« C’est la toile de fond, sous-jacente à tout mouvement, à toute forme, à tout ce qui
s’exprime et se propage (les fonctions) ou à tout ce qui se retient et se conserve
(les structures et les formes) ».
Pour Jean-Marc Eyssalet encore, contrairement à ce que l’on lit souvent, ce n’est pas
une énergie au sens propre du terme, sauf s’il rentre en composition avec Qi : Jing Qi,
qui signifie les souffles qui mobilisent le principe vital, les énergies vitales essentielles.
Dans Su Wen 5, on lit : « Les souffles retournent au principe vital ».
Cela signifie que les souffles ou énergies qui sous-tendent toutes les fonctions sont placés
sous la dépendance de Jing.
Jing est la trame d’où l’énergie surgit et où elle revient.
Dans Ling Shu 30 : « Ce qui précède constamment la venue au monde du corps
individuel, on l’appelle le principe vital (Jing) ».
Dans L.S. 10 : « Au début de la vie de l’homme, il existe d’abord le principe vital ».
Dans S.W. 4 : Le principe vital représente la fondation du corps individuel ».
Jing est un principe indispensable à l’origine, à la structuration de base et au maintien
des formes vivantes.
Dans Zhuang Zi 22 : « La forme primordiale (Xing) naquit du principe vital ( Jing).
Alors les 10000 êtres prirent forme en s’engendrant les uns les autres ».
B) Jing inné
D’un point de vue plus physiologique, Jing peut désigner l’ « essence séminale ». Lors
de l’acte sexuel, la vie naît de la rencontre des Jing de l’homme et de la femme.
Ce Jing , transmis au fœtus est nommé le Jing Inné, ou du « ciel antérieur ». Il est stocké
au niveau des Reins. On peut dire que les Reins sont dépositaires et transmetteurs de
l’hérédité, autrement dit des caractères qui distinguent et séparent les êtres.
Il ne peut être renouvelé. Comme il est indispensable à la vie, il faut donc le préserver,
l’économiser sous peine de vieillir précocement et mourir tôt.
Aparte : Il existe un rapport entre Jing, la lumière et les yeux dans les écrits taoïstes.
Le principe vital, mobilisé par les énergies circulantes, converge vers les yeux. Aux yeux,
se lit la vitalité des individus, la présence. C’est le « Jing Ming », la « clarté du principe
vital », synonyme de finesse et d’intelligence.