«Ce qui m’intéresse c’est “le théâtre des paroles”, le
rapport de la voix au sens, à la pensée, la
transmutation de la chair dans l’écriture en voix et en
même temps en pensée. Pour moi, il n’y a pas de
cloisonnement entre le chant et la parole. L’écriture de
Valère Novarina est un poème dramatique qui procède
du chant… Le chant y apparaît tout d’un coup comme
une nécessité, il ouvre d’autres espaces à la parole. C’est
une langue qui, même quand on la rythme simplement
par le souffle, sans artifice, contient son chant
souterrain. On a l’impression qu’elle fait danser l’acteur et
bouger l’espace, dans l’immobilité même. Les comptines
sont là aussi. Et l’acteur retrouve des scansions très
anciennes, graves et même d’avant la parole. »
Claude Buchvald
«Je me suis imposé de faire ce travail très vite,
pour qu’il soit de l’ordre du surgissement,
comme un dessin au fusain ou un graffiti. Je
rassemble des matériaux très divers comme le
théâtre oriental avec lequel j’ai un rapport très
fort ou les formes populaires de théâtre:
opérette, cabaret, spectacle de chansonniers,
music-hall, opéra de troisième zone, variétés,
bref je m’imprègne de tout cela sans
m’occuper pour le moment de l’assemblage.
Ce sera une opérette pauvre, une sorte de
théâtre “dégraissé”, ramené à l’essentiel, à
son ossature avec des personnages dessinés
au trait. La notion de personnage n’est pas à
jeter à la poubelle. Il faut pour le public que
tout ce qui est éparpillé, paradoxal,
contradictoire, soit rassemblé en personnes
assez dessinées qui en même temps ont
cette ambiguïté de “personne”. Une sorte
de personnage en creux. »
«C’est ça L’Opérette imaginaire: un cube cassé avec des
morceaux épars que le théâtre va étrangement
reconstituer et faire valser, où les “petits bonshommes”
sortis tout droit des planches vont crier à la cantonade:
“Les portes, les portes!” Et ce serait bien étonnant
qu’elles restent fermées après un tel acharnement. Ils
s’y prendront de toutes les façons pour les ouvrir; avec
les paroles, les chansons, la musique, le
déboussolement des membres, l’écartèlement de
l’espace. Ils se croiront au cirque par moment ou au
music-hall, mais par fulgurance… Ils arriveront de
tous les côtés, ils cogneront fort sur le rouge du sol et
de la palissade. Ils feront la noce et la prière, de
burlesques apartés et de terribles passages… Le
Mortel n’en finira pas de chanter, et s’il le faut, on le
retuera jusqu’à ce que vie s’en suive! Et tout cela
avec la légèreté des acrobates, si nous pouvons. »
Valère Novarina
64 > saison 1998-1999
L’Opérette imaginaire
de Valère Novarina
mise en scène Claude Buchvald
coproduction CDN Orléans
Avec
Michel Baudinat
Didier Dugast
Laurence Mayor
Elizabeth Mazev
Claude Merlin
Christian Paccoud
Dominique Parent
Nicolas Struve
Valérie Vinci
Daniel Znyk
et l’ensemble vocal orléanais Variation
dirigé par Patrick Marié
Musique
Christian Paccoud
Scénographie et lumière
Yves Collet
Costumes
Sabine Siegwalt
Assistante aux costumes
Christine Brottes
Arrangements vocaux
Jean-Yves Rivaud
Petits pas de "la noce"
Léon Napias
Maquillage
Catherine Saint-Sever
Assistante à la mise en scène
Céline Schaeffer
Coordination des chorales
Brigitte Mazères
Régie générale
Jean-Baptiste Braun et Richard Pierre
Régie lumière
Claire Gardaz
Editeur du texte
Editions P.O.L.
Production
Compagnie Claude Buchvald
Coproduction
Festival d’Automne à Paris
Théâtre de la Bastille
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Création Résidence Le Quartz de Brest
du 20 au 22 octobre 1998 (salle Jean-Louis Barrault)
«C’est un lieu théâtral singulier, moment privilégié de
rencontre pour les comédiens qui constituent cette
compagnie. Le groupe a commencé à se former à l’Ecole
du Théâtre National de Chaillot sous la direction
d’Antoine Vitez. Puis, certains ont mené un parcours
commun avec Stéphane Braunschweig et le Théâtre
Machine, d’autres avec Didier-Georges Gabily et le
groupe T’Chan’g!
