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prendre le contrôle de la Yougoslavie, bien au contraire, il réussit en revanche à utiliser la crise pour mettre définitivement au pas
l’ensemble de l’Europe orientale.
Les 2 grandes crises : coup de Prague et blocus de Berlin
Les deux grandes crises de 1948 constituent deux menaces soviétiques aux yeux des Occidentaux. Qu’est-ce que le coup
de Prague ? C’est un coup d’Etat provoqué par les communistes pour instaurer la dictature du prolétariat, une démocratie
populaire. La Tchécoslovaquie est un pays avec une tradition démocratique ce qui complique la prise au pouvoir des communistes
dans ce pays. Il leur faut presque 3 ans pour ceci accomplir. Mais déjà en 1945, Le PC obtient 38% des voix aux élections libres,
score le plus élevé jamais atteint ! En plus, il y a deux événements internationaux décisifs qui influencent la situation du pays, en
1947, à voir le refus du Plan Marshall et la création du Kominforn. Le plan Marshall est d’abord accepté a l’unanimité au
parlement tchécoslovaque mais sous la pression de Staline, refusé encore à l’unanimité 6 jours après. Prague choisit Moscou car
celui-ci lui promet un soutient économique substantiel. De plus, les communistes tchécoslovaques sont encouragés par la création
du Kominform, instrument totalitaire conçu par Staline pour mettre au pas les PC Est et Ouest-européens. La tactique du PC est
de provoquer une crise institutionnelle. Le pouvoir des ministres communistes est de plus en plus fort, d’autant plus que 12
ministres appartenant aux 3 partis non-communistes démissionnent, le geste qui n’est pas expliqué, et qui n’aura pas de succès.
Au contraire, les communistes en profitent et des grèves générales rassemblant les ouvriers sont organisées pour chasser les
révolutionnaires, les ministres démissionnés. Le 25 février 1948, Edvard Benes, président de la Tchécoslovaquie, forme sous la
pression des Soviétiques, des grévistes et de Klement Gottwald, le numéro 1 du Parti, un nouveau cabinet sur la base de front
national. Le 3 septembre, Gottwald accède à la présidence du Pays et se met à construire le socialisme. Par ce coup de Prague, les
communistes mettent la main sur tous les rouages du pays qui plonge dans l’obscuratisme pour 40 ans, jusqu’en 1989. A l’Ouest,
le coup de Prague est perçu comme une menace de la démocratie par l’URSS et les Français, les Britanniques et les USA décident
d’accélérer dans la partie de l’Allemagne qu’ils contrôlent le reconstruction d’un Etat économiquement et politiquement fort pour
faire barrage à l’expansion communiste. (Dès janvier 1947, ils ont fusionné économiquement leurs 2 zones d’occupation en
bizone.)
Le blocus de Berlin : Berlin est découpé en 4 zones (tel que l ‘Allemagne) où 3 des zones forment une enclave occidentale au
cœur de la zone soviétique ce qui est très difficilement accepté par les Soviétiques. (Staline veut montrer que accéder à Berlin est
un privilège.) Le 18 juin, on crée une nouvelle monnaie à l’Ouest, la Deutchmark. A l’Est de l’Allemagne, les Soviétiques
ripostent par une réforme monétaire incluant Berlin qui fait pour eux une partie intégrante. Staline essaie d’asphyxier Berlin en
instaurant le blocus partiel puis total pour prendre le pouvoir
De toute la capitale. Les Occidentaux ripostent aussitôt en mettant en place un gigantesque pont aérien qui est assuré par les
appareils de l ‘US air force et qui près d’un an ravitaille la ville assiégée. Près de 2,5 millions de tonnes de ravitaillements de
toute nature sont transportées. Le 12 mai 1949, Staline lève le blocus car il voit son inutilité. Ce sera la première grande défaite
dans la Guerre Froide. Les Anglo-Saxons n’ont pas attendu tous ces événement pour mettre en route le processus de la création
de la République Fédérale de l’Allemagne, ayant sa capitale a Bonn.
La division de l’Allemagne, le processus de rupture
L’Allemagne, au sortir de la 2ème Guerre Mondiale, se trouve dans un chaos économique. L’économie se trouve au point
mort, le pays est dévasté, il n’y a plus de pouvoir en place, l’industrie et l’agriculture ne fonctionnent plus. Les Alliés contre le
nazisme décident donc, lors de la Conférence de Yalta en 1945, la séparation politique de l’Allemagne en quatre zones
(Américaine, Française, Britannique et Soviétique).
Cette séparation politique sert à administrer les pays, mais aussi, d’un point point de vue symolique, montrer la victoire contre le
nazisme. La capitale de Berlin, en pleine zone soviétique, sera dès lors aussi divisée en quatre. Pourtant, même si en théorie, un
Conseil de contrôle central est créé pour diriger de façon cohérente les différentes zones, en pratique, chacun met en œuvre des
pratiques bien différentes. Par exemple, la méthode de dénazification qui sera mise ne place dans toute l’Allemagne, sera bien
différente entre els zones occidentales, et la zone orientale. Car si en 1945, le procès de généraux nazis à Nuremberg a fait
l’unanimité, dès 1946, les méthodes soviétiques seront bien plus sévères et brutales qu’à l’Ouest on l’on préfère la réintégration
plutôt que les punitions trop sévères. Ainsi, les anciens collabos, mais aussi les les bourgeois, considérés commes collaborateurs
du Reich) sont expropriés dans le cadre d’une réforme agraire (je vais en reparler) ou licenciés.
Dans les zones orientales comme occidentales, afin de gérer les finances, les transports et., les partis politiques (sauf les partis
nazis) seront autorisés à nouveau.
En zones occidentale, sur impulsion américaine, une dizaine de Länders sont créés, relativement autonome d’un point de vue
communal et de ces Länders. C’est le vœu américain de faire participer les allemands à leur propore reconstruction qui anime
cette vision libérale. Mais à la suite des divergences qui se creusent de plus en plus face à ce qui devient le nouvel ennemi à
combattre, c’est à dire les Soviétiques, le rapprochement des zones occidentales va aboutir sur la création d’une bizone entre
américains et anglais en mars 1948 (puis trizone française au moins de juin à condition d’y instaurer un modèle fédéral). Ces trois
zones réunifiées seront au bénéfice du Plan Marshall dont on a parlé tout à l’heure.
A l’inverse, en zone orientale, la reconstruction politique est contrôlée par les Soviétiques qui cherchent à imposer un modèle
socialiste pour l’inclure dans leur sphère d’influence. Le but est de réunifier toute l’Allemagne pour ensuite en faire un satellite de
l’URSS. C’est pourquoi ils s’efforcent d’obtenir un maximum de droits de regard sur les zones occidentales avec dévoilant un
minimum aux ex-Alliés (ce qui, en l’Etat, confortera le processus de séparation plutôt que de réunification autour de la Zone
soviétique). En 1946, les partis politiques anti-nazis autorisé sont rassemblés dans un front antifasciste qui fusionnera avec le parti