Agroécologie, pour une agriculture durable dans le

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Agroécologie, pour une agriculture durable dans le monde rural
malagasy.
Auteur : Zarasoa Jean Noël RANDRIANJAFY - 30/03/2005
Le développement de l'agriculture en milieu rural malagasy exige des
stratégies et méthodes permettant aussi bien d'augmenter le
rendement de production, végétale et animale, que de préserver
l'équilibre de l'écosystème. La dégradation des bassins versants
(BV), les phénomènes d'érosion des sols, la tendance à la diminution
de la productivité due à la baisse de fertilité ainsi que les fortes
inondations aggravent la pauvreté de la population humaine. Dans ce
sens, l'"agroécologie" peut y apporter des éléments de réponse, car
il s'agit d'un domaine scientifique qui étudie les interactions
existant entre l'environnement et l’agriculture, afin d'identifier
les facteurs de pérennisation, et d'initier l’application de
techniques adaptées aux contextes locaux.
Abstract
The agricultural development in malagasy rural environment requires
strategies and methods which allow to increase the efficiency of
plant as of animal production and to preserve the ecosystem
stability. The BV areas degradation, the soils erosion phenomena,
the productivity decreasing trend due to the fertility drop fall as
well as the important flooding aggravate the human population
poverty. In this way, “agroecology" can bring responses elements, as
it concerns a scientific field that studies the existing
interactions between environment and agriculture, in order to
identify the perpetuation factors and to initiate the local contexts
adapted techniques implementation.
Mots clés : agroécologie, agriculture, environnement, écologie et
ressources naturelles.
INTRODUCTION
Le présent document a pour objectifs, d'une part, d'apporter des
précisions conceptuelles en ce qui concerne l'agroécologie et
l'agriculture écologique et, d'autre part, de montrer qu'à
Madagascar, il existe des pratiques de type traditionnel pouvant
être valorisées dans le développement durable de l'agriculture. Pour
ce faire, la première partie de ce document sera consacrée à la
définition des termes clés souvent utilisés dans ce domaine
scientifique, la seconde partie, à l'annonce des problèmes de la
production agricole que l'agroécologie puisse atténuer à travers ses
principes de base. Des recommandations seront avancées pour
contribuer à la valorisation des acquis et connaissances
traditionnelles malagasy sur la gestion des ressources naturelles.
En effet, ces ressources qui font l'objet d'exploitation agricole,
peuvent se régénérer et se reproduire d'une façon pérenne.
1 – CONCEPT AGROECOLOGIQUE
Afin d'éviter d'éventuels malentendus, nous avons jugé utile de
préciser préalablement la signification des mots-clés : agriculture,
environnement, écologie et ressources naturelles, qui seront
utilisés dans les différentes parties de ce document.
1.1 – Signification des mots clés
Le mot "agriculture" désigne "l'exploitation du sol conduite par
l'homme en vue d'obtenir des produits, animaux ou végétaux, utiles à
son alimentation ou à son industrie. L'agriculture est l'ensemble
des travaux qui modifient le milieu naturel pour produire les
végétaux et les animaux utiles à l'homme. L'agriculture est donc à
la fois : transformation du milieu et adaptation à certaines de ces
potentialités". (SEGUY, L., 1994)
"Le terme « environnement », l'ensemble des éléments qui
conditionnent et déterminent l'activité humaine, notamment :
l'entourage biologique (hommes, flore, faune), l'entourage physique
(équilibre biologique, climat, sol), l'entourage socioculturel
(patrimoine naturel ou culturel, organisation sociale) et les
interactions qui existent entre ces différents éléments". C’est une
définition donnée par la Charte de l'Environnement Malagasy (1998)
qui, à travers la politique de développement du pays, se soucie de
la conservation des ressources naturelles et de la lutte contre la
pauvreté de la population.
Le terme "écologie" est utilisé dans ce travail avec son sens défini
par HAECKEL (1866) qui était traduit par BOUCHÉ, M., (1990) comme
étant "une science globale des relations des organismes avec leur
monde extérieur environnant dans lequel sont inclus, au sens large,
toutes les conditions d'existence ; c'est une science visant à une
compréhension générale, intégrée, totale des relations de tout
organisme ou groupe d'organismes avec l'ensemble des éléments
environnant ceux-ci".
Les "ressources naturelles" sont les éléments du milieu physique que
les hommes et les sociétés utilisent (et dans lesquels ils puisent)
pour satisfaire directement ou indirectement leurs besoins
alimentaires, domestiques et monétaires. Ce sont les ressources
végétales et animales, l'eau sous toutes ses formes, le sol et
l'air. Les ressources naturelles sont aussi qualifiées par les
auteurs comme le "capital écologique" (MERCOIRET, R., M., & al.,
1994).
