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Processus de division de l’Europe 1946-49
Le processus de division de l’Europe s’inscrit dans le cadre de l’émergence de la Guerre froide. Le vieux continent
apparaît comme enjeu fondamental dans le tir à la corde autour des sphères d’influence entre l’URSS et les Etats-Unis. Partant
d’une situation initiale floue, le partage de l’Europe se cristallise très rapidement. Plus on progresse dans le temps, plus le fossé se
creuse. Après la disparition d’un ennemi commun en effet, l’alliance fonctionnelle entre l’URSS et l’Occident prend fin et la
rivalité entre communisme et capitalisme éclate au grand jour. La division de l’Allemagne est hautement symbolique de ce
développement. En général, le processus de division de l’Europe suit un certain modèle : il est caractérisé par un enchaînement
consécutif de provocations, de réponses et de contre-réponses.
1946 : l’année de la méfiance
En 1946, ce n’est pas encore la guerre froide, mais les tensions se multiplient. Dans les relations Est-Ouest règne une
certaine ambiguïté, et c’est pour cette raison qu’on puisse aussi appeler cette période l’année de méfiance. Progressivement on se
rapprochera de la rupture qui s’effectuera finalement en 1947.
Le début de la soviétisation en Europe centrale et orientale
Une des causes majeures pour cette méfiance réside certainement dans l’extension du communisme en Europe centrale et
orientale. La présence de l’armée rouge, qui contrôle la plus grande partie de ce territoire en 1945, facilite considérablement cette
entreprise soviétique. La mainmise communiste se réalise en diverses étapes : Passant par des gouvernements de coalition
dominés par les communistes et l’appropriation des postes clefs, elle se termine systématiquement par l’élimination des autres
forces politiques. La voie est désormais libre pour le passage au régime de terreur stalinienne.
Au vu de cette extension de la sphère d’influence de l’URSS, l’Occident se pose la question suivante : l’URSS veut-elle
simplement établir en Europe orientale un glacis de sécurité, ou, au contraire, poursuit-elle une politique expansionniste ?
La crise en Iran
Les premières vraies crises de la Guerre froide apportent un début de réponse. Elles n’ont pas lieu en Allemagne ni même en
Europe orientale, mais en Grèce, en Turquie et tout d’abord en Iran. En fait, à l'issue de la seconde Guerre mondiale, les
Soviétiques envisagent encore l'Empire britannique comme leur principal adversaire (et ils ne tardent pas à s'opposer à lui sur
différents fronts).
La Méditerranée et le Moyen-Orient sont alors les deux premières régions touchées. En août 1941, l’URSS et la Grande-Bretagne
ont occupé conjointement l’Iran, tout en promettant d’évacuer le territoire six mois après la fin de la Guerre. Cependant, l’Union
soviétique ne suit pas cette obligation, alors que les troupes britanniques quittent le sud de l’Iran dans les délais prévus. Mais la
coopération inattendue entre Américains et Britanniques et la fermeté de leur résistance surprennent Staline. C’est pourquoi il
préfère de ne pas insister et, le 26 mars 1946, de retirer ses troupes.
La crise iranienne inquiète les Occidentaux et conforte chez eux la volonté de rompre avec la politique rooseveltienne
d’apaisement. Cette grave affaire est la toile de fond aussi bien du discours que prononce Staline, que du discours de Churchill à
Fulton ou encore du « long télégramme » de Kennan.
Le discours de Staline
C’est le 9 février 1946, que Staline annonce dans son discours électoral un durcissement idéologique de la politique soviétique. Il
existe en effet selon lui un danger de guerre, parce que le capitalisme est hostile à l’URSS. Les réactions à ces propos sont fortes.
On retient notamment celle du juge de la Cour Suprême américaine, William Douglas, qui l’interprète comme déclaration de la
troisième Guerre mondiale. Mais en général, le discours est surévalué et mal compris de la part des Occidentaux, car il vise plus la
politique intérieure que l’extérieure.
Le long télégramme de Kennan
La réaction officielle des Etats-Unis, elle aussi, est immédiate et vive : c’est le fameux « long télégramme » du 22 février de
George Kennan, alors en poste à l’ambassade à Moscou. C’est une étude très complète des racines idéologiques de la politique
soviétique. Par ailleurs, il esquisse pour la première fois la stratégie d’endiguement, adoptée plus tard comme doctrine officielle
par les Américains.
