de la lutte aiguë
engagée dans nos pays entre les représentants et les défenseurs de la classe ouvrière, et ceux de la bourgeoisie
capitaliste.
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Qu'est-ce que le fascisme ?
C'est ce point de vue que je veux exposer aujourd'hui à mes lecteurs de « Kaizo », afin de les mettre au courant des
conditions particulières dans lesquelles se poursuit en Europe la guerre de classes.
Sans doute, n'ayant pas assisté personnellement à la tragique soirée du 23 avril, je ne pouvais déposer sur les faits
concrets et précis de ce drame.
Et tout en déplorant profondément la mort violente de plusieurs jeunes gens, je ne pouvais, en ce qui concerne la
matérialité de l'événement, qu'émettre cette opinion objective : en tout état de cause, ce sont les fascistes qui en se
rendant en nombre et en rang, dans les conditions où ils l'ont fait, rue Damrémont, ont provoqué le malheur, et en
portent toute la responsabilité.
Puis je me suis empressé de déclarer aux jurés que si l'on voulait pénétrer et comprendre ce drame, il fallait pénétrer
dans le drame plus grand et plus meurtrier qui le domine et qui l'explique, et qui est celui du fascisme international.
Le fascisme étant un grand fait de l'histoire contemporaine, en envisageant ce fait, on ne sortait pas de la cause qui
était à juger, mais au contraire on y entrait en plein. On ne peut pas parler avec précision, ni même avec loyauté,
d'un épisode de guerre civile, si on ne parle pas de cette guerre civile elle-même et du caractère qu'elle a pris.
Or, en ce moment, le fascisme enserre le monde entier ou se prépare à le faire. Cette prise en possession signifie et
annonce bien des menaces et bien des catastrophes futures, et c'est, en vérité, un cri d'alarme, un cri d'angoisse,
que doivent pousser ceux qui ont le sens des réalités.
Qu'est-ce exactement que le fascisme ? La création et l'évolution du fascisme résultent de l'état de malaise et
d'incertitude, des difficultés grandissantes de la vie, des menaces économiques et autres, qui surgissent de toutes
parts, en un mot de la situa-tion précaire où se débattent actuellement dans presque tous les pays toutes les
couches moyennes de la population.
Le vrai moteur du fascisme, ce sont les pouvoirs d'argent, qui ont su et qui ont pu, grâce aux moyens gigantesques
de publicité, de propagande et d'action dont disposent ceux qui disposent des richesses, attacher à leur politique la
petite et la moyenne bourgeoisie en canalisant dans le sens de la conservation et de la réaction sociale son
mécon-tentement, ses appréhensions et ses souffrances.
Nul ne peut contester que de nos jours, et dans les institutions actuelles, tout ce qui est fait d'essentiel est plus ou
moins conduit par les grands détenteurs du capital.
Si le capitalisme, c'est à dire la main mise de l'oligarchie de l'argent sur les choses sociales, a toujours plus ou moins
conduit les affaires humaines, cette emprise et arrivée aujourd'hui à toute sa plénitude.
Ce ne sont pas seulement les capitalistes américains qui l'affirment (et ils ont l'autorité de le faire), ce sont tous les
économistes et tous les observateurs, à quelque opinion ou à quelque caste qu'ils appartiennent.
Or, partout le capitaliste a suscité le fascisme. Il l'a mis sur pied et lui a donné l'élan. Et ce n'est un secret pour
personne que le fascisme italien et tous les autres fascismes nationaux sans exception se sont accrus grâce à
l'appui financier de la grande bourgeoisie riche, de la grande industrie et des banques.
Le fascisme sort du capitalisme. Il en est la résultante logique, le produit organique.
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Qu'est-ce que le fascisme ?
C'est l'armée qu'il jette dans la lutte sociale pour maintenir coûte que coûte ce qu'il appelle ses droits et ce que nous
appelons seulement : ses profits.
Le fascisme est en somme la réaction suprême et brutale, et poussée dans ses extrêmes conséquences, de l'ordre
ancien contre un ordre nouveau.
En conséquences de ses principes constitutifs, le fascisme a deux buts, l'un politique, qui est l'accaparement de
l'État ; l'autre économique, qui est l'exploitation du travail.
L'exploitation du travail est sa raison d'être. Le déchaînement fasciste tend à faire rentrer dans l'ordre, selon
l'expression consacrée, la masse immense des pro-ducteurs, des travailleurs des villes et des champs, qui sont en
réalité la substance même et la force vitale de la société.
C'est qu'à notre époque, les yeux des masses ont commencé à s'ouvrir, elles ont commencé à s'étonner de cette
anomalie prodigieuse que ceux qui sont tout ne sont rien, et que la multitude produise, et peine, et soit jetée dans
des guerres, pour les intérêts, contraires aux siens, d'une minorité de profiteurs.
Ayant commencé à ouvrir les yeux et à s'étonner, les travailleurs ont commencé à s'organiser, à s'unir pour résister à
un destin inique.
Donc le vrai fait social est celui-ci : il y avait un prolétariat exploité et inconscient depuis des siècles, et voilà qu'il
devient conscient.
On peut même dire que la guerre des classes n'est pas quelque chose de nouveau qui est survenu de notre temps,
mais plutôt quelque chose que l'on s'est mis de notre temps à discerner et à comprendre.
La guerre des classes a en réalité toujours existé du fait de l'oppression de la majorité par une minorité privilégiée.
En réalité ce fut toujours, jusqu'aux temps contemporains, la défaite des classes laborieuses. Mais ce n'en est pas
moins une guerre.
A cette guerre d'écrasement, le prolétariat organisé oppose un arrangement basé sur l'égalité politique de tous, sur
la juste souveraineté du travail et sur la solidarité des divers peuples par dessus des frontières qu'il estime
artificielles et néfastes.
La guerre des classes, comme l'a dit Lénine, doit aboutir, par la prépon-dérance, par la victoire, du prolétariat, à
l'abolition des classes.
Elle doit aboutir également à l'abolition des guerres entre les nations puisque cette victoire referait entre les hommes
une autre classification, plus profonde, plus rationnelle, plus réelle que les divisions géographiques, et une alliance
plus solide que les alliances diplomatiques.
C'est pourquoi le deuxième but du fascisme est l'accaparement de l'État. Il s'agit de maintenir en l'aggravant le vieux
régime dictatorial d'oppression, enchevêtré étroitement avec le nationalisme et l'impé-rialisme, il s'agit de faire
triompher, comme par le passé, le principe de la concurrence à outrance et de la lutte, du chacun pour soi, aussi
bien entre les individus qu'entre les nations, il s'agit d'imposer la continuation du règne de la loi de guerre et de
destruction.
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