1.2 - Agroécologie
L’«agroécologie » ou «écologie agricole » est un domaine
scientifique relativement nouveau qui étudie les interactions
existant entre l’agriculture et l'environnement en adoptant
l’approche écologique. La finalité de l'agroécologie est de faire
augmenter la productivité agricole tout en préservant l’équilibre de
l’écosystème, d’initier l’application de techniques adaptées au
changement des conditions locales en valorisant au maximum les
ressources naturelles renouvelables du milieu. Le type d’agriculture
pratiqué à partir de cette vision est désigné par le terme
«agriculture écologique ». De nombreuses définitions et termes
techniques ont été proposés dans les publications scientifiques pour
faire comprendre l'agriculture écologique.
Citons en exemples : agriculture durable, «sustainable agriculture
», agriculture soutenue, agriculture pérenne, agriculture de
conservation, agriculture alternative, agriculture adaptée au site,
agriculture reproductible, agriculture écologique, agriculture
viable, agriculture respectueuse de l'environnement, agriculture
organique, etc... On n'a pas mentionné "l'agriculture biologique",
car là, il s'agirait d'un autre domaine propre que nous discuterons
plus loin dans ce document. En réalité, ces termes ne s’excluent pas
et désignent une même perception qui n'est autre que l'«agriculture
écologique ». La science qui étudie cette forme d'agriculture est
l'agroécologie.
Les définitions ci-après sont retenues parmi tant d’autres
puisqu’elles permettent de comprendre plus facilement la
signification de l’«agroécologie » et les pratiques y afférentes.
- « L’agriculture écologique fait référence à des formes
d’exploitation des sols qui dépendent essentiellement ou presque
exclusivement des ressources locales pour obtenir une productivité
soutenue » (KOTSHI, J., et al., 1990).
- « L’agriculture durable est une agriculture qui répondrait aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs » (FAO, 1990).
- « L’agroécologie ou écologie agricole est une discipline
scientifique qui aborde l’étude de l’agriculture d’un point de vue
écologique » (ALTIERI, 1983).
- « L’agriculture écologique est une pratique visant à obtenir une
productivité élevée et durable tout en préservant et rentabilisant
l’équilibre de l’écosystème d’un site donné » (GTZ, 1987).
En tant que science, l'agroécologie, n'est ni du domaine propre de
l'écologie, ni de celui de l'agriculture. Elle est considérée comme
l'interface entre les diverses disciplines et les intervenants qui
contribuent à l'amélioration de la production agricole tout en bien
gérant les ressources naturelles. La complémentarité, ou la
synergie, de toute intervention (multisectorielle) en milieu rural
est de rigueur, si on voudrait viser un développement durable.
Il semble qu'une certaine nuance existe entre "agriculture
écologique" et "agriculture biologique", il s'agit de deux
disciplines différentes. L'"agriculture écologique" ressort du
domaine de l'écologie et l'"agriculture biologique", de celui de la
biologie. L'inter-relation entre ces deux disciplines suscite encore
beaucoup de discussions entre les techniciens, les producteurs et
les consommateurs.
Sur le marché, les produits agricoles, végétaux ou animaux, n’ayant
jamais subi, ni d'un traitement chimique (herbicide, insecticide,
fongicide ou autres intrants de synthèse), ni d'une modification
génétique, sont qualifiés de "produits Bio" ou "produits
biologiques". Les substances chimiques de synthèse utilisées dans
l’agriculture sont désignées par le terme "agrotoxines", car elles
sont souvent nuisibles aussi bien à la santé humaine qu'à
l'équilibre de l'écosystème. Il en est de même pour la
commercialisation des êtres, végétaux et animaux, trans-géniques ou
OGM (Organisme Génétiquement Modifié).
Il est, cependant, fortement possible de fournir des "produits Bio"
tout en pratiquant une agriculture écologique. «De l’agriculture
écologique à l’agriculture biologique, il n’y a qu’un pas à franchir
: la certification» ACACIA (1996).
2 - PROBLÉMATIQUE A MADAGASCAR
Madagascar, avec 590 000 Km² de superficie, ne renferme que 15 à 20%
d'espace favorable à l'agriculture de type paysannal. Ce sont les
bonnes terres, arables, faciles à aménager, remplissant les
conditions naturelles idéales aux activités culturales et d’élevage
(plaines, plateaux fertiles et bas fonds humides). Les 80 à 85%
restants de cette superficie sont des espaces difficilement
aménageables dont des plans d’eau, des marécages, des rocailles, des
"tanety" latéritique à pente trop forte, etc.). (Conférence /CNCD,
1985).
L'accessibilité des agriculteurs aux bonnes terres est également
limitée par des paramètres connexes comme l'insécurité foncière,
l'enclavement faute d'infrastructures socioéconomiques (route,
éducation, santé, eau potable, etc.) ainsi que l'insécurité des
hommes et de ses biens.
