Présentation du Réseau des Urgences Genevois Intervention de

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Présentation du Réseau des Urgences Genevois
Intervention de Monsieur Bernard Gruson,
président du comité de direction des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
Aujourd’hui comment s’organise le Réseau des Urgences Genevois (RUG) et quels sont les
avantages pour les partenaires et pour la population ?
La charte du RUG que vous trouverez dans le dossier de presse décrit le fonctionnement de ce
Réseau, ses cinq entités et ses deux structures, le comité de pilotage et le comité de formation.
Plutôt que de reprendre ce texte abstrait, je vous propose, pour être concret, de vous mettre à la
place d’un patient car c’est le patient qui guide cette réorganisation sanitaire et c’est lui qui doit
être le premier bénéficiaire de ce Réseau.
Concrètement, où aller si vous avez un début de grippe, une douleur inexpliquée, une baisse de
forme ou si vous avez fait une petite chute et que vous souhaitez avoir une consultation
médicale ? Le premier réflexe devrait être de consulter votre médecin traitant ; malheureusement,
trop souvent, le réflexe est de se rendre aux urgences à l’hôpital, d’où un engorgement et des
délais d’attente. Avec la mise en place du RUG, la population genevoise doit savoir que désormais
elle peut avoir la même prise en charge et la même qualité de soins en s’adressant à l’un des cinq
membres fondateurs du Réseau. Aller à la Clinique de Carouge, à la Clinique des Grangettes, au
Groupe médical d’Onex, aux HUG ou à l’hôpital de la Tour et je cite ces cinq services d’urgences
adultes par ordre alphabétique, aller dans l’un de ces cinq services cela revient au même pour le
patient et équivaut à quatre garanties :
1.
la garantie d’être soigné selon les standards actuels de « l’evidence based medicine »,
une médecine sûre, de qualité et documentée
2.
la garantie d’avoir les examens nécessaires à son état de santé (laboratoire et imagerie
notamment) car chaque centre possède un plateau technique adéquat
3.
la garantie d’être pris en charge par les meilleurs spécialistes
4.
la garantie d’être réorienté et hospitalisé dans les meilleurs délais, sans une nouvelle
évaluation à son arrivée à l’hôpital, si l’urgence s’avérait plus grave. Cette garantie devient
possible puisque le RUG travaillant selon les mêmes critères et utilisant un dossier commun,
le médecin receveur dispose de toutes les informations initiales et peut faire une totale
confiance au médecin envoyeur, ce qui facilite une admission rapide dans le bon service. Cet
aspect-là est important sur le plan des coûts de la santé car la performance économique d’un
hôpital se juge aussi en s’assurant que le patient est au bon moment au bon endroit.
Quatre garanties pour le patient et bientôt cinq : celle d’être reçu par un médecin sans une trop
longue attente. Aujourd’hui il arrive que, quand vous arrivez à l’hôpital pour une petite urgence
ambulatoire, on vous annonce 4 heures d’attente, mais qu’à la clinique de Carouge ou à celle des
Grangettes, il y a seulement une heure. Paradoxalement, en général, la personne refuse de
repartir et accepte d’attendre.
Notre devoir, et c’est le but de cette conférence de presse, est donc de faire savoir à la population
genevoise qu’outre les médecins traitants, elle a le choix de consulter, pour le même prix avec son
assurance maladie de base et la même qualité des soins, l’un des cinq membres du réseau, en
fonction de son lieu d’habitation et également des délais d’attente. La première chose est de
communiquer largement sur l’existence de ces cinq services, leurs heures d’ouverture et leurs
différents numéros de téléphone en attendant une centrale d’appel unique. La deuxième chose est
d’avoir une vision en temps réel des délais d’attente dans chaque entité : grâce au RUG, cette
information est désormais disponible sur la plateforme myHUG pour les membres du réseau et,
bientôt, pour le 144, l'AMG et les médecins traitants. Elle le sera dans le futur pour l’ensemble du
public. La clé de la réussite du RUG réside à la fois dans l’information et dans le changement
d’habitudes de la population.
BG / AR – juin 2009
Moins d’attente, moins de déplacement, une prise en soins de qualité, une réorientation
facilitée vers l’hôpital si besoin est : voilà en résumé les avantages du RUG pour le patient.
Qu’en est-il du côté des professionnels ? Que leur apporte la création du RUG ? Des « plus » dans
trois domaines : la supervision, la formation pré-graduée et la formation post-graduée.
La supervision concerne les activités cliniques, donc la pratique de chaque centre. Elle est exercée
par le comité de pilotage du RUG, présidé actuellement par le Pr Jean-Michel Gaspoz. Ce comité
est le lieu où discuter des problématiques rencontrées, évaluer la qualité des prises en charge,
contrôler les standards et élaborer les documents nécessaires pour faciliter le tri, le diagnostic
rapide et la prise en charge des patients.
Quant à la formation, elle comprend deux volets :
d’une part, la formation pré-graduée avec l’accueil d’étudiants en 4e année de médecine
dans les entités pour les former à la médecine de premier recours et susciter des vocations
d’autre part, la formation post-graduée avec les échanges de médecins internes et chefs de
clinique (stages de 6 mois à 1 année)
A travers la formation, se joue la place de la médecine de premier recours et de l'approche
généraliste dans un canton où les médecins spécialistes sont sur-représentés. La médecine de
premier recours, c’est-à-dire pour les adultes la médecine générale et la médecine interne, doit se
développer à Genève et le nombre de praticiens augmenter afin de recentrer le dispositif de soins
autour du médecin traitant et de contenir les coûts de la santé.
En ce sens, le Réseau des urgences genevois constitue un véritable défi. Participer aujourd’hui
à la réorganisation des prises en charge des urgences représente une vraie responsabilité
pour les professionnels de la santé. Si cinq services portent le RUG sur les fonds baptismaux,
d’autres pourront le rejoindre en souscrivant aux critères énoncés dans la charte. Ce partenariat
public/privé prendra alors toute sa dimension, celle d’un réseau ouvert.
BG / AR – juin 2009
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