Enfin ils se sont retrouvés une première fois pour créer
ensemble Homme pour homme et L’Enfant d’éléphant de
Bertolt Brecht. Aujourd’hui, c’est Henry IV. Le point
commun à ces entreprises est qu’elles constituent,
chacune de manière différente, une réflexion en actes sur
le théâtre lui-même. »
Yann-Joël Collin - au sujet de La Cie
«Henry IV est le titre générique de deux
pièces qui commencent toutes deux par une
lutte pour conquérir ou renforcer le pouvoir
du Roi et qui s’achèvent toutes deux par la
mort du monarque et un nouveau
couronnement. Chaque souverain traîne
avec lui une longue chaîne de crimes.
Chaque pas vers le pouvoir est marqué par
des meurtres, des violences et des parjures.
L’élimination des ennemis n’ayant pu être
totale, chaque fois revient d’exil un fils, un
petit-fils, un frère des victimes défendant
le droit bafoué! Et lorsque, à son tour, le
nouveau héros coiffe la couronne, il
compte autour de lui ses ennemis. Le
cycle est immuable, broyant les hommes.
Ici le souffle de la comédie traverse la
tragédie, une comédie énorme, à la mesure
de la corpulence de Falstaff, le bouffon,
qui impose le règne du délire et de la
débauche. Ici le Théâtre du Monde se confond au théâtre de la
scène. Ici l’Histoire repoussera les jouisseurs dans un coin sombre
avant de les bannir brutalement du nouveau théâtre qu’elle se
destine… Exit le Bouffon. Mort du théâtre. »
« La liberté du dramaturge Shakespeare vis-à-vis de l’Histoire: il
n’imite pas les faits, ne tente pas de les expliquer, mais saisit le
mouvement qui les produit; il surprend l’Histoire en pleine
action. Cet Henry IV n’a pas de panache blanc, ni de cheval à
crever pour un royaume. Entre l’assassinat de Richard II et
l’avènement de Henri V, son règne dure ici deux ans. C’est un
roi de passage. C’est une transition, confuse, dont profite le
théâtre: dans un temps d’incertitude et de bruit, l’Histoire,
dépouillée des discours, des savoirs, est en train de se faire. Le
théâtre ne représente plus l’Histoire, il la crée. »
Yann-Joël Collin - au sujet de Henry IV
Henry IV
de William Shakespeare
spectacle de la Cie La Nuit surprise par le Jour - mise en scène Yann-Joël Collin
coproduction CDN Orléans
Avec
Cyril Bothorel
Nicolas Bouchaud
Xavier Brossard
Charlotte Clamens
Yann-Joël Collin
Christian Esnay
Dominique Guihard
Norah Krief
Nicolas Lê Quang
Alexandra Scicluna
Jean-François Sivadier
Traduction
Pascal Collin
Lumière
Bruno Goubert
Décor et accessoires
François Mercier
Costumes
Nicolas Fleury
Composition musicale
Frédéric Fresson
Parties chorégraphiées
Laetitia Mercier
Habilleuse
Sophie Schaal
Coproduction
Compagnie La Nuit surprise par le Jour
Le-Maillon Théâtre de Strasbourg
La Ferme du Buisson - SN de Marne-la-Vallée
Espace des Arts Chalon-sur-Saône
CDN de Normandie - Comédie de Caen
Maison de la Culture de Bourges
Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis
CDN/Orléans-Loiret-Centre
du 19 au 21 novembre 1998 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec le soutien de
Théâtre Garonne à Toulouse, Centre
Dramatique Régional de Tours, Théâtre des
Treize Vents - Centre Dramatique National du
Languedoc Roussillon - Montpellier, Théâtre
d’Evreux - Scène Nationale, Théâtre Municipal
du Mans, Théâtre Le Point du Jour à Lyon,
Théâtre de l’Olivier à Istres - ACVNF, Atelier du
Rhin - La Manufacture - Centre Dramatique
Régional d’Alsace.
Avec l’aide de
THECIF-Conseil Régional d’Ile-de-France, ADAMI,
Ministère de la Culture-Drac Ile-de-France,
Direction du Théâtre et des Spectacles
Remerciements
Théâtre du Soleil
Avec le soutien de
Festival de Pierrefonds
l’ANPE spectacle
THECIF - Conseil Régional d’Ile-de-
France - aide à la création
DRAC Ile-de-France - aide au projet
l’ADAMI
Remerciements
Théâtre de Gennevilliers
MC 93 Bobigny
Théâtre des Amandiers-Nanterre
Théâtre Paris-Villette
équipe du CDN de Normandie - Caen
équipe du Festival de Pierrefonds
équipe du Maillon-Théâtre de Strasbourg
65 > saison 1998-1999