Cependant, l’économie du pays est en majeure partie basée sur
l’agriculture, aussi bien pour la consommation nationale que pour
l’exportation. Il faut reconnaître que, partout dans le monde,
l'agriculture est une spéculation économique à haut risque. Elle
dépend de facteurs naturels versatiles et imprévisibles comme le
climat (cyclone, inondation, sécheresse, etc.), le cataclysme
naturel (prolifération de maladies et d'insectes prédateurs des
cultures …) etc. Les principaux facteurs de régulation de
l'agriculture sont les facteurs édaphiques et hydriques, ceux-ci
pourraient devenir limitant et même dégradant à travers
l'inadéquation des techniques d'exploitation adoptées.
Dans les années 50, au moment où Madagascar n’avait que 5-6 millions
d’habitants, cette faible superficie agricultivable du pays était
largement suffisante pour satisfaire les besoins de la population.
Suite à la croissance démographique galopante, ainsi qu'à la
dégradation des sols, Madagascar se trouve actuellement devant un
problème majeur pour son développement agricole ; et sachant encore
que 80 à 85% de la population malagasy sont des agriculteurs vivant
en milieu rural.
Un document publié par l'Institut de Recherches Agronomiques
Tropicales (IRAT, 1962) a mentionné qu'avant 1960, les sols de
"tanety" de Madagascar pouvaient produire en moyenne 18 t/ha de
maniocs (Manihot aesculenta var. H.34 et H.35) ainsi que 3 t/ha
d'arachides (Arachis hypogea var. Valencia 247). Ce rendement n'est
plus que de 4 à 5 t/ha pour le manioc (Conférence/CNCD, 1985) et de
1 à 1,5 t/ha pour l'arachide (RANDRIAMAMPIANINA, J. A., 2001). Ces
chiffres montrent une tendance à la diminution de la productivité
due à la baisse de fertilité et au déséquilibre de l'écosystème.
D'après la FAO (1990), "la dégradation de l'environnement est
étroitement liée à la pauvreté et elle est provoquée par la
surpopulation". L'insuffisance de produits alimentaires et le manque
d'argent pour les familles paysannes se traduisent par des pressions
considérables sur les ressources naturelles. Ces ressources sont
souvent utilisées et considérées comme des solutions d'urgence.
En effet, le Gouvernement malagasy a évoqué, dans un rapport relatif
à la politique d'ajustement structurel (PRIMATURE, 2000), que le
développement à Madagascar est caractérisé par l'augmentation
constante de la pauvreté de la population. Entre 1970 et 1995, le
revenu réel par habitant a diminué de plus de 40% de telle sorte que
plus de 70% des malagasy vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La vitesse de croissance de la population a augmenté d’une façon
considérable de 1,9% en 1975 à 2,8% en 1993 à laquelle l’effectif de
population a passé de 7 604 000 à 12 421 000 . Si cette situation ne
change pas, la population malagasy atteindra le nombre de 27 000 000
en 2015 puis 51 000 000 en 2030, soit 4 fois plus élevé qu’en 1993
(KOFFI KOFFI, P., 1995). Des informations relatives à l'évolution de
la situation démographique de Madagascar, depuis la période
pré-coloniale, sont données dans le Tableau 1. Depuis longtemps
déjà, le pays a accusé un manque d’espace agricultivable et une
insuffisance alimentaire.
Tableau 1 : Évolution de la situation démographique de madagascar.
(Source : KOFFI KOFFI, P., 1995)
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Période pré-coloniale (1650 à 1896).
1650 : 500 000 h (nombre d'habitants)
1900 : 2 200 000 h
Période coloniale (1896 à 1960).
1950 : 4 500 000 h : < 1% de Taux de croissance de la population
Période post-coloniale (après 1960).
1966 : 6 200 000 h
1975 : 7 604 000 h : 1,9% de Taux de croissance de la population
1984 : 9 607 000 h : 2,6% de Taux de croissance de la population
1993 : 12 421 000 h : 2,8% de Taux de croissance de la population
Projections démographiques
1993 – 2000 : 15 791 000 h
population
2000 – 2015 : 27 213 000 h
population :
2015 – 2030 : 51 056 000 h
population
de 1993 à 2030.
: 3,4% de Taux de croissance de la
: 3,7% de Taux de croissance de la
: 4,4% de Taux de croissance de la
Hypothèses sur les possibilités démographiques.
A l’horizon 2030, le nombre de la population malagasy serait de 51
056 000,
soit 3,8 fois plus élevée qu'en 1993, si aucune mesure ne sera prise
pour réduire
cette vitesse de croissance.
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Face cette problématique, l'agroécologie peut apporter des éléments
de solutions à travers ses concepts de base : préserver l’équilibre
de l’écosystème tout en faisant augmenter la productivité agricole
et valoriser au maximum les ressources naturelles renouvelables du
milieu en initiant l’application de techniques adaptées au
changement des conditions locales.