Ce télégramme marque une étape importante dans le processus de détérioration des relations Est-Ouest. Il y a en effet à ce
moment là une prise de conscience, qu’il serait dans l’intérêt des Etats-Unis de s’engager dans la résistance face à l’URSS.
Le discours de Churchill
Au côté américain l’antisoviétisme prend son cours. Cet état de choses est affirmé par Winston Churchill dans son fameux
discours de Fulton du 5 mars 1946. L’ancien Premier ministre de la Grande-Bretagne y dénonce le danger soviétique. Il constate
en outre que le monde s’est divisé en deux camps, en parlant au sens figuré du rideau de fer qui s’est abattu sur l’Europe. Dans la
mesure où le discours a été préalablement approuvé par Truman, il prend la signification d’un avertissement à l’URSS.
Le refus soviétique du plan Byrnes
Désormais les choses se précipitent ; ce vaste consensus anti-communiste forgé au cours des derniers mois est encore renforcé par
le refus soviétique du plan Byrnes. Ce plan, nommé d’après le secrétaire d‘Etat américain, prévoit la neutralisation, la
démilitarisation et le contrôle à quatre de l’Allemagne pendant une période de vingt-cinq ans après la conclusion du traité de paix.
Si les Russes étaient vraiment préoccupés de leur sécurité et d’empêcher le renouvellement d’une agression allemande, pourquoi
repoussent-ils alors cette proposition ? Dorénavant, les Etats-Unis sont convaincus que l’URSS recherche effectivement une
expansion sur une base idéologique.
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La démission forcée de Wallace
La dernière voix dissidente au sein du cabinet Truman disparaît finalement avec la démission forcée du secrétaire au Commerce
Henry Wallace en mi-septembre 1946. Son remplacement a lieu suite à son discours public au Madison Square Garden, dans
lequel il recommande une diplomatie de compréhension et d’entente avec l’URSS.
Le télégramme de Novikov
A cette occasion, il convient d’évoquer la réaction intrinsèque des Russes à la démission forcée de Wallace : c’est le télégramme
du 27 septembre 1946 de l’ambassadeur soviétique à Washington de cette époque, Nikolaj Novikov. Il dénonce en premier lieu le
nouvel impérialisme américain, qui s’efforce d’atteindre une suprématie mondiale à travers l’établissement de bases militaires sur
le globe entier. Au vu de ces ambitions et afin de promouvoir leurs intérêts en matière pétrolière notamment, les Etats-Unis
tentent d’exploiter les difficultés d’après guerre subies par les pays européens et l’URSS.
A la fin de l’année 1946, on sort alors définitivement de l’ère de coopération. Le processus de radicalisation aboutira à la rupture
entre les deux supergrands, et donc à la guerre froide proprement dit.
1947 : l’année de la rupture
En 1947, les Etats-Unis redéfinissent ce qui leur semble être les objectifs russes : l’agression, l’expansion et la duplicité
sans limites. Ils vont désormais progressivement s’engager contre l’URSS en appliquant une nouvelle politique extérieure,
beaucoup plus activiste : l’endiguement de la poussée communiste dans le monde. A part les premières tensions survenues en Iran
qu’en a déjà mentionné, le foyer Est de la Méditerranée continue à susciter des affrontements. Il convient ici d’évoquer la crise
autour de la Grèce et de la Turquie qui provoque la doctrine Truman.
Quant à la Turquie l’URSS réclame, dès la guerre, des bases sur les détroits des Dardanelles turques permettant l’accès à la
Méditerranée. Les Anglo-Saxons et les Turcs refusent absolument que les Soviétiques prennent possession des détroits.
Quant à la Grèce, les troupes anglaises sont intervenues en 1944, à la demande du gouvernement grec, évitant en particulier
qu’Athènes ne tombe sous le contrôle des partisans communistes. Mais, ruinée par la guerre, Grande-Bretagne découvre qu’elle
doit cesser son aide économique à la Grèce et à la Turquie et qu’elle y retira ses troupes. Si les Etats-Unis ne prennent pas le
relais, l’indépendance de la Turquie risque d’être compromise et, en Grèce, la guérilla communiste a toutes les chances de
triompher. En plus, les Etats-Unis voient le risque que le communisme se propage. On parle de la théorie des dominos.
