
14  |  L’actualité médicale  |  www.ProfessionSante.ca  |  25 mai 2011
DANS UNE PRÉCÉDENTE ÉDITION, VOUS AVEZ PU DÉCOUVRIR LES INNOVATIONS ORIGINALES MISES DE L’AVANT EN 
COLOMBIE-BRITANNIQUE POUR « SAUVER » LA MÉDECINE DE FAMILLE, DANS LE CADRE DE LA MISSION D’OBSERVATION 
DE L’ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC. CETTE SEMAINE, NOUS VOUS EMMENONS À CLEVELAND, EN OHIO, AU CŒUR 
D’UN ROYAUME TECHNOLOGIQUE DANS LEQUEL L’INFORMATIQUE EST AU SERVICE DES PATIENTS ET DES MÉDECINS.
QUAND ON ARRIVE À LA CLEVELAND 
CLINIC, EN OHIO, ON S’ATTEND À 
ÊTRE IMPRESSIONNÉ. EFFECTIVE-
MENT, CET ÉTABLISSEMENT EN MET 
PLEIN LA VUE.
D’abord, il y a l’espace : des 
couloirs larges, des halls et 
des aires de détente avec des 
plafonds de plus de 15 mè-
tres de haut, des salles d’opération 
immenses, des chambres privées 
incroyables. Il faut dire que la seule 
que l’on nous ait fait visiter était une 
chambre VIP que même un minis-
tre de la santé ne serait peut-être pas 
capable de s’offrir... 
Et puis tous ces petits plus judi-
cieusement pensés pour amener le 
patient, parfois même le personnel, 
au sommet de la « zénitude ». Des 
couleurs apaisantes, beaucoup de 
blanc immaculé, un peu de bleu et 
de beige, des ascenseurs qui arri-
vent en quelques secondes, un jar-
din intérieur ici, une terrasse là, des 
fauteuils moelleux dans les salles 
d’attente, des peintures murales et 
des photos un peu partout, visible-
ment choisies pour donner le goût 
de rêver...
Et pourtant, nous sommes bien 
dans un hôpital avec une urgence 
(sans civières dans les couloirs, mais 
avec des salles de triage et d’obser-
vation similaires à celles de nos hô-
pitaux) et des patients en souffran-
ce venus chercher diagnostics, soins 
et guérison.
Reste que la Cleveland Clinic se 
donne des airs de grand « mall » 
avec resto santé vantant ses salades 
bios – il y a aussi un McDo, mais on 
nous a promis que le contrat ne se-
rait pas reconduit... –, boutiques de 
mode et de bien-être. Le tout dans 
une ambiance feutrée impression-
nante. Car ce qui frappe surtout 
quand on déambule dans le « Main 
Center », c’est l’absence de bruit ou 
presque, comme si les murs ava-
laient les sons.
Le tout électronique
Outre pour ses envies de démesure, 
la Cleveland Clinic s’est surtout fait 
connaître  ces  dernières  années 
pour  son  excellence  en  matière 
d’intégration informatique et de 
communications. Ainsi, ordis et 
matériel électronique s’affichent un 
peu partout dès qu’on pénètre dans 
un service.
Et le tout est au service des pa-
tients et du personnel. On nous a 
ainsi plusieurs fois fait remarquer 
que dans telle salle, il n’est pas né-
cessaire  de  bouger  le  patient au 
cours d’une opération ou d’un exa-
men. Le personnel peut en effet dé-
placer le matériel pour le position-
ner exactement à l’endroit où il doit 
se trouver. Un mur entier d’endo- 
scopes a aussi beaucoup impres-
sionné les médecins de notre délé-
gation, sans parler des ordinateurs 
munis de systèmes de biométrie ou 
de signatures électroniques pour 
permettre aux médecins d’accéder 
à leurs dossiers.
 REPORTAGE   L’AMQ en mission à Cleveland  par Fabienne Papin
MISSION D’OBSERVATION DE L’AMQ
Quand le patient est au cœur 
des soins grâce à l’informatique
On nous a même fait visiter une 
nouvelle aile dans laquelle on peut 
suivre, grâce à un GPS, toutes les 
personnes munies d’un badge élec-
tronique. Très pratique, a dit notre 
accompagnatrice, quand il s’agit de 
savoir où se trouve un patient que 
l’on appelle pour son examen ou 
pour éviter d’entrer dans la cham-
bre d’un patient alors qu’il reçoit la 
visite de son médecin. 
Un des avantages de l’électroni-
que est de pouvoir suivre, quanti-
fier et évaluer à peu près tout ce qui 
se passe dans cet immense établis-
sement. Ainsi, les médecins salariés 
qui ont des contrats d’un an renou-
velable savent toujours exactement 
où ils en sont, a expliqué le Dr Rami 
Boutros, directeur du système My 
Chart. « Nous n’avons jamais de 
surprises lors de notre évaluation 
La Cleveland Clinic, ou comment épater la galerie
INFORMATISATION, ASSISTANCE 
ET PRODUCTIVITÉ
Ce n’est pas tant l’informatisation des médecins que le fait qu’ils sont par-
ticulièrement bien entourés qui a permis d’améliorer la productivité des 
médecins. Ainsi, chaque médecin bénéficie d’un assistant pour le soutenir 
dans sa pratique. La Cleveland Clinic compte quelque 1350 physician assis-
tants* (PA) et 550 advanced practice nurses (APN), sans oublier des infirmiè-
res plus traditionnelles (quelque 11 000) et environ 2500 infirmières auxiliai-
res. Il n’y a pas vraiment de modèle type de pratique pour les APN. 
À titre d’exemple, pour le suivi du diabète, on a mis en place des consulta-
tions de groupes avec plusieurs patients atteints de diabète, qui ont été pris 
en charge par deux APN, l’une s’occupant des volets éducatifs, préventifs et 
de vérification des résultats cliniques, l’autre se chargeant de l’évaluation 
physique. Enfin, même si, sur le terrain, PA et APN effectuent souvent le 
même genre de tâches, les APN relèvent du bureau chef des infirmières, 
alors que les PA relèvent des médecins.  
Selon Susan Stafford, Associate Chief Nursing Officer, « certains médecins 
ne travailleraient pas avec des APN, même si on leur donnait des primes pour 
cela. C’est une question de mentalité. On a besoin d’un changement culturel 
pour établir un lien de confiance, mais ça va dans le bon sens. » Les deux 
types de professionnels fonctionnent avec des protocoles de soins et bénéfi-
cient du soutien des médecins.
Pour le Dr Rami Boutros, en pédiatrie, les APN sont bien intégrées et les 
médecins ont conscience qu’elles sont meilleures qu’eux pour certaines cho-
ses. De son côté, avoir une PA affiliée et à temps plein pendant sa pratique 
permet de voir 24 patients par jour. Ce type de professionnel reçoit tous les 
patients avant le médecin, entre les notes ou données nécessaires et met le 
dossier à jour.
EN BREF
 Les médecins sont tous salariés et ont des contrats d’un an 
  renouvelable à la suite d’une évaluation.
 10 % des patients « étrangers » de la Cleveland Clinic sont canadiens; 
  34 % d’entre eux viennent du Moyen-Orient.
 La concurrence : Mayo Clinic, Kaiser Permanente and Intermountain Health 
Care font elles aussi partie des établissements les mieux informatisés. 
La Cleveland Clinic. Le bâtiment où la mission de l’AMQ a été accueillie.
Pour le Dr Stephen P. Hayden,  
de la Cleveland Clinic, la sécurité est  
un des avantages clés de l’intégration 
des technologies de l’information et des 
communications à la pratique médicale.