3 - AGROECOLOGIE EN ZONES TROPICALES
Les paysans et les techniciens des pays tropicaux ont constaté, vers
les années 60, que les ressources naturelles se dégradent d'une
façon accélérée. Les impacts négatifs qui en découleraient peuvent
se présenter sous différentes formes telles que :
- la disparition des couvertures végétales des bassins versants
entraînant la dénudation des sols, la modification du régime
hydrique, le changement du climat régional, les fortes inondations
des zones basses, etc.;
- la dégradation physique des sols se traduisant par l'érosion,
l'ensablement et la destruction d’infrastructures économiques
(barrage, digues, canaux d’irrigation, ponts et chaussées, ports
fluviaux et maritimes,...), etc. ;
- la perte de la fertilité des sols et la perte de superficies
cultivables se traduisant par la diminution des productions
végétales et animales, l'insuffisance alimentaire de la population
humaine, l'abaissement du niveau de vie des communautés, etc.
Nicholas POLUNIN (1967) & John C. de WILDE (1967) ont démontré
l'importance des cultures en étage dans les régions forestières
humides ; un modèle de pratique se rapprochant de la structure de la
végétation naturelle, qui contribue à la réduction de l'érosion et
au maintien de la fertilité des sols. L'intégration délibérée de
l'arbre dans l'écosystème agricole a été vulgarisée en associant la
production végétale, animale et forestière, d'où la science
agroforestière. John C. de WILDE, d'après ses expériences pour le
développement agricole en Afrique tropicale, fait partie des
pionniers à soutenir la nécessité d'une combinaison équilibrée
agro-sylvo-pastorale, avec les avantages du triptyque
Ecologie-Agronomie-Economie pour un développement pérenne.
En étudiant les relations entre la phytoécologie et l'aménagement du
territoire, LONG Gilbert (1974) a avancé que "une saine gestion en
bon père de famille, de l'espace rural, passait par la recherche
d'un équilibre harmonieux entre les productions agricoles,
pastorales et forestières". Il avait également reconnu que
l'approche agro-sylvo-pastorale était une exigence pour
l'aménagement de l'espace rural mais non pas une utopie ou une vue
idéaliste comme on le pensait. Effectivement,
l'agro-sylvo-pastoralisme est plus tard classé par NAIR, P. K. R,
(1985) parmi les types de systèmes agroforestiers efficaces se
rapportant à la lutte contre la désertification en milieux tropicaux
et subtropicaux.
L'agroforesterie de type traditionnel, qui est un concept à
l'origine de l'agriculture durable, avait déjà fait ses preuves dans
beaucoup de pays tropicaux tels qu'en Indonésie, au Kenya chez les
Kikuyus et au Cameroun chez les Bamilékés (MICHON, G., 1981).
"L'introduction des arbres dans le paysage agricole offre aussi bien
des avantages écologiques que des avantages socio-économiques pour
les paysans : contribution à l’approvisionnement en différents
produits (agricoles et forestiers), protection du sol contre les
érosions, etc" (FOLLIOT, F. & THAMES, J. L., 1986).
Afin de concilier la production agricole avec la conservation de
richesse naturelle, il s'agit d'après de "trouver des modes
d'utilisation des ressources naturelles qui permettent leur
reproduction, leur régénération et si possible leur amélioration
afin de transmettre aux générations futures un capital écologique en
bon état" (MERCOIRET, R. M., 1994). L’objectif consiste donc à
identifier des pratiques aussi bien lucratives que respectueuses de
l'environnement.
Dans ce sens, SEGUY, L. & BOUZINAC, S. (1995) ont évoqué que "les
nouveaux concepts de gestion écologique des sols et des systèmes de
culture, inspirés du modèle de fonctionnement de la forêt
ombrophile, peuvent être traduits en pratiques agricoles". Ces
chercheurs font partie des initiateurs du "semis direct" dans les
pays tropicaux avec le labour minimum et/ou zéro labour, le zéro
sarclage et l'utilisation de plante de couverture permanente.
L'observation des nombreuses pratiques agricoles traditionnelles et
l'imitation du fonctionnement de l'écosystème forestier naturel, ont
ainsi prouvé que, les ressources faisant l'objet d'exploitation
agricole, peuvent se régénérer et se reproduire d'une façon pérenne.
Toutes ces perspectives avaient la même finalité qui n'est autre que
l'initiation de l'agriculture dite "écologique".
4 - ACQUIS TRADITIONNELS MALAGASY EN AGROÉCOLOGIE
Il semble que les pratiques agroécologiques existent depuis
longtemps à Madagascar puisque de nombreux modèles traditionnels y
afférents sont rencontrés en milieu rural. De ce fait, presque la
totalité des produits agricoles du pays sont de type "Bio", les
paysans n'utilisent que du fumier de parcs ou du compost biologique
comme fertilisation. Ils pratiquent la lutte biologique intégrée
pour la protection des cultures et la zoothérapie traditionnelle
pour soigner leurs animaux.
