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« La réforme oui, la chienlit non ! »
Si la révolution digitale avait un slogan, il serait « Partout, tout le temps et pour
tout le monde ». L’intelligence devient collective, l’information circule
horizontalement, le savoir se partage. Les technologies se font plus humaines,
plus mobiles. La valeur se déplace : elle devient moins matérielle et plus
immatérielle.
Le mouvement s’accélère, s’amplifie, devient protéiforme au gré des
innovations technologiques et de l’imagination grandissante d’un nombre
d’acteurs lui-même grandissant. Exponentiel, insaisissable, vertigineux !
Comment, lorsqu’on est dirigeant d’une entreprise héritière d’un modèle
économique plus que centenaire, peut-on vivre un tel phénomène si ce n’est
comme un désordre ? Comment ne pas comprendre certains des résultats
surprenants présentés dans cette étude ?
La révolution digitale, c’est la matérialisation d’un univers complexe qui
assiégerait, tout d’un coup, la rationalité des organisations. Il est complexe
parce qu’il inclut et fait dialoguer les clients, les collaborateurs, les parties
prenantes, l’environnement, les produits, le business model, ... Une complexité
qui fait à la fois peur et envie.
Par où commencer ? Que vont en penser les autres ? Ca rapporte quoi au
juste ? Il faut aller vite ! Il est urgent d’attendre !...
La Révolution digitale va faire le tri entre deux catégories d’organisations :
-Celles qui vont prendre le sujet de façon rationnelle, méthodique,
séquentielle. Celles qui vont tenter de découper la complexité et de
l’ingurgiter par les voies de décision et les méthodes de travail classiques.
Elles perdront.
-Celles qui vont réussir à embrasser d’un seul coup la myriade de facettes de
cette complexité. Celles qui vont se rendre aussi protéiformes que leur
environnement, aussi changeantes que le changement lui-même. Elles
gagneront.
Kea&Partners
Charles de Gaulle – 19 mai 1968