Le 12 mars, Truman prend la parole devant le Congrès rassemblé pour présenter ce qu’on appelle depuis la « doctrine
Truman ». Celle-ci consiste en priorité de l’endiguement de l’expansion soviétique. Truman la justifie avec la responsabilité des
Etats-Unis de « soutenir les peuples libres ».
Le Congrès approuve finalement l’octroi d’une aide de 400 millions de dollars à la Grèce et à la Turquie.
La doctrine Truman est un véritable succès : quant à la Grèce les armées gouvernementales royales, renforcées par ladite mise en
application de la doctrine Truman, remportent en 1949 une victoire sur les guérillas communistes.
Dès le début de l’année 1947 un moment tout à fait décisif dans l’évolution de l’Europe occidentale a lieu lors que (quand) les
majorités gouvernementales de la France, de l’Italie et de la Belgique, rassurées par l’engagement américain de la doctrine
Truman, commencent de se débarrasser des ministres communistes. C’est un événement qui signifie dès lors la prise de position
définitive de l’Europe de l’Ouest par rapport à la guerre froide. A la doctrine Truman va bientôt suivre une autre application de la
politique d’endiguement ; C’est ainsi que le 5 juin 1947 le général Marshall prononce son discours par lequel il annonce que les
Etats-Unis vont offrir une aide financière à l’Europe. L’offre s’adresse à tous les Etats d’Europe, URSS comprise.
Dans l’ensemble de l’Europe occidentale, on est évidemment très intéressé, et voit la nécessité absolue de l’aide américaine.
Mais Moscou, parlant en fait au nom de tous ses pays satellites, refuse de participer à ce projet d’aide économique, qui représente
pour Staline une tentative de domination américaine sur l’Europe.
La riposte soviétique aux initiatives du gouvernement américain se manifeste dans une conférence secrète à Szklarska Poreba.
L’idéologue du régime, Andreï Jdanov, formule la vue officielle du Kremlin, sorte de pendant à la doctrine Truman et sitôt
appelée la « doctrine Jdanov ». Il expose que le monde est désormais divisé en deux camps irréconciliables : celui de la
démocratie et du socialisme, avec en tête l’URSS ; celui de l’impérialisme, qui prépare la guerre, dirigé par les Etats-Unis. Tous
les partis communistes doivent donc s’aligner sur Moscou, abandonner la ligne précédente d’alliance avec les socialistes du temps
de la résistance au fascisme, et se retourner contre le nouvel ennemi : l’impérialisme américain en général, et le plan Marshall en
particulier.
Ensuite, après la dissolution du Komintern en 1943, il s’agit de fonder une nouvelle organisation communiste internationale, à la
fois pour éviter l’indiscipline des partis et pour planifier cette lutte contre l’impérialisme. Alors un bureau d’information commun
est crée et établi à Belgrade, le Kominform.
Une première application de cette nouvelle doctrine soviétique de guerre froide a lieu en France et en Italie : de puissantes grèves
révolutionnaires sont déclenchées par les partis communistes. Ces grèves sont très violents et par exemple en France on mobilise
80 000 réservistes pour les réprimer. Le but intrinsèque des Soviétiques consiste à empêcher les Etats-Unis d’établir leur influence
sur l’Europe occidentale. Après la création du Kominform et particulièrement le coup de Prague et le schisme yougoslave
s’affirme la prise en main totale par Staline dans toutes les démocraties populaires.
Cela se passe par des purges et la stalinisation complète des partis communistes d’Europe orientale qui sont aussi une réaction de
Staline au développement des projets occidentaux voir le doctrine Truman et le plan Marshall.
Comme déjà mentionné on arrive à la rupture entre Tito et Staline. Par la suite, l’URSS craint que le schisme de Tito pourrait faire
école dans le bloc soviétique. De leur côté, Washington et Londres essayent d’utiliser le phénomène titiste pour affaiblir l’emprise
soviétique en Europe orientale, ce qui ne peut qu’encourager Staline dans sa paranoïa. Si le dictateur soviétique ne réussit pas à
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prendre le contrôle de la Yougoslavie, bien au contraire, il réussit en revanche à utiliser la crise pour mettre définitivement au pas
l’ensemble de l’Europe orientale.