Les systèmes agroforestiers traditionnels, les phytopratiques, les
techniques locales de reboisement et la protection des cultures par
la lutte biologique intégrée ne sont que des exemples de pratiques
agroécologiques traditionnelles malagasy. Ces savoirs- faire
permettent de gérer et de valoriser les ressources naturelles tout
en les conservant.
4.1 – Systèmes agroforestiers traditionnels
Un « Système agroforestier » est, par définition, un système de
culture caractérisé par :
- l'existence d’une interaction biologique et/ou économique entre
l’espèce (ou les espèces) ligneuse(s) pérenne(s) et l’autre (ou les
autres) espèce (s) annuelle(s) ;
- l'existence d’au moins deux produits ;
- un cycle supérieur à un an ;
- une complexité écologique, (par sa structure et par sa fonction)
et économique (par rapport à un système de monoculture) (LUNDGREEN &
RUNTREE, 1983).
Un « système agroforestier traditionnel » englobe tout système de
culture présentant les caractères d’un système agroforestier, issu
des connaissances et pratiques traditionnelles et de conception
paysanne (RANDRIANJAFY, Z. J. N, 1991). Le terme « agroforêt » ou «
domaine agroforestier » désigne l’ensemble de l’espace occupé par
les « systèmes agroforestiers ». Le terme « Jardin agroforestier »
ou « jardin forêt » fait référence au système de culture à l’échelle
de la parcelle. Le « système agroforestier » est donc composé d'un
ensemble de « jardins agroforestiers » (MICHON, G., 1985 & MARY, F.,
1987). A Madagascar il existe trois principaux types de jardins
agroforestiers du type traditionnels : le jardin de cour, le jardin
mixte et le jardin monospécifique.
4.1.1 - Le jardin de cour
Il s'agit d'un jardin plurispécifique créé par les paysans autour de
leur maison et qui vise à rassembler les espèces utilisées
quotidiennement à portée de main. Différents termes sont utilisés
par les auteurs pour désigner ce système de culture : jardin de case
(BAUMER, M., 1987), jardin de cour ou jardin villageois (MICHON, G.,
1981), champ de case (STEINER, K. G., 1985)... mais finalement
toutes ces designations ne s’excluent pas et indiquent la même
chose. Du point de vue écologique, le rôle du jardin de cour est
considérable : protection des abords du village contre l’érosion,
conservation de la fertilité du sol, purification de l’air, lieu de
récréation pour la famille, habitat pour la faune et la flore. Le
jardin de cour, pour le paysan, est un jardin d’échantillonnage et
d’expérimentation. Des espèces rares, qu’on ne trouve pas dans
d’autres systèmes de culture, sont plantées dans les jardins de
cour. Pour le paysan, il lui est plus aisé de surveiller ou de
soigner une plante introduite ou nouvellement domestiquée si elle
est cultivée près de la case d’habitation qu’en plein champ. Il
serait donc intéressant d’utiliser les jardins de cour pour les
essais d'introduction de nouvelles espèces.
4.1.2 - Le jardin mixte
C'est un système de culture qui comporte un étage de grands arbres
et un sous-étage dominé par des cultures d'espèces fruitières en
peuplement plurispécifique. Contrairement au jardin de cour, les
jardins mixtes se trouvent sur des parcelles éloignées du village.
D’une façon générale, la complexité d’un système agroforestier est
inversement proportionnelle à l’éloignement de la case d’habitation
du propriétaire. Plus il est éloigné, moins il est exploité et
pauvre en espèces : c’est le cas du jardin mixte. Il semblerait
cependant que les avantages des systèmes agroforestiers du type
mixte soient nombreux : protection des sols contre l’érosion, plus
grande sécurité économique par stockage sur pied de bois
commercialisables, approvisionnement en différents produits
alimentaires, etc… En apportant une amélioration à ces jardins, il
est possible d'aboutir à un meilleur rendement pouvant complémenter
le riz.
4.1.3 - Le jardin monospécifique
C'est un jardin dominé par des cultures de rente en peuplement
monospécifique associées ou non à des arbres d’ombrage et fruitiers.
Le but de ces exploitations est de fournir en grande quantité de
produits de rente tels que le café, le girofle, le citron et la
banane. Ces types de jardin visent surtout à fournir des produits
destinés à la vente et conforme au besoin d'une filière commerciale
porteuse.
