Thématique : Arts / Etats / Pouvoirs
Histoire des arts
Problématique : comment l'art a-t-il été utilisé à des ns de propagande ?
Propagande, étymologie : du latin "propagare" : reproduire par bouture, propager.
Dénition : action de diuser, faire connaître, faire admettre une doctrine, une idée, une théorie politique. Son but est d'influencer
l'opinion publique, de modifier sa perception des événements, de mobiliser ou de rallier des partisans.
La propagande est pour un parti ou un pouvoir ce que la publicité est pour des biens marchands. Elle privilégie la manipulation des
émotions au détriment des capacités de raisonnement et de jugement, par la dramatisation, la mise en scène ou l'humour.
Autres pistes ou prolongements possibles :
- Ache de propagande : I want you for US Army de 1917, pour renforcer l'appui à la Grande guerre, par le président Wilson.
- Films de propagande nazie de Léni Riefenstahl : Le triomphe de la volonté, commandé par Hitler, tourné en 1934, sorti en 1935,
qui décrit le congrès de Nuremberg, ou Les dieux du stade, touné en 1936 pendant les jeux olympiques de Berlin et sorti en 1938.
- Sculpture le porte- glaive de Arno Breker en 1939, une oeuvre au service de l'idéologie nazie.
- Le chant des Partisans de Joseph Kessel et Maurice Druon, musique de Anna Marly.
- Aches de propagande soviétiques ou chinoises, voire propagande plus récente pour actualiser le propos.
- Voir aussi d'autres écrits, musiques ou chansons de propagande avec vos enseignants des matières concernées ( leur demander.)
L'ache rouge - 1944 : ache de propagande placardée en France par le régime de Vichy et l'occupant
allemand dans le contexte de la condamnation à mort de 23 membres des "Francs-tireurs et Partisans",
( FTP-MOI ), résistants de la région parisienne, suivie de leur exécution le 21 février 1944.
Le but de cette ache est de montrer que ces hommes sont des "terroristes" et non pas des libérateurs,
qu'ils sèment le désordre et la mort, face à l'ordre établi par l'armée allemande. Il faut discréditer la
Résistance. Pour mieux persuader : l'ache met en avant que ce sont des étrangers, des juifs, des
communistes, donc trois raisons de soupçonner qu'ils sont dangereux, selon la propagande allemande !
On veut les opposer aux "vrais français". Le but est de dissuader la population d'entrer dans la Résistance
qui fait subir d'énormes pertes aux allemands et désorganise l'occupation du territoire.
L'ache était accompagnée d'un tract, avec en commentaire : "l'armée du crime, contre la France."
Blitz wolf- 1942 : court-métrage d'animation de propagande anti-nazie parodiant Hitler, réalisé par Tex Avery.
Parfois titré Der gross méchant loup en français, c'est une parodie de l'histoire enfantine bien connue des trois
petits cochons et du grand méchant loup .
Les deux premiers cochons ( russe et français ) construisent leur maison en paille et en bois, se pensant
protégés par le "pacte de non-agression", le troisième ( soldat américain ), plus méant, construit la sienne
en pierre et installe un puissant dispositif de défense. Quand Adolf le loup envahit Cochonland, malgré le
pacte, il détruit les deux premières maisons jusqu'à ce que les deux cochons se réfugient chez le troisième.
C'est alors le début de la bataille entre le loup et les cochons. A la n, Adolf est éjecté de son bombardier par
les obus remplis "d'obligations de guerre" des cochons et une bombe l'envoie en enfer.
Hitler est ici montré, sous les traits du loup, comme un personnage ridicule, fourbe, peureux et imbécile.
Education for death ( éducation à la mort ) - 1943 : court-métrage des studios Disney qui montre comment
le régime nazi va endoctriner un enfant nommé Hans, et notamment à travers le système scolaire, pour le
transformer petit à petit en un soldat nazi obéissant et impitoyable.
Ce lm de propagande, très violent et sombre, fait partie d'une série de 32 courts-métrages d'animation
commandés par l'armée américaine, qui a occupé les studios Disney pendant pratiquement toute la durée de
la guerre ( de 1941 à 1945. )
Der Fuehrer's face - 1943 : court-métrage d'animation des studios Disney réalisé par Jack Kinney.
Il est considéré comme l'un des plus grand court-métrage de propagande des studios Disney.
Dans ce lm, la référence au régime nazi est très explicite. Il met en scène Donald Duck dans un cauchemar :
Donald se retrouve dans une usine, au service d'Hitler et des nazis en Allemagne. Quand il se réveille, il est
fou de joie quand il réalise qu'il est en Amérique, pays de la liberté.
L'impact de ce lm a été tel, qu'il a été doublé et secrètement introduit en Europe, dans les pays en guerre.
Il dénonce de manière amusante l'emprise d'Hitler sur ses soldats et sa population. Son titre vient du chant
du début du lm où les soldats chantent en anglais avec un fort accent allemand renforçant l'eet comique.
Ce chant se moque à la fois du culte du chef ( Hitler ) et de ses bras-droits ( Goering et Goebbels. )