Les 2 grandes crises : coup de Prague et blocus de Berlin
Les deux grandes crises de 1948 constituent deux menaces soviétiques aux yeux des Occidentaux. Qu’est-ce que le coup
de Prague ? C’est un coup d’Etat provoqué par les communistes pour instaurer la dictature du prolétariat, une démocratie
populaire. La Tchécoslovaquie est un pays avec une tradition démocratique ce qui complique la prise au pouvoir des communistes
dans ce pays. Il leur faut presque 3 ans pour ceci accomplir. Mais déjà en 1945, Le PC obtient 38% des voix aux élections libres,
score le plus élevé jamais atteint ! En plus, il y a deux événements internationaux décisifs qui influencent la situation du pays, en
1947, à voir le refus du Plan Marshall et la création du Kominforn. Le plan Marshall est d’abord accepté a l’unanimité au
parlement tchécoslovaque mais sous la pression de Staline, refusé encore à l’unanimité 6 jours après. Prague choisit Moscou car
celui-ci lui promet un soutient économique substantiel. De plus, les communistes tchécoslovaques sont encouragés par la création
du Kominform, instrument totalitaire conçu par Staline pour mettre au pas les PC Est et Ouest-européens. La tactique du PC est
de provoquer une crise institutionnelle. Le pouvoir des ministres communistes est de plus en plus fort, d’autant plus que 12
ministres appartenant aux 3 partis non-communistes démissionnent, le geste qui n’est pas expliqué, et qui n’aura pas de succès.
Au contraire, les communistes en profitent et des grèves générales rassemblant les ouvriers sont organisées pour chasser les
révolutionnaires, les ministres démissionnés. Le 25 février 1948, Edvard Benes, président de la Tchécoslovaquie, forme sous la
pression des Soviétiques, des grévistes et de Klement Gottwald, le numéro 1 du Parti, un nouveau cabinet sur la base de front
national. Le 3 septembre, Gottwald accède à la présidence du Pays et se met à construire le socialisme. Par ce coup de Prague, les
communistes mettent la main sur tous les rouages du pays qui plonge dans l’obscuratisme pour 40 ans, jusqu’en 1989. A l’Ouest,
le coup de Prague est perçu comme une menace de la démocratie par l’URSS et les Français, les Britanniques et les USA décident
d’accélérer dans la partie de l’Allemagne qu’ils contrôlent le reconstruction d’un Etat économiquement et politiquement fort pour
faire barrage à l’expansion communiste. (Dès janvier 1947, ils ont fusionné économiquement leurs 2 zones d’occupation en
bizone.)
Le blocus de Berlin : Berlin est découpé en 4 zones (tel que l ‘Allemagne) où 3 des zones forment une enclave occidentale au
cœur de la zone soviétique ce qui est très difficilement accepté par les Soviétiques. (Staline veut montrer que accéder à Berlin est
un privilège.) Le 18 juin, on crée une nouvelle monnaie à l’Ouest, la Deutchmark. A l’Est de l’Allemagne, les Soviétiques
ripostent par une réforme monétaire incluant Berlin qui fait pour eux une partie intégrante. Staline essaie d’asphyxier Berlin en
instaurant le blocus partiel puis total pour prendre le pouvoir
De toute la capitale. Les Occidentaux ripostent aussitôt en mettant en place un gigantesque pont aérien qui est assuré par les
appareils de l ‘US air force et qui près d’un an ravitaille la ville assiégée. Près de 2,5 millions de tonnes de ravitaillements de
toute nature sont transportées. Le 12 mai 1949, Staline lève le blocus car il voit son inutilité. Ce sera la première grande défaite
dans la Guerre Froide. Les Anglo-Saxons n’ont pas attendu tous ces événement pour mettre en route le processus de la création
de la République Fédérale de l’Allemagne, ayant sa capitale a Bonn.
La division de l’Allemagne, le processus de rupture
L’Allemagne, au sortir de la 2ème Guerre Mondiale, se trouve dans un chaos économique. L’économie se trouve au point
mort, le pays est dévasté, il n’y a plus de pouvoir en place, l’industrie et l’agriculture ne fonctionnent plus. Les Alliés contre le
nazisme décident donc, lors de la Conférence de Yalta en 1945, la séparation politique de l’Allemagne en quatre zones
(Américaine, Française, Britannique et Soviétique).