4.2 – Phytopratiques
Le terme "phytopratique" désigne toutes les manipulations destinées
à améliorer, sélectionner, propager et conserver des espèces
végétales. Il ne s'agit ni d'une modification génétique ni d'une
création de nouvelles variétés de plantes, mais d’une amélioration
spécifique sur le plan agricole. Ce sont des techniques simples
issues du savoir-faire traditionnel, peu coûteuses mais efficaces
pour le développement de l'agriculture paysanne. De nombreuses
phytopratiques sont déjà reconnues et publiées dans les pays
tropicaux (AUMEERUDY, Y., & PINGLO, F., 1987) :
- un bambou-carré, à forme et section quadrangulaire, destiné à la
charpenterie ou à l'ornementation, est obtenu en faisant pousser la
jeune chaume de bambou dans un moule carré composé de 4 planches en
bois ;
- la soudure par approchage de trois plantules de manguier entraîne
une fusion des tissus de ces individus pour obtenir un manguier à
trois "pieds" résistant au vent violent et à maturité sexuelle
rapide, les trois systèmes racinaires assurent ainsi la nutrition de
la même plante ;
- le greffage d'un manioc arborescent sans tubercule (Manihot
glagiovii) sur un manioc à tubercule (Manihot esculenta) permet
d'obtenir un manioc à tubercules géants.
Les cultivateurs malagasy ont eux aussi, développé des acquis en
"phytopratique" et cela, par observation des phénomènes naturels
dans leur entourage. Les explications scientifiques de ces pratiques
et les résultats y afférents sont toujours complexes, aussi bien
pour le paysan que pour les scientifiques, peu d'archives sont ainsi
disponibles, citons en exemples :
- des entailles par coup de machette au niveau du tronc permettent à
la plante de produire de meilleurs fruits chez des espèces de
manguier (Mangifera indica), de jacquier (Arthocarpus integrifolia)
et citronnier (Citrus limon) ;
- le jeune plant de bananier (Musa paradisiaca) est placé pendant
une ou deux nuits dans un endroit ombragé avant de le transplanter,
sans cela, les bananes mûrissent difficilement par les procédés
artificiels (otrika) ;
- si on voudrait planter du cocotier (Cocos nucifera) sur les hautes
terres éloignées de la côte, il faut mettre des gros sels de sodium,
d'un volume de 1 à 2 kg, dans un trou de dimension 1m x 1m x 1m
avant d'y planter le jeune plant ;
- de nombreuses espèces végétales possèdent les capacités à se
multiplier par macrobouturage érigé, ou couché, permettant de les
utiliser comme haie vive, fascine, clôture, ou pour fixer les berges
par le reboisement d'un site.
4.3 – Protection des cultures par la lutte biologique intégrée
La lutte biologique intégrée est une pratique qui consiste à
favoriser le développement des ennemis naturels des espèces dites
"nuisibles", en se référant au phénomène naturel de prédation ou de
chaîne trophique. L'intervention d'une espèce-prédatrice sur le
peuplement d'une espèce-proie contribue à la régulation du
peuplement de cette dernière. La protection des cultures par la
lutte biologique intégrée, consiste également à dévier l'attention
des espèces animales dites "nuisibles" pour que celles-ci
n'utilisent pas les plantes cultivées comme source d'alimentation.
Pour ce faire, le paysan malagasy dispose d'astuce telle que
l'utilisation de "plantes-pièges" qui attirent la préférence de
certains insectes :
- le sorgho, planté d'une façon aléatoire dans la parcelle, attire
les oiseaux Coracopsis vasa (ou boloky) et Agapornis cana (ou
sarivazo) qui s’attaquent habituellement au riz et maïs cultivés ;
- Sesbania sesban (ou fanaivana), planté dans un jardin potager,
attire les insectes tels que le puceron qui nuit aux plantes
légumières ;
- Phragmites communis (ou bararata), planté sur les berges des cours
d'eaux, permet de limiter l'envahissement du rat noir sur la culture
de riz (RANDRIANJAFY, Z. J. N., 1999) ;
- la fumigation du maïs stocké éloigne les charançons ou "fositra ";
- Capsicum frutescens (ou sakay pilipily) protège le stock de riz
blanc contre le développement des larves d'insectes phytophages.
Pour un paysan, chaque activité de chaque campagne de production est
une expérience capitalisée, de telle sorte que les résultats ont
été, sont et seront encore, transmis de génération en génération.
Ainsi, à travers ses observations quotidiennes, le paysan mène une
perpétuelle recherche et trouve sans cesse des moyens à maintenir la
stabilité et la durabilité de son propre mode d'exploitation.
Ainsi, Madagascar détient des connaissances agricoles
traditionnelles riches et performantes. Les auteurs désignent ces
acquis par différents termes comme : connaissance indigène,
connaissance traditionnelle, acquis traditionnel, savoir-faire
traditionnel, savoir local ou savoir endogène (GBEHI, C., 1995). La
richesse malagasy en la matière n’est pas encore bien archivée ni
exploitée. Des découvertes dans ce sens seraient à recommander pour
le développement agricole.
