En effet, la puissance des Etats-Unis durant la Guerre froide s’affaiblit au sein même du
bloc de l’Ouest et est confrontée durant la fin des années 1960 et pendant les années 1970 à
une crise morale et économique. Tout d’abord, la guerre du Vietnam largement couverte par les
médias montre les horreurs vécues par les soldats et la population vietnamienne, ce qui a pour
effet de la rendre impopulaire aux États-Unis. Cette critique du conflit est notamment illustrée
au cinéma par le film Apocalypse Now
de Coppola. Cependant, la puissance américaine ne
faiblit pas qu’aux Etats-Unis mais aussi dans le Bloc de l’Ouest. Tout d’abord, en 1966, le
général de Gaulle décide de sortir de l’OTAN alors que la France était un des membres
fondateurs. Attaché à la souveraineté nationale, le général est hostile à l’idée de faire jouer à la
France le rôle de satellite de la puissance américaine. De plus, les Etats-Unis perdent un allié
important avec la révolution iranienne en 1979 puisqu’après celle-ci, l'Iran prône un
anti-américanisme poussé à son paroxysme. Les Etats-Unis perdent aussi un peu de leur
influence économique en 1972, en décidant de mettre fin à la convertibilité or/dollar mise en
place à Bretton Woods. Le dollar n’est alors plus la monnaie internationale. La même année,
une crise affaiblit la puissance américaine aux yeux de ses alliés; l’affaire du Watergate du
président américain Nixon. En effet, cet affaire de corruption remet en cause le système
politique américain considéré jusqu’alors comme irréprochable et affaiblit l’influence américaine
dans le monde.
La puissance américaine est donc contestée et affaiblie dans le contexte de la Guerre
froide mais les Etats-Unis reviennent sur la scène internationale après la fin du conflit.
En effet, dès les années 1980 “America is back in the world
”. Ce slogan de Reagan
marque une relance des hostilités de la part des Américains avec le retour au pouvoir des
Etat-Unis comme une puissance mondiale, voire une hyperpuissance.
En effet, en 1981, le nouveau président de la puissance américaine Ronald Reagan veut
reprendre l'offensive sur l'URSS. Ce retour offensif est facilité par le déclin de l'URSS qui finit
par imploser le 25 décembre 1991. Le monde est alors sous hégémonie américaine à la fin de
la Guerre froide. Le politologue américain Fukuyama, auteur de The End of History and The last
man
en 1991, défend même l'idée selon laquelle la progression de l'histoire humaine touche à
sa fin avec la victoire du modèle américain. Désormais, plus aucune puissance n'est en mesure
de rivaliser avec les Etats-Unis; Hubert Védrine parle alors d'hyperpuissance dans un monde
unipolaire. Ce nouveau statut implique de nouvelles responsabilités mondiales et, en raison de
leur hégémonie, les Etats-Unis commencent à se considérer comme les « gendarmes du
monde ». Ils justifient alors leurs multiples interventions en mettant en avant la protection du
droit, de l'ordre et de la démocratie, partout où ces valeurs sont menacées. Cette politique
s’accompagne d’une promotion du multilatéralisme par G.H. Bush, et du rôle de l’ONU: c’est
ainsi que, dès 1991, lors de la première guerre du Golfe, les Etats-Unis prennent la tête d’une
coalition internationale chargée de libérer le Koweït envahi par son voisin irakien.
Parallèlement, dans les années 1990, l’ONU demande à l’OTAN d’intervenir dans les conflits en
Bosnie, suivant l’éclatement de la Yougoslavie. Néanmoins les attentats du 11 septembre 2001
et l’apparition du terrorisme international qui frappent les États-Unis sur leur propre sol,
bouleversent leur rapport au reste du monde. Ainsi, sous la présidence de G. W. Bush,
l’hyperpuissance mène une défense unilatérale de ses intérêts et en 2003, les États-Unis
interviennent en Irak sans l'accord de l'ONU pour faire chuter le régime de Saddam Hussein.