Cette séparation politique sert à administrer les pays, mais aussi, d’un point point de vue symolique, montrer la victoire contre le
nazisme. La capitale de Berlin, en pleine zone soviétique, sera dès lors aussi divisée en quatre. Pourtant, même si en théorie, un
Conseil de contrôle central est créé pour diriger de façon cohérente les différentes zones, en pratique, chacun met en œuvre des
pratiques bien différentes. Par exemple, la méthode de dénazification qui sera mise ne place dans toute l’Allemagne, sera bien
différente entre els zones occidentales, et la zone orientale. Car si en 1945, le procès de généraux nazis à Nuremberg a fait
l’unanimité, dès 1946, les méthodes soviétiques seront bien plus sévères et brutales qu’à l’Ouest on l’on préfère la réintégration
plutôt que les punitions trop sévères. Ainsi, les anciens collabos, mais aussi les les bourgeois, considérés commes collaborateurs
du Reich) sont expropriés dans le cadre d’une réforme agraire (je vais en reparler) ou licenciés.
Dans les zones orientales comme occidentales, afin de gérer les finances, les transports et., les partis politiques (sauf les partis
nazis) seront autorisés à nouveau.
En zones occidentale, sur impulsion américaine, une dizaine de Länders sont créés, relativement autonome d’un point de vue
communal et de ces Länders. C’est le vœu américain de faire participer les allemands à leur propore reconstruction qui anime
cette vision libérale. Mais à la suite des divergences qui se creusent de plus en plus face à ce qui devient le nouvel ennemi à
combattre, c’est à dire les Soviétiques, le rapprochement des zones occidentales va aboutir sur la création d’une bizone entre
américains et anglais en mars 1948 (puis trizone française au moins de juin à condition d’y instaurer un modèle fédéral). Ces trois
zones réunifiées seront au bénéfice du Plan Marshall dont on a parlé tout à l’heure.
A l’inverse, en zone orientale, la reconstruction politique est contrôlée par les Soviétiques qui cherchent à imposer un modèle
socialiste pour l’inclure dans leur sphère d’influence. Le but est de réunifier toute l’Allemagne pour ensuite en faire un satellite de
l’URSS. C’est pourquoi ils s’efforcent d’obtenir un maximum de droits de regard sur les zones occidentales avec dévoilant un
minimum aux ex-Alliés (ce qui, en l’Etat, confortera le processus de séparation plutôt que de réunification autour de la Zone
soviétique). En 1946, les partis politiques anti-nazis autorisé sont rassemblés dans un front antifasciste qui fusionnera avec le parti
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communiste. Il devient dès lors le parti socialiste, unique parti en Allemagne. Ce partis sera largement contrôlé par les agents
soviétiques sur place, usant de la terreur.
Les visées politiques des ex-Alliés sur leurs zones sont bien différentes. A l’Ouest on cherche à créé un Etat fédéral, sur base
d’économie libérale. Pour les Soviétiques, le but est de créé un Etat centralisé, soumis à leur pouvoir.
Ainsi, en zone orientale, un Congrès du Peuple est convoqué (sorte d’Assemble législative), qui, en 1948, décide de procéder à
l’élaboration d’une Constitution. Déjà en 1947, un conseil économique pour la zone soviétique avait été mis en place, qui prenait
des aspects de Gouvernement.
La rupture véritable s’opère au moins de juin 1948. Observant que le projet de réunifier l’Allemagne autour d’un seul Etat
réunifié et unitaire sous influence soviétique est impossible, le général Sokolovski, général pour la zone oriental, cesse de venir
aux réunions du Conseil de Contrôle. A partir de ce moment, les soviétiques répondront commun un jeu de mroir à tous les faits et
geste occidentaux.
Du point de vue de la reconstruction économique, ici encore, les désaccords sont flagrants. Ici encore deux idéologies s’opposent.
Si en 1945, afin de se rembourser les dettes de guerre de l’Allemagne, il avait été décider de démonter les industries allemande, à
l’instar de la dénazification au point de vue politique, deux façon d’opérer sont mises en œuvre à l’Ouest et à l’Est.