5 - MISE EN VALEUR DES RESSOURCES NATURELLES PAR L'APPROCHE
AGROÉCOLOGIQUE
Les approches agroécologiques proposées consistent à rentabiliser
les systèmes de culture actuelle, à diffuser et dynamiser les
innovations techniques adaptées aux sites, et à bien valoriser les
ressources renouvelables du milieu. Différentes mesures peuvent être
proposées en vue de la revalorisation des ressources naturelles par
l'approche agroécologique :
-
la diversification des espèces cultivées ;
l'adaptation des nouvelles techniques ;
l'adaptation des activités agroforestières ;
l'essai de modification des habitudes alimentaires.
5.1 - Diversification des espèces cultivées
Le riz constitue l'alimentation de base des malagasy et représente
plutôt une valeur culturelle qu'une valeur alimentaire, plusieurs
proverbes malagasy le prouvent d'ailleurs. Un document publié par Le
projet rizicole de Marovoay (FIFABE, 1997), a mentionné dans leur
rapport que, le besoin en riz pour la population est équivalent à
194 kg de paddy par personne par an. Il est ainsi constaté que,
l'autosuffisance alimentaire, pour un paysan, n'a d'autre
signification que l'autosuffisance en riz, même si d'autres denrées
sont disponibles.
De cette habitude alimentaire, il s’avère que la complémentarité
entre les produits agricoles n'est pas évidente, que ce soit au
niveau de l'équilibre nutritionnel, ou sur la motivation du paysan à
intensifier la plantation des autres espèces. C'est pour cette
raison qu'une action visant à diversifier les espèces cultivées doit
être accompagnée d'une éducation nutritionnelle, ainsi que d'une
formation sur les techniques culinaires afférentes à chaque produit
proposé.
Plus un système d'agriculture est spécialisé, plus il est à haut
risque et fragile pour être vulnérable à la moindre modification des
facteurs du milieu. Les objectifs de la diversification des espèces
consistent, d'une part, à produire des aliments variés pour
améliorer la qualité nutritionnelle de la famille tout au long de
l'année, et d'autre part, de contribuer à la conservation des sols
par l'association culturale.
En terme d'agroécologie, les espèces à cultiver seront choisies de
manière à ce que celles ci répondent au besoin de la distribution
verticale (stratification) des composants végétaux. Elles doivent
également être adaptées à la distribution horizontale avec les
autres espèces sans montrer aucune compétition. Il est avantageux de
prévoir dans ce choix la répartition de la récolte de chaque produit
tout au long de l'année. Les espèces à planter seront donc choisies
selon leur cycle de végétation et le type biologique de la plante
(herbacée, arbuste, arbre, etc). Ce sera un modèle de culture
associée, permettant aussi bien de satisfaire les besoins en
nourriture de la famille que d'entretenir la stabilité de
l'environnement.
5.2 - Adaptation des nouvelles techniques
Les nouvelles techniques visent une meilleure gestion de la
fertilité des sols et de l'eau disponible sur les parcelles.
La dégradation chimique des sols est l'un des blocages de la
production végétale, elle est caractérisée par la pauvreté de la
couverture végétale (plantes chétives, touffes d'herbes espacées…)
et la diminution du rendement. Cette forme de dégradation est due
essentiellement à la diminution, voire l'absence du compost naturel
(humus) dans le milieu à la suite de nombreuses causes externes
telles que :
- les feux de brousse répétés transformant la biomasse végétale en
fumée et cendre au lieu de la laisser se décomposer sur place ;
- toutes les formes d'exportation de biomasse végétale de son milieu
naturel (exploitation forestière, surpâturage, non-restitution des
résidus de récolte, etc) freinant ainsi la possibilité de
régénération du sol ;
- la modification du climat régional et le manque de pluie qui
défavorisent les processus d'humification.
De cette constatation, il en ressort que la durabilité d'une
production agricole dépend la qualité des sols, une qualité qui est
d'autant plus améliorée si on y apporte du compost naturel. Dans
cette optique, la gestion des sols par les techniques dites "du
semis direct" est avantageuse pour la fertilité et la lutte
anti-érosive.
5.2.1 - Gestion de la fertilité des sols
"Le semis direct est une technique culturale qui consiste à placer
directement la semence dans un sol non labouré, ou non remanié, en
creusant un petit sillon ou un trou de poquet de profondeur et de
largeur assez suffisantes pour garantir un bon contact de la semence
avec le sol. Une couverture végétale pérenne, vive ou morte, est
appliquée à la surface du sol pour empêcher le développement des
mauvaises herbes, pour entretenir la fertilité ainsi que de lutter
contre l'érosion du sol" (SEGUY, L., 1994).
