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Les techniques de détection d’anticorps
dirigés contre les donneurs sont de plus
en plus précises et un grand nombre
sont immunisés restreignant de façon
considérable leur accès à la greffe. C’est
pourquoi, nous avons de plus en plus
recours aux techniques de plasmaphérèse
en pré et post greffe afi n d’éliminer ces
anticorps. Ces techniques ont permis
d’améliorer considérablement les résultats,
mais nécessitent d’être souvent faites dans
l’urgence. La compatibilité ABO a longtemps
été un dogme en transplantation rénale,
mais des expériences étrangères ont montré
que cette barrière était franchissable. Nous
avons été parmi les premiers en France à
réaliser avec succès ce type de greffes chez
les donneurs vivants.
Les crises de rejet sont moins fréquentes
grâce aux nouveaux immunosuppresseurs
et Henri Mondor a toujours été pionnier
dans les essais thérapeutiques de phase
2 ayant permis leur développement.
Le dernier est le Belatacept, première
biothérapie au long cours en trans-
plantation et nous avons obtenu un
programme de recherche spécifi que
chez le patient à risque important de
rejet. Les immunosuppresseurs ont
tous des effets secondaires et le Graal
en transplantation est l’obtention d’une
tolérance permettant d’arrêter rapidement
le traitement. Nous avons développé un
programme de recherche chez le gros
animal, qui d’ici 2 ans devrait voir le jour
chez l’homme. Rejet et tolérance ont
sans doute des signatures moléculaires
dans le greffon, ou dans le sang voir les
urines, et c’est ce que nous cherchons à
démonter chez nos patients. Ces recherches
translationnelles ne sont possibles que
grâce à la passerelle très étroite avec
le Centre d’Investigation Biologique et
avec l’équipe21 de l’ INSERM U 955 où
ont été formés tous les chefs de clinique
du service.
Malgré les progrès de la recherche dans
le domaine des organes bio-artifi ciels et
de l’organogénèse, il est vraisemblable
qu’une 3000ème greffe rénale sera réalisée
avant leur développement clinique, nous
laissant le temps de vous informer des
nouvelles avancées de la greffe rénale
sur notre site…
Pr Philippe Lang
Chef de service de Néphrologie et transplantation
Henri Mondor
Pr Philippe Grimbert
Service de néphrologie et transplantation
Henri Mondor
endocavitaire. L’intervention a été un succès,
le patient est sorti deux jours après son
opération, en rythme sinusal. Un nombre
limité de centres européens réalisent cette
technique, et il s’agit d’une première au
sein de l’AP/HP.
Fig 1. Vidéo-péricardoscopie à l’aide d’un
trocart introduit en trans-diaphragmatique,
dans la cavité péricardique.
Fig 2. Trocart et sonde radiofréquence
(nContact®) utilisés pour l’ablation épicardique.
Fig 3. Extrémité de la sonde d’ablation,
appliquée sur du tissu atrial par un système
aspiratif ; le sang circulant absorbe l’excès de
chaleur généré par l’énergie radiofréquence.
hybride qui associe un geste chirurgical
mini-invasif (ablation épicardique) sous
contrôle vidéoscopique et un geste com-
plémentaire par cathétérisme (ablation
endocardique endocavitaire), dans le même
temps opératoire. L’opération consiste
à réaliser, sous anesthésie générale,
une courte incision sous-xiphoïdienne,
et à introduire une caméra vidéo et une
sonde d’ablation radio-fréquence dans
la cavité péricardique. Ceci permet de
créer, sous contrôle de la vue, des lignes
d’ablation trans-murales autour des veines
pulmonaires et au niveau du mur postérieur
de l’oreillette gauche, zones à risque de
créer des fi stules atrio-oesophagiennes par
cathétérisme. Le geste est ensuite complété,
en salle de cathétérisme et toujours sous
anesthésie générale, par la voie endocavitaire.
Ce dernier geste est court et rendu beaucoup
plus aisé grâce à la chirurgie. Le premier
temps consiste à réaliser un « mapping » de
l’oreillette gauche à la recherche de foyers
arythmogènes persistants, et à réaliser
les lignes d’isolement complémentaires
nécessaires.
Le taux de succès (retour en rythme sinusal)
de cette technique est supérieur à 90 % à
un an, et supérieur à 70 % sans traitement
anti-arythmique à un an, ce qui est très
supérieur pour ces patients à l’ablation
endocavitaire seule.
Le patient traité à Mondor présentait une
FA ancienne (2005) symptomatique, avec
échec d’une première tentative d’ablation
Le Dr Eric Bergoënd du service de Chirurgie
cardiaque (Pr Jean-Paul Couëtil), le Dr
Nicolas Lellouche et le D
r
Nathalie Elbaz de
la Fédération de cardiologie (Pr Jean-Luc
Dubois Randé) de l’Hôpital Henri Mondor
ont réalisé avec succès le 28 novembre
dernier, le premier cas au sein de l’AP/HP
d’ablation hybride d’une fi brillation atriale
(FA) persistante de longue durée, à l’aide d’un
nouveau système de vidéo-pericardoscopie.
La FA peut entraîner des symptômes
invalidants ou soumettre les patients au double
risque thrombo-embolique et d’insuffi sance
cardiaque. Le traitement endocavitaire s’est
donc logiquement répandu dans les années
2000, avec succès pour les fi brillations
paroxystiques et persistantes. Lorsque le
trouble du rythme est permanent et dure
depuis plus de 2 ans, avec une oreillette
gauche souvent dilatée (>45 mm), les
chances de succès de l’ablation endocavitaire
sont faibles (<50 %).
Une technique très récente s’est développée
dans plusieurs centres américains et
européens : un isolement complet des
veines pulmonaires par une technique
Une première à l’AP/HP (Hôpital Henri Mondor) :
l’ablation hybride d’une fi brillation atriale permanente
ancienne par vidéo-péricardoscopie.
Docteur Eric Bergoënd
Service de Chirurgie Cardiaque
Henri Mondor