Etre actif et ling shu
Être actif et Ling Shu 13
Jacques OLIVIER ( institut des deux fleuves – Lyon)
Résumé
L’activité musculaire est le fondement de l’activité sportive ou autre. Le titre du chapitre 13
(Jing Jin) du Ling Shu peut être traduit par « méridiens musculaires ». Est exposé l’apport de
la dernière phrase formée de cinq idéogrammes pour chaque paragraphe « On l’appelle (la
maladie) Bi du (1,2,3) ième mois du (printemps, été, automne, hiver) » dont la signification n’est
pas évidente.
L’apport de cette étude, attentive à cette ordonnancement, permet de mettre en évidence que
la séquence physio-pathologique donnée est celle des méridiens couplés en relation Biao-Li
dans la correspondance des 6 énergies et des 5 mouvements. Ainsi, il me semble, que ce texte
signifie clairement que la pathologie au niveau des méridiens musculaires est sous l’influence
des facteurs internes microcosmiques et des facteurs externes macrocosmiques.
Exposé
L’activité musculaire est le fondement de l’activité sportive ou autre.
L’activité sportive peut être rapprochée d’une phrase du chapitre 33 du Dao De Jing qui dit « Qui l’emporte
sur autrui a la force. Qui l’emporte sur soi a la fermeté. » (Tao Te King, Claude LARRE). Ce texte montre
que la référence à l’activité physique peut-être ou soi-même ou autrui, ce qui correspond me semble-t-il à
l’activité sportive. Les deux références mentionnées ne sont pas exclusives l’une de l’autre, elle peuvent au
contraire être complémentaires. Ce qui leur est commun c’est l’activité musculaire. C’est pourquoi un texte
sur l’activité musculaire a été recherché. Nous avons trouvé que le titre du chapitre 13 du Ling Shu : Jing Jin
qui peut être traduit « méridiens et muscles » (A. Chamfrault - Ung Kang Sam) ou « méridiens musculaires »,
pouvait répondre à notre recherche.
Ce chapitre 13 est en relation avec les chapitres 10,11 et 12 dans lesquels il est question de la structuration
méridienne du corps Jing Mai, Jing Bie, Jing Shui, (méridiens principaux, méridiens secondaires, méridiens
liquidiens).
Le chapitre 10 (Jing Mai) indique la mise en place des différents constituants du corps et expose pour les
Jing Jin que « les muscles font la consistance » (Jin Wei Cang).
Le chapitre 13 quant à lui, décrit pour chacun des douze méridiens le trajet, la pathologie, le traitement et en
fin de paragraphe énonce une courte phrase étonnante. Ce qui est exposé ici c’est l’apport de la dernière
phrase formée de cinq idéogrammes pour chaque paragraphe. La traduction de cette phrase itérative (Ming
Yue Zhong Chun Bi pour la première) peut être : « On l’appelle (la maladie) Bi du premier, deuxième ou
troisième mois du printemps, de l’été, de l’automne ou de l’hiver ».
Comme la signification ne nous a pas paru évidente, nous avons alors orienté notre attention sur la séquence
des énoncés.
Dans un premier temps, l’anatomie des « musculaires » est exposée pour les Zu et les Shou avec une
alternance Yang-Yin et dans une séquence Tai, Shao, Jue (sauf une inversion sur les deux derniers).
C’est dans un second temps que la pathologie (Bi) est exposée. L’ordonnancement comporte d’abord
l’exposé des méridiens Yang et Yin, puis dans un second ordre Zu et Shou dans chacune de ces catégories
Yang ou Yin.
Ainsi, lorsque que l’on ordonne les méridiens (Jing Jin) énoncés en fonction de l’évolution du temps des
mois et des saisons, nous obtenons l’ordre suivant :
ZuTaiYang, ZuShaoYang, ZuYangMing, ShouYangMing, ShouTaiYang, ShouShaoYang,
ZuTaiYin, ZuShaoYin, ZuJueYin, ShouJueYin, ShouTaiYin, ShouJueYin.