Les avantages des techniques de semis direct sont nombreux
(MAZUCHOWSKY & DERPSCH, 1984), l'on peut citer :
- un contrôle très efficace de l'érosion, sans aucun remodelage de
la surface du sol donc conservation du sol, de l'eau, des éléments
minéraux et de la main d'œuvre, réduction de la pollution des eaux
(courantes et nappes phréatiques) ;
- une moindre évaporation et stockage accru de l'humidité dans le
sol, provoquant une meilleure germination et émergence des semences,
et réduisant le risque climatique ;
- la possibilité de planter de 6 à 12 heures après une forte pluie,
contre 6 jours sur semis conventionnel
- la réduction de l’amplitude thermique du sol ;
- l'économie substantielle de main d'œuvre et de temps pour le
cultivateur ;
- le maintien et même l'augmentation du niveau de matière organique
du sol au cours du temps
- l'augmentation de la faune endogée (nématodes, bactéries, etc)
grâce à une moindre amplitude de la température et à des conditions
d'humidité plus favorables ;
- la réduction du re-semis fréquent en semis conventionnels à cause
des pluies torrentielles érosives.
5.2.2 - Gestion et conservation de l'eau disponible sur la parcelle
Les cultivateurs ont constaté que, malgré leurs expériences
traditionnelles, le calendrier de culture est devenu actuellement de
plus en plus non maîtrisable. Cela est dû à la modification du
climat régional se traduisant par l'insuffisance des pluies qui ne
durent plus que de 5 mois sur 12 au lieu de 7 sur 12 comme
autrefois. Recourir à des techniques d'irrigation par barrage est
une alternative efficace mais très onéreuse aussi bien pour l'Etat
que pour l'apport des bénéficiaires. Au niveau de la parcelle,
diverses méthodes agroécologiques permettent de gérer les eaux
disponibles, telles que :
- la plantation d'arbres ou d'arbustes peut donner des ombres en vue
d'une temporisation des amplitudes thermiques, dues à la variation
brusque de la chaleur du jour et de la fraîcheur de la nuit ;
- la plantation d'espèces à grande couverture foliaire telle que le
bananier et le taro permet de créer un micro-climat relativement
humide ;
- la pratique de la couverture permanente permet de réduire
l'évapo-transpiration des sols ainsi que de freiner le ruissellement
de surface ;
- la plantation d'espèces à racines traçantes pour l'augmentation de
la capacité d'absorption et de rétention d'eau des sols.
5.4 - Adaptation des activités agroforestières
La pratique agroforestière est une pratique agroécologique très
ancienne, c'est un système d'utilisation des terres consistant à
associer dans une même unité d'aménagement des plantes ligneuses
pérennes avec des cultures agricoles annuelles et/ ou des activités
d'élevage. L'intégration de l'arbre dans les systèmes de culture
permet d'augmenter le rendement de production par unité de surface
(intensification) et de contribuer à la gestion des eaux et des sols
des parcelles cultivées.
Les avantages que l'agroforesterie peut procurer sont nombreux,
comparés à ceux des autres types de culture, citons en exemples :
- une contribution à la diminution des amplitudes thermiques
journalières pour rentabiliser les productions de cultures en sous
étage ;
- une diversification des produits obtenus tels qu'alimentaires
(fruits, feuilles et tubercules) ou forestiers (bois, fibres,…) ;
- une alternative pour améliorer l'alimentation bovine par la
production de biomasses fourragères, etc…
Un autre avantage du système agroforestier est que celui-ci peut
contribuer, en tant que support physique, à la capitalisation des
connaissances traditionnelles (phytopratiques, savoirs
ethnobotaniques ou zoothérapeutiques, …). C'est également un moyen
pratique qui permet de transmettre les histoires agricoles aux
générations futures.
CONCLUSION
Par rapport à la croissance démographique, il s'impose pour
Madagascar de trouver des solutions dont la finalité est
d'équilibrer le nombre de population avec les ressources naturelles
et productives disponibles. En terme d'agriculture, il consiste à
rechercher des solutions pour optimiser le rendement de productions,
végétales et animales, par unité de surface, d'une part, de faire
adopter aux agriculteurs les innovations techniques disponible
permettant de conquérir les nouveaux espaces encore exploitables
comme les flanc de colline ou "tanety" (adaptation des méthodes
agroforestières, restauration et conservation des sols de tanety,
gestion des eaux, …) et, d'autre part, de valoriser les savoirs
faire traditionnels ou connaissances endogènes pour améliorer la
qualité de la production (phytopratique, protection des cultures par
la lutte biologique intégrée et zoothérapie traditionnelle)
Auteur : RANDRIANJAFY Zarasoa Jean Noël, Docteur ès Sciences
Biologiques Appliquées, Faculté des Sciences - Université
d'Antananarivo/ Madagascar. Tél. : 033 11 317 09 – email :
[email protected]
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