L’ouest, face à la catastrophe humanitaire qui a lieu, les Alliés occidentaux mettent en place un système d’approvisionnement en
vivre et nourriture très onéreux. Ils doivent donc s’efforcer de remettre en route rapidement le système économique. Pourtant, la
politique de démontage systématique de l’industrie allemande va à l’emcontre d’un redémarrage économique. Les Alliés décident
donc de limiter cette fa »on de faire. Ils instaurent une réforme économique (et une petite réforme agraire). En 1947, les Anglo-
saxons décident de créer une Banque Centrale dans chaque Land, et d’une « Banque des Banques » installée à Francfort afin de
coordonner le tout. Une politique de déflation est mise place en juin 1948 et l’introduction d’un nouveau Mark, le « deutsche
Mark » pour remplacer le Reichsmark. Cette réforme monétaire constituera la pierre angulaire de la réforme économique dans
l’Allemagne de l’Ouest car ils dotent les zones Ouest d’une monnaie stable. La nouvelle monnaie accompagnée des avantages
amenés par la masse de réfugiés qualifiés (permettant de maintenir les salaires bas et un prix compétitif sur le marché mondial),
les investissements privés américains et celles des banques permettent une marche vers la prospérité.
A l’Est, la réforme agraire décidée à Potsdam sera rigoureusement appliquée, à l’inverse des occidentaux. Elle chamboule la
structure de la propriété. Les grands propriétaires sont expropriés sans indemnisations.
De plus, la politique de démontages des usines allemandes est rigoureusement mise en pratique afin de pallier aux besoins
immédiats de l’URSS. Dans un premier temps, l’URSS procèdera à un véritable pillage de l’Allemagne. Mais les soviétiques vont
se rendre compte que cette technique n’est pas rentables, et procèderont à la nationalisation des entreprises, gérées par des
conseils d’entreprises, tout comme les assurances, les banques, etc.
Tout est collectivisé, les écoles privées sont interdites, et, afin de répondre à la création du Deutshe Mark à l’Ouest, un mark est-
allemand est aussi créé, dans la précipitation. Or cette nouvelle monnaie sera dépréciée face au Mark de l’Ouest.
La naissance des deux Allemagnes suit la continuité logique du fossé de plus en plus grand entre les deux blocs. En 1948, les
Alliés occidentaux présentent aux allemands de trizone les documents de Francfort, propositions quand à leur avenir territorial.
C’est une ébauche de Constitution accompagnée d’un texte resituant le rôle des Alliés au sein de l’Allemagne. Le 8 mai 1949, la
Loi Fondamentale (et non pas constitution) est adoptée. Elle est imprégnée de fédéralisme, afin d’écarter le spectre d’une nouvelle
Allemagne centrale (comme le souhaiteraient les soviétiques, et puissante. Le texte est donc arrêté en tant que Loi Fondamentale
car les Alliés voulaient montré par ce terme leur volonté d’une unification future de toute l’Allemagne. Cette Loi rentre en
fonction le le 23 mai 1949, en même temps que le statut d’occupation afin de fixer les limites de celles. L’occupation se borne
désormais à la politique extérieure, le contrôle de la Ruhr et des contrôles directs pour des raisons de sécurité. La RFA,
République Fédérale Allemande est née. Cette naissance provoquera, avec la création du nouveau Deutsche Mark, le blocus de
Berlin vu précédemment.
La RFA (République Fédérale Allemande) est crée parallèlement à la RFA. En mars 1948, le Conseil du Peuple est chargé de
rédiger une Constitution profondément imprégnée des valeurs socialistes (réforme agraire, planification, refus des monopoles).
Elle est, tout comme la RFA, limitée dans ses mouvements par l’URSS qui garde pour elle la politique étrangère, les questions
militaires et la problématique des réparations de guerre.
La division de l’Allemagne est très représentative, et surtout le symbole de la division de l’Europe. Deux modèles idéologiques se
confrontent. D’un côté, à l’Ouest, le modèle fédéral d’un point de vue politique est accompagné de libéralisme économique. De
l’autre, à l’est, le modèle politique unitaire est imposé avec comme valeur économique le communisme. Pourtant chaque partie
nourrit l’espoir de voir se réunifier toute l’Allemagne autour de son modèle.
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